Chapitre 9
PDV Anna
Le lendemain, dans les alentours de midi, je prends le chemin du café. À la base, étant motivée et légèrement énervée pour tout ce qui compte se préparer aujourd'hui sans que je ne le souhaite vraiment, j'avais décidé de faire une petite séance de sport/footing -très raisonnable j'en conviens, jusqu'au café. Je me suis alors équipée d'un legging noir, d'un t-shirt Bob l'Éponge ainsi que d'un simple gilet afin de ne pas geler. Bien évidemment, je n'ai pas tenu deux secondes de course, et ai préféré prendre ma voiture à la dernière minute.
Cette dernière, sortant presque flambant neuve du garage, est regardée de travers par les nombreux passants croisant ma route. C'est sûre qu'une BMW de ce style, à la fois luxueuse et rutilante, doit faire bien de l'effet. Mais bizarrement, je ne l'utilise que très rarement. D'une, car la plupart du temps, c'est Alex qui m'amène en cours. Et de deux, tout simplement parce que cette dernière a coûté tellement cher à Diane, qu'à la moindre rayure, elle serait capable de m'agonir d'injures... Donc autant l'utiliser le moins souvent, et d'en prendre le plus grand soin. Et puis, autant être honnête, je n'apprécie pas grandement le regard que portent les passants sur moi une fois m'avoir vu en dehors de la voiture. C'est sûr qu'une fille avec un vulgaire t-shirt Bob l'Éponge -ainsi que troué, je viens de le remarquer, doit faire un peu tâche à côté de cette voiture.
Je finis par entrer dans le café fermé, à l'aide de la clé que m'a fournie Linda pour les moments comme celui-ci. Je ne suis pas surprise de le trouver vide, même si je suis pile à l'heure. Disons que le fait de ne pas voir Dean maintenant ne me choque même pas, vu toutes les fois où je l'ai vu venir en retard.
Je referme la porte derrière moi, et pars allumer les lumières afin d'éclairer un tant soit peu la sombre salle du café. Une fois fait, et n'ayant rien à faire, je me contente de marcher lentement. Je slalome entre les tables, tout en me balançant d'un pied à l'autre. J'essaye de m'imaginer un peu comment la soirée de ce soir sera organisée, mais en vain. Je me prépare également psychologiquement, surtout pour la compagnie de Dean de toute la journée. M'enfin, la soirée en sa compagnie ne risque pas d'être si dure que ça puisque Raph a fini par accepter de rester avec moi lors de la soirée. J'ai également demandé à Alex de m'y accompagner, mais ce dernier m'a paru assez... perturbé, au téléphone, et a fini par refuser ma demande.
N'ayant rien à faire, je finis par sortir mon appareil photo. Je regarde un peu les clichés que j'ai déjà pu prendre auparavant, tout en plissant les yeux. C'est assez passable, même si j'y décèle quand bien même un réel potentiel. C'est surtout la qualité de mon appareil qui rend le tout très médiocre.
Je finis par taper du pied lorsque presque une demi-heure passe. Non mais ce Dean commence sérieusement à me taper sur les nerfs ! Déjà que c'est lui qui me fait perdre une précieuse journée pour sa soirée toute pourrie, il se permet encore d'être en retard ! Mais quelle petite pétoule celui-là !
N'ayant une nouvelle fois rien d'autre à faire, je me mets à faire des photos dans le vide, prenant un peu tout et n'importe quoi passant sur mon chemin en photo. Que ce soit la vieille plante de Linda, le bar rutilant ou les deux pots de poivre et de sel posés sur une table, rien n'échappe à l'ennui et l'agacement qui me prend.
C'est alors que lorsque je me tourne, l'objectif de l'appareil est barré par un homme entrant dans mon champ de vision. Il se tourne vers moi, et lorsque je semble reconnaître ses yeux topaze, je lâche un glapissement. Mon sursaut me fait même prendre une photo de lui par erreur.
