Chapitre 5

Arthur était déjà réveillé aux premières lueurs de l'aube. Assis sur un banc, il tentait une nouvelle fois décrypter les runes. Un vent frais soufflait dans la cour et agitait les feuilles du grand chêne. Étant le seul élève debout, il avait décidé de profiter de son calme. Le soleil commençait à se lever.

En étudiant le livre, il était parvenu à la conclusion que chaque rune correspondait à une lettre et non à un mot ou une syllabe. Il avait tenté de trouver à quelle lettre elle correspondaient, mais il n'y parvenait pas, comme si il faisait fausse route. Pourquoi ? Il se le demandait. Il avait imaginé des millions de possibilités.

Lorsque le gong sonna dix heures, plusieurs élèves étaient déjà levés, mais aucun qu'il ne connaissait. Il n'était pas beaucoup plus avancé dans ses recherches mais était parvenus à décrypter quelques dessins.

Remarquant le petit nouveau seul dans la cour, Isareel s'approcha de lui. « Bien dormi ? » Arthur s'empressa de cacher discrètement son livre crypté et répondit avec détachement:

« Plutôt bien.

- Les chevaux viennent d'arriver, je viens de réveiller tous les Kelpies, tes amis ne devraient pas tarder.

- Les chevaux ? Sheïtan aussi ? demanda Arthur. Ils sont où ?

- Dans le pré derrière l'écurie !

-Super, merci ! »

Les bâtiments étaient disposés en U autour de la cour, soit la cantine à l'opposée de l'entrée, le grand bâtiment principal à gauche de l'entrée et les écuries à droite. Quelques cheveux hennissaient, la tête passée par la fenêtre de leur box. Arthur n'avait pas osé aller les voir de peur de s'attirer des représailles. Il marcha donc, son livre à la main, vers le petit passage entre la cantine et l'écurie qui y menait. Les écuries étant également disposées en U, il du longer une autre allée de box pleine de boue et de foins. Cela ne le gênait pas car, se sentant à l'aise dedans, il avait mit son nouvel équipement d'équitation. Au bout de l'allée, à sa droite, il y avait un chemin de terre qui passait devant les U d'écurie - il y en avaient trois - jusqu'au portail qui menait à la forêt. Devant lui s'étendaient les prés, immenses, si bien que les arbres au loin n'étaient que des petits points. Plusieurs grands vans étaient garés dans la grande allée de terre. Arthur se dirigea donc vers l'un deux. Un homme, un peu potelé aux tempes grisées, s'adossait à un des grands vans en tipotant sur son téléphone. Le garçon vient à sa rencontre. « Excusez-moi, Monsieur ?

- Oui ? le chauffeur leva la tête.

- C'est vous qui avez amené les chevaux des nouveaux élèves ? demanda Arthur.

- Ouaip, et aussi quelqu'nouveaux pour les cours.

- On peut les sortir ? proposa le blond.

- Si tu veux m'aider, très volontiers. Commençons par les chevaux d'école, après on fera les chevaux des élèves.

- D'accord, je viens avec vous ! »

Il y avait, en tout, huit grands vans de deux places. Arthur et le chauffeur, qui lui dit s'appeler Ewan et être l'homme à tout faire de l'académie, ouvrirent la porte du premier. Il y avait de chevaux, plutôt jeunes. L'un blanc moucheté de quelques poils gris foncé et l'autre, parfait Alezan. « Voici Ciel et Apollon, des nouveaux chevaux de cours pour la course. Ce sont des pur-sang anglais. » Très calme, les deux hongres se laissèrent guider sans problème vers leurs nouvelles écuries. Arthur menait Apollon, l'Alezan, qui avait sur le front une petite étoile. Les bons des chevaux était spacieux, faits de pierre avec des portes en bois. Après Ciel et Apollon, Ewan et Arthur sortirent deux pur-sang espagnols, l'un palomino, l'autre bai, puis deux bâtards, rouan et gris. « Maintenant, fais gaffe, p'tit gars ! Ce sont des étalons droits venus des élevages autour de Los Angeles et encore semi-sauvage il y a une semaine. » Arthur hocha vivement la tête. En effet, des ruades et hennissement leur parvenait de l'intérieur. « Tu pense être capable dans sortir un seul ? Quel est ton niveau, d'ailleurs ?

- Kelpie, monsieur. Mais j'ai dressé ma propre monture seul - avec une peu d'aide de mon père - Je pense en être capable.

- D'accord, prend celui de droite. »

Ewan ouvrit le van, découvrant deux chevaux qui ruaient et hennissaient comme beau diable. L'un était un bai brûlé magnifique, l'autre un grand pie noir et blanc. 

« Je te présente Sultan et Ajaccio, droit venus du far west. » 

Arthur détacha avec grand soin la longe d'Ajaccio, qui, calmé, semblait avoir compris qu'il allait sortir. En effet, dès que le garçon lui eu fait descendre la rambarde, Ajaccio se mit à ruer comme un fou. 

« C'est une belle bête », commenta Ewan, qui n'avait pas encore sortit Sultan, préférant voir comment s'en sortais son aide. Arthur arrêta donc l'étalon, qui, absolument pas d'accord, se cabra. Ah, non, ça ne va pas se passer comme ça !

