Chapitre II: Momo

         Je ne sais pas exactement quand ni comment ça a commencé, mais c'était peu après ma sortie de l'hôpital.

      
        J'ai commencé à être plus en phase avec Todoroki-san. C'était quand nos regards se sont croisés pour la première fois depuis l'attaque. Non... Au fait, je pense que ça date de notre premier eyes contact. C'était bref, mais je me suis sentie secouée et il avait l'air autant bouleversé que moi de ce que j'ai pu entrevoir dans son expression stoïque. Son visage l'était, mais ses yeux, eux reflétaient de la surprise, de la peur et un soupçon de joie.

        Nous nous sommes côtoyés sans vraiment vouloir comprendre ce que nous avons ressenti. Ça n'a pas eu l'air de le déranger et ça m'allais. C'était comme un accord tacite: nous continuions de nous fixer sans rien dire presque à chaque fois qu'on se voyait. Ça pouvait parfois durer jusqu'à vingt minutes, le minimum étant une minute. Nous arrivions à nous repérer peu importe la densité des gens qui nous éloignaient et j'ai découvert que j'aimais être plus grande que la moyenne quand presque personne ne pouvait "barrer la route" de nos regards. On se regardait tous les jours, venant sciemment de directions opposées pour ne pas manquer ce moment où, pour moi le monde disparaissait, nous laissant seuls.

       Puis, je ne sais plus quand, j'ai commencé à lui écrire des lettres pour lui parler de ses yeux. Je parlais de chaque nuances en les comparant aux merveilles de ce monde qui portaient les même couleurs. Étonnamment, il a répondu à chaque lettres par des compliments. C'était parfait. Dans nos écrits, nous parlions de tout et n'importe quoi: de la pluie et du beau temps, de nos lectures récentes, de nos goûts musicaux et même de nos entrainement respectifs.
Peu après, nous nous entraînions ensemble, échangions nos lectures et prenions le thé ensemble. Nous ne discutions certes pas beaucoup, mais ces moments-là étaient les meilleurs: ils me donnaient l'impression de le comprendre sans pour autant user de mots.

         Il m'avait l'air seul tout en se confortant dans sa solitude et je n'ai pas voulu empiéter sur l'équilibre fragile qu'il tenait entre l'introversion et l'arrogance.

      Oui, il était arrogant et c'est certainement le seul défaut que j'ai pu lui trouver à contrario de nos autres camarades de classe: je les entendait souvent dire qu'il était "flippant", "coincé" et "quelque peu stupide", certes ils ne le disaient pas de manière blessante, mais ça m'a semblé faux. Ils ne connaissaient pas ses centres d'intérêt et je ne les blâmais pas pour ça. Après tout, je ne le connaissait que très peu et j'en apprenais toujours plus sur lui grâce à nos échanges par écrit.

       Nous avions décidé de nous échanger nos lettres chaque matin en classe quand nos échanges sont devenus plus informels. Par exemple, sur papier, on se taquinait souvent et nous nous parlions de nos années de collège.

      Plus le temps passait, plus je me sentais proche de lui tout en restant sa "camarade de classe".
C'était étrange, mais confortable de ne pas parler. On a même appris la langue des signes et il m'a dit qu'il apprenait le russe-sa voix est magnifique- et l'anglais.
Il faisait du patinage et de la gymnastique pour garder la forme. Oui, il était parfait. Non, je n'était pas amoureuse.

        Pendant le tournoi, beaucoup de choses se sont passées.
Il y a eu les combats et moi, je n'avais pas assuré. J'étais faible et je n'avais même pas pu réagir face à Tokoyami-san. Mes pensées étaient pleines de dégoût et d'aversion envers ma propre personne. Je me sentais inutile et pathétique. Todoroki-san, lui était doué. Et avait gagné tous ses match. Et si il était dégouté de moi à cause de ma piètre performance ? Et si il ne voulais plus m'écrire de lettres ou ne serait-ce que me regarder ?
Eh bien, il n'a pas évité mon regard et m'a même dit que ma performance n'était pas mauvaise. J'ai ri parce qu'il ne savait pas comment rassurer quelqu'un, mais j'ai apprécié ses efforts.

