Chapitre 4 [part III] - Au coucher du soleil

Me sentant partir dans un flot de délire et de haine, je tentai de reporter mon attention sur la pièce que me présentait Victoria. Je dû admettre qu'il y avait de quoi en rester scotché d'admiration. C'était une véranda, rendue éclatante par la majesté du soleil, paraissant plus grande encore que le salon et la salle à manger réunis. Dans une ambiance plus claire, plus moderne, tous les meubles étaient dans les tons blanc cassé et anthracite, la pièce sublimée par une immense baie-vitrée qui longeait la totalité du mur en face de moi, donnant la sensation de plonger directement vers la mer. Comme pour le salon, des petits groupes de canapés et de fauteuils étaient disposés un peu partout, ainsi que deux pianos à queue l'un en face de l'autre sur la droite, et d'un nombre absolument ahurissant d'instruments de musique posés partout dans la pièce, comme s'ils étaient des éléments de décoration.

Quelque peu abasourdie par la splendeur vertigineuse du manoir, je me demandai un instant comment Ingham et Edmund avaient réussi à construire un tel édifice tout en se cachant du reste du monde. Victoria me fit aussi visiter le second étage, qui disposait d'un amphithéâtre pouvant faire pâlir de honte un bon nombre d'université ; d'une bibliothèque presque indécente classée par siècles pour une cinquantaine de domaines différents ; et ainsi qu'une salle de bal, qui n'était pas sans me rappeler les vieux châteaux du XVIIe siècle. Des vitraux de toutes les couleurs, dessinant des arabesques somptueuses, longeaient l'immense et longue salle, tandis qu'un énième piano à queue était installé sur une petite estrade tout au bout de la pièce. Victoria m'expliqua qu'il était régulièrement organisé quelques festivités visant à donner un peu de vie au manoir, ce dont Léonard était particulièrement friand.

Elle me fit immédiatement redescendre suite à cet étage, m'informant que le troisième était uniquement réservé aux différentes chambres des occupants.

- Pourquoi la mienne est-elle au deuxième étage ? demandai-je en essayant de suivre sa démarche soutenue, qui dévalait toutes les marches.

- Les directeurs préfèrent t'éloigner de nos chambres, dans un premier temps. Déjà parce que les lycans et les vampires ont une aile bien distincte du troisième étage et qu'ils ne sauraient pas où te placer, et parce qu'il est plus prudent pour toi de ne pas avoir affaire à certains d'entre eux au réveil.

Elle fit un sourire amusé, et je lui renvoyai quelque chose qui devait ressembler à une grimace un peu figée. Cette petite visite guidée nous avait pris une bonne demi-heure, mais Victoria me surpris en m'apprenant que le meilleur, selon elle, restait à venir. Elle m'obligea à aller récupérer une veste et une écharpe dans ma chambre pour me protéger du froid, et m'entraîna au dehors, en passant par une porte coulissante dans le salon, que je n'avais même pas remarquée. Le vent glacé me fit de nouveau frissonner, mais ma veste arrangeait largement la situation.

C'était une autre parcelle de l'île, complètement opposée à la plage de galets qui m'avaient accueilli tout à l'heure et que je voyais de ma chambre. Plongeant de façon un peu rude vers une espèce de pleine entourée par la végétation des collines environnantes, quelques marches de bois un peu branlantes serpentaient devant moi. Je suivis la lycan, dont les cheveux volaient dans tous les sens autour de son dos, seul détail qui prouvait que ce vent glacial avait un quelconque impact sur elle.

Au bout de quelques minutes, j'arrivai au niveau d'une imposante structure de bois qui délimitait un genre de stade, entouré de tribunes plutôt petites comparé à la fosse. Ce qui, dans mon monde, était une pelouse impeccable tondue au millimètre, était ici un conglomérat de feuilles, de boue et d'herbe écrabouillée. Ce stade semblait à l'abandon, davantage propice à laisser un chien s'y défouler plutôt qu'à organiser un match quelconque. Et pourtant.

Victoria s'installa au milieu des tribunes les plus proches de nous, en m'expliquant que le sport était une activité assez importante du domaine, une façon de rapprocher ses habitants plus sûrement que n'importe quoi d'autre. Beaucoup de disciplines y était pratiquées, mais depuis quelques années, c'était les sports les plus brutaux qui remportaient l'unanimité : rugby, tous les types de boxe, le catch, la crosse, et bien sûr le grand et glorieux football américain.

