CHAPITRE 39
Paniquée, je fais des aller-retours dans le salon alors que Louis, Ezra et Clarke font marchés leurs relations pour savoir où est Ben. Nous n'avons pas mis longtemps avant de comprendre qu'il allait à une fête. Seul problème : Laquelle ?
- Oui, mec, t'as vu Ben ?... Il est passé vers quelle heure ?
Mon regard s'illumine pendant un instant, mais lorsque je vois le visage d'Ezra se refermer, je comprends que nous ne savons toujours pas. Je suis impuissante encore une fois, je ne sais pas où il pourrait être. Je ne connais presque pas Los Angeles. Je suis perdue. J'espère qu'il ne va pas faire de grosses bêtises. Me voyant m'agiter de plus en plus, Louis laisse tomber son téléphone et s'approche de moi pour me prendre dans ses bras. Je me laisse faire afin d'apprécier ces quelques secondes de paix.
- Je l'ai ! Il est chez Stuart ! crie Clarke, l'autre connard de Cole y est avec Tom.
- Tom ? demande-je.
- Le dealeur de Ben, me dit Louis.
Ma mâchoire tressaute. Je soupire longuement avant d'emboiter le pas des garçons jusqu'aux voitures. Par réflexe, je monte avec Clarke, mais il semble bien tendu. Il m'avait pourtant prévenu que si Ben apprenait pour nous, ce serait l'apocalypse. Maintenant, je le crois. Je croise les bras sur ma poitrine en regardant les bribes de paysage qui défilent sous mes yeux. Clarke ne décélère pas. Louis et Ezra nous suivent de près.
Une fois devant une maison qui m'est inconnue dans un quartier populaire. Mon angoisse augmente, ce genre d'endroit ne me donne aucune confiance. C'est typiquement dans ce genre d'endroit que j'imagine des gens mal tournés. Nous descendons en trombe de nos voitures et rejoignons l'entrée. Manque de chances, nous tombons directement sur Cole. Clarke tente de l'esquiver, mais son ancien ami le bloque avec un sourire machiavélique sur les lèvres. Ce garçon est un monstre. Je peux lire dans ses yeux qu'il sait ce qu'il s'est passé ce soir.
- Laisse-moi passer, Cole, affirme sèchement Clarke les poings serrés.
- Alors, à ce qu'on raconte, tu te tapes la sœur de Ben !
Quelques regards se braquent sur moi, des filles murmurent des choses que je préfère ne pas savoir. Je me sens gênée, je veux juste retrouver mon frère, pas me faire juger comme au tribunal. Inconsciemment, je baisse la tête, honteuse sous tous ces regards.
- Oublie-le vite, ma jolie, Clarke ne sait pas tenir sa queue...
Le concerné saisit Cole pas les pans de sa veste. Il se plaque contre le cadre de la porte, ce qui fait sursauter la foule autour de nous. Louis passe devant moi comme pour me protéger.
- Ferme là ! hurle Clarke.
- Ou sinon, quoi, Clarke ? Tu vas la bousiller comme les autres, je suis prêt à parier qu'elle était vierge et que toi, tu as osé la salir, crache Cole, tu es pathétique !
Et là, des cris de stupeurs s'exclament. Je sursaute au bruit de l'impact, Clarke a frappé Cole. Le brun plaque son ancien ami au sol, il s'assoit sur lui afin de pouvoir enchainer les coups sur son visage. Louis et Ezra lui hurlent d'arrêter, moi, je reste immobile. Ma seule inquiétude est le temps qui défile et l'absence de mon frère. Ezra et Louis le tirent en arrière, le brun se débat et finit par regagner sa liberté. Il attrape le premier venu et le plaque à son tour contre le cadre de la porte.
- Où est Ben !?
Le jeune homme bégaye avant d'indiquer un couloir dans le HLM. Clarke le balance au sol sur le corps inerte de Cole et s'engouffre dans le couloir. Nous le suivons au pas de courses jusqu'à ce qu'une odeur nauséabonde envahisse mes narines. Je crois que nous sommes dans la bonne direction. Clarke saisit un autre garçon et lui demande dans quelle pièce est Ben. Le pauvre garçon lui indique une porte. Clarke se jette dessus, mais elle est verrouillée. Ni une, ni deux, il envoie son pied contre la porte et elle cède.
La fumée qui s'évacue de la pièce me donne un haut de cœur, mais je me ressaisis et franchis le pas de la porte. Je reste un moment immobile en cherchant du regard mon frère, mais mon regard s'arrête sur un toxicomane en train de se piquer et là, je crois qu'on a touché le fond.
- Ben !, crie-je quand je le vois balancer sa tête en arrière.
Mon frère tourne son visage vers moi avec un mauvais regard. Il n'est plus lui-même. Je ne reconnais pas là Benjamin Lewis Montgomery mon grand frère. Ses lèvres s'étirent en un sourire qui se développe en un rire étrange.
- Comment j'ai pu te laisser rester ici...
Sa voix est différente, elle est déformée par les substances. Ben se redresse de son fauteuil et s'avance d'un pas incertain vers un meuble. Il s'abaisse vers un plateau en métal et snife une nouvelle drogue. Je détourne le regard.
- Ben... répète-je.
- Tout le monde le savait ! Tout le monde sauf moi ! Vous m'avez tous menti, mes soi-disant meilleurs potes ! Allez crever ! hurle dans un excès de rage Ben.
Clarke saisit mon poignet pour me faire légèrement passer derrière lui.
- Ben arrête, rentre à la maison et on va en parler, tente Clarke d'un ton qui se veut calme.
- Ferme là ! Putain, tu baises ma sœur dans mon dos, tu m'avais promis de ne pas le faire ! Tu es une merde Clarke ! Je vais t'envoyer aux flics !
Ben s'approche dangereusement de nous. Clarke me repousse vers Ezra et Louis, ce dernier saisit ma main pour me montrer qu'il est là, qu'il ne me laissera pas. J'assiste à cette scène encore une fois impuissante. Je ne sais que faire ou que dire, je crois que chaque parole est à présent inutile. Ben ne voudra jamais m'écouter.
- Ben ce n'est pas ce que tu crois.
Et là, sans nous y attendre, c'en est trop pour mon frère qui envoie son poing dans la joue de Clarke. Le brun ne cille pas, il serre les poings. Il n'a pas intérêt à lever la main sur mon frère malgré la situation, je ne lui pardonnerai pas. Clarke crache au sol le peu de sang qui s'est infiltré dans sa bouche et essuie ses lèvres.
- Vas-y continue si c'est ce que tu veux, mais ça n'enlèvera pas ce que je ressens pour ta sœur, dit Clarke d'un ton étrangement calme.
Ben arme son poing une nouvelle fois, mais cette fois, son regard devient vitreux. Ses jambes se mettent à trembler et tout d'un coup. Il s'écroule en convulsant. Mes yeux s'écarquillent, je me jette au sol, au chevet de mon frère, tandis que les autres personnes présentes dans la pièce se mettent à hurler de terreur. Moi, je hurle du plus fort que je le peux d'appeler une ambulance.
À cet instant présent, je suis face à une réalité que je ne peux plus éviter. Mon frère peut mourir à tout moment, je peux le perdre et ça, je ne me le pardonnerai pas.
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