Chapitre 9

Quand je me réveille, j'ai la désagréable surprise de voir Jenny encore endormie à mes côtés. Je me pince l'arrête du nez, me maudissant moi – même intérieurement. Quel con ! J'avais couché avec elle juste pour me prouver que Hailly ne compte pas vraiment. Qu'elle est juste une partie du plan mais je me demande si . . . Je secoue la tête pour me remettre les idées en place et décide d'aller évacuer mon agacement dans ma salle de sport personnelle.

Une fois sorti de mon lit, j'enfile mon short et me dirige résolu vers le tapis de course. J'ai beau courir en regardant la chaîne boursière, elle continue de hanter mes pensées les plus profondes. Il n'y a qu'un seul mot pour décrire ce que je ressens, l'obsession.

Encore une fois, j'essaie de me concentrer sur ma course et ma respiration mais des flashs de nous dans la limousine me reviennent sans cesse. J'avais couché avec Jenny pensant la chasser de mon esprit mais cela avait été encore pire. Jenny m'avait trouvé plus sauvage, plus passionné . . . simplement parce que je pensais à elle, Hailly. Je me voyais toucher sa peau laiteuse, douce, ses seins gonflés, . . . ses gémissements quand je la frôle . . . Merde même la façon dont elle prononce mon nom me rend dingue.

Pourquoi avait – il fallu que je craque sur elle. Elle devait juste être un moyen de pression pour obtenir ce que je voulais. À savoir mettre fin à un chantage et laver mon nom de famille. Je dois avouer que nous étions souvent à la limite de la légalité voir plus souvent du mauvais côté qu'autre chose. Mais il y avait une limite que nous nous refusions de franchir depuis toujours, celle . . . du meurtre.

On impressionne, on fait un peu de chantage mais . . . on ne tue pas. Et pour l'atteindre lui, celui qui avait sali le nom de ma famille en l'impliquant dans le meurtre d'un flic. Meurtre que lui – même avait commis, sans aucun remord.

J'avais fini par me convaincre que Hanna et Hailly ne seraient que des dommages collatéraux mais nécessaire. J'avais même prévu de payer les études de la plus jeune afin de faire amende honorable.

Le plan était simple, agression de la jeune sœur, séduction de l'aînée pour être proche le temps qu'il fallait pour récupérer les documents dont j'avais besoin. Des documents dont elles ne connaissaient même pas l'existence, mais d'une importance capitale pour moi.

Cela aurait du être si simple, aucune femme ne me résiste et moi . . . je ne m'attache jamais, aucune femme ne plaît réellement. Tout est prévu, calculé comme chaque action que je fais. Cela aurait du rouler comme sur du velours . . . mais c'était sans compter sur cette jolie rousse . . .

Mike me sort de mes pensées, ce dont je lui suis infiniment reconnaissant.

_ Déjà debout et à l'entraînement, Monsieur.

_ Oui, Mike, . . . je n'arrivais plus à dormir.

Bien que je lui ai dit un nombre de fois incalculable de m'appeler Damon ou Jensen. Mike continue de m'appeler Monsieur. Et pourtant, c'est sans nul doute mon plus proche collaborateur et confident.

_ Des soucis ? Me demande – t – il sans aucune arrière pensée.

_ Ça va se régler, répondis – je brutalement.

Bien que Mike soit mon homme de confiance, je ne lui ai rien dit sur le fait que Hailly me fait littéralement perdre la tête.

_ On combat, je me suis échauffé, dis – je en enfilant les gants.

_ Prêt, Monsieur, me répond simplement Mike.

À la suite de quoi, les coups pleuvent des deux côtés et me permettent de me vider totalement la tête. J'arrive de nouveau à me concentrer, à visualiser ce que je dois faire. Mais c'est peine perdue, mes pensées dévient inéluctablement vers elle . . . ma belle rousse.

J'en viens même à me dire que si je gère bien la situation, j'aurais tout . . . ma vengeance et . . . Hailly. Même si je me refuse encore à l'admettre, elle s'était insinuée en moi. Sa vulnérabilité, sa candeur mais aussi la force qu'elle dégage quand il s'agit de protéger sa jeune sœur.

