Chapitre 5
L'exposition en question est un voyage à travers les rues de New York et leur évolution au fil du temps. Tout cela en noir et blanc. Erin s'est occupée de la mise en place. Elle a choisi des différentes teintes de gris mises en valeur par des blancs purs et noirs profonds. Tout est en parfaite harmonie.
Je déambule au milieu des œuvres et de tous ces gens aisés qui sont plus là pour se montrer et être vus, que pour le travail de l'artiste en lui même. Ici pour les puissants le but est de toujours étendre son réseau, connaître plus de monde, gagner plus d'argent, . . .
Au moment où je me dis que ma place n'est pas ici. Une angoisse m'étreint, en fait je n'ai rien à faire dans cette exposition. Même si à ma tenue, on pourrait croire que je suis l'une des leurs, c'est loin d'être le cas. Je cherche Erin du regard pour la remercier et lui signaler que je rentre. Je sais qu'elle me comprendra même si elle est un peu déçue.
Quand je l'aperçois, au milieu d'un groupe, je me dirige vers elle sans réellement faire attention à ce qui m'entoure. Je heurte alors un homme de grande taille. Je m'immobilise le nez au milieu d'un large torse viril, dur comme de l'acier trempé. Ce torse dégage un parfum viril et boisé, cette odeur ne m'est pas vraiment inconnue mais je n'arrive pas à me souvenir d'où je la connais.
Mon premier réflexe serait de me blottir en fermant les yeux contre ce torse pour humer ce parfum sensuel. Je me fais violence et m'écarte de cet homme en bredouillant des excuses sans lever la tête car ma coupe de champagne était maintenant répandue sur la veste de son costume. En reculant, je manque de tomber et l'homme me retient en posant deux larges mains sur mes épaules dénudés.
Ce contact m'électrise. Cette sensation qui parcourt mon corps ne m'est pas étrangère, . . . je l'ai déjà ressentie quand, . . .
Je lève rapidement les yeux vers cet homme mystérieux et me retrouve en face de Damon Jensen. Mais cette fois, il est habillé d'un costume pantalon, veston et veste bleu sombre probablement fait sur mesure. Ce bleu sombre met en valeur ses yeux et sa chemise blanche fait ressortir son teint mate.
Je déglutis péniblement, il est encore plus beau que dans mon souvenir. Je n'arrive pas à savoir si je le préfère torse nu ou habillé. Mais merde, qu'est – ce qui me prend de penser à ça, maintenant. Heureusement pour moi, mon cerveau décide enfin de se reconnecter.
_ Excusez – moi Monsieur Jensen, je suis vraiment désolée pour votre veste, dis – je contrite.
_ Ce n'est rien Mademoiselle Weatherly, c'est juste du champagne, cela n'est pas grave, me répond – t – il avec une empathie et une douceur dont je ne le pensais pas capable.
Alors que l'on se parle, Damon garde ses mains sur mes épaules empêchant mes neurones de se connecter ensemble et de fonctionner normalement. Mais je suis rapidement ramenée à la réalité par l'arrivée d'une sculpturale blonde tout en jambe qui s'approche de nous en me fusillant du regard. Elle enroule son bras autour de celui de Damon. Ce dernier enlève ses mains de mes épaules. Je me sens alors bizarrement nue et comme abandonnée.
La blonde me toise du haut de sa taille mannequin, puis tout en se lovant contre lui, dit sans la moindre subtilité :
_ Tu viens Damon, il n'y a vraiment rien d'intéressant ici, en me détaillant de haut en bas sans aucune discrétion.
Je me sens toujours mal à l'aise face à ce genre de femme sûre d'elle, qui ont tout ce qu'elles veulent des hommes d'une simple œillade. Avec en plus un Damon qui scrute la moindre de mes réaction, j'ai juste envie de m'enfuir ou de disparaître dans un trou de souris.
_ Bonne soirée à vous, dis – je en me retournant le visage déconfis et tremblant de tout mes membres. À peine ai – je tourné les talons que j'entends la voix de Damon
_ Attendez, Jenny, je dois discuter de quelque chose avec Mademoiselle Weatherly. Va boire un verre au bar, je te rejoindrai quand j'aurai terminé.
