Chapitre 1
_ Bon plutôt canon, dis – je à mon reflet dans le miroir avec un sourire en coin.
C'est vrai que ce j'y vois est pas mal en toute objectivité. J'ai toujours su me mettre en valeur. J'ai relevé mes longs cheveux bruns en un joli chignon flou. Ma robe courte drapée met en évidence mes longues jambes fuselées, et le drapée au niveau des seins avantage ma petite poitrine.
Un coup de klaxon m'indique que les filles viennent d'arriver. Je prends mes talons aiguilles, ma pochette et mon bon vieux perfecto en cuir. Puis je cours vers la porte d'entrée.
Mais pas le temps de franchir cette porte qu'Hailly se dresse, enfin essaie de se dresser, devant cette dernière. Bien qu'elle soit l'aînée, je mesure dix centimètres de plus qu'elle. Et ça, ça la rendait malade car je jouais très souvent de cette différence de taille.
_ Pousse toi Hailly, les filles m'attendent, dis – je exaspérée en levant les yeux au ciel.
_ Tu rentres pour deux heures grand max, tu as cours demain après – midi, me rappelle – t – elle en remontant ses lunettes sur son nez. Ma sœur est mignonne mais elle a le don pour s'enlaidir ou passer inaperçue. Voyant que son regard autoritaire ne faiblit pas, je lui dis ce qu'elle veut entendre, ce qu'elle a besoin d'entendre en tant que grand sœur sur-protectrice.
_ Oui môman, je serai là pour deux heures, puis je la serre très fort dans mes bras tout en la dégageant de la porte d'entrée.
Je sors et cours vers la Jetta noire de Laureen et m'y engouffre. Mais j'ai le temps d'entendre la dernière recommandation de ma sœur, que Laureen, Eva et moi reprenons en chœur.
_ Si vous avez trop bu, appelez moi et je viendrai vous cherchez, puis nous éclatons de rire.
J'enfile mes sandales quand Laureen reprend sans quitter la route des yeux.
_ Elle aurait vraiment besoin de sortir de temps en temps ça la décoincerait un bon coup.
Même si je chambre ma sœur régulièrement, je n'aime pas que les autres le fassent, même si ce sont mes meilleures amies. Elle avait mis tout ce qui la concernait entre parenthèses à la mort de nos parents.
_ Tais – toi et conduit Laureen, dis – je un peu abruptement.
_ Désolée, j'avais oublié, on ne s'attaque pas à Hailly, répond – t – elle simplement.
Je souris malgré moi.
_ Bon on va où ? Demandais – je pour changer de sujet et détendre l'atmosphère, je voulais passer une bonne soirée.
_ Un gars du boulot m'a eu trois invitations pour l'ouverture d'un club sélecte dans l'Upper East Side, me dit Eva en agitant sous mon nez les fameux sésames.
Les filles et moi reprenons alors en chœur.
_ Upper East Side nous voilà ! ! !
Pour des filles de Brooklyn, c'était l'Upper East Side est le Graal. Après avoir garée la voiture et vérifiée mutuellement nos tenues respectives, nous avançons toutes les trois vers ce fameux clubs. Aux regards qui nous suivent et aux coups de coudes rageurs dans les côtes de leurs petits amis, on peut dire que nous ne sommes pas peu fière du petit effet que nous produisons sur notre passage.
Quand nous arrivons dans la rue, la file pour entrer s'étire sur plusieurs blocs. Mais pas d'attente pour nous. Nous remontons fièrement la file des badauds qui attendent, jusqu'au tapis rouge de l'entrée.
L'homme récupère nos cartons et nous remets un bracelet, pour nous consommations gratuites. Ça va être une soirée démente.
Une fois à l'intérieur, l'ambiance est indescriptible. Cette boîte est dingue. La musique est ahurissante, la piste de danse est bondée. Partout des corps ondulent, se déhanchent sur le rythme effréné de la musique.
_ Alors les filles, j'avais raison ou j'avais raison, nous dit Eva fière de nous avoir amenées ici.
