favorite little peste 🍒
You just like a drug, can i be your Pablo Escobar ?
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Partie unique.
Sunoo fait parti de ces personnes qui pensent beaucoup.
Après le crépuscule, dans le calme de la nuit, emmitouflé dans ses draps, les murmures dans sa tête se déversent comme des chutes d'eau. Lui qui croyait avoir dépassé cette étape. Ce moment de la vie qui se situe normalement entre la préadolescence et l'âge adulte.
Adolescence rythmé par les sauts d'humeurs et les états d'âme de tous les goûts et couleurs; passant par plusieurs nuances. À cette période, on peine à nommer les divers émotions qui nous traversent.
Il se rappelle avoir noircit les feuilles de ses carnets de phrases dénuées de sens. Son âme de garçon pubère ravagé et rongé par les questions lui en ont fait voir de toutes les couleurs.
Sunoo a toujours été proche de sa mère. Il a connu le monde à travers ses yeux. Là où la sensibilité est à moitié inhibé — non juste caché à cause de la société — pour les hommes en grandissant, la sienne s'est vue accroître dangereusement.
Une fois adolescent, les poils des garçons poussent, leurs voix deviennent plus graves et celles de filles deviennent plus aiguës. Les garçons développent des muscles, les courbes des filles deviennent plus évidentes, leurs tailles s'affinent.
Cours de biologie, dixième grade.
Il se revoit assis tout au fond de la classe, près de la fenêtre, à mémoriser la voix houleuse du professeur. Il se fixe à travers ce miroir qui lui renvoit l'image d'un corps androgyne où les traits féminins se confondent avec ceux masculins.
Ce soir, les réflexions sont poussées dans leur retranchement.
Depuis deux heures, l'étudiant de vingt-et-un ans fixe l'uniforme du Cherry Coffee accroché au sindre de son armoire grande ouverte, celui qui a dissimulé sa véritable identité jusque là. Il souffle comme un damné perdu dans les limbes d'une crise existentielle.
Et, lui vient la grande question.
Que devient Kimy une fois les vacances passées ? Devrait-il l'abandonner dans ce placard comme la vulgaire couverture qu'elle est ? Tout en oubliant qu'avec le temps, il s'y est attaché ?
Kimy est un ensemble jupe bas nylons et chemise blanche, conçu pour son usurpation pour pouvoir bosser incognito dans un maid café. Et il aime bien cette jupe confortable; sans bien sûr renier ses vêtements dits masculins.
Le véritable soucis est que, Kimy devient plus que de simples vêtements. Il commence à aimer Kimy comme une part de lui.
De base, sa fausse identité devait juste lui permettre d'économiser. Pourquoi est-il aussi réticent à lui dire au-revoir ? Outre l'ambiance et les filles qui vont lui manquer, c'est surtout elle, Kimy. Le simple fait de délaisser cette identité pour revenir au Sunoo du quotidien lui semble au delà de ses capacités.
Perdu dans cette marrée de questions, il a épluché wikipédia au peine fin, sans que son insatisfaction ne s'évapore. Les définitions fournis par Google ne répondent en rien au sentiment profond qui l'anime.
Parfois, lorsqu'il se réveille, il se sent autre.
Et jamais Sunoo n'a su y trouver des explications. Il se sent juste différent. Et ça dure des jours comme des semaines. Comme ce soir.
Se redressant, il ouvre un de ces tiroirs où se trouve le peu de vêtements dits féminins achetés par Serenity, son amie. Il prend son lisseur et regarde entre ses doigts, ses cheveux bruns s'allonger jusqu'à former une coupe droite dont les pointes flottent au dessus de ses épaules.
Il se place ensuite devant son miroir, regardant son visage sous tous les angles. C'est fou comme une simple coiffure suffit à le faire passer pour une femme.
Il s'amuse à redessiner la forme de ses lèvres de son doigt, la forme de ses yeux ; fixe le brun de ses pupilles, sa joue qu'il pince en douceur, le dessus de son nez sur lequel il tapote avec délicatesse et ses oreilles percées à de multiples reprises.
Il descend ensuite vers son cou, passe ses doigts contre sa peau comme s'il redécouvre son corps pour la première fois. Son autre paume touche son ventre, centre de son plaisir. Son nombril est une des parties les plus sensibles de son corps. Il tire sur un piercing en forme de serpent qui lui arrache un soupir d'aise. Il se mord la lèvre inférieure et remet une mèche rebelle derrière son oreille.
Ses gestes sont fluides et s'enchaînent dans un bel accord lorsqu'il applique une couche de fond de teint et son gloss cerise sur les lèvres. À cet instant, il n'est plus question de réfléchir. Chacun des actes de Sunoo est voulu.
