Chapitre 14 : Ce Soir

A lire en écoutant : Autumn Leaves de Chris Brown

-Tu as réussi l'interro ? Me demande Opaline en sortant de la salle d'histoire.

-Mouais, sans plus. Et toi ?

-Non. Je ne me souvenais de rien.

Elle a une mine complètement dépitée, la pauvre. En même temps, qui n'en aurait pas après un contrôle surprise où il a été incapable de répondre à ne serait-ce une question? Je passe mon bras sur son épaule et l'attire contre moi pour lui montrer mon soutient.

-T'en fais pas, tu te rattraperas sur le prochain contrôle, souris-je.

-Ouais, j'imagine.

Nous nous frayons un passage au milieu de la vague de lycéens pour rejoindre l'extérieur. Il fait frais dehors, bien que le soleil rayonne à nous en aveugler. C'est sûrement un des derniers jours de l'année où il nous fera part de sa présence alors autant en profiter. Nous marchons jusqu'à la grille et sortons du bahut. Des tonnes de lycéens fument juste devant l'entrée nous obligeant à passer au travers d'un nuage de fumée dense et chimique pour partir. Opaline et moi nous échappons rapidement de cet espace bondé en nous tenant la main pour ne pas se perdre de vue.

Nous nous trouvons un banc un peu plus loin où nous nous asseyons, notre bus n'étant que dans une vingtaine de minutes. Je soupire après tous les efforts que nous avons dû fournir pour arriver jusqu'ici.

-Alors, commencé-je. Tu as revu ce gars ?

-Celui que j'ai rencontré à cette soirée le mois dernier ?

-Ouais, à moins qu'il y en ai eu d'autres depuis.

-Ta gueule, Alex, gronde-t-elle. Et non je ne l'ai pas revu. Il m'a envoyé un message mais je n'ai pas répondu.

-Pourquoi ?

-Peut-être parce que j'en avais pas envie. J'étais bourrée ce soir là. En temps normal je n'aurais jamais laissé ce gars m'approcher.

-Pourquoi ? Parce qu'il n'est pas assez beau ? Il est plutôt gentil pourtant, ça ne te suffit pas ?

-C'est facile pour toi de dire que la gentillesse est suffisante lorsque le gars qui s'intéresse à toi à une gueule de mannequin.

-Il ne s'intéresse pas à moi, je te l'ai déjà dit. Et... Et comment sais-tu à quoi il ressemble ?

-Tu m'as dis qu'il était beau gosse... Je ne me suis pas gênée pour aller vérifier par moi même. D'ailleurs, pourquoi n'êtes-vous pas amis sur Facebook ?

-Qu'est-ce que ça change qu'on soit amis ou non sur Facebook ?

-Rien, mais c'est bizarre vu comme vous êtes proches.

-Nous ne sommes pas proches.

-Bien sûr que si vous l'êtes, vous passez la plupart de votre temps libre ensemble. On ne se voit quasiment plus hors des cours. Il t'accapare complètement, ce con.

Elle n'a pas complètement tort. Hormis les dix jours où nous ne nous sommes pas adressés la parole, nous nous sommes vus vraiment souvent depuis notre rencontre. Et c'est pratiquement toujours lui qui vient me chercher, lui qui veut passer du temps avec moi. Pour quelle raison ? Je ne sais pas vraiment étant donné qu'il a tout ce dont il a besoin. Des amis et une copine... Pardon, plan cul.

-Vous vous êtes embrassés, ou pas encore ? Demande la brune.

-Ça va pas ou quoi ! Je te l'ai dit, il ne se passera rien entre nous.

-Dans ce cas, tu peux me dire ce qu'il fout de l'autre côté de la rue appuyé sur sa voiture.

Mon cœur ratte un battement. Qu'est-ce qu'elle raconte encore ? Je tourne la tête rapidement dans la direction indiquée et cherche un brun du regard. Eh merde, il est vraiment là. Sur ma gauche, les cheveux en bataille, les mains dans les poches, une paire de RayBan sur le nez. Qu'est-ce qu'il fait là ? Comme si mon corps était un réactif chimique, mes mains deviennent moite, ma gorge sèche et une vague d'appréhension prend possession de mon être. Tou ça en moins de trois secondes.

-Tu vas pas me dire qu'il est venu ici pour prendre le soleil, reprend Opaline.

Mais je ne lui réponds pas. Je suis trop occupée à détailler mon voisin. Il est sûrement là pour voir un de ces amis. C'est vrai, il était dans ce lycée l'année dernière, il est certainement venu voir un de ses potes redoublant, ou un truc dans le genre. Je ne vois que ça. Mais comme pour me prouver que j'ai tort, je reçois un message venant de lui :

Harry : « Je suis devant ton lycée. Je te ramène ? »

Happée dans mes pensées, je n'ai même pas vu Harry prendre son portable pour rédiger ce message. Je regarde hébétée l'écran de mon téléphone, relisant sans arrêt les quelques mots qu'il vient de m'envoyer.

-C'est lui, pas vrai ? Demande Opaline.

Je reporte mon attention sur ma brune et acquiesce.

-Il veut me ramener.

-Tu vois quand je te disais qu'il s'intéresse à toi, j'avais raison. Il est incapable de te laisser tranquille.

Les grands yeux bruns d'Opaline deviennent brillants. Ouais, c'est vrai, tout laisse penser qu'il s'intéresse à moi. Et pour je ne sais quelle raison, je me sens soudain confiante.

-Je vais lui dire que je rentre avec toi, annoncé-je en commençant à écrire un message à Harry.

-Non ! Rentre avec lui !

-Tu es sûre ?

-Certaine. A la condition que tu me racontes tout ce qu'il se passe. Et si ma prédiction du baiser sur la voiture se réalise.

Elle me fait un clin d'oeil avant de me pousser gentiment du banc.

-Vas y, ne le fais pas attendre plus longtemps.

-A demain, dis-je en lui faisant un bisou sur la joue.

-Salut, Alex.

Je me dirige vers la voiture d'Harry, un sourire bien trop grand sur le visage. Je dois avoir l'air d'une imbécile, comme ça. Mais je m'en fiche et je continue de marcher vers la petite voiture de mon voisin. Il ne m'a pas vu, son regard est toujours rivé vers son téléphone, attendant probablement une réponse de ma part.

Lorsque j'arrive face à lui, il relève le menton vers moi et un sourire se dessine instantanément sur son visage, calquant l'expression du mien.

-Salut, Harry.

-Salut, Gamine.

-C'est gentil de me ramener.

-Ça me fait plaisir, dit-il en ouvrant la portière passager, m'invitant à entrer.

Je m'exécute et prends place sur le fauteuil moelleux bien qu'en piteuse état. Harry contourne la voiture et en un clin d'oeil nous voilà partit.

-Qu'est-ce que tu faisais dans le coin ? Demandé-je après quelques secondes de silence.

-En réalité, je suis simplement venu ici pour te chercher.

-Oh. Pourquoi ?

-Pourquoi pas ?

Il tourne la tête vers moi et j'hausse les épaules. Harry reporte son attention sur la route alors qu'un petit sourire étire ses lèvres.

-Bon OK, c'était pour te parler du défi de ce soir.

-Ce soir ? Je m'étrangle.

-Ouais.

Le sang pulse violemment dans mes veines et j'ai la tête qui tourne. Dieu tout puissant...

-Qu....Qu'est-ce que tu voulais me dire ?

-Oh, rien en particuliers. Je voulais simplement m'assurer si tu aimais toujours les bains de minuit...

**

Hello mes Amours ! 

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