- 02 -
Mon réveil sonna à 6h30. Bon Dieu, j'eu vraiment du mal à ouvrir les yeux. Avec le stress de la rentrée et le fait de débarquer dans un lycée où je ne connaissais strictement personne, j'avais mis vraiment beaucoup de temps à m'endormir. Mon réveil sonna à nouveau à 6h35, puis à 6h40 et je me résignai enfin à me lever, sachant je n'allais jamais être à l'heure si je continuais comme cela.
Puisque je ne voulais pas attirer la curiosité des élèves, je m'habillai simplement : je revêtis un t-shirt blanc qui masquait ma poitrine peu généreuse, un jean slim et des baskets blanches. J'ai les cheveux naturellement ondulés mais je pris le temps de refaire quelques boucles afin que tout soit parfait. Mes cheveux à l'origine châtains avaient tendance à virer vers un blond doré sur les pointes, suite aux mèches que je m'étais faites lorsque j'habitais encore Douglasville. Ils me tombaient jusqu'au milieu du dos.
Je pris ensuite le soin de me maquiller légèrement : un peu de poudre bronzante pour ne pas avoir trop mauvaise mine, bien que ma peau était d'un naturel légèrement hâlé. J'appliquai ensuite un peu de mascara sur mes cils trop courts à mon goût pour faire ressortir le vert de mes yeux, puis un rouge à lèvre dans les tons de rose pour me donner meilleure mine. Je me regardai dans le miroir, et constatai avec déception que mon nez que je trouvais trop long n'avait pas rétrécit pendant la nuit. Je crois que je détesterai toujours cette partie de mon visage.
- Tu ne déjeunes pas ? me demanda ma mère quand elle me vit descendre les escaliers.
Elle aussi s'était apprêtée pour accueillir ses élèves. Elle avait attaché ses cheveux blonds en un petit chignon décontracté et avait enfilé un beau chemisier.
- J'ai déjà pris un fruit, lui dis-je.
- Adélie, le petit-déjeuner est censé être le repas le plus important de ta journée. Tu dois manger plus.
- J'ai pris une banane dans mon sac si j'ai faim à la récréation, lui appris-je. Bon, on y va ?
Ma mère acquiesça et nous montâmes dans la voiture.
- Quand est-ce qu'Eliza commence les cours ? demandai-je pour penser à autre chose qu'à mon stress.
Je n'arrêtai pas de faire bouger mes orteils dans mes baskets, signe que j'étais particulièrement anxieuse. Ma mère, sans quitter les yeux de la route, me répondit :
- Dans deux semaines je crois. Tu sais, à la fac, ils commencent toujours plus tard.
- Quelle chance, marmonnai-je.
Ma sœur avait intégré une fac de droit. Si c'était elle qui avait deux ans de moins que moi, elle aurait été dans mon lycée et je ne me serai pas retrouvée seule. Mais bon, c'est la vie.
Vingt minutes plus tard, nous étions au lycée. C'était un lycée de taille plutôt normale où de nombreux étudiants semblaient super excités. Chacun essayait de voir qui seraient ses futurs camarades. Je ne pris pas la peine d'aller regarder mon emploi du temps sur les fiches qui étaient imprimées parce que ma mère m'avait donné le mien à l'avance. C'était l'un des avantages à avoir un parent prof. Je savais donc que je commençais la journée par le cours d'économie. Lentement, je me rendis donc devant la salle en question parce qu'il me fallut bien une dizaine de minutes pour la trouver.
La sonnerie ne tarda pas à retentir. Les élèves entrèrent un par un en parlant bruyamment, sans faire attention à moi. Heureusement pour moi, il s'agissait de tables individuelles donc je n'allais pas me retrouver seule sur une table pour deux. Le professeur entra une minute plus tard. C'était un homme de taille moyenne, à corpulence légèrement forte et aux cheveux foncés.
- Bonjour à tous, je suis M. Finstock votre professeur d'économie, aussi connu sous le nom de "coach" de Lacrosse mais bon de toute manière, vous me connaissez tous puisque je vous ai tous eus l'année dernière. Des questions ? Bon, on peut commencer. Et M. Stilinski, cessez vos bavardages. J'aimerais passer une année dans le silence.
Le professeur nous distribua à tous un polycopié récapitulant le plan du cours que nous allions avoir sur "les théories de la croissance économique". Mais quand il s'arrêta sur moi, il demanda d'une voix très forte :
- Vous vous êtes trompée de classe, mademoiselle ?
À l'unisson, les élèves tournèrent la tête vers moi et je fis un effort monumental pour ne pas les regarder et rester concentrée sur le prof.
- Heu... non, dis-je d'une voix peu assurée. Je suis bien en cursus économique.
- Et vous êtes ... ? demanda-t-il.
- Je suis nouvelle, avouai-je.
Il rigola de manière très forte, ce qui me mit encore plus mal à l'aise.
- Je vous demandais votre nom, reprit-il.
- Adélie. Adélie Ross.
Il retourna vers son bureau, saisit la liste recensant les élèves de sa classe et s'écria :
- Ah oui ! Votre mère est professeure de grec, c'est bien cela ?
Putain, mais il ne pouvait pas arrêter de parler ? Ses paroles ne faisaient que me gêner. Alors j'acquiesçai doucement la tête.
- Super, dit-il. Bienvenue à Beacon Hills.
Je fis un léger sourire pour le remercier, puis il écrivit le titre de la leçon au tableau. Je sentis une énorme pression disparaître, j'étais contente qu'il me fiche enfin la paix. Il n'était pas très délicat et je comprenais enfin ce que ma mère avait voulut dire : "il est bizarre en son genre". Cependant, il ne semblait pas méchant.