Il a envie de se maquiller, alors il le fait.
Il suit à la lettre les tutoriels de Serenity pour passer le mascara. Il sort ensuite son téléphone et se prend en photo. Ses lèvres s'élargissent. Parce qu'il se trouve beau. Ou belle.
Il ressent cette chose sur le bout des doigts, cheminer avec son sang dans ses veines, faire palpiter son organe vitale. Cette impression d'être différent aujourd'hui.
— Je me casse la tête pour rien, souffle-t-il.
Un sourire mutin apparaissant sur ses lèvres, il ouvre la petite armoire de sa table de chevet et en sort une bouteille de cognac et un petit verre. Le lit s'affaisse sous son poids lorsqu'il se laisse tomber dessus, ouvrant la bouteille. La table de chevet est sa cachette personnelle pour s'enivrer dès qu'il en a envie.
Les verres se suivent comme dans un défilé, malgré les picotements sur sa langue. Il vide son verre de shot au moins six fois. L'alcool s'infiltre dans son organisme, se mêlant à son sang et ne faisant plus qu'un avec lui.
Le cerveau embrumé par ce liquide transparent, tout mal-être semble être inhibé. Le fait qu'il ne comprends rien à ce qui lui arrive, que les vacances avancent à grand pas ; les couloirs austères de la fac ne lui ont pas manqué.
Le cognac était censé lui permettre de ne pas penser. Or ses yeux n'en font qu'à leurs têtes, luttant intensivement pour libérer ses larmes.
Il est devenu elle aujourd'hui, et ne s'en rend toujours pas compte.
Kimy remonte dans sa peau comme si son esprit s'était métamorphosé sans lui demander sa permission, se contentant de suivre son humeur, ses états d'âme. Elle ressent plus intensivement la brise effleurer sa peau, la faire frissonner.
Doucement, elle se lève de son lit, trébuche, se redresse, puis se déplace avec lenteur jusque vers la fenêtre. Ses jambes laissées à découvertes sont parcourues de frissons. Encore un peu et elle oublie qu'elle ne porte qu'un ancien pull de son frère aîné et un boxer.
Les fenêtres une fois closes permettent de conserver la chaleur de l'intérieur. La lumière blanche est remplacée par les leds violettes accrochés au plafond.
— Ça fait une meilleure ambiance, se fait-elle la remarque.
Kimy retourne vers sa bouteille comme une amante enlaçant sa moitié qu'elle n'a pas vu depuis des lustres. S'en suit de plusieurs verres et des éclats de rire devant des vidéos Tik Tok, son lecteur passant Telepatia. Elle fait défiler les vidéos sans lésiner sur la quantité d'alcool ingurgité.
La brune peut se vanter de bien tenir l'alcool. Or avec du cognac, ses joues ont vite prit une teinte rougeâtre. Son corps devient moue et lourd au fil du temps. Soixante minutes se sont écoulées. Soixante minutes pendant lesquelles, elle s'est saoulée.
D'ailleurs, ses yeux s'écarquillent lorsqu'elle remarque la bouteille vide.
— Oh merde... !
Elle plaque ses mains contre son visage et laisse s'échapper un souffle d'exaspération. Sa tête se penche vers l'arrière, contre le matelas. Brusquement, elle se redresse, ses cheveux suivant le mouvement, lui brouillant la vision. La brune ramène les mèches rebelles vers l'arrière.
— Ça va, pas de panique, se dit-elle, espérant se calmer ainsi.
Malgré cela, elle devient pâle.
— T'as juste vidé une bouteille de cognac et ton frère passe une soirée avec ses potes au salon ce soir, poursuit-elle.
Elle pose une main contre son torse, ce dernier se soulevant plus vite que la normale.
— De l'eau ! S'écrie-t-elle. Allons boire de l'eau.
Suite à sa résolution, elle se lève. Tenir sur ses jambes s'avère plus difficile que prévu car elle faillit tomber plus d'une fois. Le sol tangue sous ses pieds. L'alcool pulse dangereusement dans ses veines, la chaleur est intense, un brassage dans le creux de son ventre qui se répand dans le reste de son corps.
Dès qu'elle met pieds hors de sa chambre, le désespoir la gagne. La maison d'un étage implique les escaliers à emprunter avant de descendre. Elle roule des yeux en prenant les marches avec précaution, s'accrochant à la rambarde.
Ce scénario dure de longues minutes, jusqu'à ce qu'elle atteigne le salon.
Entendant des voix provenant du coin canapé, elle se fait petite et invisible, tournant le dos à la salle de séjour pour se rendre en cuisine. Elle ouvre discrètement le réfrigérateur, saisissant une bouteille tout en planifiant sa parfaite fuite.
