Chapitre 24

PDV Anna

Oh non...

— Allez Annabelle ! s'écrit mon stupide d'ami à cause de la bruyante pluie qui couvre sa voix. Monte dans ma caisse ! Ça caille dehors !

Surprise par sa présence, je reste figée un moment en le regardant dans le blanc des yeux. C'est alors que deux choix me font face ; le premier, accepter son offre, histoire qu'il m'amène chez moi puisque je suis en train de me transformer en glace humaine. Mais ce choix me ramènerait à mettre de côté ma fierté puisque j'accepterai l'aide d'un homme qui a littéralement foutu la merde dans ma vie et mon couple, et le tout sans aucun scrupule...

En pensant à ça, je me rétracte aussitôt. Plutôt mourir de froid que de prendre son aide ! D'un geste théâtral, je tourne alors les talons sous son regard surpris. Apparemment, il doit me prendre pour une cinglée pour pouvoir préférer le froid glacial de l'extérieur plutôt que le douillet siège en cuir de sa bagnole. Je continue de marcher en essayant d'éviter le fait que la voiture de Dean me suit, juste à ma droite. La fenêtre toujours ouverte, il hurle :

— Qu'est-ce qui te prend putain ?! Monte ! Déjà que je te propose de l'aide, tu devrais être en ce moment même en train de me sucer la bite plutôt que de faire ta diva !

Offusquée, je me stoppe dans ma marche et le fusille du regard. À son tour, sa voiture se stoppe, en synchronisation avec mes mouvements. Je lui tends mon majeur, et il hausse les sourcils.

— Dégage Dean !

Je continue de marcher en priant pour qu'il me laisse tranquille. Mais comme je m'en doutais, Dean n'est pas prêt de me laisser ainsi. Têtu comme il est, il faut toujours que je m'y attende.

— Monte dans cette putain de bagnole avant que je ne vienne te chercher par la peau des fesses !

— Lâche-moi les basques putain !

— Alors monte !

— Pourquoi tu insistes ?!

— Parce que t'es conne !

— Moi ?! Conne ?! Mais va te faire foutre dans les tréfonds de l'enfer, Satan !

Soudainement, la voiture de Dean se stoppe nette. Sans même m'en rendre compte, je m'arrête à mon tour afin de comprendre la raison de son arrêt.

— Ok, je crois ne pas avoir été assez clair, donc autant l'être tout de suite. Si dans trois secondes, ton putain de cul n'est pas posé sur ce putain de siège passager, je peux te promettre que je sors d'ici te chercher d'une manière toute sauf douce. Et Anna, tu sais très bien que j'en suis capable.

Je me fige subitement. Une image de moi sur son épaule sous la pluie me vient soudainement. Oui, ça c'est sûr, il en est capable. Un air menaçant sur le visage, il se met alors à décompter :

— Trois...

Je serre les dents. Punaise, mais il est sérieux ? Il va vraiment m'obliger là ? Mais bon, venant de lui, ce n'est même pas surprenant.

— Deux... Anna, je ne vois toujours pas tes fesses sur le siège, là...

Encore une fois, je fais face à plusieurs choix ; le premier, c'est prendre la fuite. Mais cette idée se fane rapidement, puisque Dean est bien plus rapide que moi, surtout qu'il est en voiture. Je n'ai donc d'autres choix que de m'abaisser au second choix, c'est-à-dire, monter dans sa putain de voiture.

Jurant silencieusement, je monte finalement dans sa voiture avant qu'il ne prononce le « trois » final.

— Et... TROIS ! Ah. T'es là. Cool, ça m'évitera d'aller me tremper. Pour une fois que t'es docile, hein.

J'essaye de masquer le bien-être dans lequel je suis actuellement, maintenant que je suis bien au chaud. Dean ne mérite pas de voir cette satisfaction.

— Ta gueule.

— Roh c'est bon quoi-... Mais putain ! Tu fous de l'eau partout dans ma bagnole putain !

Effectivement, mes cheveux et mes vêtements trempés jusqu'à la mort dégoulinent de partout dans sa voiture.

— Mais c'est toi qui as insisté pour que je rentre dans ta voiture ! Fallait t'y attendre !

— Ouais bah... ! Tu pouvais, je ne sais pas moi, te sécher avant d'entrer ! Tu connais le respect ou quoi ?!

— Pas plus que toi, connard !

— Connasse !

Je serre mes poings.

— ABOMINATION !

— PÊTASSE !

— SATAN !!

— SALOPE !!

Finalement, nous cessons de nous cracher des injures en plein visage, et nous regardons fixement, complètement essoufflés. Après quelques secondes, nos yeux se détachent l'un de l'autre, et nous fixons cette fois-ci le pare-brise tandis que Dean démarre la voiture. Je croise mes bras sur ma poitrine, tandis que nous commençons à rouler. Après quelques secondes, Dean se met à ricaner. Hein ?

— On n'est vraiment pas net.