Je lâche subitement l'appareil, qui avant de faire une chute mémorable sur le sol, est rapidement rattrapé par les habiles réflexes de Dean. Il me rend le petit appareil que je m'empresse de ranger dans ma poche. Je baisse les yeux, sentant son regard sur moi.
— Je ne savais pas que j'étais un si beau sujet de photographie, marmonne-t-il d'une voix enjouée. Mais bon, j'ai tellement l'impression d'être la Joconde devant toi que ça ne me choque même pas.
Il ricane, et cette fois-ci, je deviens littéralement écarlate. Mon visage se lève rapidement vers lui, et croisant ses yeux pétillants de malices, je me sens perdre légèrement le contrôle.
— N-non mais ce n'est pas ce que tu crois ! m'exclamai-je, rouge de honte. C'est juste que, comme "Môsieur" se trouvait en retard, je n'avais rien à faire, a-alors je me suis mise à prendre des photos...
— C'est bon, je m'en fiche de tes excuses. Tout ce que je retiens, c'est que je suis beau.
Il prend une pose étrange, comme s'il était d'un Dieu grec. Quel idiot. Je lève les yeux au ciel, lâchant même sans m'en rendre compte un léger ricanement. Mais bon, je dois avouer que même dans cette stupide position, il reste très...
Bref.
C'est ensuite que je remarque les tonnes de choses qu'il a prises, sûrement pour la soirée. Je le dévisage.
— Euh... c'est quoi tout ça ? lui demandai-je en pointant du doigt tout le matériel derrière lui.
— Bah, de l'alcool... beaucoup. Il y a aussi une enceinte pour la musique, et un truc de DJ à la David Guetta. M'enfin, on se débrouillera.
— Ça fait beaucoup, seulement pour ça, ajoutai-je.
— J'ai dit qu'il y avait beaucoup d'alcool.
Je le dévisage une énième fois. Il garde son regard sur le mien, et je finis par rouler des yeux en détournant le visage.
— J'ai envie de dire qu'il faudrait que je commence à m'y habituer, avec toi... marmonnai-je.
Il lâche un ricanement moqueur, mais je l'ignore pour prendre les diverses choses qu'il a amenées -étant pour la plupart de l'alcool, et les ramène dans le café pour les poser sur les tables.
— Tu pensais que je comptais amener quoi d'autre, si ce n'est de l'alcool ? se moque-t-il en me suivant dans mes aller-retour.
— Je n'en sais rien moi ! Peut-être un peu de décoration !
— Développe, continue-t-il en se passant les doigts sur le piercing de sa lèvre inférieure, tout en gardant un sourire en coin sur les lèvres, comme si ce que je lui racontais est hilarant.
— Bah... je ne sais pas, je n'ai jamais organisé de soirée de ma vie. Je pensais peut-être à des guirlandes, ou... à des-
Sans me laisser le temps de finir, il part dans un éclat tonitruant de rire, qui me fait sursauter. Il se tord littéralement de rire, en se tenant carrément le ventre...
... et en se moquant de moi, en parallèle.
Je rougis de honte -comme d'agacement, et détourne le visage en tapant du pied. Après quelques secondes où il semble se calmer, tout en gardant quand même un souffle haletant, il continue sur sa lancée de moqueries :
— Tu n'es pas sérieuse là ?! s'écrie-t-il avec un énorme sourire sur les lèvres, comme s'il s'efforçait de ne pas encore rigoler. Des "guirlandes" ?! Tu t'es crue dans une putain de "boom" de collégiens ou quoi ?!
Il rigole encore, et s'adosse à la table où j'ai déposé les affaires qu'il a amenées. En s'asseyant, il fait tomber une bouteille d'alcool qui éclate sur le sol, et qui étale tout son contenu sur le sol... génial ! Je m'agace d'autant plus, et finis par exploser.
— Punaise mais Dean ! Tu es vraiment chiant là ! C'est bon, j'ai compris, je suis nulle en organisation de soirée, mais je n'ai jamais fait ça ! Et puis... argh ! Tu m'énerves !