          Et il y a aussi eu ce moment gênant où les filles et moi sommes sorties habillées en pom-pom girls. Todoroki-san m'a fixé et m'a demandé pourquoi j'avais cette tenue en langue des signes. Il avait l'air sceptique et avant que je ne puisse lui répondre, il m'a dit que la tenue m'allait bien. Si c'était Mineta-san qui l'avait dit, j'aurais pété un câble, mais connaissant l'innocence et la simplicité d'esprit de Todoroki-san, je savais qu'il le pensait et j'ai presque eu envie de garder le costume.

           Pour la première depuis que je le connais, il a utilisé son alter de flamme qui était plus puissant qu'il n'y paraît. Il semblait fatigué et avait des cernes pas très visibles. J'étais inquiète. Et je l'étais encore plus quand il s'est effondré lors de son combat contre Bakugo-san.
Après son passage à l'infirmerie, nous avons maintenu le regard de l'autre sans rien dire, mais je l'ai félicité en langue des signes.

              Après le tournoi, nous avons continuer notre petit train-train quotidien sans grand changement. Sauf le fait qu'il m'a parlé de sa famille. Il l'a fait de vive voix. C'était un vendredi à deux heures du matin sur le toit des dortoirs où nous nous retrouvions habituellement pour prendre le thé et lire ou visionner un quelconque film ou une série.

         Il faisait frais et nous avions une seule couverture que nous partagions comme à l'accoutumée avant que Todoroki-san n'entame la conversation.

"Yaoyorozu, comment est ta famille ?" il l'a demandé comme un enfant qui veut demander à ses parents de sortir après avoir fait une bêtise.

"Hmm... Je dirai qu'elle est assez cool. Mais je les trouve très stricts. Mes parents, je veux dire... " je commence, ne sachant pas comment structurer mes phrases.
Il est patient et il me fait singe que je me débrouille bien. Je prends une profonde inspiration, puis je continue.

"Bah... Je n'en ai pas parler dans mes lettres parce que je ne voulais pas t'ennuyer, mais voilà... Hum... Alors, ça fait 2 ans que je suis la grande soeur de deux petits garçons. Les plus âgé, Idryss est adopté et il a 7ans. Il est adorable et je l'aime beaucoup, mais depuis que j'ai intégré Yuei, je ne passe plus autant de temps avec lui. Ça va Faure 2 ans en automne. Et l'autre, Akira a 11 mois. Ma mère est tellement occupée que je m'occupe de lui plus souvent qu'elle alors que je passe plus de temps à l'école qu'à la maison. Ça ne me dérange pas, loin de là. De plus, elle est en dépression et je ne pense pas qu'elle soit apte à s'occuper d'eux et mon paternel est le pire des deux. Il a toujours été indifférent peu importe ce qui m'arrivait. Il était et est toujours un bourreau de travail qui me repoussait à chaque fois que je venais vers lui. Mes parents se sont mariés par obligation et leurs rapports ne sont pas les meilleurs.

Il arrivait très souvent, ou du moins presque à chaque fois qu'ils rentraient qu'ils se disputent violemment et que des coups s'en suivent. Mais je pense que ça allait.

Il arrivait aussi que ma mère passe des heures à me discipliner: elle a corrigé ma posture en me donnant des coups de martinet quand je le faisait mal, elle me disait tout ce qui n'allait pas chez moi. Que ce soit mon poids, mes résultats scolaires, ma façon de rire et de manger, le tout dans une petite pièce remplie de miroirs.
Je devais voir toutes mes imperfections sous tous les angles... C'était horrible.

Mon père, lui ne perdait pas de temps à me parler sauf si c'était pour me dire à quel point j'étais une nuisance. Je ne suis pas sa fille biologique et il me le rappelais dès qu'il en avait l'occasion. Il préférait me frapper de temps en temps pour évacuer sa frustration. Il m'enlaçait toujours après en me disant qu'il m'aimait et qu'il était désolé. Il allait tout autant mal que moi et il est obligé d'être accompagné en toute circonstances. Il va mieux quand il prends ses médicaments, mais quand il les oublie, il fait des crises et s'effondre parfois... Ce n'est pas connu du grand public afin de ne pas ternir sa réputation et celle de l'entreprise.