Sans même le contrôler, je rigole à mon tour, mais ma main se pose alors sur ma bouche. Putain, je suis censée être en colère contre lui, que ce soit à cause de tout ce qu'il a fait cette soirée, de son égoïsme, ou de ses injures. Mais non, comme une idiote, je rigole encore, même si au fond, c'est loin d'être ce que je souhaite.

On s'insulte, s'étripe, puis on finit par rigoler, comme deux idiots.

On n'est pas juste « pas net ». On n'est juste des pauvres cons. Simplement.

— Ouais, je crois que t'as raison.

Finalement, un silence s'installe entre nous tandis que Dean roule dans de sombres ruelles. D'un geste légèrement hésitant, j'approche ma main de la radio, afin de peut-être combler le silence qui vient de s'abriter entre nous dans cet étroit habitacle. Alors que j'appuie sur un bouton quelconque, la main de Dean s'abat sur la mienne afin de stopper mon geste. Trop tard pour lui, la musique s'est déjà enclenchée, et une douce mélodie à la guitare emplie la voiture.

Waouh.

N'étant pas une grande amatrice de ce genre de musique acoustique, je ne me suis jamais vraiment intéressée à cela. Mais ici, je dois avouer que la mélodie jouée est putain de magnifique. Le mec qui joue est un putain de virtuose. Mais apparemment, le fait que je puisse entendre cela ne semble pas plaire à Dean qui serre la mâchoire, et coupe la musique après une trentaine de secondes plutôt attrayantes.

— Touche pas à ma radio, sorcière.

Je le fusille du regard, mais préfère ignorer ses injures pour lui poser une question. Autant ne pas entrer telle une idiote dans son jeu de gamins.

— C'était quoi ?

Bien évidemment, je parle de la guitare de tout à l'heure. Puisque je ne suis pas une grande experte en la matière, je lui pose la question car c'était vraiment agréable à entendre. Et puis, moi qui me casse la tête à écouter des musiques avec des paroles potables, ce genre de morceau me semble parfait. En voyant ses phalanges se serrer sur le volant, je comprends rapidement que ma question semble l'agacer. Comme toutes les questions que je lui pose enfaite. Mais bon, il n'a pas le droit de se défiler, car je sais parfaitement qu'il sait ce dont il s'agit, puisqu'il n'était pas là question de la radio, mais de musique qu'il a lui-même enregistrées dans la voiture.

— De quoi ? esquive-t-il en me lançant un regard méfiant.

— Bah, ce morceau de guitare.

— Des broutilles, rien de bien important.

— Ouais mais qui est le guitariste ?

— Ton père en slip Lidl.

Alors que je m'apprête à insister, Dean fait déraper sa voiture, et entre dans une autoroute avant de rouler à une vitesse affolante. Apparemment, c'est sa façon à lui de me faire taire. Enfin, pas vraiment, puisque je suis actuellement entrain de crier comme une cinglée, secouée de partout à cause des secs dérapages dont il fait preuve.

Bon Dieu, mais il veut nous tuer ou quoi ?

— Putain mais DEAN ! Arrête tout de suite de rouler aussi vite !

En tant que réponse, je reçois un ricanement, ainsi qu'une accélération de sa part. Mes mains agrippent avec force tout ce qu'elles trouvent, et c'est alors que je sens quelque chose de mou sous ma paume, que je broie littéralement. Sans que je ne comprenne pourquoi, Dean hurle à son tour.

— AAAaah !! MAIS LÂCHE MES COUILLES PUTAIN !!

Mes yeux se posent sur ma main, et je comprends alors que ce que je broie est enfaite les bijoux de famille de Dean.

Oh. Putain.

Ma main se retire rapidement, et je hurle à mon tour en soufflant dessus comme une cinglée.

— Oh mon DIEU ! C'est dégueulasse ! Eurk !

Du coin de l'œil, je vois Dean grimacer de douleur, alors qu'il essaye d'apaiser cette dernière en massant son entrejambe. Mon regard tombe alors sur mon souffre-douleur, et je rougis subitement en détournant le regard. Putain, pourquoi je suis aussi stupide ?!

— Si tu voulais me faire une putain de branlette, premièrement, t'aurais peut-être dû me prévenir, et deuxièmement, le faire sans pour autant me fracasser la queue en mille morceaux, putain !

Je rougis encore, tandis que nous continuons de rouler. Je suis plutôt surprise de voir que nous sommes toujours vivants, même après ce qui vient de se passer.

— T'es vraiment casse-couilles, Walker. D'ailleurs, je trouve que ce nom te correspond plutôt bien, pas toi ?

Je le fusille une nouvelle fois du regard.

— Connard.

— J'ai entendu dire que les brûlures de cigarettes étaient plutôt efficaces avec les insolentes jeunes filles. Je devrais peut-être m'y mettre, lâche-t-il soudainement en me lançant un regard à la fois blagueur, menaçant et sérieux.

Comme si je venais de recevoir une claque en pleine figure, ma bouche s'ouvre en grand, et je toise avec méchanceté le regard troublant de Dean. Mais quel connard ! Comment peut-il dire ça après les efforts de pardon dont j'ai fait preuve avec lui ?!

