CHAPITRE 6


Le reste de la semaine accompagné de Kyle, Tina et moi avons visité nos apparts respectifs. Je n'ai rien dit à Tina, mais le fait que ce soit Marshall qui l'est aidé à trouver son appart m'énerve. Il faut reconnaitre que l'appart est à un bon prix et le quartier a l'air calme et pas très loin de mon chez-moi.

Début du week-end, on a passé le reste de la semaine à emménager dans nos apparts. Tina s'est servie de l'argent de son héritage pour le décorer à mon goût et a ramené la moitié des choses qui appartenait à notre mère. Quant à moi, j'ai fait plutôt simple, la plupart des meubles sont noirs ou en verre.

— Qui est partant pour une pizza ? demande Kyle.

— Tu lis dans mes pensées ! lui répond Tina.

— Vite fait alors parce que Marshall m'attend en début d'aprèm pour la vente de la maison avec les nouveaux proprios ! annoncé-je.

Tina baisse la tête est monte dans la voiture de Kyle avant qu'on l'imite et nous voilà en route vers la pizzeria. Une fois arrivé, on s'installe et passe commande. Une énorme pizza garnie de chorizo, poivron, gruyère accompagné de soda.

— Mason, tu ne m'en veux pas si je ne t'accompagne pas pour la vente ?

— Bien sûr que non, tu n'es pas obligé de venir Tina, ne t'inquiète pas.

— Tu as fait tes adieux à la maison hier, je pense que tu n'as pas besoin d'y retourner ! ajoute Kyle.

— C'est vrai ! dit-elle avant de porter la paille de son soda à sa bouche.

On a fini de manger et je me dirige vers la caisse pour payer notre repas pendant que Kyle et Tina m'attendent dans la voiture. Mon téléphone se met à sonner, le prénom de Janet s'affiche.

« — Janet, quelle surprise ! »

« — Mason, je t'appelle pour te rappeler que nous sommes déjà samedi. »

« — Un simple message aurait suffi. »

« — J'avais envie d'entendre ta jolie voix. »

« — Ce soir, au bar à la sortie de la ville. »

« — Très bien, bonne décision, à ce soir Mason. » Ajoute-t-elle avant de raccrocher.

Je regarde mon téléphone en grimaçant. Je l'ai baisé une fois, je peux bien le refaire, il faudra juste que je sois bien alcoolisé pour en garder le moins de souvenirs possible le lendemain. Une fois dehors, je monte en voiture et Kyle démarre. Il dépose d'abord Tina chez elle avant de me déposer à la maison et de rentrer chez lui. Marshall, debout devant la maison attend les acheteurs, merci, je ne suis pas en retard.

— à quelle heure doivent-ils arriver ? lui demandé-je.

— Il ne devrait plus tarder.

Au même moment, une voiture vient se garer dans l'aller du garage. Un homme grand, blond en sort suivi d'une femme blonde également petite avec un corps à vous décrocher la mâchoire. Elle ouvre la portière arrière de la voiture et en sort un nouveau-né d'à peine quelques semaines. À voir comment elle est gaulée, je n'aurais jamais deviné qu'elle avait déjà porté un enfant.

— Monsieur Terence ? demande l'homme en s'avançant vers nous.

— Oui ! répondons d'une même voix Marshall et moi.

— La ressemblance est si flagrante qu'on ne pourrait pas douter du lien de parenté ! dit l'homme en riant avant de nous serrer la main.

Oh bordel ! Épargnez-moi ce genre de connerie et finissons-en ! Pensé-je avant de leur montrer le chemin à prendre vers l'entrée de la maison, ce qui me laisse le plaisir de reluquer le petit cul de madame.

Quand ils entrent dans la maison, ils ont l'air bluffés de l'espace qu'ils découvrent. Il faut reconnaitre qu'une fois vide la maison parait bien plus grande et spacieuse. Marshall se charge de la visite pendant que je suis le mouvement en répondant aux quelques questions posées par le couple.

Nous voilà dans la cuisine pour finaliser la vente. Marshall sort sa paperasse et un stylo pour faire signer le couple.

— Vous vous plairez ici, notre famille a été très heureuse toutes ces années ! leur dis-je.

