CHAPITRE 17

Nous descendons enfin de nos voitures. Ben sourit en s'approchant de moi, il passe son bras autour de mes épaules et me rapproche de lui. Les garçons et moi nous avançons vers l'immense parc d'attractions. Il y a beaucoup de monde, mais ça m'importe peu. Je veux juste que nous passions une bonne soirée. Les éclairages sont spectaculaires et m'en mettent plein les yeux. Je suis super excitée à l'idée de faire des attractions. Nos parents ne nous y emmenaient jamais quand nous étions plus jeunes, c'était toujours notre nounou, Doris qui nous y emmenait certains après-midi. Cela restait tout de même exceptionnel, néanmoins, nous étions heureux d'y passer quelques heures. Pour ma part, j'avais l'impression d'être une fille normale, une fille qui ne s'appelait pas Montgomery. Porter ce nom à New-York, c'est une chance pour les autres, il est la marque de notre privilège, mais aussi la pression qui pèse sur nos épaules. Nous devons être l'excellence, nous ne devons jamais échouer, l'échec, c'est pour les autres.

- On commence par quoi ? demande Louis qui a retrouvé sa joie de vivre depuis notre départ.

Je réfléchis quelques instants et hausse les épaules. Nous avançons et nous rapprochons peu à peu des attractions.

- Les carabines ! fait Ezra.

Louis acquiesce et nous les suivons jusqu'au stand. Les deux prennent les fausses armes et s'apprêtent à tirer dans le but d'obtenir des peluches ou d'autres babioles que nous pouvons gagner. Louis rate plusieurs de ses tirs quant à Ezra, il n'en loupe aucune. Le brun ressort gagnant et fête sa victoire, Louis fait la moue, un air faussement vexé sur le visage. Le forain lui donne une peluche en forme de cœur et l'offre au blond, les deux rigolent et se font une accolade. Nous reprenons ainsi notre parcours, je sautille devant la maison hantée et me tourne vers mon frère pour qu'il vienne avec moi.

- Non, Nova, tu sais que je déteste les trucs qui font peur. Je tiens un minimum à mon petit coeur, ricane-t-il.

Je lui saisis le bras et fais une moue d'enfant, je le supplie du regard et il refuse quand même.

- Tant pis, j'y vais seule, je suis avec quatre faibles. Vous êtes vraiment des chochottes !, affirme-je en m'approchant du stand pour prendre mon ticket.

Je m'approche de l'entrée, seule et frissonne. Au fond, j'ai un peu peur, mais je ne l'avouerai jamais devant eux. Je garde la face et pénètre dans la maison. Il fait noir complet, je me guide à l'aide de mes mains, surtout lorsque je touche de fausses toiles d'araignée. Une flèche phosphorescente m'indique de tourner sur la droite, je m'exécute et hurle de toutes mes forces en tombant nez à nez avec un clown tueur enfermé dans une cage. Il me regarde comme s'il allait me manger. Je me plaque au mur pour être le plus loin de lui possible. Au travers des barreaux, il essaye de m'attraper, mais je parviens à m'échapper de la pièce. La seconde est de nouveau noire. Je recommence à me diriger dans le noir quand tout à coup des mains saisissent ma taille. Je crie, mais une des mains se plaque sur ma bouche.

- Alors, tu as peur la nouvelle ?

Mon rythme cardiaque s'apaise quand je reconnais la voix et le surnom employé. Il me tire contre son torse et décale mes cheveux sur une épaule.

- Ne te permet plus de m'inclure dans les « faibles ».

Son souffle chaud me crée un frisson. Ses mains lâchent ma taille et il me pousse en avant. Je manque de tomber, mais reprends vite mon équilibre. J'avance et passe dans une autre pièce éclairée de rouge. Clarke sur mes talons, je sursaute quand un homme masqué nous fait face, une tronçonneuse à la main. Lorsqu'il se met à courir vers nous, le brun saisit ma main et m'entraine dans un couloir. L'homme derrière nous hurle. Je me crispe quand j'entends son hurlement. Cette maison hantée fait bien plus peur que je ne le pensais. À nouveau dans le noir, Clarke devant moi, il pénètre en premier dans la dernière pièce. Trois zombies nous font face, ils tentent de nous attraper. La sortie est derrière eux. Le brun les repousse et nous passons au travers de leur muraille. Une fois dehors, je reprends mes esprits et le brun me lâche.

- Où est mon frère ?

- Avec Ezra et Louis, ils sont partis prendre un truc à manger.

J'acquiesce et ainsi, je prends la direction du stand de nourriture. Mon frère et les garçons nous rejoignent, ils me demandent comment ça s'est passé et avant que je ne puisse répondre, Clarke s'enquille :

- Elle a flippé ! Quand je l'ai vu sortir, c'était à mourir de rire.

Je dévisage le brun et comprends qu'il s'est autorisé à me rejoindre seulement parce que mon frère n'était pas dans le coin. Je ne dis donc rien et accepte les moqueries, parce qu'il y a tout de même une part de vrai : j'ai flippé.

- Qui veut venir faire le grand huit avec moi avant de manger ?! fait Louis.

- Moi !, réplique-je avant de lui sauter au cou.

Le blond me porte comme un bébé, mon frère le dévisage, mais je le regarde en faisant la moue, pour lui indiquer qu'il n'a pas à s'en faire.

- Je viens avec vous ! fait alors Ben.

Ezra refuse, il n'aime pas la vitesse. Quant à Clarke, il m'offre un regard noir. Serait-ce une pointe de jalousie vis-à-vis de Louis ?

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