Tout va bien. Son frère ne va même pas remarquer qu'elle est ivre.
— Ho San, tu m'avais jamais dit que t'avais une sœur !
Ok, elle est repéré. La brune se fige après avoir fermé le réfrigérateur, n'osant pas se retourner.
— Wtf, arrête de mater, Kimy entend son frère répliquer.
Elle pense à peine à se retourner, prévoyant de tracer la route le plus vite possible jusqu'aux escaliers, lorsqu'elle se cogne contre le torse de son frère.
— Su- commence-t-il avant de s'arrêter en regardant son visage.
— S-San... haha... je venais juste prendre de l'eau, bye.
Kimy s'apprête à esquiver le grand noiraud.
Il semblerait cependant que ni le destin, ni San, ne soient en accord avec sa décision. Car ce dernier la retient et la ramène en arrière. Elle n'ose pas lever les yeux vers le jeune homme, imaginant déjà son regard noircis et les éclairs s'y déchaîner comme quand le ciel s'assombrit sous la colère de Zeus.
— Tu as bu ?
— ... Non ?
Seulement, au vu du regard sévère que lui lance son frère, elle déglutit.
— Bon... peut-être un ou deux verre ? Admet-elle.
S'en suivi d'un gloussement de sa part, témoignant de son état d'ivresse. Elle a vidé tout une bouteille et n'arrive pas à tenir sur ses jambes sans chanceler d'un côté.
Kimy fait la moue en entendant San soupirer. Elle se sent désolée.
— Qu'est-ce qui se passe ? Demande une voix venue d'ailleurs.
L'air manque ses poumons lorsqu'elle reconnaît ce timbre si particulier. On ne peut pas effacer la suavité de la voix de Lee Heeseung de sa mémoire.
— Il est complètement bourré, fournit San comme réponse.
La brune n'ose pas bouger. Elle est saoule, chaque sensation décuplée rien qu'avec la présence de ce garçon. Ce n'est plus seulement le regard insistant de son aîné qu'elle devra supporter mais aussi les mirettes verdâtres et glaciales de Heeseung.
Une forte mâchoire, des lèvres minces et exquises, des yeux de Bambi et des mèches noires ondulantes, un nez fin et allongé ; une attitude oscillant entre rudesse et sensualité.
L'homme de ses fantasmes.
Quoi de plus cliché que de pousser ses désirs vers le meilleur ami de son frère aîné.
— Je m'en occupe, propose-t-il.
— Merci mec, réplique San en soupirant d'aise.
Non, son frère n'allait quand même pas faire ça ? Elle cherche un moyen de s'échapper. D'ailleurs, ce dernier tente de la toucher, mais manque de peu son bras lorsqu'elle recule.
— Je peux me déplacer toute seule.
Regardant autre part que le visage à tomber de Heeseung qui provoque ses rougeurs, elle ne remarque pas les sourcils du jeune homme se froncer. Ce dernier parait réfléchir.
" Toute seule. "
Kimy ne se rend pas compte de s'être genré au féminin. Son frère et ses amis on l'habitude de le voir avec les cheveux longs. Ils doivent penser que son maquillage est dû à son état d'ivresse. Est-ce que ainsi, elle dégoûte Heeseung ?
Quelque part, c'est une peur qui se manifeste.
Raison pour laquelle elle cherche à le fuir. De plus, ce dernier a tendance à la taquiner depuis qu'ils se connaissent. Elle s'éloigne donc et s'accroche de nouveau aux barres en fer comme une sangsue, montant avec précaution, pas après pas.
Or c'est sans compter sur Heeseung qui la rattrape. Sans la prévenir, il la soulève et l'embarque sur son épaule. Kimy laisse échapper un petit cri de surprise.
— Qu'est-ce-que-... qu'est-ce que tu fais ?!
Heeseung se dirige déjà à l'étage, ne se souciant que très peu de la secouer dans tous les sens, encore moins de ses coups de poings qu'il reçoit contre son dos. La brune a d'un coup envie de vomir.
— Fais-moi descendre ! Menace-t-elle, loin de paraître effrayante pour autant.
— Baisse d'un ton, marmonne l'homme sur un ton laconique.
La jeune femme a le souffle coupé cependant, lorsque la main de Heeseung s'abat sur son postérieur. Son cœur se met à pomper plus rapidement son sang alcoolisé, venant colorer à son plus grand malheur, ses joues.
— J-Je...je ne te permets pas de me toucher comme ça !
— Tu en veux un deuxième peut-être ? Rétorque-t-il avec un sourire en coin que la brune est incapable d'apercevoir.