Je me retrouve projeté au sol et par la même occasion hors de mes pensées par un violent coup dans la mâchoire. Je me masse la zone douloureuse quand la main de Mike passe dans mon champs de vision. Je la saisis avec vigueur et me remet sur mes deux pieds.

_ La jolie rousse, hein, me dit Mike avec un sourire en coin.

_ Oui, répondis – je en continuer de frotter ma mâchoire endolorie.

_ Jenny est au courant de votre coup de cœur, car rien n'est plus mauvais qu'une femme jalouse et écartée, reprend – t – il poliment.

_ Je ne lui ai pas dit clairement, elle sait que je ne m'attache pas . . . et puis, elle n'est pas idiote, . . . j'esquisse un sourire sournois à l'attention de Mike et ajoute . . . enfin juste ce qu'il faut.

Mike attire mon attention vers la porte de la salle de sport. Je me retourne et constate que Jenny est accoudée dans l'encadrement de la porte dans une pose lascive à rendre dingue bien des hommes . . . mais malheureusement pour elle . . . pas moi.

_ Qu'y a – t – il Jenny ? Demandais – je impassible.

_ Je m'ennuie, me dit – elle avec une moue aguicheuse en faisant glisser la bretelle de son caraco sur son épaule.

Je me retourne vers Mike lui faisant comprendre que l'entraînement est terminé. Puis je me retourne vers elle et me prépare à me comporter comme un parfait idiot mais il faut qu'elle sorte de mes pensées pour pouvoir agir méthodiquement.

_ Je dois aller divertir la dame, dis – je à Mike en dénouant les lacets de mes gants.

Je sors de la salle en trombe et attrape le poignet de Jenny au passage pour l'entraîner dans la chambre. À peine le porte fermée, je lui enlève le caraco et déchire sa petite culotte en dentelle. Penser à Hailly avait fait monter la tension et il fallait que je l'évacue. Jenny n'attendait que cela. Je la plaque contre la porte sans plus attendre et entoure mon bassin de ses jambes. Je la pénètre sauvagement assouvissant une pulsion ni plus ni moins. Les mouvements sont rapides et profonds. Jenny gémit, s'accrochant désespérément à mes épaules. Elle cherche ma bouche, mais je tourne la tête, ce n'est pas d'elle dont j'ai envie. L'étreinte est rapide, sauvage et Jenny semble apprécier ce côté là.

_ Waouh Damon, je sais pas ce que tu as en ce moment mais ne change rien bébé, . . . j'adore ce côté . . . sauvage, me dit – elle en ramassant ses affaires sur le sol.

_ Hum, est la seule réponse que j'arrive à prononcer car une fois de plus, je m'en veux.

Je file sous la douche pendant que Jenny s'habille de façon légère bien évidemment, puis elle retourne dans le salon. Elle sait que je n'aime pas qu'une conquête reste trop longtemps dans ma chambre. C'est déjà un exploit qu'elle y ait dormi. En fille intelligente pour rester à mes côtés, elle sait qu'elle ne doit pas s'attarder ni être dans mes pattes.

Alors que je profite de ma douche, Jenny entre dans ma salle de bain pour m'informer que quelqu'un me demande.

_ Qui est – ce ? Demandais – je énervé que l'on me dérange pendant ma douche.

_ Je ne sais pas, . . . une vague connaissance, me répond – t – elle en haussant les épaules avant de sortir.

J'enfile rapidement mon pantalon de jogging et me saisit d'une serviette pour essuyer mes cheveux. Quand je sors, je suis surpris de la voir m'attendre pour m'escorter jusqu'au salon. Elle arrive même à me faire rire en me racontant une mésaventure avec son cabriolet.

Quand je pénètre dans le salon . . . mon salon, je la vois le regard perdu sur la vue du parc. Pourquoi faut – il qu'elle soit aussi belle et vulnérable. Je comprends mieux pourquoi Jenny avait tenu à m'escorter. On réglera cela plus tard. Jamais une femme ne m'avait perturbé à ce point. Et je ne suis pas au bout de mes peines quand ses beaux yeux gris se posent sur moi emplis de tristesse et de déception. Déception causée par moi. Je voudrais courir vers elle et la serrer contre moi pour ensuite annihiler toutes craintes en lui faisant l'amour . . . lentement . . . passionnément.

