Chapitre 3
PDV Anna
Contrairement à la soirée d'hier, son visage est plus illuminé. Normal, ai-je envie de dire, puisqu'à la soirée, tout était sombre. Cela me permet certes, d'avoir une vue plus détaillée de son visage, mais également de me faire davantage perdre mes moyens. Son sourcil droit se hausse, puis je me rends compte que mon comportement -comme celui d'hier, est stupide. Je cesse de le fixer, et alors que je me dirige vers lui pour lui demander de fumer ailleurs, je me rends compte de quelque chose.
Pendant un instant, je frôle la crise cardiaque. Cet homme, si j'en crois bien ce que me disait Linda il y a quelques minutes, en plus d'être le voleur de mon verre, se trouve être mon futur collègue. Mon cœur bat si vite et si fort que j'ai l'impression de n'entendre que lui. Je sens mes jambes flageoler et s'entrechoquer entre eux. Ma réaction peut paraître surdimensionnée, mais seigneur, le fait de l'avoir comme collègue, et donc de lui faire cette visite ne m'arrange guère. Il est méchant, et... spécial. Alors qu'il continue de me fixer, je finis par avancer vers lui. Mes réactions sont stupides et surdimensionnées, et je sais pertinemment que si Diane était là, ou du moins, qu'elle lisait les pensées qui se bousculent dans ma tête, elle m'aurait fait un scandale.
J'ai l'impression que la chaleur de son corps, de ses yeux même, s'intensifient au fur et à mesure des pas que je fais vers lui. Pourtant, leur froideur intérieure me fait frissonner dans un parallèle déroutant. Lorsque j'arrive à sa hauteur, il ne se gêne pas pour me cracher sa fumée à la figure. Charmant. Je me plante face à lui, tout en croisant mes bras sur la poitrine que je n'ai pas, pour me donner un air un peu plus sérieux. Néanmoins, tout cela me semble inutile puisque je ressens cette dérangeante impression de n'être que la petite souris qu'il retient entre ses pattes. Il ne m'humiliera pas une deuxième fois. Du moins, je l'espère.
Alors que je compte prendre la parole, il lève les mains en l'air, comme s'il était face à un agent de police. Je fronce les sourcils, et il lance un regard à sa cigarette.
— Je ne l'ai pas volé, je te le promets, tigresse.
Tigresse ? Je rêve ou il fait allusion à cette histoire de vol, et à mon attitude de brute envers lui ?... Il ricane ensuite, alors que je m'empourpre. Gé-nial, je commence à perdre mes moyens.
— N-non je... Je ne venais pas pour ça. Je venais seulement vous demander d'aller fumer ailleurs puisque vous n'y êtes pas autorisé ici, l'informai-je avant de pointer du doigt le panneau devant lui. C'est marqué juste ici.
Il lance un bref regard au panneau qui ne semble pas l'impressionner le moins du monde. Il reprend une nouvelle taffe de sa cigarette. Sous mon nez. Comme pour se ficher de moi.
— Donc s'il te plaît, si tu souhaites fumer, sors.
Cette fois-ci, il me rejette carrément la fumée sur le visage, comme si mes avertissements n'étaient que futiles de son point de vue. C'est une blague ?!
Je prends une longue inspiration, pour calmer le tout petit démon qui risque de se déchaîner en moi. Il fixe ensuite le badge collé sur mon tablier, et un fin sourire étire ses lèvres, qu'il essaye de cacher.
— C'est bon... Annabelle. J'ai bientôt fini.
Un étrange frisson me parcourt l'échine. Mon prénom entre ses lèvres sonne bizarrement... Je me passe la langue sur les lèvres, et lance un regard vers je ne sais où, du moins partout sauf vers lui. Son caractère m'exaspère, et ses yeux me déstabilisent. Je n'ai jamais été une grande "bagarreuse", ai-je envie de dire. Alors lorsque je me retrouve devant une personne comme lui, je n'ose même pas imaginer.
Je finis par observer la tenue dans laquelle il est habillé. Je suis surprise de constater que nos vêtements sont presque similaires. Tout comme moi, il arbore un jean sombre, des bottines et un simple sweat noir dont la capuche est fourrée sur sa tête. Seulement quelques mèches brunes s'en échappent. Un total look noir, qui se marie à la perfection avec les étranges tatouages de ses mains, ainsi que du début de ses poignets. Les petits piercings de son visage m'ont l'air plus voyant maintenant que son visage est illuminé, et l'observer mordiller celui de sa lèvre inférieure me trouble légèrement.
Il est... spécial, c'est le cas de le dire. Physiquement, comme mentalement. Et pas du tout mon genre même. Connaissant Diane, elle le qualifierait sans l'ombre d'un doute "d'homme méprisable", "de voyou" voire même de "punk". Effectivement, je pense que vous avez remarqué que Diane aime qualifier les gens.
