CHAPITRE 13

Clarke et moi nous dévisageons depuis plusieurs secondes sans savoir ce que l'autre pense. Nous sourions bêtement. Il replace une mèche de MES cheveux qui tombe sur son visage. Je le regarde de haut. Nous sommes comme seuls au monde et c'est tellement satisfaisant. Soudain, des sirènes de police se font entendre. Je relève la tête en sursaut. L'alarme n'a pas cessé de sonner et les policiers sont en route. Clarke se redresse à la hâte en jurant.

- Faut trouver un endroit pour s'échapper, dit-il en s'approchant du rebord du building.

Il zieute la hauteur entre notre toit et ceux d'à côté, il évalue notre capacité à les atteindre en sautant tandis que je panique. Je m'approche du bord de l'immeuble afin de voir si les policiers sont déjà là ou non. Quelques secondes passent et leurs voitures se garent à la hâte. Ils en sortent en trombe, arme en main, ce qui intensifie mon angoisse. Je me tourne vers Clarke qui examine encore nos chances d'en sortir vivant et libre.

- Ils sont là, affirme-je précipitamment en saisissant son bras.

Le brun acquiesce et attrape ma main pour m'entrainer avec lui vers un rebord. Il regarde l'immeuble en face, il est légèrement plus pas, mais une assez grande distance nous sépare. Je ne sais pas si j'en serai capable.

- On va devoir sauter, fait Clarke le souffle court.

Je ne réponds pas, je doute de mes capacités et ça me ronge de l'intérieur. Trop de choses se bousculent dans ma tête et à cet instant précis, je ne me sens pas prête à sauter. J'ai bien trop peur d'y laisser la vie ou bien de me faire arrêter avant. Voyant que je suis légèrement angoissée, Clarke saisit mon visage entre ses mains, nos deux corps se rapprochent sans le vouloir tandis que je tremble de terreur. Je n'ai jamais fait une chose pareille.

- Est-ce que tu me fais confiance ?, fait-il près de mon visage en détaillant mes iris.

J'hésite à secouer la tête, mais finalement, je ne bouge pas. Je n'ai pas complètement confiance en lui, je ne le connais que depuis quelques jours et je ne sais pas ce dont il est capable. Clarke soupire et resserre mon visage entre ses mains, il plonge un regard sérieux dans le mien.

- Fais-moi confiance, jamais je n'oserai te mettre en danger Nova, m'intime-t-il d'une voix douce, mais sérieuse.

J'acquiesce plus ou moins convaincue et nous nous tournons face au vide. Il ne nous reste plus beaucoup de temps. Clarke recule, il prend de l'élan et se lance, il atterrit de justesse sur le toit et cette constatation m'effraie.

- Nova, vas-y je t'en supplie ! Je suis là, fais-moi confiance ! crie-t-il comme un encouragement depuis le toit d'en face.

Je déglutis, recule de quelques pas et tente de faire disparaître mes pensées d'angoisses. Je dois vivre et me laisser vivre, je n'ai pas le choix de sauter de ce toit et de rejoindre Clarke. J'entends des bruits provenant des escaliers, c'est mon coup de sifflet. Je m'élance en oubliant ma peur et saute le plus haut et le plus loin possible de ce toit. Je ferme les yeux, je sens mes organes remuer et ce sont mes mains qui par instinct me retiennent. Mes doigts se cramponnent au pan de mur, mes jambes sont dans le vide, la peur revient immédiatement. Sans une seconde d'hésitation, le brun saisit mes poignets et me tire vers le haut sans difficulté. Je m'écroule sur son corps dans les graviers, j'ai besoin de quelques secondes pour reprendre mes esprits. J'ai réussi, je suis en vie.

Clarke me serre dans ses bras et passe sa main sur mes cheveux pour me rassurer et attester que c'est fini. Nous nous redressons, je lui souris et le remercie. Il acquiesce et s'empresse d'attraper ma main pour m'entraîner dans les escaliers de l'immeuble. Nous dévalons les marches, non sans manquer de se rétamer contre le sol. Le brun m'a l'air stressé. Une fois au premier étage, il saisit nos cagoules encore sur nos têtes de façon à faire un bonnet, et il les balance dans une poubelle. Il m'offre un sourire charmeur et attrape ma main une énième fois pour me tirer jusqu'à la sortie.

Une fois dehors, à bout de souffle, Clarke et moi sourions victorieux, mais soudain, une lumière nous éblouit. Je me renfrogne, je comprends bien vite que c'est un policier. Clarke passe par réflexe son bras autour de mes épaules, il m'attire à lui, je tente de m'éloigner, cependant, il me maintient.

- Bonsoir ! fait Clarke en mettant sa main devant ses yeux pour ne plus être ébloui.

La lumière s'abaisse et nous tombons bel et bien face à un policier en uniforme, armé. Il sourit quand il nous voit, il me détaille un instant afin de savoir si je suis connue ou non des services de polices et puis, il s'attarde sur Clarke.

- Clarke Rockefeller, pourquoi je ne suis pas étonné de te voir ? proclame le policier.

- Pour une fois, il semble que je ne sois pas votre homme Jeff, sourit Clarke.

Les deux connaissent la vérité, je peux voir dans le regard du dénommé Jeff, il sait que nous sommes ceux qui étaient sur le toit.

- Qu'est-ce que vous faites ici en pleine nuit ? nous demande-t-il plus fermement.

- Je suis juste venue voir une copine, fait Clarke avec un regard provocateur.

- Étonnant que dès que l'entreprise de tes parents est cambriolée, tu sois dans le coin. Méfie-toi Clarke, ils ne te sauveront pas deux fois.

J'assimile les informations : l'immense building appartient à ses parents, l'entreprise RF doit leur appartenir ; le policier connaît le passif de Clarke. Le policier nous salue alors, nous rejoignons la voiture pour retrouver la maison.

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