CHAPITRE 40
Mon corps est peu à peu secoué, je sors de mon sommeil. Je n'ai pas su résister. L'ambulance est arrivée très vite, je suis évidemment montée avec Ben dans le camion jusqu'à l'hôpital. Son état avait l'air critique. J'ai tellement pleuré que je n'ai plus une seule larme dans mon corps. Je n'avais plus aucune énergie alors quand nous sommes arrivés et qu'il a été pris en charge par les médecins, je me suis laissée m'assoupir. Mais là, un des garçons tente de me réveiller alors mes yeux papillonnent et je tombe face à Louis. Il m'offre un petit sourire tandis que je me redresse. Je masse ma nuque le temps de reprendre mes esprits et aperçois finalement un médecin face à moi et Louis. Je remarque Clarke et Ezra assis en face de nous.
- Mademoiselle Montgomery ?
Je hoche la tête rapidement. Son air impartial n'aide en rien à apaiser mon angoisse. Je la sens grossir en moi, elle ronge petit à petit tout l'espoir qui essaye de se créer au fond de moi. Le médecin humidifie ses lèvres comme s'il cherchait les bons mots. À cet instant, j'imagine le pire.
- Votre frère à fait une overdose suite à un mélange de produit stupéfiant que nous avons retrouvé dans son estomac et ses cavités nasales, commence-t-il.
Je me redresse pour être un peu plus près du médecin. Je sens qu'une horrible nouvelle plane au-dessus de nous. Je vois Ezra commencer à s'agiter, impatient de connaître le verdict et Clarke, Clarke est assis, il regarde le vide devant lui avec un voile de culpabilité plaqué sur son visage. Louis, courageux, se redresse aussi et saisit ma main pour me prouver qu'il est là, avec moi et qu'il ne me laissera pas tomber face à cette épreuve.
- Nous lui avons fait un lavage d'estomac, mais ça n'a pas suffi, il faudra en refaire ainsi que des perfusions de sang pour éliminer les toxines.
- Comment va Ben ?, enquiers-je, inquiète.
Le médecin déglutit.
- Son état est critique, nous ne pouvons pas l'aider pour son addiction, alors nous avons fait appel à vos parents, ils arrivent. Ben peut encore s'en sortir, mais pour ça, il doit aller dans un centre spécialisé.
Mes parents arrivent... Mes jambes me lâchent, je me laisse tomber, mais heureusement Louis me rattrape. Je suis soudainement prise d'une violente nausée. Mes parents arrivent... Je les imagine déjà nous hurler que nous sommes inconscients, que nous les avons déçus. Mes parents arrivent... Ils vont nous interdire de revenir ici, ils vont ruiner notre existence et je n'ose pas imaginer la sentence de Ben, le futur héritier de leur entreprise. Mes parents arrivent... Et soudain, je cours jusqu'à une poubelle et y vomis tout ce qu'il reste dans mon estomac. Mon corps se contracte pendant plusieurs secondes, je sens ma gorge me bruler.
- Mademoiselle ! s'inquiète le médecin.
- Tout va bien, juste un peu de stress, proclame-je la tête dans la poubelle.
Il acquiesce tandis que j'essuie ma bouche et relève la tête vers les garçons. Ezra se ronge les ongles, Louis me regarde d'un air inquiet et Clarke est toujours aussi froid et distant. Mes parents ne vont certainement pas tarder, les connaissant dès l'appel reçu, ils ont sauté dans leur jet privé. Je me sens si mal... Comment vais-je pouvoir leur expliquer la situation ? J'ai essayé de sauver mon frère et au final, je me suis perdue moi-même.
Louis s'approche de moi et me prend dans ses bras, je soupire contre son torse en le serrant contre moi.
- Tout va bien se passer, on est là, compris ?, me dit-il, en saisissant mon visage.
- Tu ne connais pas nos parents Louis, aujourd'hui, c'est ma dernière journée en Californie.
Il me dévisage d'un air interrogateur et je lui souris. Oui, je n'aurais plus le droit de les revoir, je connais la sentence commune d'avance. Mon regard se détourne sur Clarke, je décide de m'approcher de lui pour m'assurer qu'il va bien. Je crois que je préfère m'occuper un peu de ces trois garçons avant mon départ. Je m'assois sur la place libre à ses côtés et glisse ma main dans la sienne.
- Tu vas bien ?
- Tout est ma faute, je n'aurais jamais dû me lancer dans une telle chose avec toi. Tu n'as fait que foutre le bordel depuis ton arrivée.
Ses mots me brûlent à vif, je retire ma main et baisse la tête au fond, il n'a pas tort. Il y a eu des bagarres à cause de moi, j'ai empêché mon frère de se droguer, je les ai obligés à changer leur mode de vie, j'ai flirté avec le meilleur ami de mon frère, tout cela est ma faute finalement. Clarke a raison.
- Tu as raison, mais soit content, dès demain, je ne ferais plus partie de vos vies.
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