Chapitre 16

Je tremble comme une feuille à l'idée de frapper à cette foutue porte. Je tente le tout pour le tout. Et si elle ne voulait plus me revoir . . . si c'était trop tard . . . si j'avais laissé passer ma chance . . .

Putain, j'en reviens pas d'être dans cet état là. C'est complètement dingue, je suis capable de traiter des contrats mettant en jeu plusieurs millions de dollars . . . et je suis terrorisé à l'idée qu'elle ne veuille plus de moi . . .

Ça va faire dix minutes que je suis devant cette porte comme un con à me demander si je dois frapper ou . . . fuir de peur d'être déçu. C'est la sonnerie de l'ascenseur qui me sort de mes pensées et je frappe sans me poser une question de plus.

Quand la porte s'ouvre, j'ai le souffle coupé. Non seulement c'est Hailly qui m'ouvre la porte en personne, mais . . . elle est divine, aucune femme ne peut rivaliser avec elle. La robe que je lui ai choisi épouse chaque courbe de son corps à la perfection.

Au regard avide que je pose sur elle, ses joues prennent une jolie teinte de rose.

_ Tu es très en beauté, nous pouvons y aller, demandais – je avec une pointe d'hésitation en lui tendant la main.

Elle se retourne vers son amie qui l'incite à me rejoindre en souriant.

_ Allons – y, me répond – t – elle avec un sourire timide en acceptant ma main.

Ce simple contact m'électrise. Je suis en manque d'elle alors que cela ne fait que quelques heures que nous sommes séparés. Il va falloir que je me contienne, . . . que je me contrôle pour ne pas tout gâcher . . .



Une fois dans l'ascenseur, je lâche la main de Damon à contre cœur mais je ne veux pas qu'il croit que tout est gagné d'avance même si je sais que quelque part c'est le cas. Je mets aussi un peu d'espace entre nous, enfin autant que je le peux dans une cabine d'ascenseur, car à chaque fois que je le touche mon rythme cardiaque s'affole dangereusement. Surtout depuis qu' Erin m'a fait comprendre qu'il pouvait avoir de vrais sentiments à mon égard. Mais pour démêler tout cela, je dois avoir les idées claires.

Et j'avoue que ce n'est pas chose aisée avec un homme comme Damon Jensen à côté de vous. En temps normal, il attire les regards de la gente féminine, mais ce soir dans ce costume bleu sombre avec sa cravate grise assortie à ma robe, il est à tomber.

Nous ne prononçons pas un mot. Mais on se jette des coups d'œil à la dérobée comme deux adolescents à leur premier rendez – vous.

Arrivé sur le trottoir, Damon marche à mes côtés, sa main posée sur mes reins. Ce contact pourtant anodin me fait frissonner, mais il n'y a pas que ça. Car dans les choix possible de véhicule à sa disposition, il est venu avec la limousine, . . . la fameuse limousine. Je suis sûre qu'il n'y a aucun hasard là dedans. Mes soupçons se confirment rapidement quand Damon prend la parole.

_ J'ai choisi la limousine, je sais combien tu aimes cette voiture, . . . si mes souvenirs sont . . . bons, me glisse – t – il au creux de l'oreille avant de m'ouvrir la portière pour que je me glisse sur la banquette.

Mes joues rosissent de plus belle à la simple évocations de ce torride souvenir.

_ Où allons – nous ? Demandais – je pour revenir sur un registre moins . . . dangereux.

_ Je t'emmène dans mon restaurant préféré. J'espère que cela te plaira, me répond – t – il avant de prendre ma main dans la sienne.

Voyant que je me fige, il plonge ses yeux dans les miens.

_ Excuse – moi. Je peux ou . . . c'est encore trop tôt, me demande – t – il avec un regard empreint de tristesse à l'idée d'une réponse négative.

_ Non ça va, le rassurais – je en mêlant mes doigts aux siens.