Son regard se décompose légèrement lorsqu'il voit que sa petite blague n'a pas vraiment l'effet escompté. Je finis par détourner mon regard vers le pare-brise attaqué par la bourrasque de pluie.

— Roh c'est bon quoi, c'était qu'une petite blague.

— Va te faire foutre.

Il soupire, et je croise mes bras sur ma poitrine. Finalement, après quelques secondes, Dean ouvre sa stupide bouche :

— Qu'est-ce qu'un buisson au bord de la route ?

Ma tête se tourne lentement vers lui, et je le dévisage longuement. C'est une blague ou il est en train de prendre ma « technique de la blague » afin d'éviter une situation gênante ? Mais c'est ma technique ! Il n'a pas le droit de me la voler ! Ça me ferait presque rire.

— T'es sérieux là ? Tu crois vraiment que c'est ainsi que tu régleras tout ?

— C'est pas ce que tu fais ?

Cassé.

— Enfin bref, réponds putain, s'agace-t-il.

— Bah... je ne sais pas moi !

Logique. C'est bien le but de ce genre de gamineries à deux balles. Comme s'il s'extasiait déjà de sa blague, un sourire satisfait et joueur étire ses lèvres rosées.

— Bah, une portugaise qui fait du stop.

Et sans même le contrôler, je me mets à éclater de rire. Oh putain je suis désespérante... Tandis que je me tords littéralement de rire, Dean ricane à son tour, fier de son petit effet. Au fond, je suis consciente que je ne devrais pas rire, et que toute cette merde ne nous mène à rien... mais bon, comme j'ai l'habitude de le dire, c'est Dean Gonzalès.

— Putain ! criai-je entre deux éclats de rire. Je ne devrais pas rire ! En plus, elle n'était pas super-gentille ta blague !

— Oh mais on s'en branle de ça.

Me calmant doucement mais sûrement, je surprends le regard de Dean sur moi. Comme souvent, ce dernier se trouve brûlant... intense. Oh merde.

— Je... regarde la route, on va faire un accident...

Ricanant doucement, il tourne lentement sa tête vers le pare-brise mouillé. Je prends une longue inspiration, mais l'air me manque dans ce petit habitacle où une étrange tension règne.

— Quoi ? T'aime pas que je te regarde ?

Depuis le rétroviseur, je me rends compte que mon teint déjà rouge tourne au cramoisie.

— Euh... non. C'est juste que je ne veux pas mourir.

— Pourquoi ça ?

Tournant ma tête vers lui, je le questionne du regard. Comment ça « pourquoi ça » ? Ça paraît logique.

— Bah, logique. Je ne veux pas mourir maintenant, je suis trop jeune. Je n'ai encore pas assez profité.

Un ricanement ironique s'échappe de la bouche de Dean, et il frotte ensuite ses lèvres de son index et de son majeur. Malgré ce troublant geste qui échauffe étrangement tout mon corps, mon attention reste figée sur ce ricanement qu'il a lâché, comme s'il s'agissait d'une blague dont seul lui connaît le sens.

C'est donc sans hésiter -même si je connais les conséquences, que je le questionne :

— Pourquoi rire ? Tu ne vas pas me dire que...

Sans comprendre pourquoi, ma gorge se noue. Il m'est difficile de finir ma phrase, et apparemment, cela semble troubler Dean qui tourne sa tête vers moi lorsque nous sommes arrêtés à un feu rouge.

— ... mourir ne te fait pas peur ? Que cette simple idée ne faisait ressortir en toi pas une once de crainte ?

La mâchoire acérée, et les sourcils froncés, il me dévisage étrangement. Apparemment, il ne s'attendait pas à des questions de ce genre. Et alors que je m'attends à recevoir ses foudres en pleine figure, il soupire simplement en s'adossant sur son siège et en regardant le pare-brise. La lumière rouge du feu en face de nous couvre légèrement l'air nostalgique qui déforme les traits de base si confiants de son visage.

Nostalgique ?

— Je n'ai pas peur de la mort, pour être honnête. J'ai même eu l'impression de la vivre certaines fois. Assez troublant, j'en conviens. Je suppose que, dans tous les cas, on finira tous par crever... donc autant s'en battre les couilles. Et puis... j'ai envie de dire que, dans cette société, je suis considéré comme une erreur de la nature. Même pas. Je suis une erreur de la nature, donc autant crever le plus rapidement possible.

Tout en prononçant sa dernière phrase, il se met à frotter fortement le « L » de son tatouage, comme toutes les fois où j'ai l'impression de le voir dans une situation délicate. Et c'est seulement maintenant que je remarque qu'il porte sa montre à l'envers, avec l'indicateur posé sur le côté des veines de son poignet. Étrange façon de porter une montre.

Me rendant compte que c'est l'une des premières fois que Dean se confie à moi sans barrières vraiment apparentes, je m'empresse de lui poser une autre question. Ce mystérieux « L », et tous ces non-dits par rapport à son passé se bousculent dans ma tête, et même si ma conscience me fait gare de m'en approcher, je ne peux retenir cette élan de curiosité :

— Alors quoi ? Tu ne souhaites pas... un avenir ? Une petite femme, une maison et des petits-enfants ?

