- Princesse, il est temps de vous lever. Allons princesse, debout. Princesse.

Je me forçai à ouvrir les yeux, et je le découvris lui, au dessus de moi. Vêtu de son habituel costume noir et blanc, sans en oublier ses précieux gants, il était bien là. Il sourit :

- Vous vous décidez enfin ?

- Oui, enfin.

Je m'assis difficilement, me frottai les yeux et je baillai doucement. Je relevai les yeux vers lui et il me semblait épuisé. Je lui demandai :

- Tu as passé une mauvaise nuit ?

- Très, souffla-t-il. Ma mère a eu beaucoup de fièvre, j'ai dû m'occuper d'elle une bonne partie de la nuit.

- Va-t-elle mieux ?

- Elle semblait apaisée quand la fièvre a baissé, mais je reste tellement inquiet, m'avoua-t-il avec un regard triste.

- J'irai lui rendre visite dans la journée.

- Je vous accompagnerai.

J'acquiesçai en prenant la main qu'il me présentait, et je me levai délicatement. Il me laissa aller dans la salle de bain, et ici, je me lavai rapidement le visage avant de me brosser les dents. Puis, je revins à la chambre ; Jellal me demanda :

- Quelle robe souhaitez-vous porter aujourd'hui ?

- Mère m'a mandé d'en prendre une qui mettrait mon corps en valeur mais je n'ai pas envie qu'il me voit en vêtements moulants dès notre première rencontre. Je ne veux pas qu'il croit que je ne suis qu'une vulgaire fille de joie qui se donne à qui me veut.

- Je comprends princesse. Mais la reine ne sera pas contente si jamais vous ne l'écoutez pas.

- Je le sais bien, mais...

Je soupirai en me laissant tomber sur mon lit :

- Je ne veux pas de cet homme, je ne peux pas faire d'efforts pour lui.

- Princesse... Voyez ce que je vous propose.

Il me montra une belle robe en bustier court et rouge vif bordé d'un trait doré. Les pans longs et amples étaient colorés soit d'or, soit d'écarlate, donnant une belle vivacité au tissu. Je remarquai que la fermeture était faite de simples fils dorés, dévoilant mon dos fin. Il me questionna :

- Qu'en dites-vous ?

- Je ne sais pas... Penses-tu que le décolleté est trop...

- J'en doute, votre poitrine serait mise en valeur sans trop se dévoiler. Vous n'avez qu'à l'essayer.

- Tu as raison.

Je me levai, et après maintes aides de sa part, je me relevai, buste droit en avant, et je m'observai dans la porte-miroir aux décorations dorées de mon placard. Jellal avait raison, c'était raisonnable. Je me tournai doucement, soulevant les voiles transparents couvrant les pans de la robe. Je murmurai :

- Pourquoi pas ?

- Attendez, j'ai oublié cela.

Il m'aida alors à enfiler deux longs gants écarlate m'arrivant aux coudes, donnant une certaine finesse à mes membres. Je me retournai vers Jellal et je le questionnai du regard, indécise. Il sourit :

- Cela vous va à ravir, je vous assure.

- Alors je la garde.

- Je vous laisse choisir vos bijoux ainsi que votre coiffure.

J'acquiesçai et je me dirigeai jusqu'à mon boîtier. Je l'ouvris, et après quelques réflexions, je me décidai sur des boucles d'oreille au pendentif forgé dans le rubis, ainsi que d'un ras de cou doré présentant cette même pierre écarlate en son milieu. Mon valet me regarda de haut en bas, les yeux aussi émerveillés qu'observateurs. Il me déclara de sa voix douce :

- Vous êtes magnifique.

- Merci à toi. Je ne sais pas quelle coiffure porter...

- Laissez-moi faire.

Je m'assis à ma coiffeuse, Jellal se plaça derrière moi et commença par démêler mes longs cheveux. Il y allait doucement, ne forçant pas quand le nœud était trop coriace. Une longue minute plus tard, il commença par faire une queue de cheval avant de le transformer en un élégant chignon. À l'aide d'une broche dorée, il le maintint en place, puis il laissa quelques mèches encadrer mon visage. Il me demanda :

- Alors ?

- C'est parfait !

- Voulez-vous que je vous mette de la poudre ?

- S'il te plait.

Sans attendre, il prit le pot d'une main, et de l'autre, il se mit à tamponner mon visage déjà clair avec le pinceau. Il s'arrêta néanmoins avant que je ne ressemble à un défunt. Je le remerciai :

- Merci beaucoup.

