49 𝗅 Gina


J'avais attendu dans la cuisine, jouant impatiemment avec le pendentif de mon collier pendant que Willy allait le chercher. Le « S&G » gravé sur mon médaillon racla le bout de mes doigts alors que j'arpentais anxieusement la pièce. J'étais sûre maintenant que ce n'était pas seulement pour mes grands-parents, mais pour Scott et moi aussi. Il n'y avait pas d'autre explication que le destin.

Je mâchai ma lèvre tout en cherchant le courage pour parler à Scott, jusqu'à ce que Willy revienne avec un air défait sur le visage, et il me dit d'y aller moi-même. Alors je l'ai fait. Désespérément.

Et quand j'ai vu la scène devant moi et entendu les paroles de Scott, je n'ai pu que ressentir de la douleur pour lui.

La bouteille de bière cassée, l'alcool, la piscine scintillante et la douleur qu'il y avait dans sa voix m'ont fait monter les larmes aux yeux. Je voulais tout savoir sur lui et le tenir jusqu'à ce qu'il soit à nouveau guéri. Alors je suis tombée dans ses bras, et alors que je pleurais à sa confession d'amour, je n'ai pas pu m'empêcher de lui répondre.

— Je t'aime aussi, Scott.

Il sembla se raidir à ces mots, et pendant un court instant je regrettai d'avoir parlé, mais quand il me serra encore plus fort et que ses sanglots de bonheur grandirent, je sus que j'avais fait le bon choix. Je le serrai plus fort, m'agrippant à lui comme s'il était ma bouée de sauvetage. Il était ma bouée de sauvetage.

— Gina, murmura-t-il, après que nous ayons pleuré ensemble.

Sa voix était brisée par la douleur et les larmes, et l'odeur d'alcool exsudait de ses lèvres. Mais je savais que notre simple interaction l'avait dégrisé plus que nous ne pouvions l'imaginer.

Je relâchai légèrement ma prise, afin de pouvoir m'asseoir plus droite sur ses genoux, nos deux visages en larmes se regardant. Un faible et triste sourire passa sur son visage, alors qu'il levait la main et repoussait mes cheveux derrière mon oreille.

— Je suis désolée, murmurai-je en secouant la tête. j'aurais dû t'écouter, et Willy m'a dit la vérité...

— Pourquoi ? Tu n'as rien fait de mal.

Il inspira profondément.

— Je veux juste que tu me pardonnes, tu es mon seul espoir.

Je le regardai tristement dans les yeux, voulant qu'il continue. J'étais toujours sur ses genoux alors que je levais la main pour essuyer les larmes de ses joues.

— Je veux savoir, dis-je essayant d'avaler la boule dans ma gorge, je veux savoir pourquoi... Pourquoi tu fais ça aux filles ? Pourquoi m'as tu fait ça ?

Ses yeux semblaient légèrement vitreux alors qu'il fixait ses genoux, ma main s'attardant toujours sur sa joue. Je pensais qu'il n'allait pas répondre, et j'étais prête à changer ma question, quand il a pris la parole.

— Ma mère... commença-t-il, sa voix se brisa alors qu'il s'arrêtait. Elle nous a quittés quand j'étais enfant.

Mon cœur sembla se briser alors que je le regardais. Le joueur arrogant, le badboy était en fait une âme brisée et solitaire. Ma main trouva la sienne et je la serrai fermement, lui montrant mon soutien.

Il prit une profonde inspiration et me regarda de nouveau, ses yeux rencontrant à nouveau les miens.

— Je l'aimais, même si elle, elle ne m'aimait pas réellement, parce que je lui avais fait perdre son corps de jeune fille. J'ai alors décidé, quand j'étais jeune, que je ne ferais jamais confiance à une autre fille, murmura-t-il, je pensais qu'elles allaient toutes me quitter et que l'amour n'existait pas.

Je continuai à le regarder, la douleur s'échappant de nous deux. Nous étions tous les deux brisés. Nous tombions tous les deux en morceaux. Mais quand nous étions ensemble, ces pièces semblaient se remettre ensemble.

— Scott, sursurai-je, je suis vraiment désolée.

Il me fixa tandis que je secouais la tête.

— Je comprends la douleur que tu as traversé.

Mes mains prenaient son visage en coupe alors que je me penchais plus près de lui.

