Je dissocie d'être ici, enfermée pour mon gré, parce que je suis un danger pour moi, et les médicaments font effet et tout tourne. C'est une danse dans ma tête. M'écraser dans mon lit son paroxysme.

Je lutte, énuclée, pour maintenir ma conscience. Un minimum éveillée.Je veux pas sombrer à 20h, je veux veiller et voir des flocons par mes volets pas fermés (il fait doux et il pleut).

Bizarrement,mes mains semblent encore fonctionner (j'écris). J'ai envie de sensualité oubliée, transparente, au creux de la nuit d'hiver qui tombe si tôt. Plus tôt tu as dit toutes les zones de ton corps qu'il ne faut pas toucher, comme une armure de faiblesse. J'essaie de la retenir, d'appuyer là où tu peux être touché. Vriller ta peau comme le vent sur une voile.
On s'est embrassé la joue. C'était bon.
Je veux plus de corps que je ne peux supporter. Les avantages pour accepter les limites.
Apprenez-moi la sensualité. « Pas assez d'expérience pour dire si le sexe me plaît, pliz give me new perspectives. »
Je veux pas juste être un corps abandonné sur un lit.
Je veux danser et baiser des peaux, les caresser.
Ce soir, je me contenterai du tissu rêche et doux, abîmé de mon pyjama, et des draps.