sucette - one 🍥

Ship : Jay x Jungwon
Résumé : Depuis, il se rend à la supérette du coin, obsédé par le garçon à la sucette. En quatre parties.

Under the influence - Chris Brown.

Première partie.

« Tu ne me touche plus ! » Lui a-t-elle lancé, alors qu'une énième tentative viens de rater.

Il est resté là, muet, statique, à entendre le lot de reproche qu'elle lui balance. Il vient de la repousser encore une fois. Que devrait-il dire ? Qu'elle ne lui plaît plus ? Que son corps ne lui fait plus aucun effet ? Jay n'est pas si salaud. Pour éviter la grosse dispute, il préfère esquiver. Il se lève, la gorge nouée, ses pas le menant vers le salon.

« Tu vas où ? » Elle lui demande de sa voix cassée à cause de ses sanglots.

Le noiraud ne prend pas la peine de lui répondre. Elle pleurera sans doute toute la nuit, à l'attendre. Mais lui ne compte pas revenir de si tôt. Il tente de franchir la porte mais elle le rattrape, passe ses bras autour de sa taille. Il sens son visage baigné de larmes contre son dos, ses perles salées tâcher sa chemise et son corps tressaillir.

Sa prise se fait plus forte mais ses mains tremblent.

« Ne pars pas, s'il te plaît. »

Il aurait aimé rester. Mais rester pour quoi ? Pour continuer à se lancer des reproches ? Jay est le genre de personne à fuir ses soucis plutôt qu'à les affronter en face. D'une poigne forte, il s'extirpe de sa prise et s'éloigne.

« Je t'en prie... » Dit-elle d'une voix fluette en se laissant tomber par terre.

Il a le cœur serré de la voir dans cet état. Il aimerait la prendre dans ses bras, la rassurer, lui dire qu'il l'aime et l'aimer réellement. Yuri n'est pas mauvaise, elle mérite une vie heureuse. Une vie loin de lui.

Le noiraud prends sa veste en cuir, ses clés et sort de l'appartement. Ils vivent au quinzième étage. Un bel appartement dans un de ces quartiers huppés de Séoul que leur à offert leurs parents. Cadeau de mariage. La baie vitrée leur donne une vue incroyable sur la ville. De jour comme de nuit.

Il prend l'ascenseur, patiente de longues secondes et atterri au rez-de-chaussée. Le ciel est plus sombre que jamais et le vent se heurte contre son visage. Il ressemble à une âme perdue, à marcher comme ça sur le trottoir.

Séoul, même de nuit, reste plus vivante que jamais. Jay aime la nuit parce que c'est seulement après le coucher de l'astre du jour qu'il peut vivre. Il se sent libre quand il sort. Plus de barreaux dorés, plus de contraintes.

Quand il oublie son mariage et son alliance sur l'îlot de sa cuisine, il peut rêver.

Ses pas le mènent presque automatiquement vers la supérette au coin de la rue. Elle est tenue par un ami à lui. Il y va souvent. L'enseigne lumineuse le fait grimacer, ses yeux s'étant habitués à la pénombre. Il entre, aperçoit la caisse de loin et des cheveux châtains rager sur ce qu'il suppose être la comptabilité.

Depuis le collège, Jake n'a jamais été doué pour les calculs. C'est encore le cas aujourd'hui. Un vrai mystère qu'il soit toujours à son poste à leur actuel. Le noiraud s'approche. L'autre le remarque très vite.

« Jay ? Salut. » Lui lance-t-il d'une voix vive.

À force, il doit être habitué à le voir venir ici.

« Encore tes insomnies ?
—  Ouais, répond Jay sans rentrer dans les détails.
—  Faudrait consulter à ce rythme.
—  Mmm, un paquet de cigarettes s'il-te-plaît. »

Jake le jauge un instant du regard et part chercher ses précieux paquets. Des rires attirent l'attention du noiraud. Il regarde vers sa gauche par réflexe et s'étouffe presque. Ses yeux n'arrivent plus à se décrocher de cette silhouette fine, de ces cheveux bruns, de ces lèvres roses qui entourent une sucette rouge.