— Tu es le nouveau ? finis-je par lui demander d'une faible voix.
Je me racle la gorge, alors qu'il jette par la porte d'entrée sa cigarette qu'il écrase rapidement. Ce geste a le don de m'agacer profondément.
— Ouais, et toi...
Il relance un coup d'œil vers mon badge.
— ... tu es Annabelle Walker, et tu es du personnel.
Il plisse les yeux et les plante dans les miens. Je rosis légèrement.
— Oui, mais j'apprécie mieux qu'on m'appelle Anna. Annabelle est un peu... vieux jeux, tu vois.
Je n'apprécie surtout pas qu'on m'appelle Annabelle, car l'une des seules personnes qui m'appelle ainsi, c'est Diane. Lorsqu'elle est énervée, du moins.
— D'accord... Annabelle.
Un grand sourire fend ses lèvres, comme s'il était fier de son coup. Un coup complètement puéril en passant. Je sens le rouge me monter une nouvelle fois aux joues, mais pas à cause de la gêne. Je pencherai plus sur de la colère. Je respire profondément, et jette un coup d'œil à son nouveau tablier que je lui tends d'un geste légèrement brusque.
— Et toi... Tu es Dean Gonzalès.
Il se passe la main dans les cheveux, et acquiesce. Il attrape ensuite le tablier que je lui tends en tirant une tête de dix mètres de long, tout en soupirant. Comme si le fait de commencer ce nouveau travail ne l'arrangeait pas du tout.
— Bon... finis-je par souffler en jetant un regard aux tables. La gérante m'a demandé de te faire la visite, et de t'expliquer comment nous fonctionnons.
Il pince les lèvres en roulant des yeux. Seigneur, il m'énerve... Il finit par balancer son tablier sur son épaule, et me suis à travers le café. Je lui explique en grandes lignes nos habitudes, nos horaires, ainsi que notre mode de fonctionnement. Nous passons par les cuisines où Linda nous salue rapidement, et finissons avec la salle de repos. Une fois fini, je me tourne vers lui.
— Bon... Je pense que ça ne sert à rien de mettre ton tablier maintenant pour commencer puisque nous risquons de fermer dans peu.
— Ouais.
Un ange passe. Mes yeux restent fixés aux siens, et j'essaye tant bien que mal de combattre leur intensité. Malgré son air narquois, j'ai la dérangeante impression qu'au fond, il y a quelque chose semblant furieux qui s'y cache, triste...
... tellement que c'en devient déroutant.
Ses yeux finissent par lâcher les miens pour se balader sur mon corps. Un frisson étrange me parcourt.
— C'est bizarre, tu es habillée comme un gars, comme moi, se moque-t-il. Ça ne s'habille pas comme ça une fille. Généralement, celles que je connais et côtoie sont plus friandes de minijupes...
Il détourne son regard du miens en se mordant la lèvre, comme s'il se remémorait de bons souvenirs. Beurk.
— Euh... J-je ne te le permets pas ! Ce n'est pas très gentil...
— Je me le permets à moi-même. Et puis, ce n'est pas vraiment méchant, enfin je crois. C'est seulement la vérité. Mon avis. On est dans un pays démocratique, je donne seulement mon avis sur ton style vestimentaire qui est très franchement à revoir.
Je m'empourpre encore en baissant la tête. Ce n'est peut-être pas méchant de son point de vue, mais du mien si. J'ai toujours essayé d'éviter, d'ignorer le regard des autres dont celui de Diane, mais c'est assez dur. Même en se disant, et en se fourrant bien profondément dans le crâne que les autres abrutis qui jugent tout ce qui bouge -eux et leurs regards méprisants, ne sont que des idiots... Ça reste et ça devient assez blessant à force. Seigneur mais il est sympa mon style !
— Et toi ? Tu es nouveau à Seattle ? continuai-je dans l'espoir de contourner cette discussion.
Il se renfrogne soudainement.
— Euh, ouais. Enfin pas vraiment, mais... bref.
Je fronce les sourcils.
— Pas vraiment ? Donc tu as déjà été à l'université de Seattle auparavant ? Tu reviens ?
Sa mâchoire se crispe, et un instant, j'ai l'impression que plus je pose de questions, plus il se renfrogne. Bizarrement, la sensation d'avoir le dessus sur lui par rapport à d'habitude me plaît -un peu trop même.
— Non ne n'y ai jamais été, répond-t-il froidement en détournant son regard.
— Et tu fais quoi comme études-
— Bon c'est bon là ? s'agace-t-il. On ne va pas déblatérer comme des gonzesses sur ma vie non plus.
Je me fige. Ok, je suis peut-être allée un peu trop loin. Néanmoins, je ne pense pas que ce soit pour autant une raison pour s'énerver de la sorte, à part s'il n'aime vraiment pas parler de sa vie personnelle...