Encore une fois, un ricanement l'échappe. Il redémarre la voiture une fois que le feu est passé au vert, et je me rends malheureusement compte que nous sommes bientôt arrivés. Putain, pourquoi lorsque j'ai le moins envie de le quitter ?!

— J'ai vraiment une tête à faire des enfants à ton avis ? Pour être honnête avec toi, je n'ai jamais pensé à ce genre de choses. Je me suis toujours dit que je mourrai jeune, d'une maladie, d'un accident...

Il dit ça en regardant le volant de sa voiture.

— ... d'un geste maladroit...

Il dit ça en replaçant sa montre au milieu de son poignet.

— ... ou de folie.

Il dit ça en grattant le creux de ses avant-bras.

— Enfin bref, je m'emporte un peu.

Coupant court mes questions, il tourne dans une rue que je reconnais comme étant la mienne. Légèrement troublée par ce qu'il vient de m'avouer, je reste figée un moment.

Que veut-il dire par tout ça ? Comment peut-il penser ne pas mériter de vivre ? C'est... ignoble, comme pensées. Et apparemment, j'ai la mauvaise impression que cette idée est bien profondément fourrée dans son crâne, comme les tatouages qui marquent son corps.

Nous continuons de rouler, tandis qu'il me questionne à son tour.

— Et toi, c'est quoi ce que tu imagines pour ton avenir ? me demande-t-il d'une voix douce.

Attendez, je suis réellement entrain de parler tranquillement avec Dean ? Sans étripages de cervelles et cris ? Pincez-moi je rêve !

— Et bien... il me paraît évident que je ne souhaite pas mourir aussi vite. Enfin, je veux dire... c'est plutôt gore.

Fronçant les sourcils, il me dévisage longuement. Tellement que je finis par être impressionnée du fait qu'il parvienne à rouler parfaitement même sans regarder la route, alors que de mon côté, même avec les yeux rivés sur cette dernière, je finis toujours par causer un accident.

— C'est pas gore, c'est juste ma façon à moi de voir les choses.

— Ouais bref... Enfin. Moi, je m'imaginais plus finir mes études de médecine, devenir docteure, me marier à Raph et avoir une maison avec des enfants... Puis, finir par mourir en regardant mes petits-enfants jouer dans notre jardin familial. Enfin voilà quoi, la norme.

Sans que je ne comprenne pourquoi, il se met à rire.

— Quoi ? Qu'est-ce qui est drôle ? lui demandai-je, légèrement agacée qu'il se moque de moi alors que je suis très sérieuse.

— Je sais pas... c'est juste que je trouve que cette vie-là, en plus d'être niaise jusqu'aux fesses, ne te va pas.

Je fronce les sourcils. Comment peut-il dire ça ? C'est justement la vie de mes rêves ! Il me paraît évident qu'elle m'est parfaite étant donné que je m'y suis préparée toute ma vie.

— Ah, et pourquoi donc ?

— Premièrement, je ne te vois pas comme médecin. Genre, c'est évident comme ton gros pif entre tes deux yeux que tu ne te plais pas en médecine. Juste à te regarder étudier, ça pue l'ennui.

Je rougis sans même comprendre pourquoi.

— Quoi ? Mais non ! La médecine est le métier de mes rêves, et même si c'est assez compliqué quelques fois, je m'y plais vraiment.

Posant son index au-dessous de son œil droit, il me fait le geste « mon œil, oui » en me lançant un sourire malicieux.

— Mais oui, fais-moi juste croire que ce n'est pas cette vieille brune qui t'a obligée à te diriger vers ces études-là.

« Cette vieille brune » ?

— Bien sûr que non !

— Oui oui c'est ça... Non mais sérieux, je te verrais large plus dans un métier... artistique.

Hein ?

— Comment ça ?

— Je ne sais pas... Tu m'as l'air d'avoir un esprit critique, raffiné... artistique quoi. Toutes les fois où je t'observe, tu as un appareil photo entre les mains, et tu prends des photos de tout et n'importe quoi. En kiffant ça, même si c'est bizarre.

— Ah, et tu m'observes maintenant ?

Me lançant un regard lubrique, je me sens frissonner de la tête aux pieds.

— Bien évidemment tigresse, tu es toujours au centre de mon attention.

Je déglutis longuement, mais fais mine d'ignorer ses paroles même si elles passent dans tous les recoins de mon être, avec lenteur et douceur.

— Donc d'après toi, je devrais devenir... photographe ? lui demandai-je finalement, un sourire ironique étirant mes lèvres.

— C'était qu'une idée comme ça, mais ouais. Je te verrais bien plus dans ce domaine-là que dans la médecine.

La blague ! Un rire s'échappe de mes lèvres, et il paraît surpris. Apparemment, il était réellement sérieux avec moi, mais pour être honnête, je m'en fiche pas mal. Il raconte n'importe quoi !