Lorsque le pie remit les antérieurs par terre, Arthur décida de faire comme autrefois pour Sheïtan. Une vieille technique qui avait très bien fonctionné. Il lui baissa donc doucement mais fermement la tête avec la longe, puis se plaça face au cheval, le menton sur ses naseaux, ses yeux à la hauteur de son regard. Lorsqu'il tenta de relever la tête, Arthur le retint fermement. Lorsqu'enfin le cheval dirigea ses pupilles droites dans celles du blond. Il y vu, derrière l'air sauvage, une étincelle de tristesse. Je sais qu'on t'a arraché à ta vie sauvage, grand être de Vent. Je ne te veux pas de mal, et personne ne t'en feras ici ou j'irai lui arracher les oreilles personnellement. Tu seras bien ici. Calme-toi. Ajaccio.

Le garçon relâcha doucement la longe, et, lorsqu'il avança, l'étalon le suivit sans grogner.

L'homme à tout faire le regardait, ébahis. « Qui t'a appris à faire ça ? demanda-t-il, bouche bée.

- Mon père ! »

Arthur conduisit Ajaccio jusqu'à son box et le cheval semi-sauvage se laissa faire il lui enleva le licol et la longe puis referma la porte derrière lui, et Ajaccio, passa la tête au dessus, puis le salua d'un hennissement. Arthur lui tapota l'encolure et revint vers Ewan, qui venait de fermer la porte du box de Sultan. « Bravo, petit ! », le félicita l'homme un peu rondelet.

Ils revinrent vers les huit vans, dont deux étaient maintenant vide. En s'approchant du sixième, Ewan annonça. « Les deux dernières sont des juments, elles sont plutôt calmes »

Ils sortirent donc les deux jument, l'une grise souris et l'autre alezan crins lavés, Belle et Tempête. Les deux n'eurent aucune difficultés à les mettre dans leur box. Quand Arthur referma la porte derrière lui, il vit Sasha accourir, suivit de près par Cannelle, alors que Grenade marchait derrière eux d'un pas rapide et que Maxence les suivait d'un air ensommeillé. Arthur leur fit un signe de main en se rapprochant. « Les autres nouveaux devraient pas tarder ! s'exclama Sasha. Tu faisais quoi ?

- J'ai aidé à sortir les nouveaux chevaux de cours.

- Et il s'en est très bien sortit ! ajouta Ewan qui venait d'apparaître derrière eux et tapotait l'épaule du garçon. Maxence, ton père nous a amené de sacrée belle bête !

- On peut sortir nos chevaux, Monsieur ? demanda Sasha.

- Bien sûr ! Je vais ouvrir tous les vans et vous me direz lesquels sont les vôtres. Il y a aussi certains chevaux qui sont au nouveaux pas encore arrivés. »

Ewan ouvrit tous les vans et Arthur découvrit avec ravissement Sheïtan qui somnolait à coté d'un étalon noir à peine plus petit. « Star ! s'exclama Sasha.

- Ah, c'est ton cheval ? s'aperçut le blond. Sheïtan est juste à côté ! » L'immense étalon bai releva la tête à l'entente de son nom et hennit pour saluer son maître. Sasha l'approche doucement tandis qu'Arthur le détachait.

« Il est très beau ! » assura le garçon brun. Les deux amis sortirent leurs étalons. Les jumelles approchèrent en les observant, et Maxence étudiait les deux chevaux avec la plus grande attention. « Ils sont superbes ! » s'exclama-t-il. Ils s'approchèrent des box en cherchant ceux de leurs chevaux. Finalement, ils trouvèrent deux box côté à côté. Sur le premier était gravé sur une plaque de pierre sur la porte en belles lettres :

Sheïtan

Et, sur le box à droite:

Star

« Ça vous dirait, de partir en balade ? proposa Grenade.

- Quand ?

- Tout de suite ! s'exclama-t-elle. On les panse, on les selle, et hop ! C'est parti !

- Ça me va ! assura Arthur. Mais je n'ai pas de selle..

- Mais si, idiot ! La sellerie n'est pas loin. Les équipements sont rangés par ordre alphabétique avec le nom du cheval », fit remarquer Cannelle. Arthur sourit et rentra pour découvrir ladite selle à l'endroit indiqué, avec les rênes et le filet. Après avoir soigneusement panser son étalon, il le sella puis le conduisit à l'extérieur.

Dans l'allée de terre, Sasha attendait avec son pur-sang anglais, et le garçon blond découvrit les montures des anciens élèves. L'étalon de Maxence était lui aussi très grand, doré aux crins blancs. Il agitait fièrement la tête avec excitation. Cannelle et Grenade attendait devant lui, et leurs petit chevaux noirs se tenait très calmes, tout en observant Sunrider avec inquiétude. Koki et Cannelle s'engagèrent en premier vers le portail, suivis par Kiko et Grenade. Sasha trottait à coté d'elles, tandis que Sheïtan et SunRider se défiaient du regard. Cannelle mît pied à terre et ouvrit le portail. Quand tous furent passés, Maxence ferma le portail derrière eux.

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