VI

Les marques se sont estompées.
Le bonheur a suivi.
Ces deux-là, toujours liés ; si l'un augmente, c'est que l'autre aussi.
Le petit garçon regarde autour de lui.
Ses amis ne le regardent pas, ils rient et sont un peu plus loin.
Le professeur annonce qu'il faut rentrer, que c'est terminé.
Le cours est terminé, pas ta souffrance, No'.
Le petit garçon remarque une rambarde qui longe la cour.
En la suivant, il arrivera à destination.
Il effleure sa constitution.
Les bouts de ses doigts s'éraflent.
Il esquisse un sourire ; parfait.
Innocemment, il parcourt de la main la longue rambarde.
Le petit garçon relève sa paume ; de la peau tombe en petits morceaux blancs, mais... non.
Aucune trace d'une quelconque perle de sang.
Il reprend son entreprise ; un ami l'interpelle.
Le petit garçon se retourne, colle un sourire sur ses lèvres et tourne le dos à la rambarde.
Il met fin assez rapidement à la conversation, appelé par celle dont ses mains caressent les contours.
Reporte ton attention sur moi.
Il donne un coup, puis deux.
Toujours pas de gouttes pourpres.
Il prend alors une grande inspiration, fronce les sourcils.
Racle ses phalanges plus fort.
Appuie encore, car la douleur ne pointe pas le bout de son nez.
Il retire sa main, la regarde.
De fins traits rougis apparaissent, grossissent.
- Tu viens ?
Le petit garçon abaisse son bras.
- Je passe me laver les mains.
Il se dirige vers les robinets, fait doucement couler quelques filets d'eau qui ruissellent et effacent sur leur chemin la couleur chaude jaillissant de sa chair.
Il retourne vers les vestiaires, satisfait, sur son petit nuage. Son petit nuage à lui, son petit nuage roussi.
Après avoir rangé ses affaires, il jette un coup d'œil malgré lui.
Le sang s'est renfrogné, il est fâché d'avoir été repoussé.
Le petit garçon se mord la lèvre, il bascule bientôt dans le vide du haut du ciel.
Il frappe alors dans le mur, sans réfléchir.
Alors, son ami rouge décide de faire la paix, et sort lui dire bonjour.

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