Oui... ? Enfin, non ! Non et non !
L'alcool la fait délirer, voilà. Si elle était resté lucide, à aucun moment elle n'aurait désirée une... fessée. N'est-ce pas ? Bon sang, c'est encore quoi ça, ces fantasmes bancals ?
— Sale brute, persifle-t-elle, pensant que l'autre ne l'entendrait pas.
— Surveille ton langage.
Elle se tait. La brune ne voit là, aucun moyen de s'échapper. Elle décide donc d'attendre qu'on l'expédie dans son lit pour pouvoir se défendre avec ses bras maigres qui n'ont pas vu l'ombre d'une salle de sport depuis des années. Paresse oblige.
Le plus âgé atterrit dans ce long couloir qui mène à sa chambre. Elle fixe le sol avec peu d'intérêt, entendant déjà les brides de la musique qui tourne encore dans sa chambre. Heeseung passe le pas de la porte, refermant dernière lui, un peu trop lentement à son goût.
Angel de Kali Uchis tourne à présent, instaurant une drôle d'ambiance avec l'éclairage violet. Retrouver la chaleur de l'intérieur est confortable pour la demoiselle. Sentir son estomac se retourner dans tous les sens l'est moins.
Heeseung la jette dans son lit sans délicatesse.
— Au lit, petite peste.
Kimy se redresse en grimaçant à cause de ce surnom que Heeseung utilise tout le temps ; son mouvement a du être trop brusque puisqu'elle à nouveau le tourni et s'accroche à ses draps pour ne pas tomber.
— Tu m'as prise pour un gosse ?
— Tu n'es pas loin, avance l'homme en se penchant au dessus d'elle.
Il place sa main contre sa poitrine et la pousse contre le lit en usant d'une force contre laquelle Kimy n'arrive pas à se battre.
— Maintenant, dors.
Dormir ? Pas alors qu'on vient de la heurter dans son amour propre. Kimy se sent frustrée, détestant le fait de se sentir en position de faiblesse ainsi.
Le visage du plus âgé n'est qu'à quelques millimètres du sien. Ses mèches noircis retombent contre son visage à cause de sa position : penché au dessus d'elle. Son corps est à sa portée. Cet homme qu'elle a toujours désiré, mais qui ne l'a jamais vu autre que comme un enfant.
À cause de quatre pauvres années qui les séparent.
La brune laisse ses yeux passer au scanner chaque détail sur le faciès du jeune homme. Ses lèvres tentatrices, une mine constamment colérique qui devrait l'effrayer dans la normale.
Pourquoi le trouve-t-elle si attirant ?
Heeseung est séduisant. Il le sait et il sait en jouer. Kimy refuse que tout se termine ainsi. Ce besoin de lui démontrer ce soir qu'elle a grandit la démange.
Poussée dans son élan, elle soulève ses jambes et les passe autour du bassin du noiraud. Ce dernier, surpris, relâche sa prise. C'est suffisant pour la brune qui le fait basculer sur le lit, se mettant à califourchon au dessus de lui.
Heeseung lui adresse un regard confus, le sourcils haussé, lui demandant en silence ce qu'elle fout.
— Tu penses que je vais t'obéir au doigt et à l'œil ? Le provoque impunément Kimy.
Heeseung, bien que perplexe, prend conscience de leur position.
Une expression sombre et malicieuse recouvre alors ses pupilles. Il pose en retour ses mains sur la taille de la demoiselle. Il verouille son regard dans le sien; et aussi intense soit-il, Kimy ne compte pas détourner ses yeux. Peu importe la dangerosité de leur position.
Les bras de la jeune femme s'accrochent par automatisme aux épaules du plus âgé. Elle déglutit, se mordant la lèvre inférieure.
— Tu ferais mieux. Tu es saoule, lui rappelle Heeseung, imperturbable.
— Ça ne te regarde pas ! Arrête de me dire quoi faire... Réplique-t-elle avec maladresse.
Le noiraud ne fait rien d'incroyable et pourtant, il arrive à la perturber. Cet homme a un super pouvoir. Dans le cas contraire, comment peut-on expliquer cette sorte d'emprise qu'il a sur elle ? Une emprise si forte que la brune est bouche-bée lorsqu'il se rapproche.
Elle peut sentir son souffle chaud se heurter à son visage, lui provoquer d'agréables frissons. Ce n'est pourtant pas à elle de perdre la tête ce soir mais au plus âgé. Le meilleur scénario serait de le rendre dingue d'elle, là maintenant.
— Arrête de me provoquer, prévenue la brune dans un murmure.
— Sinon quoi ? Réplique-t-il d'un air effronté, ne laissant qu'une infime espace entre eux.