La bouche légèrement entrouverte, son cœur s'emballe au fil des secondes. Le garçon rit aux éclats, accompagné de deux autres personnes. Jay connais celui aux cheveux roses. C'est le meilleur ami du brun. Enfin, c'est ce qu'il déduit, vu que les deux traînent souvent ensemble.

Le brun vient presque toutes les nuits à la supérette. Il le sait parce qu'il le croise à chaque fois qu'il fait ses virées nocturnes. Le noiraud l'a déjà aperçu plusieurs fois, assez de fois pour savoir qu'il adore les sucettes. Assez de fois pour savoir qu'il est obnubilé par cette peau porcelaine, ces yeux de chats en amande, ce visage angélique et ce rire.

Un rire cristallin comparable à une mélodie des anges venant des cieux. Ce shocker autour de son cou l'obsède, de la même manière que sa façon de lécher sa sucette l'allume.

Jay s'en souvient maintenant. C'est depuis ce jour où il a posé les yeux sur ce démon déguisé en ange qu'il a oublié le reste. La vie toute façonnée par ses parents pour qu'il reste dans son petit foyer parfait, sa femme, ses engagements... Il a envoyé tout balader.

Depuis, il délaisse les draps de sa femme pour la supérette du coin, obsédé par le garçon à la sucette.

Jake reviens, le faisant sursauter. Le noiraud se reprend, reporte son attention sur le châtain qui esquisse un drôle de sourire.

« Tiens, tes cigarettes. »

Jay prend son paquet et dépose un billet sur le comptoir. Il compte partir, trainer près de la rivière Han, puis aller fumer quelque part, peut-être se bourrer la gueule et rentrer chez lui à cinq heure du mat'. Mais avant...

« Tu les connais ? Il demande en fuyant le regard du châtain.
—  Qui ça ? Eux ?
—  Mmmm.
—  Oh oui. Il sont à la fac du coin. Il viennent souvent par ici.
—  Des potes à toi ?
—  Ouais, j'suis dans la même fac que Heeseung mais les deux autres sont en première année. »

Jay a peur de poser trop de questions. Il n'a pas envie d'attirer l'attention. Il aimerait bien connaître le prénom du brun, mais craint la réaction de Jake.

« Mm. À plus.
—  Bye. »

Il préfère partir. Une autre fois peut-être.

[📍]

C'est toujours le même refrain avec elle, la même chanson. " Tu rentres tard, Tu ne dors plus à la maison ". Au fond, il en a marre. Cette routine le consume comme un feu ardent. Posé sur la terrasse de leur chambre commune, comme un corbeau de mauvaise augure, il aspire la nicotine, laisse la fumée pénétrer ses poumons.

La sensation lui fait du bien et l'apaise. Le vent se heurte à sa peau gelé, fait virevolter ses mèches. Le vent emporte ses tourments, ses pensées nocturnes et ses soucis. Il se sent plus léger, plus heureux.

Il est plus de minuit. Elle dors. Ou peut-être qu'elle fait semblant. Peu importe. La nuit l'appelle alors, il enfile un simple pull. Lorsqu'il ferme derrière lui, il entend un léger sanglot.

Le noiraud doit être le pire des hommes à la faire pleurer chaque soir.

Il sort à nouveau de son immeuble, avec sa voiture cette fois-ci et se balade dans la rue. Il jette sa dernière cigarette et pense en payer un autre à la supérette. La ruelle qu'il emprunte est sombre, silencieuse. Enfin non. Il entend quelque chose.

Un coup ? Des voix ? Des insultes ? Des sanglots ?

Le noiraud n'est pas du genre à courir à la rescousse des plus faibles. Il a assez de soucis dans sa vie ; assez de problème pour endosser ceux des autres. Mais lorsqu'il aperçoit le fanatique des sucettes grâce aux phares de sa berline, tentant de repousser un type chelou, il ne réfléchis pas longtemps.

Au lycée, il se bagarrait tout le temps. Il est heureux de constater qu'il n'a pas perdu la main. Le type a l'air bourré. Après deux, trois coups, il fini à terre. Le brun le fixe un instant.