Son regard furieux me fusille littéralement sur place, alors qu'il croise ses bras sur sa poitrine. Le Dean joueur et moqueur a complètement disparu. Il est remplacé par un Dean sur les nerfs, et capable -je le sens, d'exploser à la moindre remarque. Bipolarité quand tu nous tiens...
Auparavant, l'idée de l'énerver comme il le fait si bien avec moi m'a paru plus qu'alléchante. Pourtant, j'admets me mettre à regretter l'ancien Dean. Celui-ci, je dois l'avouer, est assez effrayant. Son regard, auparavant déjà froid portait néanmoins des couleurs chaudes pour alléger le tout... Maintenant il m'a l'air complètement froid. C'en devient troublant.
Un silence finit par s'installer entre nous. Je trouve la situation gênante... Entre lui qui semble énervé, et moi qui... est idiote -oui ce serait le mot, ma tête me tourne littéralement. Il faut que je trouve quelque chose à dire, sinon je vais exploser. C'est alors que je lance sans même réfléchir :
— Quelle différence y a-t-il entre un clitoris et un bistrot ? Tous les hommes savent trouver un bistrot...
Je me coupe soudainement. Punaise de crotte de bique, je ne sais pas fermer ma bouche ou quoi ?! C'est la deuxième fois que je lance sans réfléchir des choses ayant un rapport avec le sexe ! Dean, lui, me fixe bizarrement -non me dévisage plutôt. Malgré le gros blanc que je viens d'occasionner, je me sens quand même obligée d'expliquer ma blague. La pire chose à faire dans ce genre de situation, bien évidemment.
— Non mais... Le rapport c'est que les hommes... Enfin ils-
Je me fais soudainement couper par le rire tonitruant de Dean. Il se tord littéralement de rire, et je rougis de gêne. Bizarrement, j'ai l'impression qu'il sonne faux. Pas qu'il fait semblant de rire pour chasser la gêne, mais plutôt parce que cela a dû faire longtemps qu'il n'a pas ri. Comme si son rire était rouillé. Comme s'il n'a pas rit aussi fort, aussi intensément depuis longtemps.
— T'es vraiment trop conne, rigole-t-il.
Ma bouche s'ouvre en grand. C'est méchant ça !
— Eh ce n'est pas très gentil ça ! m'énervai-je.
— Woh calme-toi tigresse ! Ce n'est pas si méchant que ça !
Il continue de rigoler, alors que mon visage devient rouge de colère, de gêne ou Dieu sait quoi encore ! Ce garçon et ses réactions sont justes intenables ! Je n'arrive plus à suivre ! Son langage est si cru que je n'arrive pas à discerner les insultes "méchantes", des insultes "pas trop méchantes". De plus, la soudaine familiarité qu'il prend avec moi est déroutante. Je n'ai jamais été une fille qui sympathise rapidement. Et si on y ajoute le fait que ses yeux et son visage me troublent comme jamais... J'ai l'impression que mes émotions se bousculer dans tous les sens en moi. Comme dans un grand huit. Et ça m'énerve. Je n'aime pas ça.
C'est soudainement que Linda arrive en ouvrant la porte brutalement. Je sursaute, et Dean s'arrête de rire. Un peu plus de délicatesse avec cette porte bon sang ! Qu'est-ce qu'elle a bien pu faire pour mériter un tel sort ? Je pleure pour elle...
— Anna ! Vous avez fini ?
Je me tourne vers elle, en affichant un sourire cachant mon récent désarroi.
— Oui on vient de finir.
— C'est génial ! s'exclame-t-elle en tapant ses mains d'excitement. Nous allons fermer, donc il faudrait y aller. Il y a aussi ton petit-ami Raphaël qui te demande !
Elle me lance un clin d'œil complice, et je souris en rougissant légèrement.
— D'accord, merci Linda. Nous allons y aller.
Elle me sourit et ouvre la porte en grand pour que nous puissions sortir. Nous marchons vers la sortie, et lorsque nous arrivons en salle, j'entends Dean me demander :
— La tigresse a un petit copain ?
Je me tourne vers lui après avoir retiré mon tablier. Je vois Dean lancer un coup d'œil dehors, comme s'il venait d'apercevoir mon copain. Étrangement, à la vue de Raph, Dean fronce les sourcils. Doucement, ses yeux s'ouvrent de plus en plus, et je remarque qu'un...
... long et étrange rictus étire ses lèvres.
J'ignore son expression faciale des plus particulières avant de prendre parole :
— Et alors ? Monsieur Gonzalès ne semble pas apte à parler de sa vie personnelle, alors pourquoi devrais-je en faire de même ? lui répondis-je du tac au tac.
Et boum. Je te rends le verre que tu m'as lancé en pleine face tocard.