Le cours passa normalement, comme un cours d'économie. Je fus quand même heureuse quand j'entendis la sonnerie. Je rangeai mes affaires et sortis.
- Alors, tu es nouvelle ? me demanda un garçon de taille plutôt impressionnante quand je sortis de la salle.
Il était vraiment grand, avec de beaux yeux verts et des cheveux châtains légèrement bouclés.
- Oui... c'est bien ça, répondis-je de manière un peu surprise.
Sa question était étrange puisqu'avec l'intervention du prof d'économie, tout le monde dans la classe était désormais au courant que je venais d'arriver.
- Oh, mais je ne suis pas d'ici, s'empressa-t-il d'ajouter avec un sourire. Enfin, je n'étudie pas dans ce lycée.
- Et tu n'as pas cours ? voulus-je savoir.
- Je commence cette après-midi, m'apprit-il d'un ton joyeux.
- Et qu'est-ce que tu fais là alors ? demandai-je d'un ton peut-être un peu trop froid.
- Bah dis donc, tu n'es pas très avenante. Tu n'as pas envie de te faire des amis ou quoi ? rigola-t-il.
- Excuse-moi, me repris-je. Je suis un peu sur les nerfs avec la rentrée, je ne connais personne. Je viens d'Atlanta.
Il ouvrit de grands yeux.
- Ça fait une sacrée trotte ! s'exclama-t-il.
- Ne m'en parle pas. 20 heures d'avion, lui précisai-je.
- La vache ! s'écria-t-il. Pourquoi Beacon Hills ?
- Je n'en sais rien. Une idée de mes parents.
Il sourit et ajouta :
- Une bonne idée alors.
- Bon et du coup, qu'est-ce que tu fais là ? Et comment tu sais que je suis nouvelle ?
Il rigola légèrement :
- Tu ne perds pas le nord. Je suis venu attendre un ami qui est ici, dans ta classe. Et j'étais déjà là au début du cours, quand le prof a remarqué que tu étais nouvelle. Rassure-toi, je n'ai pas attendu deux heures debout, je suis allé sur les ordinateurs à la bibliothèque.
- Et tu arrives à entendre à travers les murs ? demandai-je, suspicieuse.
- Tu as vu comment le coach parle fort ? pouffa-t-il.
- Ce n'est pas faux, avouai-je.
- Bon, je te laisse, dit-il. Au fait, je m'appelle Brett. Brett Talbot.
- Et moi, Adélie Ross, ajoutai-je avec un sourire.
Je partis en direction des toilettes. Je fus surprise de n'y trouver personne mais après tout, la récréation était déjà bien entamée. Quand j'en ressortie pour me laver les mains, je m'arrêtai dans mon élan car je vis deux lycéens plantés devant moi. Est-ce que je m'étais trompée de toilettes ?
- Je suis chez les gars ? demandai-je un peu honteuse.
L'un avait les traits assez fins et des cheveux châtains, tandis que l'autre avait les cheveux plus foncés et paraissait un peu plus imposant. Ils faisaient à peu près la même taille, le deuxième étant légèrement plus grand.
- Du tout, répondit le premier lycéen.
- Alors qu'est-ce que vous faîtes là ? demandai-je en ne comprenant pas trop ce qui se passait.
Ils commencèrent à approcher lentement vers moi. Celui aux cheveux châtains avait un regard amusé et un petit sourire en coin.
- Ne t'inquiète pas, ce n'est pas très douloureux.
- Quoi ? Co...comment ça ? dis-je, totalement apeurée.
Je ne comprenais pas de quoi ils parlaient mais ça ne me disait rien qui vaille. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, je me reculais jusqu'à ce que mon pied gauche aille toucher le WC. Beurk, je détestais toucher les toilettes publiques.
Soudainement, celui aux cheveux plus foncés me saisit fermement le poignet, tandis que l'autre fit un geste rapide, tenant dans sa main un objet métallisé. Par réflexe, je voulus retirer mon poignet mais le brun me le tenait trop fort. Finalement, je réalisai qu'on venait de m'entailler légèrement, juste au creux de la main. Ça piquait, mais à peine
- C'est quoi votre problème ? m'écriai-je. Vous êtes malades !
Toutefois, ils ne semblèrent pas réagir. Ils avaient simplement les yeux fixés sur l'entaille qu'ils m'avait faite. Ils attendirent comme cela encore une dizaine de secondes, et je me laissai faire. En fait, je ne savais pas quoi faire, je ne comprenais rien. Puis tout à coup, le brun lâcha mon poignet et ajouta avec un sourire :
- Merci. Aller viens, Nolan. On a d'autres gens à vérifier.
Ils tournèrent les talons et s'en allèrent. Bordel, je commençais à me demander si je n'étais pas dans un hôpital psychiatrique plutôt que dans un lycée.
Du sang coulait légèrement de ma main mais la douleur était très supportable. Je me lavai les mains pour essuyer le sang qui avait un peu coulé et qui commençait à sécher. L'eau froide sortant du robinet me provoqua un petit frisson, et mon entaille me brûla un peu. Cependant, alors que je me lavai les mains, je crus voir ma blessure disparaître. Comme je pensais qu'il s'agissait d'une illusion provoquée par l'eau qui rendait ma blessure trouble, je retirai mes mains du lavabo : il n'y avait plus la moindre trace de mon entaille.
***
Je tenais à remercier Apprillina pour sa très jolie cover !
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