« Merci. » Il lâche par la suite.

C'est la première fois que Jay entend sa voix de si près. Il aimerait se réjouir mais, l'étudiant n'a pas l'air bien. Il tente de le cacher mais le noiraud aperçoit une perle salée au coin de ses yeux. Il a l'habitude de le voir rire aux éclats avec ses amis. Qu'il soit ainsi lui fait mal au cœur. Alors, il demande sans trop réfléchir :

« De rien. Vous allez bien ?
—  Oui, ne vous en faites pas. Je vais rentrer chez moi.
—  Ça n'en a pas pourtant l'air. Je vous dépose ?
—  N-non.
—  S'il-vous-plaît. Je serais plus rassuré. »

L'étudiant hésite. Jay est étonné de sa proposition, lui qui pensait ne jamais trouver le courage de lui adresser la parole. Le brun n'a pas de sucette mais le chocker autour de son cou attire son attention. Ses cheveux humides sont frisés.

Il n'a pourtant pas plu ce soir. Il le voit trembler de froid, il semble frigorifié. Jay se sent un peu coupable parce qu'il n'a que son pull sur lui. Ça serait bizarre s'il l'enlevait là maintenant ? Il ne sait pas pourquoi mais, il a l'impression que ça le sera. Patiemment, il attend la réponse du plus jeune.

Pour passer le temps, il l'observe de la tête au pieds. Jay trouve qu'il n'a plus cet éclat dans les yeux lorsqu'il rigole avec ses amis à la supérette. Ou peut-être qu'il ne l'a jamais eu. C'est lui ou l'étudiant semble plus délicat, plus fragile ? Il y a une certaine crainte qui se lit dans ses gestes : le fait qu'il passe nerveusement une main dans ses cheveux brunes et que ses doigts tremblent.

Le fait qu'il fuis son regard depuis tout à l'heure et qu'il garde une certaine distance entre eux. Jay se dit qu'il doit être bien plus traumatisé qu'il n'y paraît. Il est tenté de retirer sa proposition mais le brun le prend de cours.

« C'est d'accord.
—  Parfait. Allons-y. »

Avec une certaine lenteur, l'étudiant monte à l'avant. Jay s'installe sur le siège conducteur et lui demande où il vit. Il rentre les coordonnées dans son GPS et démarre. Le noiraud fait une grimace lorsqu'il se met à pleuvoir. Ce n'est pas une grosse averse, plus quelques gouttes de pluie.

Le silence accouplé à ce désagréable bruit de fond le met mal à l'aise. L'étudiant semble avoir décidé de ne pas lui adresser la parole puis qu'il se contente de regarder de son côté de la vitre. Le plus âgé ne s'en offusque pas. Il décide de mettre de la musique.

Under the influence de Chris Brown.

Il aime bien cette chanson. Elle lui permet de se détendre. Il espère que le brun pourra en faire autant. Aux premières notes, ce dernier se tourne vers lui, étonné. Jay a le regard fixé sur la route mais, il sent bien le sien caresser les pores de sa peau.

« Oh, si la musique vous dérange, je peux l'éteindre.
—  Non, c'est bon, lui répond le brun avec un léger sourire. »

Le noiraud remarque ce ton doux qui se cache derrière ses mots et son cœur loupe un battement. Le brun a sourit et ça lui fait plaisir. Il lui jette des coups d'œil furtifs et se sent rassuré lorsque l'étudiant s'installe un peu plus confortablement dans son siège.

Le plus âgé réprime un sourire et se concentre à nouveau sur la route. C'est qu'il fait extrêmement attention, quand il conduit les soirs de pluie. Il ne peut empêcher ses doigts de trembler légèrement, son teint devenir un peu plus pâle et son rythme cardiaque accélérer.

C'est toujours les même réactions lorsqu'il se retrouve dans ce genre de situation. Sa voiture avance comme un escargot mais le noiraud refuse d'aller plus vite. Le reste du trajet se déroule ainsi. Deux hommes inconnus l'un pour l'autre, bercés par une douce mélodie ; l'un frôlant la crise et l'autre intrigué par chacune de ses réactions.