Kimy perçoit la tiédeur du corps de Heeseung contre la sienne. Ses jambes sont outrageusement écartées, entourant le bassin de son vis-à-vis, lui permettant de sentir à travers son boxer, le membre au repos du plus âgé.
Rougissant sous les flammes provocatrices contenues dans les prunelles de jade de Heeseung, ses doigts se crispent. Kimy peine à respirer convenablement comme si un poids se trouvait au dessus de sa poitrine.
Cette sensation de brûlure dans son bas ventre s'accroît au fil des secondes. Elle est fébrile, son cœur palpitant avec fureur dans sa cage thoracique.
— Je...je vais te faire bander, dit-elle brusquement.
Non ! Lui criait son cerveau. Trop tard. Les mots lui ont échappés. A-t-elle réellement osée sortir une phrase pareille ? La demoiselle est prête à se lever et mettre fin à ce petit jeu.
Seulement, ça serait abandonner. Et jamais elle ne voudrait faire ce plaisir à Heeseung. Là voilà perdue entre la crainte et l'envie de continuer. Si elle réussie à le faire bander, elle aura marqué un point.
Soudain, Kimy gémit en sentant les mains de Heeseung descendre et prendre d'assaut ses fesses, sourire aux lèvres.
— Je t'en prie. Je veux voir ça.
Dans quoi s'est-elle fourrée ?!
Elle est assise sur les jambes du même homme qui l'a toujours vu comme un gosse. Le même qui la défie et se permet des gestes osés envers elle. Il s'agit bien de ces mains baladeuses sur son postérieur.
La chair de poule sur son epiderme la trahit. Heeseung la regarde. Avec insistance, armé de ce stupide – beau – sourire en coin criminel. Kimy n'arrive pas à empêcher son cerveau de trouver les yeux de Bambi mignons.
Elle inspire, comme si l'oxygène avait ce pouvoir d'aérer son esprit aux idées confuses. Doucement, elle passe ses bras autour du cou de l'homme. D'abord d'un geste hésitant, puis beaucoup plus franche, elle se cale pile poil sur la petite bosse dépassant du pantalon du noiraud.
Heeseung la maintient à cet endroit toujours en tenant ses fesses. D'un coup, c'est comme s'ils viennent de créer une sorte de bulle intime rien qu'à eux, où seuls leurs gestes et regards communiquent.
Le cognac agit comme un carburant sur la libido de Kimy. Poussée dans son élan par une envie soudaine, elle bouge son bassin vers l'avant, se frottant contre la virilité toujours endormie du noiraud.
La sensation est nouvelle et électrisante.
Des sensations inédites amplifiées ; étant devenue plus sensible au toucher ce soir. La brune, la bouche entrouverte, soupire de plaisir. Elle entends le cœur de Heeseung battre plus vite que la normale.
Heeseung qui, tel un démon, effleure son cou de ses lèvres, s'amusant à laisser son souffle chaud s'écraser contre sa peau.
Cet homme connait ma seconde faiblesse, se dit-elle.
Il s'aventure plus haut, prenant plaisir à la frustrer. Ses lèvres s'etirent et, tout près de l'oreille de la jeune femme, il dépose un baiser qui la fait frissonner.
— Encore, ordonne-t-il d'une voix rauque.
Kimy ne pense pas sur le coup au fait que Heeseung vient de la réclamer. À savoir qu'il a potentiellement aimé, au point de lui en redemander. Comme sur commande, elle bouge une seconde fois, créant une seconde vague électrisante, la faisant haleter.
Dès lors, plus rien n'arrête son bassin qui va à la rencontre de celui du noiraud, telle une danse qui suit le rythme de la musique en fond. Devenant plus confiante, les mouvements de Kimy se font plus sensuels, plus calculés, claquant leurs bassins à la perfection.
Il laisse le sexe de Heeseung glisser entre ses fesses, sentant le bout contre son antre. La rotation de ses hanches dessine des cercles imaginaires parfaits, ses mouvements se montrant aguicheurs, cherchant plus que jamais à rendre fou Heeseung.
Et en parlant de Heeseung, ce dernier a reculé la tête entre temps, ses mains braqués sur les fesses de la brune, sans contribuer à ses allers-retours.
Toutefois, jamais il n'aurait cru qu'un lap dance de sa petite peste préférée serait aussi excitant.
Kimy est d'ailleurs sûre du plaisir que prend le noiraud. Il n'y a qu'à l'entendre essayer d'étouffer ses grognements. Peut-être qu'elle arriverait à faire plier Heeseung ce soir. Et alors, il aura un regard différent sur son corps.
La victoire était au bout du tunnel. Une victoire à portée de main.
