CHAPITRE 2


— Mason, calme-toi tu veux ! dit-il d'une voix paniquée.

— Me calmer ? Qu'est-ce que tu fous là ? crié-je.

— Mason qui c'est ce mec ? demande Kyle qui m'a suivi.

Je ne réponds pas à mon pote et entraine mon géniteur plus loin.

— Mason ! m'interpelle Kyle.

— Retourne près de Tina et assure-toi qu'elle ne vienne pas par ici tant que je n'aurais pas régler ce problème ! lui ordonné-je.

Kyle me regarde sévèrement et fait demi-tour.

— Comment va ta sœur ? me demande mon géniteur.

— Arrête de faire le père qui se soucie de ses enfants ! réponse-je en me passant les mains dans les cheveux.

Marshall Terence, mon père. L'homme alcoolique et violent avec son ex-femme, face à moi. Mon père est grand un bon mètre quatre-vingt-sept, cheveu noir et des yeux aussi bleus que les miens. Je n'ai jamais revu mon père depuis que ma mère l'a quitté. Ce qui m'emmerde le plus avec lui, c'est que je suis son portrait craché, heureusement notre seul point commun.

— Je suis vraiment désolé...

— Non, je ne te permets pas de le dire. Je t'arrête tout de suite Marshall, tu n'es plus rien pour nous depuis que maman ta quitter.

— Laisse-moi parler à Tina.

— Il n'en est pas question, je t'interdis de t'approcher d'elle.

— M'interdire ? répète-t-il surprit.

— Tu m'as très bien compris, elle est assez bouleversée comme ça avec la perte de maman et celle de Walter, alors ne vient pas en remettre une couche ! dis-je sévèrement.

— Parle lui de moi, dit lui que j'étais là et que j'aimerais la revoir ! insiste-t-il.

— C'est la dernière chose que je ferais à ma sœur. On a très bien réussi à vivre sans toi pendant toutes ces années alors laisse-nous tranquilles et barre-toi d'ici ! réponse-je les dents serrées avant de lui tourner le dos et reprendre le chemin pour retrouver Tina.

— Sinon quoi, Mason ?

Je m'arrête, serre aussi fort que possible mes poings en me retenant de ne pas faire l'erreur de le frapper et lui donner le plaisir de passer pour la victime.

— Hein, Mason ! Qu'est-ce que tu vas me faire si j'insiste pour parler à ma fille ? crie-t-il.

Je me retourne pour lui faire face, il affiche à sourire sournois.

— Contrairement à toi, je ne suis pas faible, je ne frappe pas les femmes. Par contre je n'hésiterais pas un instant à te tabasser comme un mec jusqu'à ce que tu perdes connaissance ! le menaçais-je.

Ses yeux s'ouvrent en grand surpris en entendant mes paroles.

— Eh oui, Marshall, je ne suis plus le petit garçon de huit ans que tu as envoyé contre un mur parce que j'essayais de défendre ma mère. Tu n'imagines pas à quel point je prends sur moi pour ne pas t'éclater la gueule.

— Mason, je veux juste savoir si Tina va bien. Est-ce qu'elle parle de moi ?

— Je vais te décevoir, mais pour elle aujourd'hui on enterre son père auprès de sa mère. Eh oui, Marshall, elle t'a remplacé par un homme, un vrai.

J'imprime l'expression de son visage avant de lui tourner le dos et de retourner auprès de ma famille, en regardant par-dessus mon épaule pour m'assurer qu'il ne tente pas de me suivre.

Quand j'arrive à l'entrée du cimetière, la moitié des personnes sont déjà parties et ça me soulage de savoir que je n'aurais pas à recevoir des gens chez nous.

— Mason, où étais-tu passé ? me demande Tina.

— Désolé petite sœur, je réglais un truc au téléphone ! mentais-je.

J'articule un merci muet à Kyle qui me fait un clin d'œil en retour.

— On rentre ?

— Oui, j'aimerais enlever cette robe et te retrouver dans ta tenue habituelle.