Je suis née de l'union de ma mère et de son premier amour: quand elle a su qu'elle devait se marier, elle est allée retrouver cet homme et une chose en entraînant une autre, neuf mois plus tard, je fus.

Ma mère était le seul enfant de mes grand parents. Elle ne l'a pas toujours été. Elle avait un grand frère. Il n'avait pas l'étoffe d'un leader, contrairement à elle et il s'est suicidé en apprenant qu'il n'hériterait de rien.

Et mes grand parents ont décidé qu'une femme ne serait ''pas apte'' à devenir cheffe d'entreprise et ont organisé son mariage avec mon père, qui a pris son nom de famille.

Je ne prétendrai pas comprendre le dégoût de mon père tout comme le désespoir de ma mère, mais je sais qu'ils ont leurs raisons.

Et quand j'ai eu 13 ans, ils ont essayé de s'entendre et de se comprendre et ils ont même décidé d'aller en thérapie de couple. Et presque un an après, ils ont décidé qu'ils voulaient d'autres enfants et ils ont adopté Idryss en pensant que leurs tentatives étaient vaines, mais un an après, Aki' est né et ma mère a pris un congé maternité, mais elle est en dépression post-partum et avait décidé qu'il serait plus judicieux de s'enfermer dans son bureau que d'aller en thérapie parce qu'elle ne voulait pas que ses parents pensent qu'elle est toujours faible. Elle fait des efforts, mais elle n'y arrive pas encore. J'ai réussi à la convaincre d'aller en thérapie et elle en est au stade où elle doit initier les contact avec Aki'.
Mon père aussi a du mal à s'occuper des garçons, mais il le fait quand il n'est pas en voyage d'affaires, donc ça n'arrive que rarement.

Ma relation avec eux a beaucoup évolué. Ils me disent encore parfois qu'ils m'aiment et qu'ils sont désolés. Ils ont commencé à s'excuser quand j'ai eu 12 ans et j'ai accepté leurs excuses, mais je veux guérir et pour ça j'ai besoin de temps. Guérir, non seulement de mes cicatrices physiques, mais aussi celles qui sont psychologiques.

J'ai appris que ma mère aussi se faisait punir dans une salle avec des miroirs. Elle n'a fait que répercuté sur moi tout ce qu'elle a un jour subi...

             .             .             .

Désolée, je n'ai pas arrêté de parler..." j'ai parlé si vite à la fin par culpabilité. J'ai peur de l'ennuyer...

"C'est bon, je voulais t'écouter. Sinon, je n'aurais pas posé de questions." il me regardait avec douceur et une infinie patience. Il n'a pas l'air ennuyé.

"Et toi, Todoroki-san ? Comment est ta famille ?" je demande pour changer de sujet.

"Elle est montée de toutes pièces et défectueuse... Mais... Je l'aime bien. Ou plutôt, j'aime mes frères, ma soeur et ma mère. J'avais deux frères, mais l'aîné est mort... A cause de mon géniteur.

C'est assez sombre et bizarre comme famille. Tu es sûre de vouloir l'entendre ?"

"Oui"

"OK... Alors, pour commencer, mon géniteur a littéralement 'acheté' ma mère pour son alter. Eh bien, ça ne l'a pas dérangé sur le moment parce qu'elle était d'accord et qu'elle voulait aider ses parents qui avaient des problèmes financiers.

Ils ont fini par se marier et ont eu un enfant en début d'année: mon frère aîné, Toya nii. Eh bien rien de bien particulier ne s'est passé jusqu'à la naissance de ma soeur, Fuyumi nee en fin d'année et 3 ou 4 ans plus tard, mon frère a eu son alter et ça allait encore, mais Endeavor a commencé à l'entraîner. Tout allait vraiment bien, mais Endeavor voulait un enfant 'parfait' qui aurait les deux alters.

L'entraînement de Toya nii se passait sans accrocs, mais IL n'était pas satisfait. Et 'Yumi nee avait juste l'alter de notre mère, alors IL l'a laissé tomber et quelques mois plus tard, mon Natuo nii est né. IL ne lui a même pas jeté un regard avant de dire qu'il n'était pas le 'bon'.

