56


Dans ton lit
Yeux fermés
Chaleur dans mon dos
Ta respiration
Doux amour

Je crois n'avoir jamais autant pécho en deux jours, et pourtant, the pieces don't quite fit.
Ambivalence.

Ce qui est certain, c'est l'intensité des sentiments amoureux ressentis.
Parfois comme des contractions depuis mon ventre, remonte en brique dans ma gorge, je serre du plus fort que je peux, incapable de gérer.
Une crise de mutisme d'une heure (seulement brisée par un « plus ! »).

Ambivalence, donc.
J'aime les prémisses, ces baisers qui me font trembler de l'intérieur ou le font respirer fort, ses premières caresses.
Mais quand il continue et que les sensations s'intensifient, une dualité se crée :plaisir vs torture.
Cela me procure du plaisir qu'on caresse mon corps (mes cris de plaisir en attestent), et en même temps, c'est tellement intense que c'en est presque douloureux. Lors des pauses,je redoute comme désir la reprise des caresses.

Quant à son corps, j'aime le toucher,j'aime le faire réagir, les petits sons qu'il fait, ses gestes pour m'attirer à lui.
Et puis vient le moment de toucher à son sexe,et là, une sorte de séparation se fait.
Mon esprit est globalement séparé en deux voies de pensée, une principale et une secondaire, moins puissante. C'est elle qui garde en mémoire le temps qui passe pour la cuisson des pâtes, par exemple.
Et donc,quand je commence à le toucher, une déconnexion se fait. Il y a moi qui essaie de lui faire plaisir et l'autre qui pense à autre chose(un peu comme en classe).
Et soudain, je ne suis plus totalement présente au moment.
J'aime le faire réagir, les textures sous mes doigts, j'adore son visage traversé de plaisir, ses sons et demandes.
Et je reste détachée de tout ça, capable de chantonner distraitement.
Et... Veux-je vraiment faire du sexe avec lui, du coup ?
Clairement, oui, j'ai du désir, mais peut-être jusqu'à un certain point.
Insatisfaite.
Peut-être aussi que j'apprécierai plus si on pouvait se faire plaisir ensemble, si on pouvait fusionner et que je ressente tout ce qu'il ressent et qu'il perçoive l'ampleur de mon amour pour lui.

Bref, je ne sais toujours pas bien si je devrais faire du sexe. Ya un quelque chose qui cloche. Ou peut-être est-ce ma façon d'être normale.
En tout cas, hâte d'avoir fait l'opération et que des possibilités plus en adéquation avec mes envies deviennent possibles.

La bouffe reste un problème.

Moins d'une semaine avant ma sortie prévue, le psychiatre a demandé à ce que ça ne soit plus le cas. Réponse lundi.

Je ne sais toujours pas ce que je ferai le 17.
Je voudrais tellement sortir.
Il faut que je fasse un simili testament.
Je suis prête à mourir si c'est mon choix.
Je pense juste que ça ne le sera pas.
Je pense.
Je suis si fatiguée.
Le 17 arrive et je ne suis pas prête.
Chercher la paix intérieure pour y voir plus clair.

Je me vois sur le pont.
Monterai-je sur la rambarde pour être à fond dans mon choix ?
Les yeux fermés.
Plongée en moi.
Prête à plonger dans la Saône.
Ou dans les flots de la vie.

Pourquoi j'ai envie de pleurer ?
J'ai décidé tout cela.
Tout n'est qu'inéluctabilité.
Mercredi, je décide de mon avenir.
Ces larmes, c'est la peur devant l'ampleur du choix.
Je regretterai mes ami•es et amant•es ;je n'arrive pas à penser à ce que ma mort leur fera.
Égoïste,en un sens (ce vieux poncif).
Mais ma vie m'appartient – et ma mort aussi.

Toustes celleux que je vais laisser derrière moi, que j'aime, qui m'aiment.
[Je pleure]
C'est le plus dur.
Mais si... Vivre est encore plus dur.
Alors la chute fait sens.
Ça n'en reste pas moins douloureux.

Marrant comme mes gémissements ressemblent à mes pleurs.

J'en veux à chaipakoi qui me fait tant souffrir ! Je veux pas mourir et abandonner mes proches !
Mais j'ai peur d'être forcée.
De ne plus pouvoir vivre.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top