Je tourne les talons et marche fortement vers les cuisines, histoire d'aller chercher un chiffon.
— Roh c'est bon quoi ! Sors pas tes griffes tigresse !
J'ai vraiment l'impression qu'il a dû répéter cette phrase une bonne centaine de fois avec moi... Ce qui prouve que je m'énerve beaucoup trop en sa compagnie. Cela ne me ressemble habituellement pas, et m'énerve alors davantage ! Seigneur il me gonfle tellement lui aussi !
Après avoir pris un chiffon, je me dirige vers lui. La simple vue de cet odieux personnage toujours adossé à la table, rigolant, et avec l'alcool à ses pieds m'exaspère. On dirait qu'il n'attend plus qu'on lui serve un cocktail, et lui cire les pompes ! Je lui balance le chiffon au visage, et lorsqu'il le retire de son visage en rigolant -ce qui décoiffe en passant ses cheveux, je pointe d'un doigt rageur la bouteille qu'il a faite tomber.
— Maintenant, tu vas me faire le plaisir de nettoyer les dégâts que tu as occasionnés, Gonzalès !
Lorsqu'il entend son nom de famille s'échapper de mes lèvres, il esquisse un léger sourire. Au contraire de ce que je pensais, il croise ses bras et me fixe. J'ai envie de dire qu'il fallait que je m'y attende. Rien n'est aisé avec un spécimen de ce genre.
— T'as vraiment cru que j'allais nettoyer ? Seulement parce que "Madame Davis" me l'a demandé ?
Son sourire s'étire d'autant plus, et je lâche un hoquet de surprise. Il vient vraiment de dire "Madame Davis" ?
— Comment tu connais le nom de famille de Ra-... de mon copain ?
— Mes sources.
Je serre les poings. Il n'a sérieusement pas d'autres réponses plus explicites ?! Non mais sérieux, il travaille avec le FBI ou quoi ? Je finis par ignorer ce qu'il a dit. Voyant qu'il ne bouge toujours pas, en me fixant toujours avec cet air malin et exécrable, je finis par lâcher un grognement de mécontentement. Je lui arrache le chiffon des mains d'un geste brusque, me baisse, et nettoie rapidement à sa place les dégâts qu'il a occasionnés, tout en marmonnant de petites injures bien à moi. Une fois fini, je constate qu'il a finalement terminé par se bouger les fesses, et qu'il commence à poser au hasard des bouteilles d'un alcool que je n'arrive pas à identifier, sur les tables et le bar du café... désespérant, je disais. Alors qu'il se dirige vers le comptoir, je le suis pour observer ce qu'il fait, un peu au hasard. Je finis par faire de même, même si je ne vois pas vraiment de but à tout ça.
Nous travaillons en silence, ce qui me surprend vu comment ça se finit entre nous généralement. Nous plaçons quelques bouteilles par-ci par-là, et déplaçons les tables et chaises sur les côtés. Nous en laissons néanmoins une ou deux au milieu de la salle, pour les "quelques folies dansantes des nanas", d'après Dean. Je n'ose même pas imaginer de quoi il veut bien parler, et me contente de faire ce qu'il me dit. Dans tous les cas, je sais pertinemment que la moindre proposition de ma part ne fera que faire en sorte qu'il se moque de moi... Donc pas la peine.
— Hum... Et est-ce qu'il y aura des invités ? finis-je par lui demander après avoir ramené la dernière des chaises de côté.
— Bah oui, logique. Comment ferai-je si je n'avais pas de partenaire avec moi pour jouer au chat perché ?
Je serre les dents. Décidément, je ferais mieux de fermer mon clapet avec lui. En plus, il n'est même pas drôle.
— C'est bon, continue-t-il finalement. Il y aura des amis à moi, et Dieu sait qu'ils seront capables de ramener avec eux toute leur clic.
— Ah parce que tu as des amis toi ? crachai-je sans m'en rendre compte sur un ton très venimeux.
Etrangement, il ne me répond pas et m'ignore pour aller faire autre chose. Un instant, son silence m'inquiète, et je sens la culpabilité monter en moi. Je n'aurai peut-être pas dû me montrer si méchante...