Mais son regard triste se change en colère, une colère que je peux comprendre au vue de la situation. Je réprimande Jenny du regard de l'avoir fait souffrir pour rien. Car contrairement à ce qu'elle pense Jenny ne représente rien si ce n'est une distraction facile alors que Hailly . . . c'est . . . c'est différent. J'ai toujours envie de la protéger.

À sa façon de se tenir, je comprends rapidement qu'il ne s'agit pas d'une visite de courtoisie. Sa façon de s'adresser à moi, me fait comprendre que la conversation qui suivre risque de m'échapper et c'est hors de question, pas si près du but.

Je l'invite à me suivre dans le bureau pour que nous soyons seul et surtout tranquille pour discuter. Je remets un tee – shirt afin de rendre notre échange respectueux ce qu'elle semble vouloir. Pourtant j'aime voir ses joues rosirent quand ses yeux se perdent sur mon torse.

À peine installée, elle me demande directement en me regardant droit dans les yeux si j'ai joué un rôle dans l'agression de sa sœur. Merde, elle arrive pendant une fraction de seconde à me décontenancer mais il m'en faut beaucoup plus pour me faire perdre le fil. J'inspire bruyamment, je ne voulais pas que cela se passe de cette façon.

J'essaie de détourner son attention mais Hailly est une femme intelligente et déterminée. Ce sont d'ailleurs des qualités qui me plaisent chez elle. La discussion qui s'amorce ne va pas être une partie de plaisir ni pour elle . . . ni pour moi. Je dois avant tout bien placer mes pions pour ne pas me faire piéger comme dans une partie d'échec. Mais tout se complique quand je la vois dans cet état de détresse. Je dois me contenir, me faire violence, pour ne pas me jeter sur elle et la réconforter. Je ne supporte pas de la voir souffrir, de la voir s'éloigner de moi. Jamais une femme n'avait eu une telle emprise sur moi.

Je la laisse parler et quand elle me demande de lui dire la vérité . . . et surtout si elle compte sur moi, je rage de ne pas pouvoir être complètement honnête. Si c'était une autre femme, je réussirai sans problème à lui faire croire ce que je veux. Mais pas Hailly, . . . elle sent quand je ne suis pas sincère . . . et allez savoir pourquoi, je veux être sincère avec elle.

Je préfère gagner du temps pour éviter de lui mentir. Je lui explique que je ne peux pas tout lui dire tout de suite, mais qu'elle saura la vérité en temps voulu. Mais tout ce qu'elle entend, c'est que j'ai mis en danger sa petite sœur et que je suis le responsable.

Sa réaction est sans appel. Elle ne veut plus me revoir. Ce que je peux comprendre mais elle n'a qu'une partie de l'histoire. Elle est tellement bouleversée que même si je lui explique la vérité maintenant, elle n'en croirait pas un mot.

Quand elle quitte mon bureau, je vois les larmes lui brûler les yeux. Je remarque à quel point, elle lutte contre elle – même, contre ce qu'elle ressent. Mais elle n'est pas la seule à lutter contre elle même.

À cet instant précis, je voudrais la retenir, la prendre contre moi. Lui montrer tout ce qu'elle représente pour moi alors que je ne devrais rien ressentir. Au moment où elle franchit les portes de mon bureau, il se passe quelque chose en moi. C'est comme si j'avais du mal à respirer, . . . à respirer sans elle.

Quelques minutes après son départ, je reprends mes esprits et appelle Ashton pour lui expliquer la situation. Il a beaucoup de mal à accepter ce que je lui dis car il tient vraiment à Hanna, mais je ne lui laisse pas le choix. Il s'énerve mais comme toujours il finit par m'obéir.

Je me retourne et regarde par la baie vitrée de mon bureau. Maintenant je vais devoir accélérer le jeu car il est hors de question que je perde la partie. Je ne perds jamais.

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