Je ne sais pas quoi faire de l'indifférence (affichée ?) de ma mère.Même pas une embrassade pleine de larmes quand elle m'a enfin revue,vivante (même si cassée).
A-t-elle déjà fondu en larmes lorsque mon père a brisé la loi du silence entre eux pour la prévenir de mes TS ? Ou a-t-elle attendu la fin de l'appel ?Ou rien du tout. Elle aussi enfermée au fond d'elle pour ne pas avoir à subir la violence de cette annonce ?
« Et tu peux arrêter tes médocs ? »
C'est là que j'ai compris que yavait un décalage, une absence de prise au sérieux de ma maladie. Elle n'avait d'ailleurs toujours pas lu la BD sur la bipolarité que je lui avais filée quelques mois plus tôt.
C'est pas qu'elle s'en fout.
C'est qu'elle comprend pas et qu'elle n'a pas l'air de chercher à saisir en profondeur ce que ça fait d'être bipolaire, dépressive, suicidaire.
Et en plus, elle est contre les vaccins et la médecine pas douce en général.
Sauf que si elle veut que sa petite fille survive, va falloir s'y soumettre.
Elle me voit emprisonnée dans la clinique quand j'y suis protégée.
Notamment de moi.
Et oui bien sûr qu'elle se sent impuissante, qu'elle aimerait être un soutien, comme elle l'a dit au téléphone avec ma psychiatre.
Mais je ne vois pas en quoi elle peut m'aider.
Saurait-elle dévisser les poignées des fenêtres ?Me retenir ? Respirer doucement avec moi, me demander cinq objets rouges dans la pièce ?
Apprendre à gérer ma maladie. C'est aussi apprendre à la connaître. L'accepter.
Comme elle m'accepte trans.