- La prochaine série est pour bientôt, m'expliquait-elle, bizarrement toute excitée par cette nouvelle. C'est un genre de tournois en trois matchs, vampires contre lycans. Etonnamment, cela semble rapprocher naturellement nos deux races, même si elles jouent l'une contre l'autre. Déjà, par amour du sport, et aussi parce que c'est un excellent moyen pour évacuer les tensions, puisqu'ils peuvent se taper dessus en toute impunité.

Je m'empêchai de rouler des yeux.

- Je n'ai jamais entendu dire qu'il est autorisé de se taper dessus pendant un match de football américain.

Victoria riva ses irréels orbes vertes aux miens, son visage admirable ne reflétant plus qu'un pur émerveillement.

- Disons que nos joueurs ont fait quelques ajustements, pour le bien du peuple. Tiens, voilà l'équipe des lycans.

Je suivis son regard et, en effet, toute une bande de vigoureux barbares suintant la testostérone à dix kilomètres s'avançaient au milieu du champ de ruine qu'était le stade. Ils étaient dix, et j'entendis Victoria râler à propos de l'absence récurrente d'un membre de l'équipe.

L'un d'eux, un énième tas de muscles aux cheveux châtains et beau comme un dieu, semblait être le leader de la petite bande. Je l'entendis s'émerveiller de l'avantage non négligeable qu'ils avaient sur les vampires à pouvoir s'entraîner durant la journée, cherchant visiblement à remotiver sa petite troupe agacée de s'être levée « aux aurores ». Ce décalage de rythme de vie me donna un léger vertige, et je me massai l'arête du nez du bout de mes doigts congelés.

Leur entraînement démarra presque aussitôt après leur arrivée, et comme je m'attendais à quelques tours de stade en petites foulées, je me figeai de surprise devant le spectacle. Ils ne courraient pas, ils bondissaient. J'avais la sensation étrange d'assister à un genre de combat de chiens : ils étaient tous face à face, le dos courbé en avant et se fonçaient dessus à toute vitesse avant de s'esquiver dans des sauts absolument surréalistes. Parfois, ils se loupaient, et leur corps se cognaient les uns aux autres dans un fracas assourdissant, les envoyant valser sur plusieurs mètres.

- Tu viens souvent les voir s'entraîner ? demandai-je à Victoria.

- Oui, assez régulièrement. J'accompagne aussi Léonard voir celui des vampires lorsqu'ils ne sont pas tout stressés de savoir qu'une lycan assiste à l'ajustement de leur tactique – même si je mets un point d'honneur à ne jamais révéler quoique ce soit. Evidemment, la présence d'un vampire durant l'entraînement des lycans est un sacrilège, alors même s'il le voulait, Léonard ne pourra jamais venir.

Elle agita les mains en levant les yeux au ciel, visiblement exaspérée par tant de chichi. Je lui accordai un petit rire timide qui sembla lui faire plaisir, et je songeai un instant au fait que cette femme aurait très facilement pu devenir mon amie, dans d'autres circonstances. Et c'était une idée qui n'était pas à négliger si je voulais me familiariser au plus vite avec cet endroit de malheur, pour trouver un moyen de m'en échapper. De plus, Victoria avait dans la poche l'effrayant fils de l'effrayant directeur, et paraissait jouir d'une certaine influence sur lui – un nouveau point pour cette beauté qui pourrait, en cas de nécessité absolue, me protéger du danger.

L'idée même de devoir simuler une amitié avec l'une de ces créatures, aussi sympathique pouvait-elle paraître, faisait dévaler des torrents de frisson le long de mon échine. Mais je devais admettre qu'il était infiniment plus sage et plus sûr pour moi de me fondre dans la masse jusqu'à trouver l'instant parfait pour me tirer d'ici. Forte de cette nouvelle décision, j'envoyai un sourire faussement détendu à Victoria, avant de retourner mon attention vers les lycans en pleine ébullition.