— Nan mais n'importe quoi ! Moi ? Photographe ? Jamais ! Et puis, ce n'est même pas un métier ! m'exclamai-je sous ses yeux ahuris.

— Pas un métier ? Et tu oses ensuite me dire que je ne suis pas ouvert d'esprit ? Pff.

Nous tournons dans une autre rue, tandis qu'un silence s'installe entre nous.

— Du coup, dis-moi directement où tu habites, histoire que je te dépose devant vue que la pluie bat toujours aussi fortement.

Mon sang ne fait plus qu'un tour, tandis que je trouve une échappatoire sans même comprendre pourquoi.

— Non mais t'inquiète, t'en as déjà fait beaucoup pour moi. C'est mon quartier ici, tu peux me laisser là.

Soudainement, il freine avec force. Si je n'étais pas attachée, je suis presque sûre que j'aurais foncé droit dans le pare-brise. Alors que je m'apprête à le sermonner sur sa conduite de malade, son regard étrangement glacial se tourne vers moi.

— Tu sais, si tu as honte de moi, tu peux clairement le dire. Mais bon, de toute façon je l'ai bien compris. « Mademoiselle Annabelle Walker amie avec cette ordure de Dean Gonzalès », ça ferait scandale.

Et c'est reparti pour une dispute, même après ce bon mais court moment partagé. Toute once de douceur a quitté son regard pour être remplacé par de la rancœur... peut-être même de la tristesse. Mon cœur se serre légèrement à cette simple pensée.

Je finis donc par ouvrir la bouche afin de me défendre, même si au fond, je sais pertinemment qu'il n'a pas tout à fait tort.

— Mais non ! Je n'ai pas honte de toi voyons !

Il esquisse un rictus et lâche un ricanement ironique, presque similaire à un crachat.

— Tu te moques de moi là ? C'est putain d'évident enfaite. Tu ne veux jamais que je me gare devant chez toi, par peur que des gens nous voient ensemble même si c'est complètement stupide en ce moment, étant donné que ta putain de famille de riches se trouve dans un putain de gala de merde. Tu n'as dit à personne qu'on était ami, et les seules fois où tu l'as fait... ou non, où je l'ai fait, on aurait dit que cela s'agissait d'une réelle torture pour toi. « Ce n'est pas ce que tu crois ! Ce n'est pas ce que tu crois ! »... Comment ça ? Je suis au courant, mieux que personne même, que je suis ignoble et exécrable, mais au moins, fais l'effort de ne pas me mentir en disant que tu n'as pas honte d'être amie avec moi. Putain.

Il finit son speech en soupirant longuement, et je reste figée sur place. Au fond, c'est vrai qu'il n'a pas tort... Et cette pensée suffit à attrister mon esprit. Mais il n'a pas complètement juste non plus.

— Je... OK, finis-je par souffler. Je peux comprendre que tu sois énervé et tout... et que mon comportement pouvait vraiment porter à confusion... Mais c'est juste que je t'aime bien au fond, mais que mes proches n'arriveront jamais à comprendre cela. Ils ne t'accepteront jamais, donc autant éviter toute dispute avec eux, tu vois ?

Grognant, il ne m'écoute pas, et pointe du doigt ma porte.

— Tu peux dégager, si c'est ce que tu veux.

Mon cœur se serre lorsque je constate qu'il ne me regarde même pas dans les yeux. Alors que je m'apprêtais à retirer ma ceinture de sécurité pour m'en aller je m'arrête subitement dans mon geste avant de le regarder dans les yeux. Il paraît surpris, tandis que je pointe une rue.

— Tu tournes à droite, prends le rond-point, et c'est la grande maison blanche à gauche.

Ses yeux s'écarquillent soudainement, et alors que je m'attendais à un sourire de sa part, il n'en est rien puisqu'il redémarre la voiture, et suit le chemin que je lui ai indiqué. Après quelques instants où un silence pesant s'est installé entre nous, il se gare finalement devant ma maison, sans même faire de commentaires dessus, au contraire de ce que je pensais. Apparemment, il est toujours un peu en colère... Sentant le malaise de ce silence monter en moi, je lâche sans même m'en rendre compte :

— Pourquoi Bruce Lee à de belles dents ?

Oh putain, je suis vraiment trop conne ! Surpris, Dean tourne sa tête vers moi, ce qui me plaît étrangement car cela me prouve que j'ai finalement attiré son attention. Pas une si mauvaise idée que ça en fin de compte.

— Quoi ? T'es sérieuse là ?

— Bah, tu l'as bien fait toi.

— Ouais, mais là t'as aucune originalité. Tu me copies. Dieu va te punir.

Soulagée de voir qu'il est finalement redevenu le Dean cool, je relâche tout l'air s'étant bloqué dans mes poumons.

— Du coup, tu sais ?

— BAH NON, C'EST LOGIQUE.

Je rigole légèrement devant le ton qu'il vient de prendre. Ah... je préfère largement ce Dean-là.

— Bah, parce qu'il se Bruce Lee dents.

