Aujourd'hui était le jour de mon test. Je venais de le terminer et j'attendais maintenant dans la salle mes résultats.

J'étais assis dans la classe avec Kayl et quelques autres qui avaient obtenu des notes médiocres lors de leurs premiers examens. Tout le monde avait l'air misérable. Mes pieds tapaient avec impatience, et un sourire était collé en permanence sur mon visage. Parce que Gina a accepté de ne pas me laisser partir.

Je ne pensais toujours pas qu'elle m'aimait autant que je l'aimais, mais au moins j'étais plus proche d'elle. Juste avant ce test, elle avait entraîné Kayl et moi. J'ai répondu parfaitement à presque toutes les questions, et voir le sourire fier sur son visage valait bien des nuits de révision.

— Ok, sourit l'enseignante en réapparaissant avec notre pile de tests corrigés. J'ai vos notes.

Kayl leva les yeux, les nerfs remplissant son visage, alors que je prenais une profonde inspiration. La prof se promenait lentement dans la classe, distribuant chaque feuille de test. J'ai observé attentivement chaque réaction. Certains étaient neutres, certains étaient dévastés et certains étaient heureux.

Une fille laissa tomber sa tête sur son bureau et gémit bruyamment, avant de ramasser ses affaires et de partir, jetant le papier dans la poubelle en sortant. J'ai tendu le cou pour la voir, mais ma vision a été bloquée lorsque la prof s'est finalement tenue devant moi.

— Scott, acquiesça-t-elle, un visage de pierre.

Je me mordis la lèvre, ne sachant pas comment évaluer mon score à partir de sa réaction, mais elle posa le papier  contre la face sur mon bureau. J'ai regardé Kayl pour le voir en train de jeter un coup d'œil à son score. Un regard de choc plaqué sur son visage, et il laissa tomber le test avec des mains tremblantes.

— Scott, haleta-t-il en se tournant vers moi.

— Quoi ? demandai-je en me penchant avec impatience.

— J'ai réussi ! il sourit, une moquerie d'amusement sortant de sa gorge. J'ai réussi !

Il a tenu le papier, me le passant, et je l'ai attrapé, regardant les 70% griffonnés sur le devant. J'ai éclaté en un sourire alors que Kayl se prélassait dans sa fierté.

— Kayl, mec, c'est génial ! je ris en lui tapotant le dos.

Il se redressa et fit un signe de tête à ma feuille non retournée.

— Et toi ?

La nervosité s'est soudainement manifestée et j'ai pris une profonde inspiration, tournant lentement le papier, seulement pour que mes yeux s'écarquillent à la vue.

— Alors ? Kayl a demandé, alors que je regardais juste.

Je me tournai lentement vers lui, lui tendant le papier avec des mains tremblantes. Il regarda par-dessus, ses yeux s'agrandissant.

— 85% ? bredouilla-t-il.

Nous éclatâmes tous les deux en sourires, nous levant pour nous serrer dans nos bras.

— Nous avons réussi ! j'ai crié, alors que nous sautions comme des fous.

J'ai remercié la salle de classe d'être vide à ce stade, alors que je refoulais mes larmes de joie.

— Mec, souffla Kayl alors que nous nous éloignions. Nous devons remercier Gina.

Je me suis retourné pour regarder l'heure, voyant qu'il était presque la fin de la journée, et j'ai hoché la tête.

_ Ouais, tu as raison, balbutinai-je. Allons-y.

Nous avons attrapé nos affaires et avons couru hors de la salle de classe, dévalant les couloirs alors que nous nous précipitions vers la sortie. J'ai regardé les terrains animés de l'école, avant de trouver ma voiture et de voir Gina appuyée contre elle et m'attendant patiemment. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire plus largement en la voyant, et Kayl et moi marchions vers quand nous avons entendu Willy derrière nous.

— Les gars, vous avez vos notes ?

