45 𝗅 Gina


J'avais d'abord ignoré ce que Ben avait dit. Mais ensuite toute la journée est passée et Scott s'est bizarrement refermé. Il m'avait fallu un certain temps pour le remarquer, mais maintenant j'étais sûre.

Il cachait quelque chose. Je le savais.

Je tapotais nerveusement mes pieds contre le sol, le rugissement des gens dans les gradins autour de moi semblait un fondu lointain. Scott se préparait avec le reste de son équipe dans les vestiaires pour son match, et les gradins étaient déjà remplis.

J'étais assise à l'avant, comme je l'avais promis à Scott, mais malheureusement le reste des filles de l'école aussi. Je me déplaçai mal à l'aise alors qu'une autre fille m'écrasait d'excitation. Les pom-pom girls se retournaient sur le terrain et les gens criaient le nom de notre équipe locale, mais je ne pouvais me concentrer sur rien à part ce que Scott pouvait cacher. La fille m'a de nouveau poussée et je me suis retournée pour la regarder et me suis soudainement levée.

Je n'en pouvais plus. Pas des filles folles, mais de la curiosité pour ce que Scott me cachait.

Je sortis en traînant des pieds de la rangée de gradins, sentant les gens me fixer. Presque tout le monde savait que Scott et moi sortions ensemble maintenant, et la plupart d'entre eux avaient décidé que je serais larguée dans quelques jours.

Ignorant leurs murmures, je laissai échapper un souffle une fois que je fus hors des rangées de sièges, et je me dirigeai confortablement vers les vestiaires, d'où Scott sortirais. Je croisai les bras sur ma poitrine et tapai du pied contre le sol dur. Ma lèvre s'est frayée un chemin entre mes dents et je l'ai mâchée anxieusement.

Je ne savais pas pourquoi j'étais si nerveuse.

Quelques minutes lentes passèrent, et je me retrouvai prête à ce que le temps passe plus vite, quand le son de voix excitées et l'ouverture de la porte me firent sursauter.

— Ouais, nous l'aurons, rit la voix familière de Kayl.

Je me suis retournée rapidement et j'ai presque instantanément établi un contact visuel avec Scott. Le sourire éclatant sur son visage se transforma lentement en un regard confus, et Willy et Kayl s'arrêtèrent de marcher pour voir ce qui se passait. C'était comme si nous étions en transe. Nous nous sommes tous les deux regardés fixement, alors que le reste de l'équipe sortait des vestiaires et pénétrait sur le terrain.

— Euh, nous allons vous laissés seuls, dit Willy, nous faisant sortir tous les deux de notre étourdissement.

Je rougis, hochant doucement la tête alors que Kayl et Willy échangeaient un regard, avant de retourner sur le terrain avec le reste de l'équipe. Scott s'avança vers moi, son visage confus se transformant en un sourire.

— Venue me souhaiter bonne chance ?

Il a fait un clin d'œil en prenant ma main dans la sienne. Sa poigne serra ma main doucement et de manière rassurante, et je sentis mes nerfs disparaître.

— Ouais, murmurai-je, et je voulais te demander quelque chose.

Il haussa un sourcil, me faisant signe de continuer.

Je pris une profonde inspiration, avant de croiser à nouveau son regard.

— Scott, est-ce que tu me caches quelque chose ?

Il trébucha sur ses mots.

— Quoi ? il a finalement laissé échapper. De quoi parles-tu Gina ?

Je me suis mordue la lèvre, me sentant un peu honteuse.

— C'est juste... j'ai pris une profonde inspiration, rassemblant mes pensées, Depuis ce qui s'est passé avec Ben ce matin, tu agis vraiment bizarrement, j'ai avoué. Je veux juste savoir si tu ne veux pas me dire quelque chose.

J'ai regardé dans les yeux de Scott, espérant qu'il rit et dise "bien sûr que non, idiote" ou qu'il m'embrasse sur la joue et m'appelle par un de ses petits noms. Mais à la place, il me fixa d'un air vide, cherchant quelque chose à dire.

— Scott, chuchotai-je, s'il y a quelque chose à entendre, je veux l'entendre de toi.

Sa mâchoire se resserra et il regarda le sol.

— Gina, écoute, je dois te dire quelque chose, murmura-t-il avant de se tourner vers moi. JE-

Mais le son d'un coup de sifflet strident l'interrompit, et nos deux têtes se retournèrent pour faire face au terrain.

— Le jeu commence dans deux minutes ! cria l'entraîneur.

Nous avons jeté un coup d'œil sur le terrain pour voir l'autre équipe, alignée et prête. Scott a fait une grimace confuse, avant de me regarder, entrelaçant ses doigts entre les miens.