J'étais obnubilée par le spectacle de leurs lancers de ballon – que j'avais du mal à suivre des yeux étant donné leur vitesse – lorsqu'Allam fit son entrée, l'air agacé, environ quarante-cinq minutes après le début des festivités. Victoria poussa un long soupir d'agacement en le suivant des yeux, et je vis le regard de l'homme-montagne s'illuminer en l'apercevant, avant de se fondre dans la glace lorsqu'il le posa sur moi. Bordel, il me foutait vraiment la frousse, mais cette attitude commençait franchement à me gonfler. Je déviai vers Victoria et lui demandai abruptement quel était son problème. Elle fronça les sourcils, guère surprise par ma question, plutôt irritée d'avoir à y penser.

- Je ne sais pas vraiment pourquoi il est comme ça avec toi, c'est quelque chose qui m'agace depuis que tu es arrivée. Je crois qu'il n'est pas à l'aise avec la venue des marqués dans le manoir, cela créé toujours quelques... désagréments.

- Quel genre de désagréments ?

Ma question sembla mettre la belle louve profondément mal à l'aise. Elle me jeta un vif regard un peu inquiet, et semblait partagée entre me dire la vérité ou me laisser dans l'ignorance, comme si cela risquait de ruiner tous ses efforts d'aujourd'hui. Cela ne me rassura pas du tout.

- Pour tout te dire, je suis la dernière des marqués amenés ici qui ait survécu. J'en ai connu trois avant toi, une fille et deux hommes. Deux d'entre eux ont été tués parce qu'ils s'étaient blessés et, comme te l'a expliqué Allam, ce n'est vraiment pas une bonne idée si tu tiens à la vie. Certains vampires sont plus capables de résister que d'autres, mais cela fait tellement longtemps qu'ils ne sont plus au contact des humains que... bref.

Elle s'était arrêté de parler en voyant ma tête horrifiée, un peu gênée. Comme je le savais déjà, ce manoir, cette entente et ces sourires charmants n'étaient qu'une belle façade qui masquait l'horreur de leur nature.

- Et le troisième marqué, que lui est-il arrivé ?

- Oh, c'était un garçon assez pénible, je dois dire. Il ne voulait avoir affaire avec aucun d'entre nous, et il a fini par provoquer la mauvaise personne. C'est ce à quoi Allam pensait lorsqu'il t'a dit de ne pas essayer de te servir de ces armes pour tenter de nous tuer.

Je ne répondis rien sur le moment. Cette histoire rajoutait du poids à mon idée de fausse sociabilité. Ces créatures semblaient ne pas apprécier lorsqu'un marqué se mettait en retrait, refusant de participer à cette joyeuse mascarade ; s'obstiner dans cette voie risquait donc fortement de me couter la vie. Je gesticulai un instant sur mon siège comme pour tenter de me réchauffer, mais il s'agissait surtout de masquer ma respiration brusquement agitée. Je n'avais pas le choix de me rapprocher d'eux, et cela me grisait de terreur.

- S'il y a si peu de marqués qui sont retrouvés, et si peu qui survivent ici, pourquoi continuer à s'obstiner ?

C'était une question qui me taraudait réellement. Je ne comprenais pas la logique dans le fait d'enlever une personne à sa famille, pour l'enfermer dans un lieu où, visiblement, elle avait de grande chance de mourir de toute façon, à défaut d'être transformée en monstre. Victoria hocha la tête quelques secondes, prenant le temps de réfléchir à sa réponse.

- Je me souviens qu'Eli avait posé la même question, il y a des années de ça, lorsque nous venions de perdre un nouveau marqué. Je ne l'avais jamais vu aussi furieux, d'ailleurs. Mais Ingham a été plutôt convainquant dans ses explications : vois-tu, cette malédiction est dans ton sang depuis toujours, depuis le jour de ta naissance. Et au fil des années, nous avons pu observer comme une certaine similitude entre les marqués, même alors qu'ils vivaient dans des pays différents et à une époque différente. C'est comme si cette malédiction les suivait, en permanence ; en général ils ont peu – ou pas – de famille et un style de vie un peu bancal, voire carrément miséreux pour certains. Comme si leur vie d'humain les poussait d'elle-même à trouver une nouvelle famille ailleurs, une nouvelle existence. Peu d'entre eux ont réellement perdu quelque chose ou quelqu'un en venant ici.