Nous nous sommes arrêtés sur notre chemin, nous retournant pour le voir nous sourire. Kayl et moi nous sommes tournés l'un vers l'autre, partageant un court sourire, avant de lui enfoncer nos papiers dans le visage. Il cligna des yeux un instant, avant de lire les résultats, sa mâchoire tombant.

— Incroyable... murmura-t-il, avant de sourire. Tu ferais mieux de parler à Gina maintenant.

Je souris et donnai un coup de coude à Kayl avant que nous courions tous les trois vers ma voiture.

En nous entendant approcher, Gina leva les yeux de son téléphone, les yeux écarquillés par le rauque :

— Hey!

Elle s'interrompit, alors qu'elle regardait entre nous, trois idiots haletants. Ses yeux se sont accrochés à moi et elle a souri.

— Avez-vous obtenu vos résultats ?

Kayl et moi nous sommes regardés à nouveau, avant de remettre nos papiers, de larges sourires sur nos visages. Elle nous a jeté un regard étrange, alors que nous essayions de reprendre notre souffle, scrutant les fronts avec de grands yeux.

— Oh mon Dieu ! couina-t-elle, un beau sourire plaqué sur sa bouche.
Les gars, c'est incroyable !

Elle bondit en avant, enroulant ses bras autour de Kayl et moi, dans une étreinte de groupe.

— C'est grâce à toi Gina ! s'exclama Kayl.

Mais je n'avais pas les moyens de parler. Je me fondis dans son étreinte, enfouissant mon nez dans son cou et profitant de son doux parfum. Elle avait utilisé mon gel douche et il faisait si chaud qu'on le sentant sur ee. A chaque instant où je me rapprochais d'elle, je me criais : « elle est à moi ! »

Kayl s'écarta de l'étreinte, mais je restai accroché à elle. Elle se raidit, seulement légèrement, mais je le sentais toujours. Et à ce moment-là, j'ai su que je ne pouvais pas passer un moment de plus sans le lui dire.

J'ai tiré ma tête en arrière, gardant nos corps rincés l'un contre l'autre. Son visage rougit alors que je regardais dans ses beaux yeux gris, et elle entrouvrit les lèvres pour parler.

— Scott, je dois te dire quelque chose, murmura-t-elle.

Je ne parlai pas, alors que je levai la main pour écarter un cheveu de ses lèvres.

— JE-

Je la coupai et posai mes lèvres sur les siennes. Un moment de surprise passa, avant qu'elle ne réagisse à mon baiser. Ses bras se sont déplacés vers le haut, encerclant mon cou, alors que je la tirais par la taille, encore plus près de là où je me tenais. Le baiser ne s'est pas rompu, mais il n'a pas duré trop longtemps, car même si nous savions ce que l'autre pensait, nous avions encore besoin de dire les mots. Je m'éloignai de ses lèvres, la regardant respirer profondément à la recherche d'air.

— Gina, je veux être avec toi, murmurai-je d'une voix rauque. S'il te plaît. Tu es tout ce à quoi je peux penser. Tu es tout ce que je veux. Chaque fois que je te vois sourire, j'ai envie de sourire davantage. Chaque fois que tu ris, je veux que tu ris encore plus. Chaque fois que je t'embrasse, j'ai envie de le faire plus.

Je grognai la dernière partie, pressant mon front contre le sien, et un petit rire lui échappa.

— S'il te plaît, ne me brise pas le cœur, Princesse. Parce que j'ai peur maintenant que ça t'appartient.

Elle ferma les yeux et tout ce que nous pouvions entendre était la respiration de l'autre.

— Scott, a-t-elle finalement chuchoté, tandis que nous levions la tête. Je pense que je suis tombée amoureuse de toi aussi.

Un sourire a éclaté sur mon visage et j'ai refoulé mes larmes. Cela a pris du temps. Mais c'était tellement bien. Alors, je l'ai embrassée à nouveau, et elle m'a embrassé en retour, avec les faibles acclamations de Willy et Kayl chantant derrière nous au fond.

