Chapitre 12

Ce fut la douce musique du lever de soleil qui réveilla le garçon blond le lendemain. Elle murmurait dans les couloirs chaque matin, à 7h précises, depuis la rentrée pour réveiller les élèves encore endormis. Il se redressa et s'assit en entrouvrant les paupières. Maxence venait de tirer sa couette sur ses yeux en marmonnant ce qui devait ressembler à « Saleté de lever de soleil », mais le lit de Sasha était vide. Arthur bâilla à s'en décrocher la mâchoire et commença à se préparer. Le pitre l'imita peu à près, toujours ensommeillé. Après avoir enfilé leurs vêtement de dressage, les deux enfilèrent leurs bottes, prirent leurs cravaches , leur bombe et sortirent.

7h30 venaient de sonner. Dans la grande salle, ils retrouvèrent Sasha - Qui fit mine de ne pas remarquer Maxence - perché sur un fauteuil en pleine discussion avec Cannelle et Yumi. Arthur s'installa près d'eux mais son ami populaire s'éloigna en serrant les dents. Lorsqu'il demanda aux filles où était Grenade, elle échangèrent un cours regard gêné.

« Elle se prépare », répondit évasivement Cannelle.

Après plusieurs jeux de cartes, quand 8h sonnèrent, Yumi et Arthur s'excusèrent puis se mirent en route vers les écuries. Mme Elja les attendait devant les paddocks. Quelques élèves étaient déjà là, dont Maxence, remarqua Arthur avec surprise. 

« Ah, vous voilà ! Très bien ! Mrs Eya, vous monterez Témoin, quand à vous, M. Anderos, vous monterez First. » expliqua le professeur. Arthur hocha la tête et chercha le nom dans les écuries. Quand -enfin- il le trouva, il découvrit le pur-sang espagnol rouan qu'il avait sortit avec Ewan une semaine plus Tôt. Après l'avoir soigneusement pansé, le garçon le sella et le brida. Il le conduisit hors de son box qu'une fois qu'il eu finit. Quelques chevaux et cavaliers étaient déjà près. Maxence montait une belle jument blanche, et le cheval de Yumi, Témoin, était un fin bai brûlé.

Quand tous les élèves furent près, ils menèrent leurs montures vers la carrière. Une fois à cheval, Arthur commença à faire ses étirements.

« Bien, tonna Mrs Elja, nous allons commencer par réviser les figures de base ! »

Le cours se passa ainsi, en révision. Arthur appris néanmoins quelques figures facile à exécuter. Après le cours de français, ils avaient l'après-midi libre. Ne souhaitant pas assister à nouveaux aux querelles compliquées des lycées, il se rendit immédiatement au box d'Ajaccio.

Il attacha la longe à un des anneaux de ficelles qui pendait aux clôtures. Il travers la petite carrière et s'empara du tapis de selle noir comme la crinière de l'étalon. Il se rapprocha d'Ajaccio, à qui attacher ne plaisait guère car il ne cessait de s'agiter, mais le tapis de selle que le garçon lui présenta retint toute son attention. Il le renifla, l'examina de ses yeux noisettes pendant qu'Arthur lui caressait l'encolure. Prudemment, le jeune homme lui prit le tapis et le frotta contre le dos du pie, sous le regard anxieux et attentif de celui-ci. Il le déplia, et, doucement, le déposa sur le dos d'Ajaccio. L'étalon s'agita, mais Arthur entreprit doucement de le rassurer. Puis, il remplaça la longe du licol avec une longe de travail et fit faire quelques tours au pas au cheval noir et blanc. Lorsqu'il se fut totalement habitué au morceau de tissu, il répéta l'exercice en ajoutant l'amortisseur.

Au loin, il entendit sonner le gong de 15h. Ce qui signifiait qu'il travaillait depuis trois heures. Malgré tout, il n'était pas rassuré. Il tenait la sangle, inquiet de la réaction de l'étalon. Il avait accepté difficilement la selle et se tenait maintenant tranquille, mais qu'en serait-il de la sangle ?

Il prit une profonde inspiration, caressa son compagnon et lui passa la sangle sous le ventre. Ajaccio piaffa, inquiet, et Arthur continua de le rassurer. Il serrait, desserrait, resserrait et relâchait la sangle pour y habituer au mieux l'étalon. Après un quart d'heure passé à montrer au cheval qu'il n'avait rien à craindre, il attacha enfin la sangle. Ajaccio restait calme. Arthur lui fit faire trois tour de piste au pas, puis changea de sens, passa au trot, puis au galop. La selle ne semblait pas entraver les mouvements du cheval noir et blanc le moins du monde.