Un long et pesant silence reprend place, et je me rends compte qu'un malaise encore pire que celui le précédant vient de s'installer confortablement sur un siège en cuir afin de m'observer me décomposer de honte devant ce blanc ultime.

Et comme je suis vraiment très maline et lucide, l'idée d'expliquer ma blague (la pire chose du monde à faire dans ce cas-ci) me prend :

— Genre... Il se brouce li dents. Il se brosse les dents. Enfin...

Tandis que je me ratatine de honte, Dean éclate finalement de rire. Soulagée de voir que ma blague n'est pas un aussi gros flop, je me laisse également aller à l'hilarité, et c'est donc durant quelques agréables et simples minutes que nous rigolons, doucement... tout en nous regardant.

Et même lorsque nos rires cessent, lentement, sûrement, nos regards ne se lâchent toujours pas, tandis qu'un long et incandescent feu gravit les marches de mes cuisses afin de se nicher dans la cage brûlante de mon bas-ventre.

Bordel.

L'habitacle de la voiture se trouve maintenant complètement sous silence, même si ce dernier est entrechoqué de nos souffles, et de la pluie battant contre le pare-brise. Alors qu'une tension que je commence bien à connaître monte entre nous, et fait haleter ma respiration, je trouve rapidement un sujet de discussion. Sans réellement comprendre pourquoi, c'est généralement toujours ce que je fais dans ce genre de situation : je parle, même si c'est pour dire des sottises.

— Je... T-tout à l'heure, tu avais commencé ta phrase avec un « premièrement », lorsqu'il était question de cette histoire d'avenir qui ne me correspondait pas. Et donc, je suppose qu'il y a bien un « deuxièmement » qui devait suivre ?...

Je fais du mieux que je peux pour éviter de laisser mon regard dévier vers ses lèvres charnues et rosées qu'il ne cesse d'humidifier en faisant rouler sa langue dessus, comme s'il savait pertinemment que cela rendait fou tout mon système nerveux. Finalement, il met fin à cette torture en souriant, puis en passant sa main dans ses cheveux légèrement mouillés.

— Ah... ça.

— Du coup ? lui demandai-je en commençant à de plus en plus m'intéresser à notre discussion.

— C'est par rapport à Davis, ton bae.

Mon bae ? C'est quoi ce truc ? Sûrement un truc de jeunes... Mais bon, on sait tous que bien que tu ai dix-neuf ans, tu restes une mémé dans ta tête, se moque ma conscience.

Mes sourcils se froncent aussi rapidement que l'éclair à l'entente du nom de famille de mon copain. Où veut-il en venir ?

— Comment ça ?

— C'est juste que... tu te vois vraiment vivre avec lui, toute ta vie ? Genre, mariée, avec des gosses et toutes ces merdes ?

J'essaye de percer le voile sombre couvrant son regard, afin de décerner un quelconque indice sur la raison pour laquelle il me pose cette question étrange, mais impossible. Ce serait comme essayer de briser du marbre avec les doigts.

— Eh bien... je... oui. Je suppose. Je veux dire, rien n'est encore prévu, étant donné que nous n'avons que dix-neuf ans... Mais oui. Si je le pouvais, je me marierais et ferais ma vie avec Raph. Ça me paraît évident.

Étrangement, je m'attendais à ce qu'il rit, et c'est bien ce qu'il fait.

— Pourquoi ris-tu ? m'agaçai-je devant ce surplus de mystères. Et puis, qu'est-ce que cela pourrait bien te faire ?

— Ça ne me fera rien, mais toi... oui, toi, ça te fera quelque chose.

Mes bras se croisent sur ma poitrine, et je le toise.

— Ah bon ? Et quoi alors?

Encore une fois il rigole, en se passant la main sur le visage, comme s'il paraissait exaspéré par quelque chose que je ne parviens pas à comprendre. Il va cesser de faire durer le mystère ?!

— T'es vraiment pas très lucide toi. Ce que je veux dire, c'est que tu ne veux vraiment pas de... piment, dans ta vie ?

Ma respiration se coupe devant sa question, et ses yeux topaze plongent dans les miens avec une telle intensité que j'ai la réelle impression que l'habitacle entier de la voiture prend feu. Je prends un moment pour réfléchir à sa question, mais étrangement, je n'arrive pas à y tirer de conclusions.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

— Ne me dis pas que tu as déjà ressenti une certaine... adrénaline, avec ce merdeux ? Une certaine électricité qui vous attirait l'un l'autre, et qu'ainsi, il vous était impossible de vous séparer ne serait-ce que pour quelques millièmes de secondes ? C'est ça, que j'appelle du piment dans ta vie. Quelque chose qu'il te fera ressentir, et qui fera en sorte que tu ne saches jamais comment sera fait le lendemain.

L'air se fait de moins en moins présent, et je peine à respirer sans légèrement haleter. Heureusement que Dean ne parvient pas à entendre les battements affolés de mon cœur, ou les courtes respirations que je prends, car autrement... Néanmoins, je comprends rapidement qu'il réussit à le deviner lorsque je vois ses yeux se poser sur mes joues rougies par la chaleur qui ne cesse de traverser mon corps, ou sur mes lèvres entrouvertes bougeant en rythme avec mon souffle saccadé.