Je me cale dans mon siège et regarde la vie qui anime les rues de New York à cette heure de la soirée. Quand la voiture se gare, Damon ouvre la portière et me tend la main pour m'aider à sortir. Je suis surprise mais heureuse de me retrouver devant une pizzeria familiale de quartier.

_ Tu aimes les pizzas et les pâtes, j'espère ? M'interroge – t – il toujours inquiet de ma réponse.

_ J'adore, je pourrais en manger toute la journée, répondis – je rassurée de ne pas être dans un de ces grands restaurants guindés.

Quand nous pénétrons à l'intérieur, je ne suis pas vraiment surprise de ne voir qu'une seule et unique table préparée au centre de la salle. Le cadre est typique d'une pizzeria familiale, un petit restaurant sans prétention. Un endroit où les gens se rendent en famille pour profiter d'un bon moment ensemble.

Une homme d'un cinquantaine d'années arrive vers nous et s'arrête au niveau de Damon qu'il serre dans ses bras avec générosité et bienveillance.

_ Je t'ai préparé les cuisines fiston, fermes bien en partant. Bonne soirée les enfants.

_ Merci Giovanni, tu es le meilleur, le remercie Damon avec une accolade en souriant.

Je les regarde en souriant tant le leur est communicatif. Le fameux Giovanni s'approche de moi avant de me gratifier moi aussi d'un câlin pendant lequel il me murmure avec un fort accent italien.

_ Vous devez être exceptionnelle ma bella, c'est un homme bien, vous savez.

Puis il s'éloigne et nous lance pour la deuxième fois, bonne soirée les enfants, avant de sortir et de fermer la porte derrière lui.

Quand je me retourne vers Damon, il a déjà enlevé sa veste et remonte ses manches de chemises sur ses avant – bras.

_ J'en déduis que tu vas préparer le repas, demandais – je sans pouvoir m'empêcher de sourire.

_ Pas trop déçue ? M'interroge – t – il encore une fois inquiet de ma réponse.

_ Non, . . . pas du tout en fait, je trouve ça très rom . . ., m'arrêtais – je le feu aux joues.

_ Romantique, termine – t – il en plongeant ses yeux bleus glaciers dans les miens.

_ Oui, répondis – je en gardant mes yeux rivés aux siens.

_ Tu veux bien m'assister ? J'aimerais te faire découvrir une des choses qui m'apaise, me détend le plus, me demande – t – il avec une pointe de timidité que je trouve touchante.

_ Avec plaisir, répondis – je heureuse qu'il s'ouvre à moi, puis je baisse les yeux sur ma robe.

Damon comprend mon embarras et ma crainte d'abîmer ma superbe robe.

_ Ne t'inquiètes pas, me sourit – il en prenant ma main et en m'entraînant avec lui avec lui, je sais où Giovanni range ses tabliers, termine – t – il avec un clin d'œil.

Après quelques minutes de recherche dans un placard, Damon me jette un regard triomphant avant de brandir fièrement deux tabliers. Sa bonne humeur est contagieuse et je me laisse aller à rire avec lui. Il enfile rapidement le sien et le noue comme un vrai professionnel. Sans que je m'y attende il me passe mon tablier et me l'accroche au niveau de la taille. La simple proximité de son corps me chamboule. Mon pouls s'accélère et mes joues rosissent. J'avoue que là tout de suite, j'adorerais qu'il m'embrasse . . . mais je reste sage.

_ Qu'allons – nous préparer ? Lui demandais – je pour me changer les idées et éviter de lui sauter dessus au sens propre du terme.

_ Des tagliatelles aux crevettes, ça te va ? Me questionne – t – il en sortant les ingrédients du réfrigérateur.

_ Parfait, je peux faire quoi pour t'aider ? Répondis – je impatiente de commencer.

_ Tiens laves les tomates et mets l'eau à bouillir, pendant que je m'occupe des crevettes.