Entre temps, les entraînements de Toya nii continuaient et encore 4 ans plus tard, je suis né... Dès qu'IL m'a vu, IL m'a qualifié de 'chef-d'œuvre'. IL était sûr que j'aurai les deux alters. A la même période, Toya nii a commencé à avoir des brûlures à cause de son alter: il avait hérité de la résistance au froid de notre mère avec l'alter de feu d'Endeavor. IL a au moins eu le bon sens d'arrêter de l'entraîner, mais Toya nii continuait en secret. Et environ 7 ou 8 mois après, il a essayé de me tuer. Il a été sévèrement puni, mais il a gardé rancune et Endeavor a décidé qu'il serait mieux de m'isoler de mes autres frères et soeur.

Quand j'ai eu 4 ans, IL a commencé à m'entraîner en délaissant tous les autres. Au début, ça allait, mais IL est devenu violent et il a même commencé à battre ma mère. Et un jour, peu avant mon 5è anniversaire, Toya nii est sorti une nuit sans explications et... Il est mort... Il... S'est brûlé avec ses propres flammes. Je n'ai peut-être que de vagues souvenirs de lui, mais il me manque parfois.

Après sa mort, mon géniteur a commencé à blâmer ma mère et ça a fini en cris et coups. Je me souviens d'avoir reçu un coup, mais ce qui me fait parfois faire des cauchemars, c'est quand IL frappé ma mère et que le misérable être que j'étais lui renvoyait les coups avec mon faible corps. IL m'a mis au sol sans effort et Natsu nii et 'Yumi nee se sont interposés. 'Yumi nee a reçu un coup qui l'a envoyé valser contre le mur en se heurtant la tête contre un meuble.

Et 2 mois après, j'ai trouvé ma mère dans la cuisine qui faisait bouillir de l'eau pendant qu'elle était au téléphone qui disait que je la dégoûtais et l'effrayait. Je l'ai appelé et...
Elle m'a ébouillanté le visage.
La douleur était intenable et ça ne m'a réellement brûlé que quand elle a utilisé sa glace pour essayer d'apaiser la brûlure.

Après ça, je ne me rappelle de rien. Mais quand j'ai repris connaissance, ma mère s'était faite internée. Ma vie a continué... J'ai eu des disputes avec Natsu nii et je n'ai pas utilisé mon alter de feu pendant trois ans avant que ma soeur ne me rappelle quel genre de héros je voulais être. Elle a tellement bataillé en trois ans pour que Endeavor me rende ma liberté. Je ne pourrais jamais assez la remercier.

Mon programme d'entraînement était strict et je suivait même un régime:

-6h00' :réveil
-6h05'-6h35' : petit déjeuner
-6h45'-10h00'': marche
-10h00'-10h20': douche froide
-10h20'-10h30':habillage
-10h30'-12h00': exercices d'étirement+respiration
-12h00'-12h10':pause smoothie protéiné
-12h10'-17h00': école préparatoire
-17h05'-22h00':entraînement
-22h00'-23h00':révision
-23h00'-6h00': dodo. Et pendant la période scolaire la marche s'arrêtait à 7h 15'et j'étais prêt pour l'école à 7h 30' et je revenais vers 16h00'et j'avais 30 minutes de repos avant l'entraînement qui terminait à 21h30' et je révisait jusqu'à 22h30', puis je dormais jusqu'à 6h00' toute la semaine et retour au programme de vacances le week-end.

Mon frère et ma soeur m'aident à avancer et à guérir, et j'aimerais bien t'aider à guérir parce que toi tu m'aides aussi à ta manière et j'aime nos moments ensemble."

      Je ne m'y attendais pas. Le héros n°2 maltraitait sa famille ?

"Pourquoi Endeavor a fait tout ça ? Je veux dire, rien ne justifie ses actes, mais juste pourquoi ?"

"Parce qu'il voulait 'créer' un être capable de surpasser All might. Et même si son obsession a tué mon frère, brisé la famille et pousser ma mère à la folie, il ne s'était pas encore rendu compte qu'il devait arrêter.