Bien sûr que je les entends, ces petites voix dans ma tête qui me hurlent de me reprendre en main, mais c'est plus facile à dire qu'à faire, surtout lorsqu'un homme comme Dean Gonzalès vous regarde de la sorte dans un endroit si étroit. C'est donc avec difficulté que je m'exprime.

— B-bien évidemment. J'aime Raph, et il est mon copain.

Mes paroles n'ont aucun sens, littéralement. Et cela prouve alors à lui et moi qu'il n'a pas tort. Non, c'est faux ! Il a tort ! Mais la véhémence avec laquelle sont exprimés ces paroles souligne leur absurdité. De plus, à en voir l'expression de Dean devant mes paroles et mon visage, je comprends qu'il pense la même chose que moi.

— Mais un copain qui t'ennuie, clairement. Admets-le Anna. Ou au moins, ne l'admets pas à moi car je le sais pertinemment. Admets-le à toi.

— À quoi bon tout cela te mènera, hein ? lui demandai-je d'un ton presque désespéré.

Ses lèvres esquissent un rictus.

— Je cherche simplement à ce que tu comprennes et prennes en compte l'ampleur des sensations qui doivent se bousculer en toi. Je te l'ai déjà dit une fois, mais apparemment, tu es plus dure que ça à convaincre.

Même si je sais pertinemment de quoi il parle, je ne peux m'empêcher de lui demander :

— Que veux-tu, voyons ?

Il s'approche doucement de moi, et je me sens perdre pied. Son odeur roule doucement dans mes narines, et comme s'il s'agissait d'une drogue, j'ai la drôle d'envie d'enfouir mon visage dans son cou afin d'inspirer le plus de fragrance possible.

— Ce que tu veux toi.

Mes lèvres bougent toutes seules, sans passer par le filtre de mon cerveau, de ma conscience. Étrangement, j'ai l'impression, et cela seulement maintenant, qu'il faut que je sorte de là.

— Et qu'est-ce que je veux ?

Moi.

Il faut que je sorte de là avant de craquer, littéralement.

— Avoue que je t'obsède, Annabelle.

Doucement, il retire sa ceinture de sécurité et s'approche de moi. Je me crispe, tandis que ses yeux ayant maintenant pris une couleur à la fois sombre et brûlante réduisent petit à petit la distance séparant notre contact visuel. C'est la glace et le feu, le tout dans deux simples billes dorées. C'est le choc thermique, et ça me rend folle, moi et tout mon système nerveux.

Et pour une fois, j'arrive à me l'avouer à moi-même ; il a raison, il m'obsède. Pire encore, il me fascine, et son caractère ambivalent -même s'il m'agace, me fait chavirer. Il m'obsède comme on ne m'a jamais obsédé, et je ne sais comment je réussirai à me défaire de cette électricité qui lie nos deux êtres de chairs et d'âmes. Est-ce donc cela dont il parlait ? De cette adrénaline, ce piment qu'il trouvait manquant à ma vie ?

S'il s'agit de cela que je ressens en ce moment, alors je suis bien dans la merde. Bien dans la merde car cela ne devrait se passer ainsi. Pas avec lui, en tout cas. Pourtant, plus j'y réfléchis, plus cela me semble plausible. C'est donc avec mes dernières forces que je me bats contre cette tension qui ne se stoppe plus dans sa course infernale secouant tout mon corps, et que j'ouvre ma bouche. Pour nier, comme à l'ordinaire :

— C-c'est faux Dean... Donc laisse-moi sortir maintenant.

Je tourne ma tête vers la portière afin de l'ouvrir, tout en me défaisant de son regard de braise, mais lorsque j'enclenche la poignet, un bruit sourd retentit.

Il vient de mettre la sécurité-enfant, ce qui veut dire que je suis enfermée avec lui.

— C'est faux ? continue-t-il dans mon dos. Donc dis-moi...

Lentement, sa main se pose sur ma cuisse. Je trésaille directement à ce contact, et mon corps se couvre de petits points, formant d'agréables frissons dont la sensation se répertorie dans le feu composant mon bas-ventre. Bordel.

— Est-ce qu'il t'a déjà fait ressentir toutes ces sensations ? Et le tout en un simple touché ? me demande-t-il d'une voix rauque, suave.

Je déglutis lentement, et sans même comprendre pourquoi, je fais « non » de la tête. Même si ma conscience se bat pour que je me reprenne en main, je sais pertinemment que mentir avec Dean ne me mènera à rien.

Si ce n'est ma perte.

Cette fois-ci, son pouce dessine de petits cercles sur le grain de ma peau frissonnante, et je resserre les cuisses sans comprendre pourquoi. Comme lisant dans mes pensées, il réplique :

— Tellement de sensations que tu te sentais obliger de resserrer les cuisses pour absorber cette guerre dans ton bas-ventre ?