La voiture s'arrête au parking, près d'un immeuble.

« Merci de m'avoir raccompagné.
—  Ce n'est pas grand chose, le rassure le noiraud. »

Jay suppose que leurs chemins s'arrêtent là et il se sent un peu triste. Parce qu'il n'aura sans doute plus le courage d'aller vers lui. Il craint le moment où l'étudiant descendra et s'en ira. Mais ce dernier ne bouge pas.

« Jay c'est ça ? »

Le plus âgé est étonné qu'il connaisse son prénom. Ils ne se sont jamais parlés et le brun l'a à peine remarqué, même si lui le voyait souvent à la supérette.

« Je... Oui ?
—  J'avais peur de me tromper. Vous êtes un ami de Jake hyung non ?
—  C'est vrai. »

Jake lui aurait parlé de lui ? Ça ne l'étonne pas, vu que le châtain est une vraie pipelette.

« Mais comment...
—  Je ne sais pas si vous me reconnaissez mais nous nous sommes souvent croisé à la supérette. Et puis, si je suis monté avec vous, c'est parce que je me suis souvenu que vous étiez amis. »

Jay est pris au dépourvus et ne cesse de boire les mots qui coulent d'entre les lèvres de son vis-à-vis sans vraiment l'écouter. Il connaît son nom, il l'a déjà aperçu plusieurs fois. Lui qui pensait que le brun ne l'avait jamais remarqué.

« Merci encore de m'avoir aidé.
—  C'est normal. Et vous, c'est quoi votre nom ? Il demande, trouvant là une occasion de pouvoir enfin connaître son nom.
—  Jungwon, enchanté. »

Le plus âgé se garde de lui demander comment il s'est retrouvé dans cette situation. Il n'a sans doute pas envie de ressasser ces mauvais souvenirs. Il le regarde avec attention. L'étudiant semble gêné. Il se mord la lèvre inférieure un instant avant de lui demander :

« Je peux vous offrir à manger ? Mais si vous êtes occupé, je comprendrais.
—  Non, je n'ai rien de prévu. »

Jay entend son cœur hurler OUI. Un sourire nait sur les lèvres de l'étudiant.

« Mais ne te vous sentez pas obligé-
—  J'insiste, rétorque le brun. Ma grand-mère me dit toujours qu'il faut remercier les gens qui nous viennent en aide, comme il se doit. »

Le noiraud se contente de hocher la tête. Ils sortent de la voiture et contournent l'immeuble avant d'atterrir devant une maison. L'intérieur est plutôt espacé et assez bien rangé. Le ton pastel est plus que présent au salon. La cuisine y est directement reliée ainsi que la salle à manger.

Soit ses parents sont supers riches, soit, il gagne assez sa vie pour s'offrir une aussi belle maison. Pas qu'elle soit luxueuse ou gigantesque mais c'est quand même assez rare qu'un étudiant en première année ait sa propre maison.

« C'est jolie chez vous, il commente en contemplant les cadres photos accrochés aux murs. »

Sur certains figure le garçon au cheveux roses avec qui il vient souvent à la supérette, un autre qui semble plus âgé et encore un autre de son âge.

« Merci. Nous sommes trois en colocation. Le premier travaille de nuit et l'autre n'est pas encore rentré.
—  Oh, je vois.
—  Vous pouvez laisser vos chaussures là. »

Jay suit ses instructions et laisse ses chaussures à l'entrée. Il remet des sandales et suit le brun jusqu'à l'intérieur.

« Asseyez-vous. Je n'en ai pas pour longtemps. »

L'étudiant disparaît un instant derrière un couloir. Le noiraud est assis sur un sofa et admire à nouveau la décoration de l'intérieur. Les minutes passent et après une longue attente, Jungwon refait son apparition.

Il est triste de voir qu'il n'a plus son chocker. En effet, le brun a troqué son jean déchiré contre un jogging et un t-shirt. Il lui tend une serviette et le noiraud se demande pourquoi.