Une fois avoir fini ce que nous faisions, je me tourne vers Dean. Il est bien plus expérimenté que moi, et je préfère ne pas donner de mes idées, par risque qu'il se moque une nouvelle fois de moi.
— On fait quoi du coup ?
— Musique, dit-il simplement.
Il se tourne ensuite pour attraper une sorte d'enceinte aux énormes basses... C'est sûr que ça risque d'être fort avec ce machin. Je me demande même si c'est autorisé dans le quartier. Il la pose en plein milieu du comptoir, et branche rapidement tout ce qu'il y a à brancher. Il la connecte ensuite avec un ordinateur, et se tourne vers moi.
— Ok, tout est bon, il faudra juste que quelqu'un s'occupe de la musique durant la soirée.
En disant ça, il me lance un regard plein de sous-entendus, et je comprends rapidement qui endossera ce rôle... génial.
— Je suppose que ce sera moi... Mais je ne sais pas quoi mettre comme musique.
— Bah on n'a qu'à en trouver quelques-unes de plus ou moins "sympa" pour le début de la soirée, et après, tu te débrouilleras avec des playlists à la con sur YouTube. Dans tous les cas, les gens seront trop bourrés à ce moment-là pour faire attention à la musique.
Je hoche la tête en le dévisageant. Je ne m'habituerai pas vraiment à cette négligence dont il fait preuve pour l'organisation de la soirée, mais je reste silencieuse. C'est moi la novice ici, donc je n'ai pas vraiment mon mot à dire.
— Tu aurais des musiques à me proposer ? lui demandai-je. J'ai un registre très court de musique, et je ne pense pas que ça doit en plaire.
La plupart des musiques que j'écoute en ce moment n'ont pas de paroles. C'est pour la plupart du piano, ou des symphonies que j'écoute lorsque je fais mes devoirs, ou lorsque j'ai besoin de me relaxer. Le problème, c'est que j'ai un gros blocage sur les musiques avec des paroles... Enfaite, lorsque les paroles d'une musique n'ont pas de sens, qu'elles sont trop vulgaires, ou qu'elles disent des choses qui ne me correspondent pas, je suis incapable de les écouter. C'est une habitude que j'ai prise à cause de Diane, qui me faisait toujours la morale lorsque j'écoutais une musique avec des paroles qu'elle n'aimait pas. Du coup, je me retrouve avec des musiques, ou plutôt des mélodies seulement, à écouter. J'essaye toujours de trouver des musiques me correspondant, mais c'est peine perdue vu comment je suis devenue stricte avec moi-même.
"The love you're born to find. It'll be alright..."
Je me secoue la tête, et me tourne vers Dean qui cherche une musique sur l'ordi. Je dois avouer avoir peur de ce qu'il va me proposer...
Du rap ? Vu son langage fleurit, ça ne m'étonnerait pas...
Du rock ? Vu son style sombre, et ses tatouages, ça ne m'étonnerait pas non plus...
Mais bizarrement, lorsqu'il appuie sur le clip en question en me lançant un sourire en coin malicieux, le premier son que j'entends est une sorte de beat, simple et doux... Je fronce les sourcils, et c'est soudainement qu'une voix se met à chanter. (multimédia)
"I left my girl back home,
J'ai laissé ma copine revenir à la maison,
I don't love her no more.
Je ne l'aime plus."
Les premières paroles me laissent légèrement perplexes, mais bizarrement, ce n'est pas ce qui attire en premier mon attention, au contraire de d'habitude. C'est...
... doux,
simple,
mais sensuel...
... malin,
et joueur.
Lorsque je tourne la tête vers l'ordi, je suis surprise de lire qu'il s'agit de la musique "Wicked Games", de The Weeknd. Mes yeux heurtent la silhouette en noir et blanc d'une dame à moitié nue, dansant sensuellement sur le clip. Je rougis, et détourne le regard alors que Dean se moque de moi. Je n'aurais pas parié sur ce genre de musique, ni sur ce genre de chanteur de sa part. Mais bizarrement, ça lui correspond bien. Parfaitement même.