Sasha lui apporta un sandwich en riant. Grenade tandis une pomme à Ajaccio, pas moins amusé que son ami. Arthur avait le visage barbouillé de sable, causé par un Ajaccio auquel le mord n'avait pas plus du tout. Il s'assit dans le sable et commença à manger son déjeuner en retard - ou son dîner en avance- En soupirant.

« Tu t'en sors ? demanda Grenade.

- Mouais, maugréa le garçon blond.

- Mais Regarde ! Tu as réussi à lui mettre la selle et le filet en une après-midi ! s'exclama Sasha.

- Mais j'ai quand même finit par terre. Il a en plus sans doute du être dressé de base à Los Angeles.

- Mais tout les chevaux qui vienne de la-bas on un dressage basique, mais il n'avait sûrement pas eu de selle depuis longtemps ! Il est seulement 18h ! Il te reste du temps ! ajoute Grenade. Je reste regarder jusqu'au dîner !

- Merci...

- Mais de rien ! Grenade monta sur la clôture et s'y installa tranquillement.

- Je vais chercher Cannelle ! » s'excusa Sasha en faisant un signe de main avant de s'éloigner.

Arthur haussa les épaules et attacha la longe de travail au fil de l'étalon. Il lui fit faire quelques tours de piste avant de lui présenter à nouveau le mord. Ajaccio piaffa. Arthur lui caressa gentiment l'encolure, lui flatta la crinière et lui murmura des paroles rassurantes.

***

Grenade, Yumi, Cannelle, Sasha et même Maxence avait les yeux rivés sur lui. L « escabeau » de fortune ne cessait de bouger sous le poids du garçon. Les premières étoiles illuminaient le ciel d'ébène. Le soleil avait entièrement disparu de l'horizon. Quand enfin Ajaccio avait accepté le mord, - Ce qui avait duré deux jours- Arthur avait passé plusieurs jours à lui montrer les commandement à pied. Tourner, accélérer, ralentir. Il n'avait fait une pause que pour manger une salade de tomate que Grenade lui avait apporté. Il voulait absolument réussir. Le gong avait sonné 21h il y a quelques minutes.

Prudemment, Arthur mit un pied à l'étrier. Pourtant, dès qu'il y eu mit son poids, Ajaccio se cabra, envoyant son cavalier à terre. Le souffle coupé, le blond regarda Maxence rattraper l'étalon par les rennes. Quand il se fut remis de sa chute, Maxence lui tendit les rênes et Arthur conduisit son cheval près de son « escabeau ». Il remit un pied à l'étrier. Posa sa main sur la selle. Saisi une touffe de la crinière de l'étalon. Et prudemment, il se hissa sur le dos de la bête immense.

Ajaccio sembla d'abord dérouté. Ses amis l'observaient attentivement. Puis, l'étalon renâcla, nerveux.

Doucement, Arthur serra les jambes et alla jusqu'à donner un petit coup de talon au cheval noir et blanc.

Aussitôt, Ajaccio paniqua et s'élança au galop, soulevant du sable sur son passage. Le blond tint bon, cramponné à une touffe de sa crinière.

Ils firent quelques tours de piste à un rythme endiablé, et l'étalon faisait frémir le sol de ses puissants sabots.

Pourtant, si la selle adoucissait le rythme effréné de la course, Arthur n'avait pas peur. Il lui semblait que son cœur battait en même temps que celui de l'immense bête noire et blanche. Lentement, il commença à reprendre le contrôle. Il se rassit sur la selle, se pencha en arrière et fit ralentir Ajaccio. Le cheval obéit, passa au trot, puis au pas. L'étalon fit plusieurs tours de piste au pas, et Arthur relâcha ses rennes. Il mit pied à terre et amena le cheval vers la clôture. Ses amis s'excusèrent en bâillant, Arthur leur fit un signe de main et désella Ajaccio.

Le blond n'arrêtait pas de se retourner dans son lit. Il avait réussi ! Maxence ronflait comme Sasha. Arthur releva la tête et observa la pièce noire jusqu'à ce que ses paupières se ferment d'elles-mêmes.

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