« Vous êtes trempé, lui fit savoir l'étudiant.
—  Oh, merci.
—  De rien. »

Trop captivé par sa présence, il en a oublié la pluie. Jay se sèche les cheveux. Avec la chaleur de l'intérieur, son pull devrait lui aussi sécher très vite. Jungwon se dirige ensuite vers la cuisine.

« Des préférences culinaires ?
—  Ne te démène pas trop. Je ne suis pas difficile, lui assure le noiraud en lui souriant. »

Le brun sourit à son tour.

« On passe au tutoiement maintenant ?
—  C'est plus simple non ? Ou si tu te sens gêné, on peut laisser tomber.
—  Non, ça va. »

Jay soupire de soulagement. Le vouvoiement le dérange. Tutoyer le plus jeune lui permet de familiariser avec lui. Calant le menton dans le creux de sa main, il regarde le brun s'affairer en cuisine. Lui est trop maladroit pour lui proposer de l'aide.

Tout au long de la cuisson, ils discutent de tout et rien. Jay apprend qu'il étudie les relations internationales et qu'il n'a que vingt ans. Lui en retour, lui dit qu'il est à la tête d'une entreprise et qu'il a vingt-cinq ans. Il se garde de mentionner qu'il est marié.

La peur ? Oui, sans doute.

Cette vérité est sa réalité mais Jay préfère vivre dans la nuit, dans un monde où il n'est qu'un homme célibataire, loin de toute contrainte familial et qui fait la connaissance d'un jeune homme adorable qui adore les sucettes.

Celà fait si longtemps qu'il n'a plus passé une aussi bonne soirée. Parce que les heures suivantes, l'homme d'affaires l'a passé à discuter avec l'étudiant, de tout et de rien, et ce, autour d'un bon repas.

Depuis, ils sont devenus amis.

[📍]

Ce soir, il n'a pas prévu comme d'habitude de passer à la supérette en espérant que Jungwon y soit. S'il y a bien une chose que le noiraud remarque souvent, c'est l'absence de l'amoureux des sucettes tous les samedis. Il a sûrement mieux à faire, comme sortir avec ses amis.

En tout cas, c'est ce qu'il se dit. C'est un peu aussi la raison qui l'a poussé à suivre Sunghoon dans ce bar. Une petite boîte de nuit très loin de son quartier. L'idéal pour se bourrer la gueule et l'excuse parfaite pour ne pas rentrer chez lui.

Le noiraud n'écoute pas vraiment son ami. Il a eu un mal de tête plus tôt dans la journée et donc s'est prit des cachets. Sauf que là, les médocs le mettent un peu dans un état second. Il enchaîne les verres, la musique en fond et fixe les corps en sueurs bouger au ralentis.

Combien de temps il est resté ainsi ? Aucune idée.

C'est sa voix qui le fait sortir de son état second.

« Je vous sert quoi d'autres ?
—  D'autres bouteilles de bière. »

Ses yeux grands ouverts sous la surprise restent braqués sur l'étudiant. L'homme d'affaire a le souffle coupé. Il ne pensait pas le voir ici. À voir son accoutrement, il doit être serveur. Ses cheveux bruns sont légèrement bouclés et ses lèvres...

Le brun de son côté est aussi surpris que lui mais, il n'en reste pas moins beau. Le gloss sur ses lèvres le fait déglutir. Cette perle de sueur qui glisse contre sa peau luisante sous les faisceaux de lumières le troublent. Jay a du mal à s'empêcher de le fixer et doit passer pour un dépravé actuellement.

« Salut, glisse le brun, une fois la surprise passée. Je ne pensais pas te voir ici.
—  Oh, le noiraud se reprend assez vite. Moi non plus... »

Enfin, tente de se reprendre. Puisque ses yeux refusent de regarder autre chose que les lèvres du serveur.

« Je reviens avec vos bières, les avertis Jungwon, les gratifiant d'un sourire professionnel. »

Jay le regarde s'en aller. L'alcool pulse dans ses veines. Il s'imagine des scènes obscènes dans sa tête.