Or, il semblerait que l'univers soit contre elle. Un hoquet de surprise lui échappe lorsque le plus âgé inverse finalement leur position, la retournant dans son propre lit et se plaçant au dessus d'elle.
Le souffle erratique dû à sa petite danse sensuelle interrompue empêche ses neurones de trouver la cohésion afin de mieux traiter les informations qui la traversent.
Heeseung la regarde, ses yeux se faisant plus profond comme un gouffre dans lequel elle tomberait sans jamais atteindre le fond. Son cœur se met à battre et le rouge se répand sur son visage. Puis, elle réalise.
Tu t'es dandiné sur la bite de Heeseung comme si tu étais en chaleur.
— Tu caches bien ton jeu, remarque Heeseung.
Le choix est difficile entre lui foutre son poing dans sa figure, l'embrasser ou le pousser par sa fenêtre.
N'abandonne pas, soldate.
Peu importe la gêne, elle doit continuer à se défendre. D'un coup, l'idée de sa meilleure arme apparaît dans sa tête.
— Toi aussi Heeseung, rétorque-t-elle, appuyant fort sur le prénom.
En voyant le noiraud confus, ses sourcils se fronçant, elle reprit avec fierté :
— Encore, répéte-t-elle sur le même ton profond que son vis-à-vis. Tu me veux tant que ça ?
Kimy peut enfin afficher son sourire triomphant. Se sentant pousser des ailes, elle approche sa main vers le sexe emprisonné par le tissu de Heeseung, voulant le prendre sur le fait.
Sans doute s'est-elle imaginé toucher une belle érection.
C'est la douche froide.
Heeseung ne bande pas. Rien, juste un gros vent. Sa bouche formant un "O" sous le coup de la surprise, elle lève avec crainte ses yeux vers le faciès du plus âgé. Ce dernier est calme, inébranlable.
On pourrait presque croire que leurs bassins s'entrechoquant ne lui ont fait aucun effet, que les grognements ont été factices, le fruit de son imagination.
Kimy se souvient pourtant de l'avoir entendu. La voix de Heeseung peut encore résonner dans sa tête comme de délicieux échos. Tout ça ne peut être des illusions générés par le cognac ? En la voyant aussi confuse, Heeseung sourit en coin.
— On dirait que tu a raté ton coup.
D'un coup, elle a envie de pleurer.
Elle souhaitait repousser le noiraud de toutes ses forces hors de sa chambre. Or ses muscles ne contiennent aucune force. Face à ses piètres compétences physiques, Kimy accepte la réalité.
Celle dans laquelle Heeseung n'a aucun désir envers elle.
Ce qu'elle ressent ne va qu'à sens unique. Ses lèvres se mettent à trembler et tout de suite après, elle sent une remontée le long de son oesophage ainsi qu'un goût acide sur sa langue.
Elle se relève promptement et cours vers les toilettes sans que Heeseung ne l'en empêche, car ce dernier remarque la grimace et comprend que quelque chose ne va pas.
Il fallait terminer cette soirée catastrophique en beauté, après tout.
C'est amer et piquant au niveau de sa gorge. Régurgiter tout ce qu'elle ma dans son estomac est toujours une expérience horrible. Après, quel humain sur terre apprécie vomir ? Son corps rejete tout ceci avec tant de violence, ne laissant derrière qu'une jeune femme affaiblie.
Heeseung tient ses cheveux sans bouger. L'autre main formait des cercles imaginaires dans son dos, voulant apaiser la terrible épreuve qu'elle subit. Il l'aide ensuite à se lever.
Et Kimy dans tout ça demeure perdue.
Doucement, ses hauts le cœur se dissipent. L'air peut à présent entrer dans ses poumons sans difficulté. La brûlure reste présente, la faisant même tousser avec hardiesse. Les larmes apparaissent aux coins de ses yeux. Elle se redresse avec lenteur, pensant à son état physique. Un vrai désastre.
Elle se sent pitoyable et épuisée. Aidée par le plus âgé, elle s'éloigne, le laissant tirer la chasse. Son brossage de dents se passe dans le plus grand des calmes. Encore un peu et elle penserait avoir rêvé du lap dance.
Or non, c'est bien réel. Et Heeseung agit comme si ce n'était qu'un détail minime. Un simple épisode qu'on pouvait laisser partir en coup de vent.
Quelque part, sa présence est rassurante.
L'aîné la reconduit jusqu'à sa chambre. Avoir vidé son estomac et passé de l'eau fraîche sur le faciès lui donne l'impression d'avoir reçue un vent réparateur dans le cerveau. Tout est plus clair, plus ordonné. La fatigue est certes présente, harassante. Mais l'esprit, apaisé.