Il essaie de changer et c'est génial, mais il ne pourra jamais rendre sa vie à ma mère ou à Toya nii. Il ne pourra pas non plus remonter le temps pour passer du temps avec 'Yumi nee et Natsu nii ni me rendre mon enfance.

Et le pire dans tout ça ? Je ne le hais plus. En tout cas, plus depuis un an. Je... J'ai réalisé que j'avais perdu trop de temps à le haïr. Je lui en veux, mais je pense qu'il a toujours préféré la haine de Natsu nii à mon indifférence. Donc, on peut dire que j'ai gagné.

Je... Je l'ai battu et... J'essaie d'avancer et de devenir meilleur, de changer pour le mieux, mais... J'ai l'impression de régresser.

Avancer, c'est aussi passer au-dessus de tout ça, mais je n'y arrive pas. Je ne sais pas et ne veux pas sociabiliser, mais c'est aussi ce que cet enfoiré voulait, alors lui aussi a gagné...
Et je suis un assez mauvais perdant."

"Hm... Tu n'as pas tort mais avancer, on le fait lentement mais sûrement. Tu apprendras à passer au-dessus le moment venu, alors pour l'instant, fait avec. Si tu ne peux pas changer ce qui t'arrive tout de suite, fait-le progressivement. Et tu as des gens qui seront toujours là pour t'aider. Ton frère, ta soeur, ta mère, Midoriya et même moi, si tu le veux bien.

Tu sais à quel point je suis heureuse de te connaître ? Juste... On est amis et les amis, ça n'abandonne pas."

"On est amis... ?...Oui, on est amis."et juste comme ça, je l'ai vu sourire. Il est adorable quand il sourit.

           Son sourire m'a fait penser à ce que je ressent quand je rentre à la maison et que mes frères viennent m'accueillir.

Il est magnifique

"Merci." ah... J'avais pensé à voix haute...

"Et comment était tes années d'école avant Yuei ?. Je suis sûr que concernant les leçons, tu était au top, mais je veux savoir comment ça se passait avec tes amis ou ceux qui s'en rapprochaient le plus."

"Honnêtement, c'était l'enfer. Tu sais qu'à cause de mon alter, je mange beaucoup... Eh bah quand j'ai eu mon alter et jusqu'à mes 11 ans, j'étais assez grosse. A 9 ans, je pesait 48kilos et ce n'était pas facile, mais j'aimais mon corps et je n'avais aucun problème de santé.

Mais à l'école, c'était une tout autre histoire. Ça aurait été mieux si je changeais d'établissement, mais j'étais dans une école privée qui allait de la crèche au lycée et les chances d'y étudier étaient minimes, alors je n'ai pas fait d'histoires et j'ai enduré.

Quand j'étais ronde, les garçons me tyrannisaient et me traitaient de tous les noms. Quelques filles s'y joignaient parfois, mais ça n'allait pas plus loin que quelques giffles, mais il y avait une fille qui était gentille avec moi et je l'appréciait vraiment beaucoup...

Quand j'ai atteint la puberté, mon corps a commencé à changer: ma taille s'est affinée, j'ai perdu de la masse que je n'ai gardé qu'aux ''endroits avantageux'' comme les hanches et la poitrine. C'était un changement étrange. Je suis passé de ''grosse et moche'' à ''sexy et belle'' et... Honnêtement, je n'aimais pas ça. J'ai détesté voir ces gens qui me traitaient mal quand j'étais grosse me traiter comme une reine.

Ils voulaient traîner avec moi et forçaient un peu pour se rapprocher de moi... Et mon 'amie'... Elle aimait l'attention. Elle se vantait souvent d'avoir été amie avec la fille la plus hideuse de l'école et je ne m'en plaignait pas. Elle m'a fait me sentir dépendante d'elle et elle me rabaissait constamment.

Elle arrivait à me mener par le bout du nez. Et je ne voulais pas perdre son amitié, alors je me laissais faire, mais elle est allée trop loin.

C'était juste avant les vacances d'été quand j'avais 11 ans... Elle m'avait prise en photo nue... Et elle les a vendu à toute l'école...