« Tu le connais, ce serveur ? Lui demande Sunghoon.
—  Ouais. On s'est déjà croisé avant.
—  C'est un ami ?
—  On va dire. »

Plus tard, l'étudiant revient à leur table. Depuis, Jay ne fait que l'observer de loin. Pas une seule seconde son regard ne l'a quitté. Plus les minutes défilent, plus cette bouffée de chaleur s'intensifie. Plus les secondes filent sous ses yeux, plus il s'enfonce dans sa bulle.

Jungwon est beau, mignon, sexy, bandant. Tout chez lui le rend dingue. Au point de ne penser qu'à lui et seulement à lui. Encore une fois, il ignore Sunghoon au profit de l'étudiant qui ne cesse ses aller-retour entre le comptoir et les clients.

Qu'il soit aussi près de son fantasme dans un milieu qui pue la luxure ne peut que le conduire dans cet état.

Quelques heures plus tard, son ami le quitte. Jay décide de rester un peu plus longtemps. Il n'a pas terminé son verre. D'ailleurs, Sunghoon lui a gentiment demandé de régler la note. Il explose intérieurement de joie lorsque le brun revient vers lui.

« Tu ne suis pas ton ami hyung ? Demande l'étudiant en ramassant les verres à présents vides.
—  Non, je préfère rester, répond le noiraud, un sourire en coin. Tu termines quand ?
—  Très tard.
—  D'accord, dit-il, une jambe sur l'autre. J'attendrai.
—  Tu es sûr ? Je n'ai pas envie de te faire perdre ton temps-
—  Ça ira Won, lui assure le noiraud, appuyé d'un léger sourire. »

L'étudiant, confus, doit sans doute se demander s'il bluffe ou pas. Pourtant, des heures plus tard, alors qu'il sonne enfin minuit, Jay est là, derrière le bar, dans une petite ruelle éclairée par un lampadaire. Il a du attendre dans le froid, heureusement que sa veste lui a empêché l'hypothermie.

Son cœur s'emballe lorsque la porte de service s'ouvre. Le brun en sort. Il porte un jean déchiré et un simple t-shirt. L'homme d'affaire est inquiet car, il fait très froid dehors. Un hoquet de surprise échappe au plus jeune lorsqu'il remarque sa présence.

« Qu'est-ce que tu fais ici ?
—  Je t'attendais. Je te l'avais dit.
—  C'est vrai. Mais pourquoi ?
—  Pour baiser avec toi, c'est évident non ? »

Jay ne sait pas si c'est l'alcool qui parle à sa place. Parce qu'en ce moment, il ne contrôle plus les mots qui sortent de sa bouche. Le brun, le sourcil arqué, ne semble pas s'offusquer de sa demande. L'homme d'affaire se sentirait idiot si au final, le garçon n'était pas gay. Il aurait eu la honte de sa vie.

« Et qu'est-ce qui te fais croire que je vais accepter ?
—  Hum, fit le noiraud amusé. Je suis beau, c'est déjà un bon point.
—  Ohh.
—  Sexy, charismatique, charmant.
—  Donc, en gros tu veux te taper une pute. »

Jay s'approche de lui, tiens son menton de ses deux doigts et laisse délibérément son souffle chaud s'écraser contre sa peau.

« Non, j'veux te foutre dans mon lit et te baiser toute la nuit. »

Le plus âgé s'amuse intérieurement de voir ses joues se colorer au fil des mots sortant d'entre ses lèvres. En parlant de lèvres, son regard reste à nouveau braqué sur les siennes. Sur ce gloss brillant qui les mets en valeur. Il a envie de l'embrasser, de les mordre, de malmener ses lippes, de les lécher.

Toutes ses pensées loin d'être catholiques montent dangereusement à la surface. Jay ne s'en cache pas et plonge son regard lourd et chargé de désir dans le sien. Jungwon ne le regarde pas d'un air répugné. Il ne le repousse pas non plus.

Le noiraud ne sait pas vraiment ce qui l'empêche de se jeter sur ses lèvres. Peut-être attend-t-il un signal. Pour la première fois, il risque de bander lorsque le plus jeune passe un coup de langue sur ses lippes, exposant à sa vu un bijou. La cause de sa perte.