_ T'es la meilleure Eva, lui répond – t – on ensemble avec Laureen.
Laureen resserre son emprise sur nos mains et nous entraîne sur la piste de danse. Et là plus rien n'existe, on se vide la tête. Nous dansons comme de vraies diablesses. Chacune pour exorciser un problème du quotidien et en même temps chasser la monotonie de celui – ci. Quelques mecs nous abordent mais ils n'ont aucune chance, ce soir c'est soirée entre fille.
Nous nous déhanchons si bien qu'un serveur vient et nous ouvre l'accès au fameux carré V.I.P. Nous finissons par accepter l'invitation d'un groupe. Je n'aime pas trop leur style, un peu trop louche pour moi. Mais deux gars de la dite bande plaisent à Eva et Laureen. La soirée fille n'aurait pas duré si longtemps que cela tout compte fait.
Je balaie la piste du regard quand je sens ma pochette vibrer sur mes genoux. Je me demande bien qui m'envoie un texta à cette heure ci . . . Merde Hailly
Hanna, tu devais rentrer pour deux heures et il est presque trois heures. Soit tu m'envoies en sms et tu rentres soit je débarque dans ton fichu club.
J'avoue que rien que pour le fun, je la laisserai bien venir. Cela pourrait être très drôle même si je suis une fétarde née, les exams approchent . . . et Hailly me tuera.
À contre cœur, je me lève et annonce aux filles que je rentre seule. J'avais remarqué qu'elles ne voulaient pas vraiment partir.
_ Vous inquiétez pas, je vais prendre le métro, dis – je en envoyant un texto à Hailly pour lui dire que je rentre et que ce n'est pas la peine de venir.
Une fois dehors, la fraîcheur de la nuit me saisit. Je frissonne en resserrant les pans de mon perfecto contre ma poitrine.
Je me dirige vers la station de métro, si je traverse Central Park, je m'économise deux changements dont un dans une station qui me fout la trouille à cette heure – ci.
Je suis le chemin éclairé. À cette heure tardive, tout est silencieux. Je ne suis pas une trouillarde mais j'ai comme un mauvais pré sentiment. Inconsciemment, l'angoisse que j'essaie de refouler au fond de moi me fait accélérer le pas. La nuit est si calme que le seul bruit qui résonne, est le martèlement rapide mais régulier de mes talons sur les pavés qui recouvrent le chemin qui serpente dans ce superbe parc.
Je me rassure en me disant que je suis seule et que si je suis seule, il ne peut rien m'arriver. Encore dix petites minutes et je serai de l'autre côté. Alors que je me sens enfin rassurée et heureuse d'avoir repris le contrôle de mes émotions . . . j'entends un sifflement.
À ce son, je me fige et jette un rapide regard circulaire mais ne remarque rien d'anormal autour de moi. Je souffle un bon coup, me reprends et recommence à marcher en me disant à moi – même.
_ Faut vraiment que j'arrête les films d'horreur.
Puis à nouveau, ce même sifflement angoissant, mais beaucoup plus proche cette fois. Je me fige, tétatinisée par la peur. Merde, pourquoi je n'étais pas restée avec les filles. J'essaie de sortir mon portable de ma pochette, mais mes mains tremblent tellement que je n'y arrive pas.
Soudain, je sens que l'on me bouscule, mon téléphone tombe de la pochette pour s'écraser au sol en morceaux. Merde, pensais – je, car à cet instant aucun son ne pouvait franchir mes lèvres.
Je me redresse et constate que je suis encerclée par quatre hommes et pas des petits gabarits. Je me dis que si je ne leur montre pas ma peur, ils iront enquiquiner quelqu'un d'autre, peu importe du moment qu'ils me lâchent. J'entame alors ce que je pense être une sorte de négociation – discussion.
_ Si vous vouliez mon portable, je croix que c'est mort, dis – je avec une pointe d'ironie en pointant mon téléphone en miettes sur les pavés avec ma chaussure.
