XIX
Je te regardais, à travers la vitre. Dans ce lit, tu dormais. Tu semblais paisible, sans doute rêvais-tu à de jolies choses. La couverture remontée, les bras le long du corps, la tête de côté sur l'oreiller. Tu dormais tranquillement, de l'autre côté de la vitre. J'essayais d'imaginer ce dont tu pouvais bien rêver, en ce moment. Sous tes paupières se diffusait un film que seule toi pouvait voir, mais j'aurais aimé qu'on le visionne à deux. J'aurais aimé voir ce qu'il se passait derrière, j'aurais aimé savoir ce que ton subconscient te disait. J'aurais aimé savoir où tu étais partie.
Je ne te reconnais plus. Ton état s'est dégradé, parce que tu n'as pas écouté la prophylaxie des médecins. Tu es partie, d'un simple coup de vent. En un battement de cils, tu étais partie. Et jamais tu ne reviendras, j'en ai bien peur, puisque tu t'es perdue. Dans les abymes de la maladie, tu t'es jetée. Et la porte de ton esprit s'est fermée à double tour. Celle que j'ai connu est enfermée dans une prison de fer éternelle. Celle que j'ai aimé, et que je ne cesserai jamais d'aimer, est partie à tout jamais.
J'espère une renaissance, je l'espère de tout mon coeur. Je veux te serrer dans mes bras, sans avoir à te calmer. Je veux pouvoir t'embrasser, sans que tu ne sois endormie. Balader mes doigts dans tes cheveux longs et fins comme de la soie, humer ton odeur sur mes vêtements. Tout ça m'est maintenant inaccessible, tu m'es inaccessible.
Celle que je connais est belle, douce et gentille. Un vrai rayon de soleil, un simple sourire et je perds la tête. Son rire cristallin résonne encore dans ma tête. Une seconde devient une éternité avec elle, elle est maîtresse du temps. La nuit, collé à son corps, j'entends nos coeurs battre à l'unisson. Jamais je ne me lasse de la regarder, elle est si belle. Elle est drôle, sans jamais être méchante. Elle est intelligente et brillante, beaucoup plus que moi, c'est évident.
Celle que tu es maintenant est tout l'inverse. Elle se torture et torture les autres. Elle est dangereuse, pour elle-même comme pour le monde autour. Elle pleure et crie, souvent. Elle est malade, et se détruit toute seule.
Je t'aime. Dieu que je t'aime.
J'ai tellement de chance de t'aimer. J'en souffre, mais dans la vie on n'a pas le choix. On souffre. J'ai choisi de souffrir pour toi, et je suis heureux de mon choix.
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