Ce n'est pas lui mais Jungwon qui prend son élan et supprime le peu d'espace entre leurs corps. Ce n'est qu'un simple baiser. Le brun bouge lentement mais ce n'est pas suffisant pour l'homme d'affaire.

Une main contre la taille du plus jeune et l'autre contre sa nuque, il répond à son baiser. Échange qui devient enflammé, plus désireux. Très vite, leurs langues se rencontrent, se touchent, s'emmêlent pour une valse sous une symphonie de luxure.

Chacun recherche plus de contact, plus de sensation. Le petit goût métallique ne fait qu'exciter le plus âgé. Les lèvres de Jungwon ont un goût de cerise. Ce mélange explosif le fait bander. Depuis quand il n'a plus ressenti ça ?

Cette attirance ? Ce désir de posséder quelqu'un ? D'être tellement enivré par ses envies qu'il en perdrait la tête ? L'étudiant provoque en lui une flamme ardente qui le fait revivre.

Jungwon le fait vivre.

[📍]

Cette nuit là, Jay ne sait pas comment ils se sont retrouvés sous les draps de cet hôtel. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il a recommencé deux jours plus tard, jusqu'à ce que cela devienne une habitude. Des parties de jambes en l'air qui durent depuis plus de quatre mois.

En deux ans de mariage, il n'a jamais trompé sa femme. Qu'il ait ressenti de la culpabilité serait mentir. Il est conscient que Yuri ne mérite pas ça. Raison pour laquelle c'est le pire des salauds au monde.

Laissant la nicotine envahir ses poumons, il jette un coup d'œil sur le brun entre ses jambes. Un grognement de plaisir lui échappe alors qu'il se sent venir. Ses doigts tirent sur les mèches du plus jeune. La fumée ressort d'entre ses lèvres et embaume la chambre. Au bord de l'extase, il se déverse entre les lèvres du brun.

Son regard se pose sur lui, l'étudiant ayant les joues rouges, les cheveux en bataille et les yeux vitreux. Les doigts de Jay quittent ses cheveux et se posent contre sa joue. Il n'y a pas de doute, Jungwon est doué avec sa langue.

« T'as été parfait, comme toujours. »

Le plus jeune embrasse sa paume et prend son sexe toujours dressé en main avant de l'introduire en lui en s'asseyant au dessus. Il gémit, rejetant la tête en arrière et s'accroche aux épaules de son amant.

« Jungwon, tu sais que j'ai une femme ? Demande l'homme d'affaires en le retenant fermement, ses mains plaqués contre ses fesses.
—  Que tu n'aimes pas.
—  Ça ne te dérange pas ?
—  Hum... Tu serais capable de l'abandonner pour moi ? »

Voyant que l'homme d'affaire ne répond pas, Jungwon poursuit.

« Il n'y a que du sexe entre nous. Mais si tu la quitte, ça voudra dire que tu veux quelque chose de plus sérieux avec moi. Je t'aime mais tant que tu restes avec elle, je ne serais que ta pute. »

À ce mot, le noiraud lui donne un coup de hanche qui le fait gémir. Oui, c'est sa pute. Mais, il l'aime aussi. Il est fou amoureux de lui, au point où sa femme ne l'excite plus, ne suscite plus rien en lui. Le noiraud se redresse avant d'inverser leurs positions. Il se retrouve à présent sur son amant, entre ses jambes.

« C'est vrai que t'es ma pute. »

Il l'embrasse, un échange langoureux, un baiser presque possessif. Peu à peu, ses lèvres dérivent vers son cou qu'il marque encore malgré les nombreuses traces violettes.

« Je t'aime. »

Jay ne pense pas vivre sans l'étudiant. C'est sa drogue. Il sait qu'il a le choix. Entre continuer cette relation clandestine ou quitter la vie façonnée par sa famille et faire face aux obstacles que devront franchir leur couple dans une société à l'esprit fermé, qui considère l'homosexualité comme dégoûtant. Il sourit contre la peau de son amant avant de le mordre, le faisant gémir.

Son choix est plutôt évident.

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