J'étais horrifiée et je lui ai crié dessus dès que je l'ai su. C'était le lundi de la semaine qui a suivi la photo. Elle a essayé de me faire culpabiliser parce que ''j'avais été horrible avec elle'' et qu'elle était la seule et unique personne capable de me supporter et de m'aimer.
Ce jour-là, j'ai craqué et lui ai dit à quel point elle était cruelle et juste après, j'ai appelé mes parents et leur ai demandé de venir me chercher.

Je n'ai plus revu ni cette fille, ni personne de mon ancienne école et je n'ai appris que bien plus tard que mes parents avaient usé de tous les moyens -pas toujours légaux- pour qu'ils payent... Et toi ?"

"Alors, primo, Она сука (prononcé "Ana souka" qui veut dire "c'est une s*l*pe").

Secondo, tu n'as rien fait de mal et ils ont tous mérité ce qui leur est arrivé.

Et tertio, l'école était plus supportable que tout ce que je subissait à la maison et mise à part un groupe de garçons qui me charriaient et dont le 'leader' voulait prendre ma place en tant que fils de Endeavor, tout allait bien.
Mon surnom était "Fils à maman" ou "Mama's boy". Oui, très mature..." dit-il, un peu blasé sur la fin.

            On a passé le reste de la soirée à se raconter des anecdotes et j'ai appris qu'il savait jouer du violon, de la guitare et de la harpe, mais pas du piano et on a décidé de s'apprendre mutuellement à jouer des instruments que nous métrisions.

              Nous avons du passer un examen pratique en duo. C'était dur et j'avais peur de tout gâcher et d'être un fardeau, mais il m'a rassurer. Il a dit qu'il me faisait confiance et il même réussi me redonner confiance en moi. Nous avons battu Aizawa-sensei. Et sous le coup de l'émotion, j'ai pleuré comme une gamine, Mais Todoroki-san m'a dit qu'il était fier de moi, faisant redoubler l'intensité de mes pleurs. Aizawa-sensei avait l'air perdu, mais il m'a tapoté la tête en signe d'encouragement avant de partir et de sermonner mon partenaire. Ça me fait bizarre à chaque fois que j'appelle Todoroki-san 'partenaire'. Ça me chatouille de l'intérieur et ça accélère les battements de mon coeur.

             Après l'examen, Todoroki-san mettait dans ses lettres des éloges sur chaque choses qu'il trouvait exceptionnelles chez moi. Que ce soit ma posture, ma démarche et même mon sourire. Il a même réussi à complimenter mon air blasé. Et je lui ai, bien sûr, rendu la pareille. Nous nous sommes rapprochés tout en gardant nos moments les plus secrets possible. Et c'était excitant de devoir se cacher.

              Une fois, je lui ai fait un câlin dans la classe parce qu'il n'y avait personne et qu'il n'avait pas l'air bien, mais Uraraka-chan avait oublié un livre en classe. On s'est séparé juste à temps et quand elle est repartie, on est parti en fou rire étouffé. Il a dit que c'était intéressant de garder notre relation secrète.
Je ne savais même pas quelle était notre relation. Étions-nous amis ou plus. Je ne savais pas et je redoutais le jour où il faudrait poser un nom sur celle-ci.

               Plus le temps passait, plus nous nous rapprochions et plus mon coeur vacillait. J'avais peur de l'aimer... Peur parce que ce ne serait certainement pas réciproque. Après tout, il a mieux à faire et je ne pense pas qu'il voudrait sortir avec moi...

"Onee-san, Aki' n'arrête pas de pleurer et j'arrive pas à le calmer..." j'entrevois l'afro rose-mauve d'Idryss avant même qu'il n'entre dans ma chambre avec le bébé en larme dans ses bras. Je me lève de mon bureau, abandonnant les synthèses et les fiches de révisions que je préparais pour la classe et je vais prendre Aki' pour le bercer jusqu'à ce qu'il se calme et me regarde avec curiosité de ses orbes dorées.

              Il est tellement adorable que je le bombarde de bisous, ce qui le fait gazouiller joyeusement. Je vais m'asseoir sur mon lit avant d'inviter Idryss à nous rejoindre et on se met à jouer avec Akira pendant qu'il me raconte sa journée sur demande.

"Attends ! Comment ça, cette abrutie de Hachiko a osé se moquer de tes cheveux ?"