Le clip noir et blanc me fait penser à l'habituel style qu'arbore Dean. Les paroles crues du style "let me see that ass", donc "laisse-moi voir ce cul", ne m'échappent pas et lui correspondent également... Et puis, le titre de la musique, "Wicked Games", qui veut dire "Jeux Vilains" correspond également à ce qu'il est...
... vilain,
malin et...
... étrangement sensuel,
surtout son regard.
Je secoue ma tête, et retire du mieux que je peux les étranges pensées qui s'y bousculaient. Je me tourne ensuite vers Dean qui scrute mon visage, à la quête d'une réaction.
— The Weeknd ? Je ne pensais pas que tu écoutais ce genre de musique.
Il s'adosse au comptoir en croisant ses bras sur sa poitrine.
— Ouais... Mais ça va, elle est pas mal. Et puis, le clip est assez... intéressant.
Il dit ça en regardant la femme se déhanchant avec sensualité sur le clip, tout en se mordant la lèvre inférieure. Son geste me fait légèrement tilter, puisque je ne l'ai jamais vu faire cela. Je me recentre rapidement, et lève les yeux au ciel.
— Obsédé...
Comme toi, ajoute ma conscience. Ouais pas faux... et je ferais mieux de me calmer, vraiment !
— Ouais enfin bref, lâche-t-il.
Il coupe ensuite la musique, alors que le chanteur s'apprêtait à dire la phrase : "Just let me motherfucking love you...", donc "Putain juste laisse-moi t'aimer...". Un long frisson me parcourt... étrange.
Puisque nous n'avons plus rien à faire, j'ai l'idée de remplir quelques verres, voire même de préparer quelques verres de vodka-cerise comme me l'avait montré le garçon de la dernière fois. Au moins ça aidera. Alors que je commence à remplir deux verres, je sens la main de Dean m'arrêter. Ce subit contact me surprend, et mon corps se couvre une nouvelle fois de frissons.
— Euh... qu'est-ce que tu fais là ? me demande-t-il.
— Bah je remplis des verres, pour que ce soit plus facile-
— Non mais ce n'est pas la peine, hein. Ils n'ont pas besoin d'une auxiliaire de vie non plus.
Je le dévisage. Ça paraît pourtant logique d'aider un peu à l'avance les "invités" -même si je sais pertinemment qu'il y en a qui se pointeront alors que nous ne les avons même pas invités, à la soirée, non ?
— Ah... ce n'est pas très organisé du coup.
— Dans tous les cas, une soirée, ça n'est jamais très bien organisée.
Je finis par me tourner vers lui, et il plante son regard dans le mien. Après quelques secondes de fixation assez étrange, il entrouvre les lèvres pour parler :
— Généralement, chère Annabelle, lorsque quelqu'un vient dans une soirée -surtout lorsqu'elle est plus ou moins organisée par moi, ce n'est pas très organisé. Même pas du tout. Les gens viennent plus pour boire et bais-... enfin, pour faire des choses pas très catholiques. Pas pour s'éclater comme des malades et jouer au chat perché avec sa BFF pour la vie, vois-tu ?
Je vois bien qu'il se moque de moi, pour la énième fois aujourd'hui.
— Non mais je sais, je ne suis pas non plus si bête. Je voulais juste remplir des verres hein...
— Désolé mais nous sommes en 2019. Les temps changent.
Je lève les yeux au ciel. Plus sérieusement, je dois avouer que ce qu'il me dit me surprend. J'admets n'avoir pas fait très bonne figure lors de la dernière et première soirée dans laquelle je suis allée, mais le fait de dire que les personnes allant à des soirées ne font que boire et autres... C'est bizarre.
— Et donc, si tu dis ça, c'est que toi aussi tu le fais ?
— Yep, je te l'ai déjà dit. Je ne suis plus Dean Gonzalès si je ne vais pas au moins une fois me bourrer la gueule en soirée, et par semaine.