— Écoute Princesse, murmura-t-il, je te promets que je te dirai tout après le match, dit-il sincèrement. S'il te plaît.

J'ai jeté un coup d'œil au terrain, regardant son équipe, l'attendant désespérément, puis lui adressai un sourire défait.

— Ouais, ai-je chuchoté, lâchant sa main. Allez.

Il m'envoya un sourire reconnaissant, se penchant en avant pour embrasser ma joue. Ses lèvres laissèrent un doux picotement sur ma peau, même lorsqu'il s'éloigna.

— Tu viens suivre n'est-ce pas ?

J'ai hoché la tête,

— Bien sûr. Je vais juste aller aux toilettes. Bonne chance.

Il a souri, avant de courir sur le terrain avec ses coéquipiers. Un léger soupir sortit de mes lèvres alors que je le regardais partir, et je glissai mes cheveux derrière mon oreille, avant de me retourner et de me diriger vers la salle de bain.

Quelque chose ne va pas. Il me cachait quelque chose. Mais je n'avais pas à m'inquiéter, puisqu'il a dit qu'il me dirait tout. Le seul problème était, qu'est-ce que "tout" ?

Je poussai la porte de la salle de bain et me dirigeai vers le lavabo, fixant mon reflet dans le miroir. J'avais l'air beaucoup plus heureuse depuis que j'avais rencontré Scott, et je l'avais remarqué. Mes cheveux semblaient avoir plus de vie et mes yeux étaient plus brillants.

J'ai ouvert le robinet, laissant l'eau couler sur mes mains moites tout en laissant échapper une profonde inspiration. Pensant que j'étais plus calme, j'ai fermé le robinet et je suis allée chercher une serviette en papier, quand j'ai rencontré le visage de quelqu'un que je ne m'attendais pas à voir.

— Sapphir ?

Elle me sourit, s'éloignant du mur sur lequel elle s'appuyait et marchant vers moi.

— Bonjour, Gina, sourit-elle.

Mais ce sourire contenait plus de venin qu'un serpent.

— Comment ca va ?

J'ai secoué les gouttelettes d'eau de mes mains, sans la quitter des yeux.

— Je vais bien, répondis-je sèchement, avant de me retourner pour prendre une serviette en papier. Ce n'est pas ton genre de t'intéresser à mon bien-être.

Elle éclata de rire.

— Que veux-tu dire ? Nous sommes toutes les deux... camarades de classe. On pourrait dire que nous sommes amies.

Je me retournai pour lui faire face, un rire ironique sortant de mes lèvres.

— Amies ? demandai-je en inclinant doucement la tête. Tu es plus stupide que je ne le pensais.

Son sourire a disparu et j'ai essayé de passer devant elle, mais elle m'a attrapée par le bras pour m'arrêter.

— En tant qu'amie, j'ai pensé que je devais t'aider.

Je me retournai, retirant mon bras de son emprise.

— Comment pourrais-tu m'aider ? demandai-je en me moquant d'elle.

Elle sourit avec une fausse sympathie et secoua la tête.

— Scott, ma chérie, soupira-t-elle. Ce n'est pas celui qu'il te faut.

— Bien sûr, j'ai hoché la tête. C'est à propos de Scott.

Elle sourit, secouant la tête vers moi.

— Non, Gina, murmura-t-elle, c'est à propos de toi.

Je la regardai fixement, et elle soupira, se rapprochant de moi pour continuer.

— C'est à peu près ce que tu es pour Scott, a-t-elle dit, me faisant dresser les oreilles. C'est à propos de ce qu'il t'as caché.

Je pouvais sentir mon cœur battre dans ma gorge. Les réponses dont j'avais désespérément besoin, elles pourraient être ici. Elles pourraient être entre les mains de Sapphir. Mais comment pouvais-je croire ce qu'elle disait.

— Pourquoi devrais-je te faire confiance ?

Elle passa devant moi, sa main traînant pour me caresser le bras alors qu'elle tournait autour de moi.

— Nous sommes toutes les deux des filles, chuchota-t-elle. Nous nous comprenons toutes les deux. Je ne t'ai peut-être pas aimée, mais ce que Scott est en train de faire... C'est juste cruel.

Je pinçai les lèvres, me retournant pour l'écouter, et elle cessa de bouger une fois qu'elle vint se tenir devant moi.

— De quoi me parles-tu Sapphir ? demandai-je, ma voix forte et dure.

Elle sourit, s'appuyant à nouveau contre le mur.

— De ce que tu représentes pour Scott, commença-t-elle en fixant ses ongles. Eh bien, sourit-elle fermement, levant les yeux pour me faire un sourire narquois. Tu n'es qu'un pari...

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