— Je pense aussi qu'on va vraiment aimer cette maison ! répond la jolie maman.

Les papiers signés, la vente finit, on sort tous de la maison et je laisse Marshall remettre les clés aux nouveaux proprios de la baraque. Pendant ce temps, j'envoie un message à Kyle pour lui demander de passer me chercher.

— Passer une bonne journée, au revoir ! nous dit l'homme.

— À vous aussi ! réponse-je.

— Mason, tu veux que je te dépose quelque part ? demande mon géniteur.

— Non, nos routes se séparent ici Marshall, à partir de maintenant, je veux que tu nous oublies moi et Tina, merci pour ce que tu as fait pour nous.

— Tu n'as pas à décider pour Tina, Mason ! gronde-t-il.

— Oui, c'est vrai, tu as raison. Que ça soit bien clair, blesse là par n'importe quelle manière et je te montrerais à quel point je peux être bien plus méchant que quand j'avais huit ans ! réponse-je calmement sans le quitter des yeux.

— Tu comptes m'en vouloir à vie ?

— Imprime-toi bien ça dans le crâne que pour moi, tu n'es que mon géniteur !

Au même moment Kyle se gare et je ne perds pas une seconde avant de monter dans sa caisse et lui dire de démarrer sans même un dernier regard pour Marshall.

— Si tu ressembles à Marshall en vieillissant ta pas trop de crainte à te faire ! dit Kyle en se marrant.

— Quand tu auras fini de dire des conneries, tu pourras l'ouvrir !

— Oh ! ça va, je déconne !

— Qu'est-ce que tu as prévu de faire ce soir ? lui demandé-je après un bref silence.

— J'en sais trop rien et toi ?

— Je pense aller au bar, histoire de me changer les idées et de penser à autre chose.

— Quelle heure ?

— 22 h 30 – 23 h 00.

— Compte sur moi.

Je ne rentre pas chez moi tout de suite, je demande à Kyle de me déposer chez le concessionnaire Ford. Il me lance son regard de curieux et je me marre.

— Je pensais qu'il fallait que tu vendes la voiture de Walter pour pouvoir t'offrir ton 4 x 4 !

— Héritage mec, héritage. Je vais piocher dedans et je me trouverais un boulot à côté pour remplir le trou.

Il me dépose et s'en va. Il veut garder la surprise de voir le Ford ce soir quand je passerais le chercher pour nous rendre au bar. Quand je rentre dans la concession, ça sent bon le neuf, le cuir, la gomme. Un vendeur s'avance vers moi, un sourire aussi large que celui du chat dans Alice aux pays des merveilles.

— Bonjour Monsieur ! bienvenue chez Ford, que puis-je faire pour vous ?

— J'aimerais voir vos Ford Raptor ! annoncé-je sans perdre de temps.

— Monsieur a bon goût et sait ce qu'il veut, suivez-moi ! me dit le mec en pivotant sur lui-même et avancer dans le fond de l'entrepôt.

Il me montre plusieurs couleurs, mais je sais déjà que c'est le noir que je veux et que j'aurais. On conclut très vite la vente et il me remet les clés de mon mastodonte à quatre roues. Je retourne chez moi au volant de mon rêve de gosse, enfin à moi.

Je passe le reste de la journée chez moi. Une bonne sieste pour être en forme ce soir et faire face à ce qui m'attend et vite passer à autre chose.

Quand je me réveille, il est déjà 20 heures. Je mange un truc devant la télé avant d'aller prendre une douche et me préparer pour ensuite aller chercher Kyle chez lui. Il est un peu plus de 23 heures quand je me gare en bas de chez lui où je me fais un grand plaisir de klaxonner à plusieurs reprises.

— Oh putain de bordel de merde ! s'exclame-t-il en voyant mon bijou.

— Ouais, je sais ce que tu ressens ! dis-je en riant en voyant la tête qu'il fait.

Il contourne le véhicule en passant devant le capot au même moment, je fais ronronner le moteur et il tape dans ses mains avant de venir s'installer sur le siège passager et caresser le tableau de bord.

— Je suis jaloux mec ! m'avoue-t-il.

— Comme je te comprends ! rétorqué-je hilare

— Aller, roule, je veux l'entendre ronronner ! lance-t-il presser.

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