Je l'ai regardée avec admiration et perplexité alors qu'une aura de confiance et de colère brillait autour d'elle. Elle ouvrit la portière de la voiture et se précipita vers sa maison, ses cheveux flottant derrière elle alors que je la regardais bouche bée.

Réalisant enfin ce qu'elle faisait, je sautai hors de la voiture et courrai derrière elle, attrapant son bras avant qu'elle n'ouvre la porte.

— Attends, ai-je haleté après mon sprint.

Elle se tourna pour me regarder, mais ses yeux étaient remplis de détermination et de passion.

— Es-tu sûre de ça ? j'ai demandé.

— J'en ai marre d'être traitée en paria, siffla-t-elle. Je vis ma propre vie.

Mes yeux brillaient de fierté alors que je la regardais se défendre et j'ai hoché la tête. 

— J'entre avec toi, ai-je dit alors qu'elle allait ouvrir la porte.

— Quoi ? lâcha-t-elle en se tournant vers moi. Pourquoi ? Non tu devrais rester ici-

— Gina, ai-je coupé, si quelque chose t'arrivait là-dedans, je ne pourrais pas me le pardonner.

Ses yeux s'écarquillèrent et elle secoua la tête.

— Pourquoi ? elle a demandé.

Ma mâchoire se serra lorsque les mots parvinrent à mes lèvres. Pas maintenant. Ce n'est pas le bon moment pour lui dire.

— Parce que je suis là pour toi, dis-je.

C'était la vérité, mais pas tout.

Ses yeux se sont adoucis et elle a hoché la tête.

— D'accord, chuchota-t-elle, avant de déverrouiller la porte.

Il y avait quelque chose dans cette confiance en elle. Quelque chose à propos de la façon dont elle se tenait. Ça me rendait fou. J'aimais sa nature douce, mais j'adorais cette passion ardente.

— Qu'est-ce que c'était que ce bruit ? hurla une voix depuis le salon.

J'ai suivi Gina alors qu'elle faisait irruption dans le salon et j'ai vu un homme plus âgé se lever et se tourner vers nous.

— Gina ! Que diable t'arriv-

Ses yeux se rétrécirent alors qu'il me regardait.

— Qui est-ce ? marmonna-t-il en pointant un doigt dans ma direction.

J'ouvris la bouche pour répondre, mais Gina arriva la première.

— Ça ne te regarde pas, cracha-t-elle.

Ses yeux se durcirent à sa réponse et quelqu'un d'autre entra dans la pièce. Je grimaçai en reconnaissant qu'elle était la mère de Gina et elle regarda Gina avec colère.

— Pourquoi fais-tu autant de bruit ? réprimanda-t-elle.

Gina se moqua, riant ironiquement pour elle-même.

— Pourquoi ce ne serait pas plutôt moi qui posait les questions ? sourit-elle.

Leurs yeux s'agrandissaient face à sa confiance, et elle utilisa leur hésitation pour parler.

— C'est quoi ton putain de problème avec moi ? siffla-t-elle.

Le venin dans sa voix combiné à ses jurons m'excitait. Je ne l'avais jamais vue aussi en colère auparavant, et c'était extrêmement impressionnant. Je me tenais sur le pas de la porte alors qu'elle les regardait fixement.

— Hé bien ? elle a exhorté. Pourquoi agissez-vous toujours comme si je n'existais pas ? Pourquoi n'ai-je pas d'importance pour vous !

— Gina, tu ferais mieux de la fermer-

— Non ! a-t-elle a crié provoquant la colère de son père. Tu vas répondre à mes questions, et tu vas y répondre maintenant.

— Nos invités seront bientôt là, expliqua sa mère, que penseront-ils s'ils voient ce genre d'émeute !

Gina se moqua, roulant des yeux vers sa mère avant de s'avancer, son index levé.

— C'est super d'entendre tes inquiétudes à propos de tout le monde sauf moi, gloussa-t-elle. Tu aimes Spencer, mais tu me détestes. Dis moi pourquoi.

J'entendis soudain des pas derrière moi et me retournai pour voir Spencer venir vers le vacarme. Sortant rapidement de la pièce, je fermai la porte avant qu'ils ne puissent le voir.

Il haussa un sourcil en me voyant.

— Scott ? Qu'est-ce qui se passe ?

Je déglutis légèrement.

— Écoute, tu dois me faire confiance.

— Quoi ?

— Tes parents sont des connards, ai-je lâché.