Tout était parfait. J'aimais Gina. Elle m'aimait bien. Et nous avions convenu que nous attendrions pour le dire à tout le monde. Elle n'était pas prête pour tout le contrecoup qu'elle était sur le point d'obtenir de toutes les filles qui voulaient sortir avec moi alors, j'ai accepté de garder le secret.

Mais cela ne s'est pas bien passé.

Nous avions en quelque sorte oublié que notre proclamation d'amour avait eu lieu dans l'enceinte de l'école, et quelqu'un avait dû le voir. Car quand nous sommes revenus le lendemain, les rumeurs étaient déjà à leur comble.

« Scott et Gina ont des relations sexuelles. »

« Scott a un nouveau jouet. »

« Scott se tape la nerd. »

« Qui diable est Gina ? »

— Pourquoi sortirait-il avec quelqu'un comme elle ?

Je me suis raidi à côté de Gina et j'ai arrêté de marcher. Elle a semblé remarquer, alors qu'elle me regardait lentement.

— Scott, murmura-t-elle.

Mais je l'ignorais, face à la fille qui avait parlé avec du venin dans les yeux.

— Parce que je ne veux pas sortir avec des salopes comme toi, sifflai-je, faisant écarquiller les yeux de la fille et de Gina.

Elle attrapa son bras, me tirant à ses côtés.

— Désolée, chuchota-t-elle à la fille, qui eut un éclair de surprise sur son visage à ses excuses.

La culpabilité traversa son visage et elle détourna les yeux, alors que ses amies se faisaient face avec embarras. Elle n'avait pas réalisé à quel point Gina était vraiment gentille, et même moi non plus, alors que je me retournais pour lui faire face sous le choc.

— Pourquoi lui présentes-tu des excuses ? ai-je demandé, alors qu'elle me traînait dans une salle de classe vide. Elle ferma la porte derrière moi, s'y appuyant avec un profond soupir.

— Si tu te fâches contre elles, les rumeurs vont empirés, a-t-elle expliqué en s'approchant de moi. Ignore-les simplement, Scott, soupira-t-elle en frottant mon avant-bras.

Je la regardai fixement, la culpabilité et la colère s'accumulant dans mes yeux. Elle voulait de l'intimité, et maintenant tout le monde le savait.

— Je suis désolé, Princesse, murmurai-je en l'attirant contre mon corps pour la serrer dans mes bras.

— Pourquoi ? demanda-t-elle en marmonnant dans ma poitrine.

— Pour avoir laissé les gens le découvrir, murmurai-je, je sais que tu voulais que ça reste secret.

Elle secoua la tête, s'éloignant de mon corps.

— Ce n'est pas ta faute. Et de toute façon, ils allaient le découvrir manière ou d'une autre.

Je grognai dans ma barbe, me penchant pour lui picorer les lèvres.

— Je suppose que c'est vrai, murmurai-je.

Elle pinça les lèvres, me souriant d'amusement.

— Nous devrions y aller, murmura-t-elle en s'éloignant de moi vers la porte.

Mais je restai immobile, attrapant son bras et la ramenant dans mon corps.

— Devrions nous vraiment ? demandai-je effrontément, avant de recoller mes lèvres sur les siennes.

Elle me rendit son baiser presque instantanément, cédant sous le désir qu'elle avait pour moi. Mes mains coururent le long de sa taille, et elle tira sur mes cheveux, alors que je resserrais mon emprise sur elle. Nos lèvres travaillaient ensemble comme des aimants, ne s'éloignant l'une de l'autre que lorsque nous y étions forcés, pour respirer. Elle a approfondi le baiser, et j'ai grogné dans sa bouche, alors que nos langues se battaient ensemble, pour le leadership l'une contre la bouche de l'autre. Un doux gémissement lui échappa alors que je tirais sa lèvre entre mes dents, et je m'éloignai lentement. Nous nous sommes finalement arrêtés, respirant profondément alors que nous nous regardions dans les yeux.

— Tu, murmura-t-elle d'une voix rauque. Tu es tellement stupide.

