Chapitre 6
Alors que mon regard suit toujours la voiture folle, un véhicule se gare devant moi. Je m'avance pour ouvrir la portière quand je constate qu'il ne s'agit pas de mon uber mais d'une luxueuse limousine bleue nuit.
Au moment où je fais un pas en arrière, la vitre teinte s'abaisse et je découvre le visage d'un Damon des plus sérieux.
_ Melle Weartherly, mon chauffeur et moi – même raccompagnons Jenny, pouvons – nous vous déposer quelque part ? Me demande – t – il comme si ce qui c'était passé il y a quelques minutes n'avait jamais eu lieu.
_ Oh, euh, non merci, j'ai commandé un uber, répondis – je avec toute l'amabilité dont j'étais capable face à sa soudaine distance.
_ Vous n'avez pas vérifié vos message, me rétorque – t – il avec un soupçon de paternalisme dans la voix.
_ Pourquoi ? Dis – je en sortant rapidement mon portable de ma pochette pour le consulter.
_ Ils ont des problèmes et ne peuvent pas assurer leurs courses, me répond Damon avec calme et professionnelle.
Je consulte rapidement mon portable et au lieu de trouver la confirmation de ma réservation avec le numéro du véhicule, j'ai un message m'expliquant qu'ils sont dans l'incapacité de m'envoyer une voiture. Merde fut ma première pensée.
_ Comment avez – vous su ?
_ Jenny, répond – t – il simplement comme si c'était une évidence, montez, finit – il par me dire sur un ton autoritaire.
La perspective d'être dans un espace clos avec Jenny et Damon ne m'enchante pas le moins du monde mais à cette heure je n'ai pas d'autre solution.
Alors que je me dirige vers la porte, un homme en costume, le chauffeur je suppose, se matérialise devant moi, pour m'ouvrir la portière. Ce dernier me tend la main avec respect pour m'aider à monter dans la voiture.
Une fois installée sur la banquette, je constate que je suis assise à côté de Damon et Jenny est juste en face de moi. Le regard qu'elle me lance et sans équivoque, si elle pouvait, elle me tuerait sur place. Damon lui a le nez plongé sur son portable, la mine renfrognée. L'ambiance est des plus glaciale, et je ne me sens pas à ma place, une fois de plus. Damon appuie sur le bouton de l'intercom et dit au chauffeur d'une voix calme et posée.
_ Mike, nous déposerons Jenny en premier, puis Melle Weatherly avec laquelle je dois approfondir un dossier urgent.
À la prononciation de cette phrase, plusieurs émotions me submergent et j'ai un instant la sensation de me noyer. Dans un premier temps, la chaleur augmente dans tout mon corps faisant légèrement rosir mes joues en repensant au propos de Damon quand nous étions seuls. Mais la froideur des yeux de Jenny sur moi et la façon dont elle me fusille sans aucune gène canalise rapidement mes ardeurs. Damon ne lève pas son nez de son portable mais je jurerais voir un léger sourire passer sur ses lèvres charnues.
Le reste du trajet jusqu'à l'adresse de Jenny se fait dans le silence. Arrivée à destination, elle sort de la voiture sans un mot mais elle prend le temps de me gratifier d'un regard noir encore une fois. Au moment où Mike, gentleman jusqu'au bout l'aide à descendre, je saisis un échange silencieux entre lui et Damon. La portière se referme et la voiture redémarre quelques minutes plus tard.
Je regarde par la fenêtre n'étant pas sûre de lui résister. Je le sens bouger sur le siège et se rapprocher de moi. Il commence par entrelacer ses doigts au mien. C'est idiot mais ce geste à cet instant est terriblement enivrant. Voyant que je ne bouge toujours pas. Il commence à déposer de délicats baisers du creux de mon poignet et remonte doucement jusqu'à mon épaule. Je ne dis rien mais mon corps parlent pour moi, il se recouvre de frissons à chacun de ses baisers, je sens alors ses lèvres s'étirer en un fin sourire contre ma peau. La tension dans mon bas ventre ne met pas longtemps à pointer le bout de son nez.
Je sais que je devrais le repousser, lui dire d'arrêter avant que cela dérape, n'aille trop loin. Mais au lieu de cela je veux plus, beaucoup plus. Les frissons qui parcourent mon corps et ma respiration me trahissent. Je rassemble mon courage pour le regarder et lui dire de cesser, lui dire que je vais descendre s'il continue, mais . . . y arriverais – je.
Quand je me retourne pour lui faire face, ses yeux bleus s'ancrent dans le gris des miens. Avant que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit ses lèvres se posent sur les miennes en un délicat baiser.
Ce baiser doux et délicat me transporte sur un nuage mais rapidement ce dernier s'intensifie au fil des secondes et à cause de l'urgence de notre désir. Mes mains agrippent son cou l'attirant plus près de moi, lui demandant silencieusement d'approfondir cette étreinte. Sans jamais rompre le contact entre nos lèvres, ses mains remontent jusqu'à l'attache de ma robe sur ma nuque. Avec dextérité, il la dégrafe et fait glisser sensuellement ses mains sur mon buste tout en amenant avec elles le haut de ma robe, dénudant mes épaules et ma poitrine. Un excès de pudeur me propulse contre son torse auquel je me colle pour qu'il ne puisse pas me voir ainsi, à demi nue devant lui.