Je fronce les sourcils.
— Ah... et pourquoi, tu le fais ? lui demandai-je.
Son sourire si sûr de lui se fane légèrement, et mes sourcils se froncent d'autant plus... Sujet sensible, voit-on ?
— Euh... je ne sais pas, je l'ai toujours fait.
Je le regarde dans les yeux. Il essaye d'éviter mon regard, mais je ne lâche pas prise. Il semble également agacé, et cela suffit pour embraser le flot de curiosité qui m'habite.
— Tu es bien curieuse aujourd'hui, lâche-t-il en serrant légèrement les poings et la mâchoire.
— Je sais, mais ça paraît bizarre pour moi. Généralement, les gens qui aiment se "bourrer la gueule" comme tu le dis, et aussi souvent en plus, le font plus pour oublier. Pour oublier la souffrance...
Il se fige. Bizarrement, j'aime voir ses réactions lorsqu'il n'a pas de... contrôle sur la situation. Oui, c'est ça. C'est étrangement enivrant de voir ces si rares réactions. De plus, le fait de voir que la discussion dans laquelle nous partons le dérange, attise encore plus ma curiosité sur le curieux et mystérieux personnage qu'il est.
— Souffres-tu ? continuai-je.
Il tourne lentement et bizarrement la tête vers moi, avant de me lancer l'un des regards les plus froids que j'ai pu voir de toute ma vie. Durant l'espace de quelques courtes secondes, je sens mon corps se pétrifier face à lui, et perds tout mes moyens. Néanmoins, j'arrive facilement à m'en remettre, et lui rends son regard avec davantage de ferveur. Apparemment, cela semble le surprendre, mais lui aussi se reprend rapidement.
Il ne m'impressionne pas. J'ai vu bien plus pire.
— Anna, lâche-t-il d'un ton menaçant, comme s'il me prévenait qu'il fallait que j'arrête tout de suite le flot de questions que je lui fais.
Mais bien sûr, curieuse comme je suis, je ne m'arrête pas. Il n'a pas répondu à ma question, alors qu'est-ce que ça veut dire ? Souffre-t-il ? La froideur de son regard est-elle bien réelle, ou est-ce seulement moi qui délire ?
— Je demandais ! m'écriai-je, comme s'il fallait que je me justifie avant qu'il ne me saute dessus. Parce que, excuses-moi, mais tu agis plus comme un alcoolique qu'autre cho-
— Ferme-la putain ! Ferme ta putain de gueule !
Je sursaute subitement, alors qu'il repose brutalement et dans un bruit sourd la bouteille sur le comptoir. Il s'avance vers moi, les poings et la mâchoire serrés. Une veine ressort même de son cou, et son regard des plus glacials me cloue sur place. Je dois avouer que sa réaction me choque. Ok, j'admets que ce que j'ai dit était vraiment un coup bas, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut se mettre dans de pareils états ! Il est juste bipolaire là ! Il s'approche encore plus de moi, et je finis par me heurter au comptoir derrière moi... punaise !
— Je ne suis pl-... Pas comme ça bordel ! s'écrit-il.
3972 mots / Non corrigé
* * *
Heyooooo ! J'espère que vous allez bien ! J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas posté, mais il s'est passé tellement de choses entre-temps dans ma vie, qu'il m'a été impossible d'écrire quoi que ce soit ! C'est donc pour ça que je vous ai réservé un chapitre de plus de 4000 mots ! Qu'est-ce que je suis gentille, non ?
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?!
- Pourquoi Dean a eu une telle réaction avec Anna ?
- Quel était le sens des paroles qu'avait Anna dans la tête ? (pas Wicked Games)
- Leur relation s'échauffe... Que va-t-il se passer à votre avis ? Des suppositions ?
Enfin bref, je vous dis à plus tard les bébés poulpes, et n'oublions pas, AIMEZ-VOUS ! ❤️🐙
de HamidaSwan, qui vous kiff, Teehee.
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