"Elle a dit qu'ils ressemblaient à des éponges usées et qu'ils étaient sales parce que 'dans mon pays, il y a pas d'eau' et que je suis adopté... Pourtant, je les aime bien, moi, mes cheveux..." dit-il tristement comme si il n'avait pas le droit de dire la dernière phrase.

"Et t'as complètement raison ! Tes cheveux sont magnifiques, ils sont denses et ils défient les lois de la gravité !" j'ai presque hurlé parce que je suis frustrée. Frustrée parce que je n'arrête pas de penser à Todoroki-san et parce que j'ai l'impression de m'éloigner de mes frères...
Mais, Idryss m'a souri et m'a dit que tout irait bien quand j'aurai pris du temps. Pas pour les autres, mais pour moi.

"Je t'aime, onee-san. Et toi aussi, Akira" c'était sorti de nulle part, mais j'ai fondu et rapproché mes deux frères pour un câlin serré.

Qu'est-ce que je les aime, mes frères.

          Je n'ai aucun lien de sang avec Idryss, mais qu'est-ce que ça change ? Et pour Akira, je suis littéralement sa seconde mère ! Ils arrivent à me faire oublier tous mes problèmes sans même s'en rendre compte. Et je leur en suis incroyablement reconnaissante.

            Mon Week-end s'est bien passé et le lundi, je me suis réveillée à 4h45', comme d'habitude pour aller me préparer. J'en ai profité pour prendre Akira avec moi puisqu'il était réveillé. J'ai pris mon temps et nous étions prêts à 6h00', donc je suis allée réveiller Idryss pour qu'il se prépare aussi pendant que je nourrissait Aki'. Idryss descend 30min plus tard et je mange avec lui après avoir confié Aki' à la gouvernante, Michiko-san. A 7h15', Idryss et moi sortons pour aller dans la voiture, non sans un au-revoir aux personnes présentes.

    
           Dans la voiture, Idryss n'avait pas l'air bien et je lui ai demandé ce qui n'allait pas. Il m'a dit qu'il se sentait bien, mais qu'il commençait à avoir le tournis. Quelques secondes plus tard, il saignait du nez et avait les yeux révulsés. Paniquée, j'ai hurlé à Ichigo-kun d'aller à l'hôpital

                Nous avons fait un détour pour l'hôpital le plus proche et Idryss a rapidement été pris en charge pendant que j'appelais nos parents qui ont débarqué vingt minutes plus tard, Akira dans les bras de ma mère.

            Je leur ai rapidement expliqué la situation et ils m'ont serré dans leurs bras, me proposant de ne pas aller en cours, mais je préfèrerais ne pas me faire assaillir de questions sur mon absence.

             J'ai attendu que le médecin sorte et nous annonce ce qu'a Idryss.

"Ne vous inquiétez pas, ce n'est que la manifestation de son alter, mais je pense qu'il doive subir une opération."

"Quelle opération ?!"

"Une opération cardiaque. Son alter consiste à capter toutes les ondes existantes autour de lui pour les reconvertir. Par exemple, il peut lire dans les pensées grâce aux ondes cérébrales émises et il a créé accidentellement un champ de force qui nous a empêché de l'examiner pendant dix minutes avant qu'il ne se brise. Cependant, son alter s'est activé sans préavis et dans un endroit où les ondes sont assez nocives et trop fortes pour être traitées par un enfant, ce qui a failli faire exploser son coeur et ça a accéléré la progression des tumeurs déjà présentes dans son organisme..."
Le médecin a continué de parler mais je n'écoutais déjà plus et je suis allée voir Isryss. Il dormait et était entouré de machines.

J'ai passé dix minutes sans bouger, ayant peur qu'il ne fasse une rechute si je l'approchait de trop près. Puis, mes parents sont entrés et m'ont dit que je pouvais m'approcher.

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   Salutations ! J'espère que vous allez bien.

J'écris pour le plaisir(et le concours), et j'ai eu un problème avec mon compte, ce qui a supprimé tous mes brouillons, m'obligeant à recommencé. Désolée pour les fautes d'orthographe. Et passez une bonne journée/soirée.
🙂

     

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