_ Regarde moi, me dit – il avec une voix profonde emprunt du désir qu'il éprouve à cet instant.
Mon visage est toujours caché dans son cou, j'arrive simplement à souffler non en secouant la tête de droite à gauche.
_ Laisse moi te regarder, murmure – t – il contre mon oreille en glissant doucement une de ses mains entre nos deux corps. Quand sa main se referme sur mon sein dont il agace le téton avec une agilité à me rendre folle, mon corps se cambre en arrière sans pouvoir bloquer le gémissement des plus équivoque qui franchit mes lèvres. Il ne m'obéit plus. Je me contente juste de suivre les sensations qu'il me fait vivre. Mon sang bouillonne dans mes veines irradiant chaque parcelle de ma peau.
_ Mon dieu, tu es si belle quand tu te laisses aller, me susurre – t- il avec une voix suave à me rendre encore plus folle de lui si c'est encore possible.
Avant que je ne puisse lui répondre, il reprend mes lèvres avec avidité. Nos langues se cherchent, se taquinent, s'emmêlent. À cet instant précis, mon univers se limite à l'habitacle cossue de cette limousine et à lui Damon Jensen . . . à tout ce qu'il éveille en moi. Pour la première en vingt six ans, je pensais à moi, . . . je vivais, . . . je vibrais, . . . j'avais le sentiment d'exister.
Ses lèvres glissent dans mon cou avec sensualité, mon bas ventre est au bord de l'explosion. La course folle de ses lèvres descend toujours plus au sud de mon corps. Un petit hoquet de surprise s'échappe de ma bouche quand il mordille la pointe dressée de mes seins. Ma respiration est de plus en plus haletante. Quand à lui, il semble se délecter de l'effet qu'il a sur moi. Alors qu'il agace, lèche et mordille chaque parcelle de mes seins m'amenant un plus vers le précipice du plaisir. Sa main descend le long de mes côtes et poursuit son chemin jusqu'à mon genou avant de remonter délicatement à l'intérieur de ma cuisse.
Damon se redresse et plante son regard dans le mien. Je suis pantelante, les joues rosies de plaisir, je m'accroche à ses yeux pour ne pas défaillir.
_ Ce n'est que le début, prononce – t – il doucement de sa voix grave alors que sa main poursuit son chemin jusqu'à la dentelle de ma culotte.
Il presse la paume de sa main chaude sur la dentelle humide. À ce contact, il grogne sans jamais me quitter des yeux et colle son front contre le mien. Alors qu'il dessine de petits cercles sur la fine étoffe qui le sépare de mon intimité, je suis au bord de l'explosion incapable d'empêcher les ondulations de mon bassin qui accompagnent chacun de ses mouvements.
_ Damon, murmurais – je sans vraiment le vouloir, c'est la première fois que je l'appelais par son prénom.
_ Oui, . . . que veux – tu ? . . . dis les moi, . . . je me ferai un plaisir de te satisfaire, me chuchote – t – il entre deux soupirs.
_ Plus . . . je veux plus, je n'arrivais pas à croire que ces mots venaient de sortir de ma bouche. Moi toujours si posée, si pondérée, organisant ma vie avec précision, j'étais en train de me laisser aller à l'arrière d'une limousine avec un homme dont je ne devais pas m'approcher et qui m'exaspérait au plus haut point.
_ Ça ira pour ce soir, ronronne – t – il dans mon cou avant de me pénétrer avec ses longs doigts agiles.
Pendant que ses doigts parcourent mon intimité et m'amène au bord d'un orgasme qui s'annonce des plus violent, il ne me quitte pas des yeux. Je lui appartiens totalement. Alors que je suis aux portes de la jouissance, Damon se jette sur mes lèvres et aspire mes gémissements involontaires au moment où l'orgasme me submerge. Je suis assise contre lui, tremblante et épuisée.
Il remonte delicatement le haut de ma robe et l'attache tout en couvrant mon corps de légers baisers tel des papillons. Puis il me cale contre lui m'enveloppant de ses bras le temps que je reprenne une respiration normale. Au bout de quelques minutes de silence, il appuie sur le même bouton que tout à l'heure.
_ Combien de temps, Mike ?
_ Cinq minutes Monsieur.
_ On est bientôt arrivé, dit – il en déposant un baiser dans mes cheveux avant de me lâcher et de réajuster son costume. Je lisse alors ma robe du plat de la main. Je fais fi de toutes les émotions qui m'envahissent, doute, peur, envie, tristesse, frustration, . . . mon dieu et la liste ne s'arrête pas là . . .
La portière s'ouvre sur un Mike qui me tend la main pour me permettre de descendre de la voiture avec élégance. Damon descend à ma suite et Mike remonte dans la limousine nous laissant seuls sur le trottoir. C'est moi qui rompt le silence.