Il a ouvert la bouche pour dire quelque chose mais je l'ai coupé.

— Si tu veux savoir ce qui se passe, tu dois rester silencieux et regarder. S'ils te voient, ça fouterait tout en l'air.

— Mais-

— Spencer ! Tu connais Evan et tu lui fais confiance, ai-je insisté. Et maintenant, tu me connais. Fais-moi confiance et fais confiance à ta sœur.

Ses yeux se durcirent et il me regarda pendant quelques secondes avant d'acquiescer.

— D'accord, ouvre la porte.

J'ouvris silencieusement la porte et nous regardâmes par l'interstice, regardant le combat continuer. Un petit sourire joua sur mes lèvres alors que je regardais la silhouette exigeante de Gina.

— Ce n'est ni le moment, ni le lieu ! son père a crié. Tu as toujours été inutile, a-t-il pesté, faisant se raidir Spencer à côté de moi. Maintenant écoute, tu vas monter, t'habiller et redescendre à temps pour le dîner...

— Ce n'est pas la réponse que j'attendais à ma question, Papa !

Sa mère se moqua dans sa barbe, mais son père n'était pas si subtil dans sa réaction.

— Gina ! a-t-il hurlé. Tu feras ce qu'on te dit.

— Pourquoi diable devrais-je ? ricana-t-elle. Tu n'as jamais agi comme un parent envers moi, alors qu'est-ce qui se passe soudainement maintenant, pour te donner l'autorité sur ma vie.

Ses yeux se remplirent de colère et il s'avança, poussant Gina contre le mur. Mes yeux s'écarquillèrent et Spencer haleta lorsque nous ouvrîmes la porte, juste à temps pour voir son père debout, le poing levé pour la frapper. Il s'est tourné vers nous avec de grands yeux, ressemblant à un cerf dans les phares.

— Ne t'avise pas de la toucher, rugis-je alors que je me précipitais vers lui et le poussais en arrière.

Il trébucha en arrière, sous le choc avant de se mettre en colère.

— Qui diable es-tu ? Et comment oses-tu ?

Je l'ai ignoré et j'ai couru vers Gina qui, pour la première fois depuis qu'elle avait fait irruption ici, avait l'air faible et effrayée. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il soit si violent et moi non plus. Son visage était pâle, je la pris dans mes bras alors que Spencer entrait, toujours perplexe. Ses parents se tournèrent vers lui, sentant sa présence et instantanément leurs mâchoires tombèrent.

— Papa... murmura Spencer Comment as-tu pu-

— Spencer, rit-il nerveusement en s'avançant vers lui en lui tapotant l'épaule.

Mais Spencer s'écarta la main de son père de son épaule, sa mâchoire serrée et ses yeux sombres de colère.

— Comment diable as-tu pu faire ça ?

— Ce n'est pas ce que tu penses, bégaya-t-il. Elle... Ce garçon... Ils ont tout inventé !

— J'ai tout vu, Papa ! Es-tu stupide ? Comment as-tu pu frapper ta propre fille !

Gina, frissonna à ses paroles et je la tins fermement, alors qu'elle s'appuyait sur moi pour se soutenir.

— C'est bon, murmurai-je.

— Fille ? finit par se moquer sa mère.

Tous les yeux se tournèrent vers elle alors que son père regardait le sol.

— Quoi ? siffla Spencer.

— Ce n'est pas ma fille, ricana sa mère. Ce n'est pas notre fille.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Bien sûr qu'elle l'est. Elle est ma soeur.

— Tu n'as jamais remarqué, dit finalement son père. Elle ne nous ressemble en rien ! Elle n'a pas sa place ici. Nous ne sommes pas sa famille.

Un frêle halètement s'échappa des lèvres de Gina et ses genoux s'affaiblirent alors qu'elle titubait dans mes bras.

— Dieu, murmura-t-elle, tandis que mes bras se resserrèrent autour d'elle.

Spencer se précipitait pour l'aider à se redresser.

— Gina, murmura-t-il, que... Qu'est-ce qu'il y a ?

Leurs parents roulèrent des yeux alors qu'elle secouait la tête et se redressait.

— Tu ne comprends pas, Spencer ? demanda-t-elle, sa voix se brisant de douleur.

Il secoua désespérément la tête alors que je regardais le sol. Elle se mordit la lèvre et secoua à nouveau la tête

— Je... elle fit une pause, avant de laisser échapper un petit rire ironique. Je suis adoptée !