Je souris en la faisant descendre de sa position sur la pointe des pieds.

— Hé, maintenant que tout le monde sait à propos de nous, ai-je commencé, Voudras-tu venir à mon match de ce soir ?

Elle haussa les sourcils.

— J'allais venir au match, de toute façon, Scott, dit-elle. Secret ou pas, tu es toujours mon...

Elle se mordit timidement la lèvre, alors que je levais un sourcil. L'amusement passa sur mon visage alors que je la serrais par la taille.

— Petit ami ? demandai-je en embrassant le bout de son nez.

— Ouais, ça, rougit-elle.

J'ai souri. J'ai adoré la façon dont elle a réagi à cela. J'aimais à quel point elle était forte, mais à quel point elle se transformait en gentillesse lorsqu'elle était autour de moi. Un sentiment possessif remplissait mon cœur alors que je la tenais ; Je ne voulais pas que quelqu'un d'autre lui fasse ressentir cela.

— Je sais que tu allais venir. Mais maintenant tu peux t'asseoir à l'avant, avec une énorme pancarte disant, "Scott est mon magnifique bae" ? j'ai souri.

Elle me poussa joyeusement, sa main sur ma poitrine.

— N'abuse pas, se moqua-t-elle, alors que je riais bruyamment. Mais je vais m'asseoir devant, sourit-elle.

Je lui souris, heureux de sa confirmation, alors qu'elle levait les yeux vers l'horloge, ses yeux s'agrandissant à l'heure.

— Scott ! a-t-elle lâché.

— Nous devons aller en classe.

Je gémis bruyamment alors qu'elle attrapait ma main et me tirait hors de la salle de classe, à travers les couloirs presque vides.

Le professeur n'était toujours pas arrivé, mais notre entrée ensemble était encore assez drastique pour attirer l'attention de tout le monde. Nous prîmes place l'un à côté de l'autre, nous envoyant des sourires réconfortants, avant qu'une voix narquoise ne se fasse entendre.

— Vous avez enfin commencé à sortir ensemble, hein ?

J'ai roulé des yeux, et nous nous sommes tous les deux tournés, pour voir Ben nous sourire narquoisement.

— Va te faire foutre, Ben, marmonnai-je tandis qu'il sortait son dossier.

Ben gloussa, trouvant la situation amusante.

— Tu prends mes restes ? demanda-t-il, attirant l'attention de toute la classe.

Mes poings se serrèrent et ma tête se redressa.

— Tes quoi ? je ricanai, mon ton menaçant et promettant un danger.

S'il y avait un regret dans les yeux de Ben, il était parti en même temps qu'il était venu.

— Nous savons tous que Gina était avec moi avant toi. C'est évident.

Je me levai, ma chaise hurlant derrière moi alors que je faisais craquer mes articulations.

— Veux-tu venir ici et répeter ça ? ai-je sifflé.

Gina se leva rapidement, posant une main sur mon bras.

— Scott, calme-toi.

Je lui ai jeté un coup d'œil et elle a souri, élevant légèrement la voix, pour que tout le monde puisse l'entendre.

— Ben n'est juste pas sûr du fait que personne ne s'intéresse à lui.

Des murmures d'amusement vacillèrent dans la salle de classe, alors que je souriais légèrement, me sentant un peu plus détendu. Gina me fit un signe de tête et je soupirai profondément, me rasseyant lentement à mon bureau. J'ai jeté un coup d'œil à Ben et j'ai vu son regard noir dirigé vers Gina. Je ne savais pas trop pourquoi il continuait à se disputer avec elle et moi. Il savait qu'il avait tort, et il savait à quel point il était stupide. Mais ensuite, un sourire narquois s'estompa sur son froncement de sourcils, et mes yeux s'écarquillèrent légèrement.

— Tu vas te régaler, dit-il en riant à Gina.

Et ses mots suivants m'ont glacé le sang.

— Tu n'as aucune idée de toute l'histoire.