CHAPITRE 20
Étrangement, Ben m'a demandé de conduire pour rencontrer de la plage. Je l'ai trouvé assez distrait dans la voiture. Il semblait agité, fatigué, comme s'il était malade. En rentrant, il est directement monté dans sa chambre en courant. Je n'ai pas eu le temps de le rattraper, alors tandis que je me rapproche de sa chambre, j'entends du bruit dans la salle de bain. Je pousse la porte et le vois assis près des toilettes, tout en sueur. Il tremble très fort. Je m'accroupis instantanément vers lui, je lui sais le bras et il me regarde vide. Ses yeux ne pétillent plus, il n'a plus aucune lueur dans le regard, son teint est pâle. Ben est dans un sale état.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?, demande-je folle d'inquiétude.
- Tu ne devrais pas me voir ainsi Nova, fait-il faiblement.
- Ben, parle-moi, qu'est-ce qu'il y a ?
- J'ai besoin d'en reprendre. J'ai besoin d'une dose, je t'en supplie, laisse-moi en prendre, fait-il d'un ton suppliant.
Il est au bord des larmes, il ne va pas bien du tout. Voilà, nous y sommes, les effets du manque commencent à apparaître et à le ronger.
- Non, Ben tu n'en as pas besoin. Je suis désolée, mais je ne peux pas te laisser en reprendre.
Il tape sa tête contre le mur de frustration, je l'arrête et passe ma main à l'arrière de son crâne pour le rapprocher de moi. Je le prends dans mes bras, je caresse ses cheveux. Je tente de l'apaiser, comme je le peux, mais il tremble encore. Il ne cesse de me répéter à quel point c'est dur, à quel point il est désolé de se montrer ainsi, à quel point il est pathétique. Je tente de le rassurer du mieux que je le peux, rien ne semble fonctionner et je perds un peu espoir. Je ne sais pas comment le calmer, comment l'apaiser dans cette situation. Je refuse d'être celle qui lui donnera accès à ce qui le torture. Je ne peux pas m'y résoudre. Je suis si mal de le voir ainsi. Mon frère ne mérite pas ça.
- Ben, parle-moi...
- Nova, je t'en supplie...
Il fond en larme dans mes bras, je le serre alors de plus belle tandis qu'il agrippe ma tunique. Ses larmes coulent sur le tissu, il ne cesse de me supplier et ça me torture. Je maudis ces gens qui l'ont incité à prendre cette drogue. J'ai besoin de mon frère, je veux le retrouver.
- Je ne peux pas, je suis désolée, fais-je d'une voix tremblante.
- Clarke peut m'en trouver, il le faisait. Demande à Clarke, je t'en prie !
Clarke.
Quel menteur. Il n'a pas osé me dire la vérité, il s'est caché de me dire qu'il fournissait mon frère. Il a alimenté son addiction, il a incité mon frère, son meilleur ami, à en prendre. Savoir ça, ça me détruit. Je le pensais plus digne que ça. Il n'est qu'un menteur. Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui. Ce garçon est un monstre. Je me retiens d'abandonner mon frère pour aller incendier Clarke qui est probablement un facteur non négligeable de l'état de Ben.
- Ben...Ben, répète-je pour attirer son attention, je t'ai promis de t'aider et je vais le faire, mais il faut que tu te calmes, c'est le manque, c'est normal, mais tu dois être fort. Promets-moi de l'être, pour toi et pour moi.
Le brun ne dit rien, il tremble encore en pleurant. Cependant, je sens petit à petit son corps s'apaiser. Je le sens lutter contre ses envies, je le sens puiser dans ses forces pour se calmer. Il respire fort et soudain, il tombe complètement sur moi. Il soupire comme un soulagement. Je ne cesse de caresser sa tête, je veux qu'il sache que je suis là, avec lui.
- Je suis si fière de toi. Tu es mon grand frère et je ferai tout pour toi, lui intime-je en retenant mes propres larmes.
- Je suis désolé que tu me voies comme ça Nova.
- Ne le sois pas, ce n'est pas ta faute.
- Si c'est moi qui ai décidé d'en prendre.
- Mais c'est Clarke qui t'a emmené à cette fête, c'est lui qui t'a fourni cette merde.
- Comment tu sais ça ?, fait-il en se redressant difficilement.
- Clarke me l'a dit, soupire-je, explique-moi pourquoi, pourquoi tu prends ça ?
Ben soupire, il hésite à me dire la raison. Je le comprends, ça ne doit pas être facile à avouer. Je prends alors sa main pour lui offrir un peu de courage et lui prouver que peu importe la raison, je ne le laisserai pas tomber.
- Quand je suis arrivé à l'université, mes notes ont vite chuté. J'ai rencontré les mecs et ils sont venus s'installer ici, c'était plus cool. Clarke nous a fait connaître les soirées, les filles, l'alcool et pour ma part la drogue. Quand j'en ai pris pour la première fois ce soir-là, j'ai tenu plus de deux jours sans dormir, c'était une aubaine pour réviser pour la fac. Mes notes ont augmenté, mais vite rechuté, je n'allais plus en cours. J'ai filé un billet à la directrice pour qu'elle n'en informe personne et j'ai demandé à un mec de la fac de falsifier mes bulletins.
Il n'ose pas me regarder, Ben se sent tellement coupable, c'est flagrant en voyant son comportement.
- Même si j'ai arrêté d'aller à l'université, je n'ai pas arrêté pour autant les soirées et la drogue. Clarke me fournissait quand nous n'y allions pas, il a pas mal de contacts ici. Il a vécu à L.A. toute sa vie après tout. Je ne voulais pas décevoir les parents, ils me mettent une pression folle pour réussir, l'échec, c'est pour les autres. Papa me l'a bien assez répété. Mais visiblement, j'ai échoué.
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