Encore une fois, je secoue la tête en guise de réponse.

— Regarde-moi.

Sans prendre le temps de réfléchir à mon acte, mes yeux se tournent vers lui. J'ai comme l'impression que des portes multiples à l'extase s'ouvrent à moi lorsque ses pupilles d'un doré impénétrable repaissent mon âme presque blessée par ce surplus de beauté. Comme si elles lui avaient donnée un bleu lors de leur impénétrable liaison. Un bleu à l'âme. Oui.

Mon âme est une mer bleue dont ses yeux sont le ciel.

Ses mains, ses doigts. Ils frôlent, cuvent et remontent le long de ma peau blanche dont les frissons jouent avec la lumière. Peau contre peau, il se dirige vers ma chevelure pour s'y perdre, comme un oiseau dans son arbre.

— Avoue-le Anna. Jamais tu n'as ressenti ça, avec personne. Et tu aimes ça, tout comme moi.

Et alors que je sens son souffle chaud pénètre la fine barrière de ma peau et l'éventail de mes cils, je me sens retomber.

Bas.

Je me rends rapidement compte qu'il faut que tout cela cesse. Que cela ne peut tout simplement pas se passer comme ça ! Un million de choses tournent dans mon esprit, et je réussis à me défaire de l'emprise de son regard, bien que celles de son touché et de son âme restent ancrées en moi. Sans comprendre d'où je sors cette force, j'ouvre la bouche :

— Il faut vraiment que j'y aille Dean. Désolée.

Et puis, au contraire de ce que je pensais, Dean soupire puis s'écarte de moi très rapidement. Trop rapidement. Un froid glacial me prend, maintenant que je ne sens plus sa chaleur, que son odeur ne ruisselle plus dans mes narines afin de couler dans la mer bleutée de mon âme. C'est brutal, mais essentiel car je ne peux me permettre de continuer ainsi. Je dois sortir d'ici au plus vite afin de ne pas flancher, car je sais pertinemment que cela pourrait être une possibilité.

Ne me regardant plus, Dean désenclenche la sécurité pour enfants, et je m'empresse d'ouvrir la porte pour m'en aller.

Mais impossible.

Encore une fois, la porte ne s'ouvre pas. Mais ce n'est pas à cause du verrou, mais sûrement parce que cette bagnole est un ancien modèle, et qu'il doit y avoir une façon spéciale de l'ouvrir.

Bordel !

Et au lieu de prendre sur moi afin de l'ouvrir calmement, je m'acharne dessus comme une idiote, même si je sais pertinemment que je n'y arriverai jamais. Mais c'est tout simplement parce que je la sens encore, cette tension. Et que j'ai peur que le peu de self-control me restant se fasse la malle.

— Attends, souffle Dean derrière moi.

Et puis, soudainement, je sens le poids de Dean se pencher sur moi, dans mon dos. D'un geste rapide, j'aperçois sa main enclencher l'ouverture de la porte d'un coup sec. Instantanément, la pluie et le froid pénètrent dans la voiture, faisant contraste avec la chaleur qui nous abritait.

Je ne bouge plus, lui non plus. Je le sens. Tout près de moi. Trop près de moi. La peau tranchante de sa mâchoire ne se trouve qu'à quelques centimètres de mes lèvres.

Puis doucement, nos têtes se tournent l'une vers l'autre, et nos regards se croisent en un éclair qui agite, affole, et extasie tout mon être.

Détruisant alors le restant de mon self-control.

Son regard descend jusqu'à mes lèvres, et il ne peut s'empêcher de passer sa langue sur les siennes. Je ne respire plus.

Je n'ai...

— Si tu arrêtes de lutter, ça rendra les choses plus faciles, lâche-t-il finalement, comme une bombe en plein dans mon cœur.

... plus de contrôle.

En une fraction de seconde, mes lèvres capturent les siennes.

6412 mots / Non corrigé

* * *

HELLO LES BIATCHS ! 🔥

Je sais que j'ai pris du retard, surtout qu'on était en vacances, mais j'en ai vraiment profité pour me reposer comme je n'arrivais réellement plus à suivre le rythme du lycée... 😭

Et vous, vous êtes en quelle classe ? Je m'intéresse à vous mes petits poulpes ! 🐙

Mais bon, cette longue pause m'a permise d'écrire 4 chapitres entiers de mon côté ! Et pour être honnête avec vous, ils sont vraiment sympas !

Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? 😊 Il est plutôt long cette fois-ci, c'était assez compliqué à écrire ! 😅

- Suis-je la seule à surkiffer leur relation ? 😱💕

- Comprenez-vous le point de vue de Dean au sujet de la mort ? Avez-vous alors des suppositions à donner sur son passé, la personne qu'il peut réellement être, son vécu ? 💀

- Avouez, vous êtes en extase parce que c'est le premier bisou de DANNA ?! MOI AUSSI HAHAHAHAHA 😍😘

Enfin bref, j'essaye de vous poster la suite au plus vite ! 😅🌚

de HamidaSwan, qui vous kiff. Teehee.

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