Il lui parle plus sur le ton d'un ordre que sur celui d'une recommandation ou une proposition. Je sais que c'est idiot mais intérieurement, je jubile, j'aurai presque envie de lui tirer la langue à cette barbie siliconée. Il est si froid avec elle. La garce blonde me détaille une fois de plus et souffle avec dédain. Puis avec une voix mielleuse à vous faire vomir, il se retourne vers Damon et dit :
_ Je t'attends au bar, bébé. En prononçant ses mots, elle promène ses doigts manucurés sur l'avant bras de cet homme qui hante certaines de mes pensées les plus inavouables.
Nous sommes à nouveau seul et tout ce qui nous entoure disparaît. Voyant qu'il ne prononce toujours pas un mot, je lève alors les yeux vers lui et me perd dans son regard bleu acier hypnotique. Pendant un temps que je n'arrive pas à déterminer, nos regards restent ancrés l'un à l'autre sans qu'un mot ne sorte de nos bouches.
Soudain, au moment où je me mords la lèvre ne sachant plus quoi faire, Damon saisit mon poignet et m'entraîne à sa suite. Il me fait traverser la foule et pose une main dans mon dos pour faire avancer plus vite. Je marche à ses côtés sans même réfléchir. Ne me souciant pas des regards des personnes qui nous observent alors que nous fendons la foule. Il se dirige vers un rideau qui cache une porte qui mène à l'arrière de l'exposition. Nous avançons comme cela encore quelques secondes. Alors que je me demande où il m'emmène, Damon stoppe brusquement et me pousse contre le mur derrière moi.
Ma respiration s'accélère sans que je puisse la contrôler . Damon pose sur moi un regard brûlant qui enflamme chaque partie de mon corps où il pose les yeux. Cette chaleur qui m'envahit contraste avec la froideur du mur contre lequel je suis plaquée. Il continue de me fixer sans bouger le moindre de ses muscles. Ne sachant encore une fois pas quoi faire, inconsciemment je mordille ma lèvre inférieure. Je constate alors que le torse de Damon monte et descend à rythme de plus en plus rapide et saccadé. Mais il ne bouge toujours pas alors que je ne rêve qu'une d'une chose qu'il plaque ses lèvres contre les miennes sauvagement.
Tout en gardant une distance respectable, Damon se penche vers moi et prononce mon nom dans un souffle. Rien que la façon dont il susurre « Mademoiselle Weatherly » contre mon oreille fait naître une myriade de papillons dans le ventre. Si cela continue ainsi, je ne suis pas sûre de me contrôler encore longtemps.
Au moment où il prononce une deuxième fois mon nom, je perds totalement le contrôle. Mon corps ne me répond plus, il lui appartient. Je pose ma main sur son torse d'acier, je remarque qu'à ce contact il ferme les yeux. Je prends appuie et me hisse sur la pointe de pieds pour capturer ses lèvres avec une avidité dont je ne me croyais pas capable.
Ce baiser est démentiel, jamais un homme ne m'avait embrassé avec autant d'ardeur, de sensualité. Il pèse de toute sa hauteur contre moi, me bloquant entre son corps d'athlète et le mur. Mes mains appuient sur sa nuque pour qu'il approfondisse encore notre baiser. Quand sa langue s'enroule autour de la mienne avec douceur, j'ai toutes les peines du monde à ne pas gémir. Quand il est aussi près de moi, mon corps ne me répond plus.
C'est lui qui rompt notre baiser, je gémis du manque ce qui étire les lèvres de mon beau brun en un sourire tout ce qu'il y a de craquant. Il colle son front contre le mien nous créant une bulle où j'ai l'impression que nous sommes seuls au monde. Heureusement pour moi, je m'appuie sur le mur pour éviter de tomber. Je profite de cette pose pour reprendre ma respiration mais mon corps veut tellement plus de lui.
J'essaie de rassembler ce qui me reste de lucidité pour éviter de lui arracher ses vêtements.
_ Avant que je ne tombe sur vous, je voulais rentrer, dis – je dans un murmure n'arrivant pas à parler plus fort pour ne pas briser notre bulle d'intimité.
_ Vous avez toujours envie de partir, susurre – t – il au creux de mon cou en enroulant une mèche de cheveux autour de ses doigts.