- Je vous en prie. Pour les chaussures, j'avais pensé à celles-ci.

Il me présenta une paire de talons vertigineux rouge, se laçant à l'aide de fils dorés. J'acquiesçai, Jellal s'agenouilla et me vêtit les pieds. Puis, il m'aida à me relever et il m'attira doucement au centre de la pièce afin que je m'habitue à ma nouvelle hauteur qui ne le dépassait pourtant toujours pas, malgré un rapprochement. Il me questionna :

- Qu'en dites-vous ?

- Je les aime bien mais j'ai peur de tomber... Je n'ai que peu d'équilibre pour une princesse.

Jellal fut amusé :

- Il est vrai que vous êtes maladroite, mais cela vous donne un charme, je vous l'assure.

- Le penses-tu réellement ?

- Évidemment. Vous êtes charmante.

Je souris, joues rosies. Il savait me rendre timide si facilement... Quelques mots glissants de ses lèvres et je pouvais ne plus être en état pendant un long moment. Il me proposa alors :

- Un petit entraînement avant de sortir ?

- Avec plaisir.

Tandis que je faisais le tour de ma petite chambre, Jellal me suivant afin que je ne m'effondre pas sur le sol, il me questionnait :

- Il sera là dès ce matin ?

- Oui. Je n'ai pas envie de passer la journée à ses côtés, soupirai-je. Pourras-tu essayer de rester le plus possible avec moi ?

- Je ferai de mon mieux.

- Merci.

Au bout de quelques longues minutes, il me demanda :

- Vous êtes prête ?

- Oui. Enfin, attends-moi, j'en ai pour peu de temps.

Je m'engouffrai dans ma salle de bain, puis je fouillai dans divers tiroirs pour enfin découvrir la bouteille contenant de l'eau transparente. Je la portai aux creux de mes coudes et y laissai couler un peu de liquide. Je fis de même avec l'arrière de mes oreilles, puis avec mon cou. Je ressortis enfin ; Jellal devina :

- Du parfum, j'imagine ?

- C'est cela.

- Puis-je ?

J'acceptai en rougissant, ne me doutant pas qu'il irait si loin. Alors que je pensais qu'il allait simplement humer mes coudes, je sentis son nez contre la peau de ma gorge. Des frissons me parcouraient le dos rapidement et j'haletais presque. Quand il parla, si bien qu'un souffle chaud s'était expiré contre ma peau, je rougis :

- Extrait de rose... Une fleur aussi belle que vous...

- Jellal...

Il remonta son visage jusqu'au mien et je restai immobile, silencieuse, timide. Je levai doucement mes doigts jusqu'à son épaule, et alors que j'étais sur le point de les poser sur sa joue, il attrapa ma main d'une des siennes qui s'étaient posées sur le bas de mon dos. Nous voilà ainsi, continuant de nous fixer, ne pouvant faire un seul geste. Il brisa le doux silence qui me permettait de le contempler de si près :

- Vous allez être en retard, nous devrions y aller.

- Oui... Allons-y...

Ce ne fut que difficilement que je repris mes esprits en tentant de garder un équilibre correct pour rejoindre la porte de ma chambre. Nous sortîmes tranquillement et nous marchâmes dans les longs couloirs bordés de décorations dorées, de statues et de fleurs. Nous étions silencieux, j'étais personnellement tendue, je ne savais pas vraiment quel comportement adopter.

Nous arrivâmes à la salle du trône ; les habituels soldats formaient deux rangées bien droites aux bords de la pièce, les sabres à la pointe posée sur le sol. Mère et Père étaient debout, discutant avec un homme de mon âge, portant un long et ample manteau mauve. Il était vêtu d'une chemise blanche, d'un ample pantalon noir et de chaussures de la même couleur. Je remarquai qu'il portait des chaînes dorées ainsi qu'une couronne ; j'en aurai bientôt une. Je m'avançai doucement, Jellal me suivant de près.

L'homme se retourna et m'observa, me rendant mal à l'aise. Ses courts et fins cheveux étaient châtain clair et ses yeux semblaient bleu foncé. Alors qu'il me reluquait plus attentivement, je sentis ma jambe glisser et je m'effondrai ainsi sur le sol.

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Petit dessin représentant sa tenue (comme je l'ai imaginé)
C'est pas très beau, surtout les chaussures (je sais pas faire les pieds)
Tout ça pour vous dire qu'il est possible que j'illustre certains chapitres parce que j'en ai envie, voilà ^.^
Sinon, j'espère que le chapitre vous a plut !