— Eh ! C'est toi qui m'as suggéré de porter ce costume ! lui rappelé-je.

— Et je suis certaine que maman en est très fière ! répond-elle en m'adressant son plus beau sourire.

Si moi je ressemble à la mauvaise personne de cette famille, Tina, elle, elle a hérité de la beauté de ma mère. Je réalise à ce moment-là que je suis maintenant responsable d'elle. Je vais devoir m'assurer qu'elle vive tranquillement, qu'elle trouve un parfait petit mari qui saura prendre soin d'elle et qui lui fera plein de minis Tina. En espérant que ça arrive le plus tard possible, je ne suis pas prêt à affronter cette réalité et voir grandir ma petite sœur.

Une fois rentrés, Tina et moi montons dans nos chambres pour nous changer. Je quitte le costume pour la tenue que j'avais prévu de porter, mon bon vieux jean noir délaver avec un polo et mes boots. Je redescends et retrouve Kyle affalé dans le canapé du salon, la télé allumée.

— Où est Tina ? demande-t-il en me voyant.

— Toujours dans sa chambre, j'imagine ! répondais-je en m'asseyant.

— Je trouve qu'elle a bien tenu le coup.

— C'est une façade, elle craque rarement en public, elle le fera dans son coin.

— Et toi ?

— Tu veux savoir si je chiale dans mon coin, à l'abri des regards.

— Ta pas besoin de me le confirmer j'en suis certain ! dit-il en riant. Non, sérieusement, ça va ?

— J'en chie, mais je ne le montre pas, pour elle ! dis-je en pointant un doigt vers l'étage.

— Ouais, j'imagine que c'est mieux si elle ne te voit pas pleuré.

On passe quelques heures sans bouger du canapé à regarder des programmes plus débiles les uns que les autres. Un samedi après-midi, à mater la télé avec son meilleur pote en mangeant des chips et boire de la bière quoi de mieux après avoir enterré deux cercueils vides ?

— Tu vas garder cette grande baraque ? demande d'un coup Kyle.

— Non. Je vais attendre que Tina ait son diplôme d'aide aux personnes et quand je lui aurais trouvé un appart et un pour moi je la vendrais.

— Vendre quoi ? demande Tina en arrivant dans le salon ce qui nous fait nous retourner Kyle et moi.

— La maison des parents.

— Tu veux la vendre ? demande-t-elle surprise.

— Tu ne veux pas ?

— Je n'y avais pas pensé. Depuis quand y penses-tu ?

— Quelques jours après l'accident.

— Et tu n'as pas pensé à m'en parler ? demande-t-elle visiblement contrarier.

— Je suis désolé OK, je ne voulais pas t'emmerder avec ça pour l'instant.

— Non, pardon. Je réagis impulsivement avec tout ce qui concerne les parents. J'ai peur d'oublié, ici tout est a eu, ça fait des souvenirs.

— Tu pourras garder tout ce que tu veux ! lui assuré-je.

— J'y compte bien ! dit-elle avec un petit sourire.

On continue de regarder la télé en laissant Tina zapper, on râle quand elle met des émissions de télé-réalité et on chante quand elle reste trop longtemps sur les chaines musicales. Ça a l'air de l'amuser et du coup ça me fait sourire de pensée que ça lui change les idées. La sonnette de la porte retentit et on sursaute tous les trois.

— Je vais ouvrir ! Annoncé-je.

Je vais jusqu'à la porte d'entrée et la sonnette retentit une seconde fois.

— J'arrive, deux secondes ! crié-je.

J'ouvre la porte et je suis surpris de trouver Janet et son fils Jake sur le pas de la porte.

— Qu'est-ce que vous faite là ? demandé-je.

— Il faut qu'on parle Mason ! m'annonce Janet en essayant d'entrer alors que je bloque l'entrée.

— À propos de quoi ?

— J'aimerais qu'on parle, à l'intérieur. Jake a faim en plus de ça ! insiste-t-elle.

Je recule et libère le passage pour les laisser entrer. Avec cette vipère de Janet, je m'attends vraiment à tout et n'importe quoi. 

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