Les led rouges sont éteintes, les petites lumières au plafond les ayant remplacées. Depuis toute petite, les étoiles sont quelque chose dont la brune se passionne. Les autocollants au dessus plongent la chambre dans une ambiance intime et moins agressive.
Elle est escortée jusque sous ses draps. Toutefois, une question tiraille son esprit. Ce qui la pousse à retenir le plus âgé.
— Hm ? Lui demande un Heeseung confus.
— Comment tu fais ça ? Lâche-t-elle en toute franchise. Tu fais... tu fais comme si rien ne s'était passé. Je, pardon pour tout à l'heure. Tu dois me détester.
Heeseung s'assoit en silence près d'elle. Kimy le regarde faire, curieuse.
— Viens.
La brune croit d'abord rêver, son regard passant entre les yeux globuleux du plus âgé et ses jambes. Ce n'est pas un ordre. Cette petite tension électrique s'est volatilisé comme par magie. Les traits de Heeseung sont plus détendus.
Elle hésite, prenant quelques secondes. Puis, avec lenteur, elle se glisse hors de sa couverture pour retrouver cette place spéciale.
Elle s'accroche aux épaules de son vis-à-vis, plus confiante cette fois-ci. Contrairement aux quelques minutes plus tôt, la tension sexuelle a disparue. Même quand Heeseung entoure ses bras autour de sa taille pour la garder contre lui, ils se montrent sage et non explicites.
Toutefois, Kimy n'est pas au bout de ses surprises. Heeseung pose un genre de regard sur elle. Les yeux de Bambi du jeune homme sont magnifique à admirer, surtout quand ils sont vitreux et donnent l'impression de contenir une galaxie entière.
— Je ne te déteste pas.
— Tu mens pour me consoler ?
Une seconde, ce n'est pas son genre de— Heeseung embrasse son front.
— On parlera demain. Tu as sommeil.
— C'est f-faux... dit-elle, déstabilisée par le baiser.
Il sourit, regarde les paupières de la brune se fermer malgré elle.
Kimy sent d'un coup une paire de lippes contre les siennes et la seconde d'après, plus rien. Elle cligne des yeux, comme pour s'assurer qu'il ne s'agit pas du fruit de son imagination. Heeseung vient de lui donner un baiser.
— Comment je pourrais détester ma petite peste préférée ?
Des rougeurs s'étalent en maître sur son visage. Pour ne pas avoir à confronter celui de Heeseung, Kimy préfère se cacher, enfouissant sa figure contre le torse du plus âgé pour apprécier la senteur musquée masculine se dégageant de ses vêtements, ainsi que les battements de son cœur.
Tout ça pour un petit surnom de base taquin. La façon dont le noiraud le dit sur le moment lui procure une sensation différente de d'habitude.
— Mais, tu n'as pas réagit tout à l'heure...
Heeseung caresse ses cheveux.
— Tu as bu.
Sa raison surprend la brune. Bu, un verbe qui résonne en ricochet continue dans sa tête. Quand bien même elle se sent un minimum lucide, ça n'enlève pas le taux élevé d'alcool dans son sang. Elle redresse la tête d'un coup.
— Pourquoi tu ne m'as pas arrêté alors ?
Le noiraud souffle quelques mots sans s'en rendre compte.
— C'est compliqué.
Deux mots qui ne manquent pas de faire étouffer la jeune femme. Qu'est-elle censé comprendre par là ?
— Qu'est-ce qui est compliqué ?
Se rendant compte de son erreur, Heeseung balaye aussitôt d'un revers de main, le sujet.
— C'est à mon tour de poser des questions. Tu t'es genré au féminin tout à l'heure. Tu m'expliques ?
Des brûlures prennent d'assaut les joues de Kimy. À vrai dire, c'est venu avec un tel naturel qu'elle n'y a pas fait attention. Et elle ne pensait pas que Heeseung s'en serait rendu compte. Doucement, elle hoche la tête.
— Je veux tes mots.
Les pouces de Heeseung viennent effectuer une caresse contre ses joues. C'est suffisant pour la détendre un minimum. Kimy croise les pupilles de jade de son aîné mais ne se sent pas jugée, ni détestée.
— O-oui.
— Tu veux que ce soit définitif ?
Le visage de Kimy n'est plus que braise, et son cœur se transforme en ping-pong. Sa réponse est presque immédiate.
— N-non. Pas vraiment, non.
Heeseung se contente de hocher la tête. Il prend soin de noter chacun des désirs de la brune. Kimy, ne se sentant pas mal à l'aise d'en parler avec lui, poursuit dans sa lancée.