La préparation du repas est très agréable. Je regarde Damon évoluer dans la cuisine et je constate qu'il y est comme un poisson dans l'eau. Nous sirotons un excellent vin blanc. Ce repas, cette soirée, tout est magique mais . . . une question tourne en boucle dans ma tête depuis plusieurs minutes. Je me décide à la poser au risque de briser la magie de ce moment rare, mais j'ai besoin de savoir.

_ Damon, hésitais – je, ne le prend pas mal mais . . . tu as amené combien de filles avant moi . . . ici ?

Je reste sans respirer dans l'attente de sa réponse. Je suis tout bonnement suspendue à ses lèvres et à ce qu'il va dire. Voyant qu'il ne me répond pas, je reprends encore plus mal à l'aise.

_ Non, ne réponds pas, . . . tu n'es pas obligé . . . enfin . . .

_ Hailly . . ., me coupe – t – il avant de prendre mon visage en coupe dans ses mains pour ancrer son regard au mien, tu . . . tu es la seule femme que j'ai amenée ici, . . . tu es la seule devant qui . . . je baisse les armes, . . .

À cette déclaration, mon cœur bat à tout rompre et une larme de bonheur perle au coin de mes yeux. Je fais la seule et unique chose qui peut nous apaiser lui comme moi. Je pose doucement mes lèvres sur les siennes. Le gémissement libérateur qui franchit les lèvres de Damon, à cet instant, me fait frissonner dans ses puissants bras. Il met fin au baiser mais me garde contre lui et murmure dans mes cheveux

_ Je ne sais pas ce que tu m'as fait ma puce mais pour moi tu es unique . . .

Je me niche un peu plus contre lui et remercie Erin d'avoir utilisé du maquillage waterproof.

_ On termine la préparation, me dit – il en s'écartant de moi après avoir déposé un chaste baiser sur mes lèvres.

La fin de la préparation et le repas se passe de façon détendue. Nous profitons de ce moment pour discuter et nous découvrir davantage. Il me raconte son enfance et moi la mienne. Le temps passe vite et nous avons fini de manger depuis un moment. Damon saisit ma soudaine mélancolie et prend ma main pour la porter à ses lèvres avant de me dire.

_ Ne t'inquiètes pas ma puce, il y aura d'autres soirées comme celle – là. C'est la première d'une longue série si tu es d'accord ? Me demande – t – il.

_ Avec plaisir. Si elles sont toutes comme celle – ci, répondis – je en souriant le feu aux joues de sa déclaration précédente.

Damon regarde sa montre et grimace légèrement. Avant de reprendre ma main dans la sienne pour que nous nous levions ensemble.

_ Il est temps que je te ramène à ton amie, me dit – il avec regret.

J'acquiesce à contre cœur ne voulant pas brusquer les étapes entre nous mais n'ayant pas du tout envie de rentrer mais surtout de le quitter.

_ On ne débarrasse pas, demandais – je étonnée alors que nous dirigions vers la sortie.

_ Non, j'ai demandé à Livia, la fille de Giovanni, de venir plus tôt pour faire le ménage. Je lui ai laissé deux mois de loyer dans la cuisine, me répond – t – il en enfilant sa veste.

_ Oh ! Est la seule réponse qui franchit mes lèvres. Je me rends compte que lui et moi n'évoluons pas du tout dans le monde. L'argent n'est vraiment pas un problème pour lui.

Après avoir fermé le restaurant et regagné la limousine, nous prenons place l'un à côté de l'autre. Contrairement à l'aller, je reste contre lui. Damon met en route une musique douce. Je pose ma tête contre lui pendant qu'il caresse mon avant bras déclenchant de délicieux frissons qui parcourent mon corps et éveille mon bas ventre.

Contrairement aux trajets précédant, je ne regarde pas par la fenêtre et me concentre sur chacune de ses caresses en fermant les yeux. Je me crispe légèrement quand je sens la limousine ralentir pour se garer.

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