Une boule de rage se forma dans ma gorge et je m'obligeai à détourner les yeux de Victoria pour ne pas me mettre à lui hurler dessus. De quel droit ces créatures prétendaient-ils avoir les pleins pouvoir sur la vie d'un homme ? Comment pouvaient-ils simplement justifier leurs actes par le biais de cette malédiction absurde ? J'étais révoltée, écœurée. Je refusais de croire que tout était aussi simple, et pour la bonne raison que ça ne l'était pas pour moi. Je n'avais peut-être pas de famille, mais j'avais Michael. Cet homme comptait pour moi, et chaque minute passée loin de lui, sans même savoir comment il allait, sans pouvoir lui parler de ce qui me tourmentait, était une lente agonie. Ils m'avaient enlevé, ils m'avaient arrachée à une vie qui, certes, n'était pas reluisante, mais qui me convenait parfaitement, en se basant sur une supposition ridicule pour se déculpabiliser de m'envoyer à la mort.

- Tu as perdu quelqu'un, toi, n'est-ce pas ?

La question de Victoria, douce et sincère, me désarçonna. Elle qui avait déblatéré ces justifications stupides sans aucun problème quelques secondes plus tôt semblait soudainement bien plus attentive et concernée par ce que je ressentais. En relevant les yeux dans sa direction, je croisai son regard soucieux et brûlant d'une flamme étrange que je n'arrivais pas à décrypter. D'emblée, je repoussai l'espèce d'éclat de sympathie qui gonfla dans ma poitrine, et rivai mon regard sur mes pieds en maîtrisant une colère qui menaçait de me faire céder aux sanglots.

- Oui.

C'était tout ce que j'arrivais à répondre. Penser à Michael était douloureux, mais en parler à voix haute relevait de la torture. Victoria laissa quelques secondes s'écouler avant de reprendre la parole.

- Quelqu'un de ta famille ?

- Pas vraiment. En bonne marquée que je suis, je n'ai pas de famille.

Mon ton était froid et gorgé d'amertume, et mes bonnes résolutions concernant mon rapprochement stratégique envers Victoria n'y survivaient pas. De toute façon, elle était passée par là, elle aussi. Je supposais que ce n'était pas vraiment de sa faute, même si elle ne faisait rien pour l'empêcher non plus.

- Que lui est-elle arrivée ?

Je toussai un instant pour évacuer le mélange de tristesse, de colère et de rage qui m'obstruait la gorge.

- Je ne sais pas, je ne m'en souviens pas. Mes premiers souvenirs ne remontent pas avant mes dix ans, j'étais placée dans un foyer, vraisemblablement orpheline. On m'a choisi un prénom, un nom et une date d'anniversaire, parce que je ne m'en souvenais pas.

- Qui les a choisis ?

Sa question, brûlante de pertinence, sembla consumer mon cœur dans ma poitrine. Je fermai un instant les paupières pour maîtriser mon émotion, puis répondis d'une voix atone et sèche, seule façon que j'avais trouvé pour retenir les larmes :

- Michael. C'est lui, que j'ai perdu.

- Ton petit-ami ?

- Non. Mon meilleur-ami. Mon seul ami, en fait.

Victoria ne rajouta rien et je n'eus pas le courage de relever les yeux dans sa direction pour tenter de déchiffrer ses impressions. A la place, je profitai de cet instant de silence pour tenter de lui renvoyer ma douleur :

- Et toi, tu as perdu quelqu'un ?

Son corps entier sembla devenir glace brusquement, et j'allais finalement poser les yeux sur son visage lorsqu'un éclat de voix tonitruant résonna bien trop près de nous, me faisant sursauter sur ma chaise comme si je venais de recevoir une décharge. En relevant les yeux et mon dos percutant le dossier du strapontin, je rencontrai une saisissante paire d'yeux verts anis, accompagnée d'un sourire éclatant à en faire pâlir les mannequins pour dentifrice. Toute l'équipe lycan s'étaient approchée de nous, sautant par-dessus les rangés de chaises comme des sauvages, à une telle vitesse qu'il me fut impossible de les anticiper. Face à moi et visiblement bienheureux de m'éblouir de la sorte, se tenait celui que j'avais identifié comme le leader de l'équipe. Dans son dos, je rencontrai le regard d'Allam, toujours aussi débordant de sympathie à mon égard.