_ Merci pour le trajet Monsieur Jensen, passez une bonne fin de soirée, ne sachant pas trop quoi dire ni faire en réalité.
_ Bonsoir Mademoiselle Weartherly, répond – t – il avec ce que je crois être un soupçon de froideur.
Je me retourne et me dirige vers l'entrée de l'immeuble de mon amie. Sa froideur m'avait glacé le cœur, peut être aurais – je du l'appeler Damon, . . . j'étais perdue, c'était la première fois que je vivais un tel moment, . . . comment devait – on réagir ? Je me fais violence pour continuer droit devant et ne pas courir me réfugier contre son torse juste pour sentir sa puissance contre moi, et me ressentir entière et vivante, en fait.
Je la regarde s'éloigner de moi, elle se dirige vers l'entrée de cet immeuble. Je fais appel à toute ma raison pour ne pas la retenir et poursuivre chez moi ce que nous avions commencé. Le destin l'avait mis sur ma route, c'est ce qu'elle pensait et je comptais bien l'utiliser pour remettre certaines choses du passé dans le bon ordre. Mais pour cela, je ne devais pas m'attacher, je devais garder la tête froide quoi qu'il se passe entre nous. Une fois dans la voiture, je demande à Mike de retourner chez Jenny, juste pour me prouver que cette jolie rousse ne représente absolument rien pour moi . . . rien.
J'étais complètement perdue quand j'ai franchi le hall de l'immeuble d'Erin. Je suis à la fois heureuse et furieuse. Heureuse d'avoir vécu un tel moment, d'avoir suscité un tel intérêt chez un homme comme lui. Il m'avait fait vivre de telles émotions. Mais en même temps furieuse, . . . furieuse que se soit justement lui qui me fasse ressentir tout cela. Je n'avais aucune volonté face à lui. Et pour ça, j'étais furieuse contre moi – même.
Je grogne en passant la porte de l'appartement de ma meilleure amie. Je suis si énervée que je cours prendre une bonne douche brûlante pour me décontracter. L'eau chaude dénoue peu à peu chacun de mes muscles et chacune de mes idées. En sortant j'enfile un tee – shirt trop large et un vieux legging avec quelques trous mais dont je m'arrive pas à me débarrasser. Alors que je m'allonge dans le canapé avec un verre de vin blanc devant le conte de fée des temps moderne par excellence, Pretty Woman, j'entends la porte d'entrée claquer.
_ Ça va ? Dis – je en me redressant, je croyais que tu ne devais pas rentrer.
_ Oh, un parfait idiot, bref ça vaut même pas la peine d'en parler, me dit – elle en s'affalant dans le canapé en me tendant la boîte de cookies chocolat noisette.
_ À ce point là, dis – je en ouvrant de grands yeux.
_ Ouais, mais c'est pas le plus important, prononce – t – elle la voix remplie de sous entendus en me détaillant. Je t'ai vue partir avec le Damon Jensen, célibataire ultra ténébreux, dangereux, convoité et . . . diablement sexy, dit – elle en s'éventant de la main.
À l'évocation de son nom, mes joues s'empourprent aussitôt et mon amie s'engouffre dans la brèche.
_ Oh mais c'est qu'il ne laisse pas notre Hailly de marbre, ricane – t – elle.
Je lui balance un coussin en plein visage seule défense qu'il me reste.
_ En tout cas, il t'a dévorée du regard toute la soirée. Tu sais c'est un bon parti avec des histoires de familles un peu trouble, mais . . . c'est excitant . . . ça donne un petit côté bad boy qui lui va à ravir, termine – t – elle songeuse.
_ Au fait, tu le connais d'où ? Me questionne – t – elle curieuse.
Je lui raconte l'agression d'Hanna, comment les Jensen nous sont venus en aide et enfin les mises en garde de son père.
Elle balaie d'un revers de la main les accusations de son propre père en disant qu'il s'inquiète toujours d'un rien. Puis elle reprend plus sérieusement en me regardant droit dans les yeux.
_ Hailly, . . . est – ce que Damon te plaît ?
_ Oui . . . non . . . enfin, . . . merde Erin, . . .
Mon amie me connaît sans doute mieux que moi – même, elle me serre la main en signe de compréhension.
_ Ah, d'accord, . . . c'est à ce point là, sourit – elle.
_ Erin, dis – je en levant les yeux au ciel.
_ Je sais que tu as besoin de temps, mais promets une chose, me dit – elle sérieusement en me regardant droit dans les yeux.
_ Oui . . . quoi ? Sachant que je ne pouvais rien refuser à ma meilleure amie depuis le jardin d'enfants.
_ Promets moi de tout de me raconter quand tu seras prête, termine – t – elle avec un sourire et un clin d'œil.
_ Promis, ça marche.
Ensuite, nous nous installons l'une contre l'autre devant notre film favori depuis notre adolescence. On dit les dialogues en même temps que les acteurs. Bref, la parfaite soirée fille.
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