— Mais je ne te laisserai pas tomber, continuai-je. Et je sais que tu as dit que tu ne croyais pas en l'amour, mais-

— Mais ensuite je t'ai rencontrée, me coupa-t-il en me fixant. Si je te perds, je perdrai tout de moi-

Je n'attendis pas plus longtemps alors que je me penchais en avant et pressais mes lèvres sur les siennes, le prenant par surprise. Un moment passa avant qu'il ne rende le baiser, avec passion et amour, mais une douceur que je savais qu'il ne gardait que pour moi.

J'ai enroulé mes bras autour de son cou, et il a tenu ma taille, m'attirant de plus en plus vers lui.

— Je t'aime, chuchota-t-il contre mes lèvres, alors que nous nous séparions momentanément pour reprendre notre respiration. Je t'aime et rien ne changera cela.

J'appuyai mon front contre le sien, prenant ses profondes inspirations.

— Je t'aime aussi, murmurai-je.

Nous restâmes assis en silence pendant une seconde, profitant des paroles de l'autre. Cette sensation d'extase ne ressemblait à aucune autre.

J'ai raconté les souvenirs de notre rencontre inconsciemment. Le produit chimique rose que j'avais jeté sur sa poitrine. Le conflit que j'avais dû affronter avec Sapphir quand elle avait découvert notre relation. La jalousie de Scott quand il a rencontré Spencer. Une pensée soudaine m'a traversée l'esprit et un petit rire audible m'a échappé.

Il a levé les yeux, légèrement confus, alors que je rougis d'embarras.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il, un sourire amusé traversant sa bouche alors qu'il me regardait.

J'ai établi un contact visuel, le regardant d'un air penaud.

— Eh bien, euh, je t'ai peut-être un peu menti aussi.

Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'il se penchait en arrière, surpris de ma confession brutale.

— Ne me dis pas que tu ne m'aimes pas réellement, chuchota-t-il. Parce que je te jure sur ma vie q-

— Scott !

J'ai ri bruyamment, arrêtant sa suite de pensées.

— Non ! Je t'aime comme une folle, souris-je, le faisant expirer profondément et se détendre.

Il se pencha à nouveau, nichant son visage dans le creux de mon cou.

— Alors qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il, ses lèvres chatouillant ma peau.

— Tu te souviens quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois ? Et je t'ai dit que je ne savais pas qui tu étais ?

Il hocha doucement la tête en gémissant.

— Ne me le rappelle pas. Ça devient tellement embarrassant.

J'ai ri à nouveau.

— Eh bien, peut-être... Peut-être, je savais en quelque sorte, en quelque sorte, qui tu étais...

Il resta stupéfait, et je ne pus m'empêcher de rejeter ma tête en arrière et de laisser échapper un grand rire.

— Gina Evans ! il s'est exclamé. Es-tu en train de dire que t'as fait exprès de m'embrasser ce jour là ?

Un sourire timide se dessina sur mon visage, et j'acquiesçai, alors que son visage devenait rouge de honte et de choc.

— Je suis désolée, couinai-je entre deux rires.

— Espèce de petit être sournois, marmonna-t-il, mais je pouvais voir les coins de sa bouche se soulever en un sourire.

Il se pencha en avant, et picora à nouveau mes lèvres, son baiser s'attardant un moment de plus que nous ne l'avions prévu. Nous nous sommes éloignés avec un sourire alors que j'enroulais mes bras autour de son cou. Nous nous sommes assis dans un silence confortable, partageant un petit rire ensemble alors qu'il me regardait tranquillement.

Quelque chose brillait dans ses yeux. Adoration, admiration et amour. Je savais que je ne faisais que refléter la même chose dans mes propres flaques grises. Je me penchai dans son étreinte alors que je posais ma tête sur sa poitrine. Il frotta doucement mon dos, son souffle se propageant dans mon cou.

Nos larmes s'étaient mêlées et s'étaient taries comme une fontaine déserte. Nos respirations étaient synchronisées, montant et descendant ensemble. Nos cœurs battaient à l'unisson, le battement rythmique s'accélérant en présence l'un de l'autre. Nous étions complets.

— Tu es à moi maintenant, murmura-t-il, et je suis à toi.

Je posai ma tête sur sa poitrine, alors que je me sentais sombrer dans un sommeil et je ne pus m'empêcher de sourire à ces mots. Comme cela a toujours été censé être. Il était à moi, et j'étais à lui.

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