- Eh, Léna ! Merci d'être venu voir l'entraînement ! Qu'en as-tu pensé ?

Le chef avait une voix claire, puissante et virile, teintée d'une bonne humeur et d'un enthousiasme qui aurait pu être contagieux s'il n'avait pas été un lycan. Je me détendis comme je pus et éloignai ma main droite de Sekhmet.

- Euh... On dirait un combat de chien.

Au moins, on ne pouvait pas me reprocher mon manque d'honnêteté. Et puis je n'avais rien trouvé de mieux.

Toute l'équipe bloqua quelques secondes face à ma réponse, avant que leur chef ne parte dans un fou-rire puissant qui entraina tous les autres – sauf Allam, évidemment. Victoria s'était détendue à ma droite et ricanait, elle aussi, d'une façon tellement délicieuse que j'eu la sensation d'être la copine potiche qui accompagnait la pom-pom-girl au stade pour la rendre encore plus belle. Pourtant le leader de l'équipe semblait n'avoir d'yeux que pour moi, puisqu'il revint aussitôt dans ma direction une fois calmé.

- Ce n'est pas une mauvaise façon de voir les choses, il faut l'admettre. Je suis Jake, au fait.

Je hochai la tête tandis qu'il me présentait les dix autres membres de l'équipe, et que j'oubliai chacun des prénoms à peine me les avait-il énoncés. D'une part, j'étais naturellement nulle pour retenir ce genre de chose, et d'autre part, je n'en avais pas grand-chose à secouer. Ils étaient tous divinement beaux, évidemment, faits de muscles, de cheveux soyeux, parfois de barbes viriles, le tout huilé par une transpiration qui ne paraissait même pas dégoûtante sur eux. J'avais la sensation de me trouver devant les Dieux du Stade, en chair et en os.

- On arrête l'entraînement pour aujourd'hui parce que la mauvaise humeur d'Allam nous plombe le moral, m'expliqua Jake. Ça te dit de venir faire quelques passes avec nous en attendant le repas ?

Sa proposition était désarçonnant de sincérité, et je repérai l'homme-montagne qui roulait des yeux dans son dos, visiblement exaspéré. Je fus d'abord tentée d'accepter simplement pour le contrarier, avant de me souvenir qu'il s'agissait d'aller, seule, jusqu'au centre d'un stade miteux accompagnée d'une dizaine de loup-garous. Non. Non, non, non.

- Euh... je ne pense pas que ça soit...

- Oh, allez ! insista Jake, sous les ricanements des autres. Promis, on y va tout doucement. Il ne faudrait pas t'abimer.

Tout mon être me hurlait de déployer Sekhmet, de la lui envoyer au milieu de crâne et de m'enfuir en hurlant. Pourtant, je devais me raisonner et prendre sur moi pour survivre. Jake me regardait avec un émerveillement quelque peu exagéré, le genre de regard dont les types comme lui, beaux et sportifs, usent et abusent dans mon monde pour mettre des filles dans leur lit. Il s'agissait alors de me laisser charmer, de rentrer dans son jeu, pour m'assurer une place de choix parmi la communauté lycan. Il n'était pas question une seconde de me laisser toucher par ce type, mais je pouvais, il me semblait, jouer les idiotes enamourées pour me sauver la vie. Tout était bon pour me barrer d'ici au plus vite, et hélas la violence ne faisait visiblement pas partie de mon éventail – trop pauvre – de possibilités.

***

Un chapitre un peu plus long que d'habitude (désolée !!) mais j'essaye toujours de ne pas couper n'importe comment.

Notre Léna est en tout cas toujours aussi énervée et malheureuse de se retrouver ici... est-ce que le beau Jake va réussir à la détendre... ? :p

Et puis on en apprend un peu plus sur elle, mine de rien. Et Michael semble finalement être bien plus qu'un simple ami, c'est une part d'elle-même, son premier souvenir... Feriez vous tout, vous aussi, pour rejoindre cet homme si important ?

MERCI, en tous cas, pour vos votes et commentaires qui me réchauffent le cœur <3 

A très vite pour le prochain chapitre, qui sera une avalanche de testostérone, promis juré !

Bisous à vous mes louloups <3


[média : She's a rebel, Green Day]

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