XXII

Gabriel,

Comme j'ai été heureuse de recevoir ta lettre, tu ne peux pas imaginer. J'avais tellement peur de ne rien être pour toi. Je croyais que tu m'avais déjà oubliée, moi, la jeune parisienne, et que tu t'étais trouvé une nouvelle fille là où tu es parti. Tu es parti si loin, et ne reviendras pas de sitôt à Paris...

La ville n'est plus pareille sans toi, et le ciel verse toutes ses larmes depuis ton départ. Les nuages gris recouvrent Paris et le soleil ne se montre plus. Alors je passe mes journées dans la chambre de notre petit appartement, je regarde la pluie tomber et je pense à toi. J'imagine ce que tu peux bien faire, les personnes que tu peux rencontrer, les paysages que tu dois admirer. Je veux que tu me racontes tout, en détails. Comment sont les Hauts-de-France?  Je n'ai jamais vu cette partie du pays, alors j'imagine tout et n'importe quoi. Je veux tout savoir, ce que tu fais, ce que tu vois, ce que tu entends. Je veux savoir ce qu'il se passe à chaque secondr de tes journées. Ça me donnera l'impression d'être avec toi, dans tes bras. Je me sentirais moins seule.

J'aurais tellement voulu partir avec toi, m'incruster dans tes bras. Mais mes parents ne m'auraient pas laissée te rejoindre. J'ai l'impression qu'ils ne comprennent pas notre amour, et me laissent souvent seule depuis ton départ. Ils vont partout, sortent tout le temps, et sans moi. Alors je fais les cent pas chez moi, espérant que tu me reviennes vite et maudissant nos parents. Je pense à toi à chaque minute, pourquoi es-tu parti ? T'es-tu battu pour rester, pour moi ? Tu aurais pu rester, tu aurais dû rester. Mais tu as préféré suivre tes parents à la campagne, en me laissant sous la pluie de Paris, qui cache mes larmes.

J'avais prévu tant de choses pour nous, je nous imaginais finir le lycée ensemble, recevoir notre bac avec succès, se libérer de nos parents et habiter ensemble pendant nos études. J'avais prévu tant de choses ensemble, j'imaginais tant de moments que l'on pourrait passer tous les deux, main dans la main. Je nous voyais nous balader sur le pont des Arts, et sceller nous aussi notre amour dans un cadenas. Mais vous avez tout ruiné, toi et tes parents, en quittant la ville. Je ne suis plus très sûre qu'on se reverra un jour, et je perds de plus en plus l'espoir d'entendre ta voix enrouée et abîmée par les cigarettes que tu fumes en cachette. Je me souviens que c'est une des choses qui m'a fait tomber amoureuse de toi, mais maintenant j'en suis privée. Je suis privée de toi et de tes cheveux légèrement bouclés, où j'adorais passer mes doigts. Je suis privée de tes yeux charmeurs, qui me déshabillent d'un simple regard. Je suis privée de tes lèvres charnues, et de ta peau bouillante. Tout chez toi m'a été retiré, et maintenant il ne me reste que des souvenirs. Je ne peux pas supporter mes jours loin de toi, et je passe mes nuits à te rêver. La vie sans toi n'a plus beaucoup de saveur.

Je dois te laisser à présent, mes parents m'appellent pour le dîner. Je pense à toi, je t'aime toujours autant.

Hélène, ton amour parisien.

•●•

Ceci est une petite note pour vous informer que, théoriquement, Hélène et Gabriel seront des personnages que vous croiserez très souvent dans les prochaines lettres. Ils viennent d'un échange de lettres que j'écris avec une très gentille personne sur Amino. Je sais que vous ne verrez pas les lettres de Gabriel, vu que ce n'est pas le personnage que j'interprète, mais avec celles d'Hélène je pense que vous arriverez à comprendre. Il devrait y avoir une lettre toutes les deux semaines environ. J'espère que cette coopération vous plaira, Bye ♡

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top