— Je ne veux devenir une fille... je veux dire, j'aime Sunoo et, elle.
Ses paroles sont maladroites, peuvent sembler incompréhensibles. Mais Heeseung hoche toujours la tête, pour lui signaler qu'il l'écoute.
— Est-ce que c'est anormal ?
— Pourquoi ça serait anormal ? Qu'est-ce qui te fais dire ça ?
— Je n'en sais rien. J'ai l'impression d'avoir toujours été comme ça mais de n'en prendre conscience que... maintenant.
— Lorsque tu aimes un garçon, tu trouves ça anormal ?
Kimy se mord la lèvre, secouant la tête. On a toujours su pour son orientation sexuelle. Et elle s'est souvent fait draguer par les amis de son frère pour ça.
Les journées avec Intak, Keeho et Mingi n'étaient pas de tout repos. La majorité du temps, elle les trouvait amusant car ils n'étaient pas trop insistants. Cependant, Taeyang, le plus vieux de la bande et San ne manquaient jamais de les recadrer.
Et Heeseung dans tout ça, se contentait de ne pas réagir. Le seul dont elle rêvait pourtant.
— Non.
La brune rajoute une réponse auditive en voyant le noiraud patienter. Elle ne comprends pas pourquoi ce dernier paraît presque exiger qu'elle réponde de vive voix. Cependant, ça ne la dérange pas plus que cela.
— C'est pareil alors.
— Je pense aux travestis et aux transgenres et, ce n'est pas vraiment ça.
Heeseung affiche un sourire en la voyant s'exprimer avec une moue frustrée qui la rend adorable, ses yeux brillants d'inquiétude et de curiosité.
— Tu connais le terme genderfluid ?
— Non ?
Heeseung se débarrasse de ses chaussures et vêtements supplémentaires sous le regard curieux de la jeune femme. Il se saisit ensuite de sa main et les conduit tous les deux sous les draps. Les yeux rougies par le sommeil de Kimy ne le laissent pas indifférent.
Un fois couchés, ses doigts forment des cercles imaginaires sur l'épaule de la brune.
— La fluidité de genre. C'est le fait de ne pas avoir de genre fixe. Tu auras peut-être plus de réponses avec ça.
Surprise, elle note cette information dans sa tête, pensant aller éplucher des milliers de sites sur Google. Car en effet, la petite définition de Heeseung lui parle bien plus.
— Hmm. Heeseung ?
— Trésor ?
Bon sang, les surnoms risquent de la rendre dingue. Son cœur part au quart de tour. D'une voix fluette, elle s'apprête à formuler sa demande.
— Est-ce que tu peux rester avec moi ce soir ?
Alors qu'elle ressent déjà de la crainte à l'idée de recevoir une réponse négative, le noiraud la rassure aussitôt.
— Tout ce que souhaite la reine des pestes.
Kimy se retient de rouler des yeux et dévoile un sourire niais.
— Merci, dit-elle en fermant les yeux.
Un merci qui englobe le fait d'avoir été à son écoute sans se moquer d'elle. Le sommeil est si persistant qu'elle a de plus en plus de mal à lutter contre ses paupières qui s'alourdissent.
Ses dernières pensées vont au fait que Heeseung ne l'ait pas repoussé tout à l'heure, lui ayant même donné un baiser. Peut-être a-t-elle des chances de faire chavirer ce cœur si dur à atteindre.
Heeseung, de son côté, observe la brune. Il est troublé d'apercevoir autant de fragilité et de rudesse en une seule personne. Elle peut être si petite, si délicate. Et puis, il y a cette force foudroyante dans ses yeux, cette tête butée, l'intensité de ses convictions inébranlables et son petit ego.
Il se demande bien ce qui se passerait si ce petit être venait à prendre conscience de l'étendu de ses sentiments à lui. Si elle voyait comment il la regardait. Était-ce juste l'alcool qui guidait ses mouvements ce soir ?
Ou alors des sentiments qu'il a longtemps espéré ?
Heeseung se fige d'un coup, lorsqu'il entends la jeune femme marmonner, avant qu'un petit son familier lui parvienne à l'oreille. Un petit ronflement qu'il trouve mignon.
— Je t'aime Heeseung...
D'abord silencieux, son sourire finit par s'élargir. La brune dort. Soulagé, il replace la couverture pour qu'elle reste au chaud, avant de murmurer à son tour :
— Moi aussi, ma jolie peste.
Je sais que avant, il y avait aussi Sunghoon dans l'équation. Désolée de l'avoir enlevé. Mais du coup, pour vous consoler, je sortirai finalement le sunsun grumpy x sunshine qui avait été voté pour halloween le mois passé. So, restez à l'affût ! <33
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