CHAPITRE 4


Je suis réveillé par les cris de Tina qui m'appelle. Je fronce les sourcils, mécontent d'être réveillé de cette façon et d'un coup je saute du lit et sors de la chambre à toute vitesse en boxer.

— Tina ? l'appelé-je une fois que je entrée dans sa chambre, mais ne la voyant pas.

— Mason, en bas, dépêche-toi ! hurle-t-elle.

Je dévale les escaliers deux par deux et cours dans la cuisine où j'entends Tina parler à quelqu'un. Quand j'arrive dans la pièce je vois ma sœur à l'autre bout de la pièce et notre père qui essaye de s'approcher d'elle de l'autre côté de la table. Tina est paniquée, son regard prouve à quel point elle a peur de cet homme qu'elle n'a plus revu depuis ces six ans. Je fusille du regard Marshall qui lève ses mains devant lui comme pour m'arrêter, mais je lui fonce dessus l'attrape par le cou et le force à sortir de la maison.

— Mason, calme-toi, je t'en prie, laisse-moi t'expliquer ! me dit-il sans se débattre.

— Mason ? m'appelle Tina à peine audible.

— Tina, reste à l'intérieur ! lui ordonné-je en claquant la porte derrière moi.

Une fois dehors je pousse un grand coup Marshall qui se retourne une fois qu'il a retrouvé un semblant d'équilibre.

— Qu'est-ce que tu n'as pas compris quand je t'ai dit de rester loin d'elle ? hurlé-je.

— Il fallait que je la voie, que je lui parle.

— Donne-moi une bonne excuse pour ne pas t'éclater la gueule la tout de suite.

— Je suis malade, Mason ! murmure-t-il.

— Épargne-moi la carte du pauvre malade. Tu crois vraiment que je vais avoir la moindre seconde de pitié pour toi ?

— Loin de moi cette idée, je voulais juste revoir mes enfants avant de..., tu sais, partir.

— Et tu crois que c'est une bonne idée de te pointer ici, revoir Tina alors que la dernière fois qu'elle t'a vue elle n'avait que six ans. Qu'est-ce que tu veux ? Qu'elle soit heureuse de te retrouver pour ensuite te perde ! hurlé-je.

— Je voulais juste lui parler...

— Elle en a déjà assez bavé comme ça, tu ne penses pas ?

— On pourrait peut-être manger ensemble un soir, on pourrait discuter ! propose-t-il.

— On n'a pas besoin de toi, on a très bien survécu sans toi toutes ces années, alors je ne vois pas pourquoi ça changerait.

— Il ne me reste que quelques mois, j'ai besoin de parler à mes enfants et si toi tu ne veux pas m'écouter, laisse-moi au moins demander à ma fille si elle veut bien ! cri-il.

— Il n'en est pas...

— Mason ! m'interrompt Tina derrière moi.

Je me retourne et Tina se tient sur les marches d'entrée. Elle fixe notre père qui ne la quitte pas des yeux. Elle a l'air troublée.

— Tina, tu n'es pas...

— Je vais t'écouter ! dit-elle en me coupant la parole une nouvelle fois pour s'adresser à Marshall.

— Tina ?

— J'en ai envie Mason, rentré je vais faire du café ! répond-elle avant de disparaitre à l'intérieur de la maison.

Je me retourne et lance un regard assassin à ce qui nous sert de géniteur. Il a un léger sourire au coin des lèvres, qui me donne envie de lui en coller une.

— Garde tes distances, je n'hésiterais pas à t'en coller une ! le menacé-je.

Je rentre dans la maison suivie de Marshall, Tina est déjà assise à la table de la salle à manger un café entre les mains. Je prends le café posé à une place et m'appuie contre la cheminée, Marshall prend place en face de Tina.

— Avant que tu commences à déblatérer les conneries que ta à lui dire, je veux savoir comment es-tu arrivé ici ?

— Ce n'est pas la première fois que je viens...

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— J'ai vu votre mère une semaine avant son mariage, je lui ai demandé s'il était possible de vous parler ! déclare-t-il.

— J'ai du mal à te croire, pourquoi maman ne me l'aurait pas dit ? demandé-je.

— Parce qu'elle était contre cette idée, elle ne voulait pas que vous me voyiez et encore moins que je vous parle.

— Tina, tu ne devrais pas...

— Non, Mason ! J'ai envie d'entendre ce qu'il a à nous dire ! s'énerve-t-elle.

— Je suis désolé que ça se passe comme ça, Tina ! s'excuse Marshall

— Va droit au but, s'il te plait ! lui dit-elle.

— Je suis malade, il ne me reste plus beaucoup de temps. C'est pour ça qu'il fallait que je vous parle.

— Quelle maladie ?

— Laisse-moi deviné, cancer du foie ? les interrompais-je.

— C'est ça ! affirme-t-il tête baissée.

— Continue ! l'encourage Tina.

— Même si je n'ai pas été un bon père, je vous cède tous mes biens. Mon testament est rédigé et enregistré chez un notaire. Vous n'aurez bien sûr, rien n'a réglé pour mes funérailles, j'ai déjà tout régler.

Tina me jette un regard et je peux y lire de la compassion qu'elle ressent pour notre père. Même si pour elle son père était devenu Walter, elle ne reste pas insensible au sort qui est réservé à notre géniteur.

— C'est parce que maman ne voulait pas que tu n'aies jamais essayé de nous revoir ou nous parler ? lui demande Tina.

— J'ai été une ordure avec votre mère et je réalise aujourd'hui ce que j'ai perdu... Et je suis tellement, tellement désolé ma chérie.

— C'est le problème avec vous les adultes, vous ne pensez qu'aux conséquences une fois qu'il est trop tard ! rétorque-t-elle.

— Je ne vous demande pas de me pardonner quoi que ce soit. Je sais que le fautif dans cette histoire c'est moi et que votre mère a tout fait pour vous protéger et elle a eu raison de le faire.

— Où vis-tu maintenant ? le questionne Tina.

— Dans un foyer pour personne célibataire. J'ai vendu la maison peu de temps après que vous et votre mère soyez partis.

— Tu travailles ?

— Oui, je suis intérimaire dans une agence immobilière.

— On va vendre la maison ! annonce-t-elle.

— Tina ! la réprimandé-je.

— Quoi Mason ? C'est vrai non !

— Je pourrais peut-être vous aider ? Propose Marshall.

— On n'a pas besoin de toi, on sait se démerdé ! rétorqué-je

Tina me fusille du regard tandis que Marshall boit d'une traite son café avant de se lever.

— Merci de m'avoir écouté, je vais y aller ! annonce-t-il.

— Merci, d'avoir...enfin, d'être venu, malgré tout ! bégaye Tina en se levant à son tour.

— Je vous devais bien ça ! dit-il avant de s'avancer vers l'entrée.

Elle le prend furtivement dans ses bras avant de me jeter un coup d'œil gêné. Il lui sourit lui caresse doucement la joue et l'embrasse sur le front avant de me regarder, me sourire et sortir de la maison.

— Nous voilà complètement sans parents ! dit-elle doucement.

— Pour moi il est mort depuis bien longtemps !

— Je monte, je vais commencer à trier ce qu'on garde, ce qu'on donne et ce que l'on jette ! annonce-t-elle en me passant devant et montée à l'étage.

J'ai besoin de me défouler, de me bourrer la gueule, de décompresser. Là tout de suite, il faudrait que je baise, sans prise de tête, arrêter de penser, de réfléchir...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top