— Oulàlà ! rigole-t-il doucement. C'est que la tigresse sort ses griffes !
Il grogne comme un petit lion pour accompagner ses propos, et je retiens un rire. Je tourne les talons vers la sortie lorsqu'un instant, je semble l'entendre dire :
— Fait attention Annabelle... murmure-t-il d'un ton joueur.
Je roule des yeux sous l'agacement. Si ce garçon n'est pas bizarre, alors dites-moi ce qu'il est !
Dehors, je reconnais parfaitement les petites boucles de Raph, ainsi que sa BMW de collection. Il a le nez plongé dans l'écran de son smartphone, et je marche vers lui. En m'apercevant, il range son téléphone et m'adresse un sourire des plus éclatants. Il est vraiment très charmant...
Une fois à sa hauteur, je dépose un simple baiser sur sa joue, et passe mon bras autour de celui qu'il me tend. Comment dire... Je pourrais qualifier notre couple comme très simple. Simple et pure. Un peu à mon effigie enfaite. Un simple baiser sur la joue et de petites salutations nous suffisent largement. Et à l'inverse de ce que certaines personnes pourraient penser, ce n'est pas pour autant que nous ne nous aimons pas, au contraire. Et puis, qui a dit que l'amour devait impérativement se manifester avec des baisers baveux et autres du genre ? Encore une fois, même si nous sommes assez simples, ce n'est pas pour autant que nous n'avons... rien fait. Effectivement, malgré mes allures de jeune vierge effarouchée, je ne suis pas vierge. Et encore une fois, même si nous l'avons déjà fait, ce n'est pas pour autant que nous sommes deux bêtes assoiffées de sexe à chaque fois que nos regards se croisent ! Nous l'avons fait très peu de fois, et c'est largement suffisant. Se découvrir tout en restant dans la modération, telle est notre devise.
Raph lance un coup d'œil vers le café, et un instant, je semble le voir pâlir. Néanmoins, cela ne dure qu'un court moment. J'ai dû rêver.
— Ta journée s'est bien passée ? me demande-t-il en attrapant ma main.
Là encore, inutile de citer certains détails. Je mets ma capuche sur ma tête, sentant le vent froid se faire plus intense. Je fourre également ma deuxième main dans ma poche.
— Oui, très bien et toi ?
— Oui ça va. Ma mère m'a appris par le biais de Diane que la soirée dans laquelle tu voulais aller avec Alexandre s'est... comment dire, "mal passée".
Je me mordille légèrement la lèvre inférieure. La mère de mon copain et Diane sont amies, et sont de véritables commères lorsqu'elles sont réunies ! Je pense que c'est aussi l'une des raisons pour laquelle Diane tient autant à mon couple avec Raph.
— Effectivement... J'ai un peu abusé de l'alcool, tout en sous-estimant son effet sur moi.
Je me ratatine sur moi-même. "Tu ferais honte à ton petit-ami sinon !", les paroles de Diane me reviennent en pleine face. Pourtant, au contraire de ce que je pensais, Raph se met à rigoler.
— Ce n'est pas grave, ça arrive, me rassure-t-il en tapotant délicatement le haut de ma tête.
Tout l'air qui venait de se comprimer dans mes poumons se relâche. Lui au moins est compréhensif. Je vois alors le regard de mon copain s'attarder derrière moi, donc vers le café.
— C'est qui lui enfaite ? me demande-t-il.
Je me retourne, et mon regard croise celui noisette de Dean. Ce dernier nous fixe avec beaucoup d'insistance, alors que je vois Linda lui parler. Le rictus qu'il affichait avant que je ne sorte est toujours planté sur ses lèvres, et ses yeux semblent faire la navette entre mon copain et moi. Troublant. Mais bon, j'ai envie de dire que je ne suis pas mieux puisque je l'ai également bien lorgné pendant un bon bout de temps hier. Je me tourne vers Raph qui a les sourcils froncés.
— Euh... c'est mon nouveau collègue. Il vient d'arriver aujourd'hui.
— Ah. Il est...
Je vois bien qu'il fait allusion à l'atypique look de Dean.
— ... spécial oui, finis-je.
Il me sourit faiblement, puis en changeant rapidement de sujet, m'emmène jusqu'à sa voiture pour me ramener chez moi...
3215 mots / Non corrigé
* * *
Hey ! Chapitre un peu plus court que d'habitude ! ❤️😍🐙
J'espère qu'il vous aura plu !
- Que pensez vous de Dean maintenant que vous avez découvert son état d'esprit ?
- Et Anna ?
- Nous découvrons ENFIN Raph ! Avez-vous quelques petites suppositions à son sujet ?
Enfin bref, j'essaye de poster au plus vite la suite ! Bye mes amours de poulpes !
de HamidaSwan, qui vous kiff. Teehee.
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