_ Non, . . . oui, . . ., je secoue la tête ne sachant plus ce que je dis ni où je suis, je ne sais plus, terminais – je dans un souffle.
_ Laissez moi vous raccompagner, j'adorerais poursuivre cette discussion plus en profondeur, chuchote au creux de mon oreille en pressant un peu plus fermement ma hanche. Je serre les lèvres pour éviter à un nouveau gémissement de franchir mes lèvres. À ces paroles mon corps n'est plus que magma en fusion.
Mais ce moment de magie se brise, quand mon esprit me renvoie l'image de la bimbo blonde qui est avec lui. Cette vision me ramène brutalement à la réalité. Je ne dois être qu'un petit amusement ou je ne sais quoi dans le même style. Je me redresse et le repousse doucement mais fermement.
_ Je ne pense pas que votre compagne soit de cet avis, dis – je froidement en me refermant sur moi – même.
_ Mais de qui parlez – vous ? Me demande Damon énervé de la tournure de la soirée.
La moutarde me monte au nez. Traite – t – il toutes les femmes de la sorte. Certes je n'ai aucune sympathie pour cette fille mais quand même. Je dirai même que je la déteste . . . pourquoi . . . je refuse de réfléchir à cette question maintenant. Je m'éloigne de quelques pas pour redevenir moi – même et fait volte face vers lui vraiment agacée cette fois.
_ Grande blonde, un peu vulgaire mais je sais que les hommes aiment ça. Ah . . . j'oubliais elle vous appelle bébé et vous attend au bar.
Bon dieu comment pouvait – elle croire que Jenny avait de l'importance pour moi. Oui, elle me servait de faire valoir dans les soirée et je couchais avec elle à l'occasion mais rien d'officiel ni sérieux. Et le pire c'est que depuis que cette tornade rousse était entrée dans ma vie, je n'avais pas touché une seule fois Jenny. Je la regarde fulminer et je souris face à sa . . . jalousie, puis je reprends avec aplomb.
_ Jenny est là pour m'accompagner dans des sorties professionnelles, c'est tout, dis – je d'une voix grave.
Je marque une courte pause et réduit la distance entre elle et moi. Là encore ma seule envie et de lui arracher cette robe et de la prendre là tout de suite, ici et maintenant contre ce mur. Je la veux. Elle m'obsède et me rend dingue à la fois.
_ Votre jalousie est – elle atténuée Mademoiselle Weatherly, poursuivis – je avec la même voix grave.
Au mot jalousie, je la vois s'empourprer et j'ai encore plus envie de la posséder.
_ Je ne vois absolument de quoi vous voulez Monsieur Jensen, bonne fin de soirée, dis – je en tournant le dos et en regagnant l'exposition au pas de course.
Une fois de retour au milieu de la foule de la soirée. Je me rends compte que je retenais ma respiration. Je sors mon portable et envoie un sms à Erin.
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Ton expo est fantastique mais je suis super crevée. Je rentre à l'appart en uber. Bisous à toute
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Profite de l'appart, je ne rentre pas ce soir. Mission apollon, bisous :-)
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Je souris à la lecture de ce message, Erin ne changera jamais. Je sors sur le trottoir, l'air frais me fait du bien. J'ai toujours le sourire aux lèvres quand je réserve mon uber.
Alors que je contemple le ciel et les lumières des immeubles dans la nuit. Je ne remarque pas l'homme dans la berline aux vitres teintées. Je ne le vois pas s'énerver tout en ne me quittant pas des yeux. Ni taper rageusement son poing sur le volant alors qu'il téléphone à Damon.
_ Qu'est – ce que vous foutez Jensen bordel ? Dis l'homme plus que tendu.
_ Rien qui vous concerne, retentit la voix de Damon.
_ C'est une blague, s'énerve l'autre.
_ Je sais très bien ce que je fais avec elle, répond froidement Damon.
_ Y a intérêt sinon vous savez ce que vous risquez, lâche l'autre sûr de lui avant de faire démarrer en trombe sa berline.
Un bruit de voiture qui démarre en trombe de l'autre côté de la rue attire mon attention. Je regarde la véhicule passer à vive allure devant moi faisant fi des panneaux et feux de signalisation. Je secoue la tête pour marquer ma désapprobation face à ce comportement irresponsable.
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