_ Tiens une rigolote . . . tu croix vraiment que c'est ton portable qui nous intéresse, me répond – t – il avec une voix glacial en promenant son regard libidineux sur tout mon corps.
_ Bien donc je ne peux rien pour vous messieurs, dis – je avec la voix la plus assurée possible. Ensuite je réajuste ma veste et essaie de poursuivre ma route.
Sans comprendre vraiment ce qui m'arrive, je me retrouve violemment projetée au sol. Le goût du sang métallique emplit ma bouche. Je porte ma main à ma lèvre qui venait d'exploser sous l'impact d'un violent coup de poing donné par celui qui me barrait le passage. La colère surpasse alors ma peur.
_ Non, mais ça va pas ? Dis – je en touchant ma lèvre endolorie du bout des doigts.
_ Vous deux relevez là, et tenez – là, dit l'homme qui s'adresse à moi depuis le début.
Je constate que son regard se durcit encore, si cela est possible et ses lèvres s'étirent en un sourire qui ne me dit rien qui vaille. Alors que ses acolytes me maintiennent fermement par les bras. Ce dernier s'avance et commence à poser ses mains sur ma taille et à les remonter jusque dans mon cou, pour finir par jouer avec les mèches sorties de mon chignon.
_ Alors, on dit plus rien, . . . tu commences à comprendre que tu vas nous aider à bien finir la soirée, se marre – t – il.
Cette fois toute mon assurance s'envole à la perspective de ce que ces hommes veulent me faire subir. Un sanglot se coince dans ma gorge et quand j'entends celle – ci, elle a perdu tout aplomb. Je tremble littéralement de peur.
_ Laissez moi rentrez, . . . je ne dirai rien, . . . s'il vous plaît. . .
De mieux en mieux, je les suppliais, à cette remarque, ils explosent de rire. L'un d'eux m'imite en s'en donnant à cœur joie.
_ Déshabillez là, ordonne celui que j'avais identifié comme le chef.
_ Non, pitié, essayais – je en me tortillant comme un ver pour ne pas leur faciliter la tâche.
Un des homme me gifle violemment ce qui me coupe le souffle.
Soudain une cinquième silhouette se détache dans mon champs de vision. Cet homme prend alors la parole.
_ Allez les gars, lâchez la demoiselle et allez jouer ailleurs.
J'ai du mal à voir à quoi il ressemble car je suis encore sonnée par les coups que j'ai reçu. Tout ce que je perçois dans mon brouillard, ce sont des bruits de coups étouffés, de râles, de douleurs, des craquements d'os, . . . mais je n'arrive pas à voir qui a le dessus. J'espère sincèrement que c'est mon sauveur mais seul contre quatre, j'avoue que j'ai des doutes.
Je devrais m'enfuir mais je ne suis même pas sûre de réussir à me relever. Je suis complètement étourdie. Au bout de quelques minutes, une silhouette s'abaisse à mon niveau.
_ Mademoiselle . . . Mademoiselle . . . vous allez bien, . . . ça va ? Me demande un jeune homme blond avec de magnifiques yeux verts.
Alors que je me perds dans ce regard émeraude, le jeune homme me relève avec précaution.
_ Bon je vous emmène chez mon frère et de là on verra ce que l'on fait, me dit – il en me couvant du regard.
_ Euh non merci, il faut que je rentre . . . ma sœur, . . . elle, balbutiais – je encore un peu dans les vapes.
_ Écoutez, mon frère habite cet immeuble, me dit – il en me montrant un magnifique immeuble. On va là – bas et on appellera votre sœur, d'accord ?
J'hésite un peu mais à l'heure qu'il est, quel autre choix, avais – je ? Sans portable, blessée, . . . je devais appeler Hailly . . . si ces gars ne m'avaient pas tuée, Hailly me tuerait si je ne donnais pas de nouvelle.
_ Merci beaucoup, dis – je en regardant mon sauveur, Hanna, continuais – je en lui tendant la main.
_ Ashton, me répond – t – il avec un sourire.
Il saisit ma main et la garde dans la sienne en me dirigeant vers ce somptueux immeuble.
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