CHAPITRE 36
À présent couchée sur le torse du brun, je le regarde tendrement jouer avec une mèche de mes cheveux. Il sourit, un doux et sincère sourire. Je crois que nous sommes tous les deux heureux d'avoir fait l'amour. Même si le début a été compliqué, c'était incroyable. Je n'ai jamais ressenti de telles sensations, émotions, sentiments. Tandis que je le fixe alors qu'il joue avec ma mèche, Clarke pose enfin son regard sur moi. Il sourit davantage, je peux presque voir sa dentition.
- Pourquoi tu me fixes la nouvelle ?
- Je ne sais pas, dis-je en me laissant tomber sur côté avec un grand sourire.
Nous continuons de nous jauger dans cette position, il ramène son bras derrière sa tête et moi, je le regarde, recroquevillée sur moi-même, couverte d'un t-shirt à Clarke.
- Parle-moi de toi, lui dis-je après plusieurs secondes.
- Comme quoi ? pouffe-t-il en détournant le regard.
- Je ne sais pas, tes parents, ils savent que tu ne vis plus ici à temps plein ?
- Sans te mentir, mes parents ne se soucient plus vraiment de moi. Je les ai légèrement déçus avec l'histoire de Josie. Ils passent leur temps en voyage d'affaires ou en vacances avec mon petit frère. Je crois que je ne fais plus vraiment partie de leur vie.
En voyant ses iris, je remarque sa peine. Je vois que le fossé qui s'est créé avec ses parents le touche et le blesse. Il aimerait se sentir plus proche d'eux et si je le pouvais, je l'aiderais. Dans un élan de tendresse, je saisis sa main et la comprime dans la mienne. Il m'offre un faux sourire destiné à retirer la peine que j'ai pour lui.
- Tu sais, je pense que tes parents t'aiment malgré tout, ils ne savent juste plus comment s'occuper de leur grand garçon. C'est toujours difficile le début de la vie adulte.
- Je suis l'héritier de leur société, pourtant, je n'ai jamais vraiment travaillé avec, je n'ai jamais vu un dossier passer. Mes parents ne sont pas perdus, ils ont toujours été distants avec moi. Après tout, je suis le mouton noir de ma famille et dommage pour eux, leur premier héritier.
Je remarque dans l'histoire familiale de Clarke et la position de mon frère vis-à-vis de mes parents une similarité. Les deux meilleurs amis tentent de se faire une vraie place au sein du cœur de leurs parents. Ben a toujours eu la pression, mes parents veulent pour lui un bel avenir comme le leur et Clarke, il a fait les mauvais choix alors que ses parents avaient de grands projets. Je suis convaincue que la quasi-totalité d'un mensonge ou d'un secret est révélé un jour, alors, je pense, mais je ne l'espère vraiment, mon frère un jour rencontrera les mêmes tourments de Clarke.
- Et toi alors ? Plutôt fille à papa ou maman ?
- Aucun des deux, nos parents nous mettent une pression phénoménale, mais ça, tu le sais déjà. Contrairement à Ben, j'ai toujours eu des facilités, j'aimais aller à l'école alors que Ben, il pleurait, il hurlait qu'il ne voulait pas y retourner. Ça me fendait le cœur de voir mon grand frère aussi désespéré. Il ne méritait pas tout ça.
- Pourquoi il pleurait ? Ben ne nous a jamais parlé de cette période.
- Il a développé une phobie scolaire, la pression à la maison et à l'école, il n'avait pas vraiment d'amis, il était complètement seul. Il a fini son collège à la maison, et quand le lycée est venu, il a été envoyé dans un lycée d'élite et ça allait mieux. Les notes remontaient, ses amis passaient à la maison.
Clarke allait ouvrir la bouche, mais une sonnerie le coup. Il soupire et attrape son téléphone. Il prend l'appel et m'intime de me taire d'un doigt sur la bouche.
- Ouais, je suis occupé là, affirme-t-il en laissant glisser sa main vers mon cou sans me lâcher du regard, quoi ?! Oui, on arrive.
Il raccroche et saute hors du lit.
- On doit vite rentrer, Ben refait une crise, il hurle et il est trans.
Mes quelques neurones restants se connectent et je bondis hors du lit, je sais mes vêtements que j'enfile à la hâte tout comme Clarke qui part en direction de l'entrée. Je récupère mon téléphone et puis regarde mes messages, j'ai des appels manqués de Louis et Ezra. Je me maudis tout en suivant Clarke dans le couloir. Nous rejoignons le parking en courant dans les escaliers. Je sens le stress monter, de ce que Clarke me dit Ben fait une énorme crise de manque, le genre de crise qui n'a encore jamais fait depuis qu'il a arrêté. La crise de ce matin devait être un précurseur de la situation. Je n'aurais jamais dû quitter la maison et encore moi avec Clarke. J'aurais dû veiller plus sur lui et je m'en veux.
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