8. Appelé sur une affaire urgente

⁂DL⁂

Quand Lydia vit Stiles se garer à côté de sa voiture, elle sorti de son véhicule et alla enlacer son meilleur ami qui semblait défait. Le visage crispé elle lui demanda comment il se sentait, appréhendant sa réponse.

- Ça me fait mal de constater qu'il nous a encore menti mais surtout, je m'inquiète. Je me demande si tout ça est vrai et si oui, pourquoi il ne nous a rien dit ?

Stiles soupira en emboitant le pas à la banshee, ne perdant pas de temps afin de pouvoir satisfaire sa curiosité.

Poussant la porte du loft sans même prendre la peine de frapper, Stiles tomba sur le regard irrité de Derek, assit sur la grande table qui était devant la baie vitrée, visiblement il les attendait.

- Stiles, Lydia ? Que me vaut l'honneur de votre visite. Vous n'êtes pas censé être au lycée ? Demanda Derek les bras croisés sur son torse.

- On est vendredi, on fini tôt ce jour-là. On peut discuter ? Demanda Stiles en s'asseyant sur le canapé du loft comme s'il était chez lui.

- Apparemment je n'ai pas le choix, fit Derek en observant, ses sourcils hauts, ses deux bêtas s'installer. Il s'assit en soupirant, attendant que l'un deux se décide à ouvrir la bouche. Ben alors, vous avez perdu votre langue ?

- C'est que c'est un sujet sensible, commença Lydia. On a une question à te poser.

Lydia dévisagea Stiles en jouant avec ses doigts tandis que ce dernier se grattait la joue nerveusement.

- Eh ben, allez-y, on ne va pas y passer la soirée, j'ai des choses à faire moi, râla Derek.

Finalement ce fut Lydia qui se lança en lui expliquant son après-midi avec Alisson, en laissant de côté le shopping bien sûr car son alpha devait s'en ficher comme de sa première dent de lait.

- J'avais l'impression de passer un interrogatoire mais le pire, c'est quand elle m'a demandé si je connaissais... ta sœur, lâcha-t-elle enfin d'une petite voix.

Derek releva la tête d'un coup, le visage pâle et croisa le regard presque désolé de Lydia et celui plus contrarié de Stiles, son regard passant entre les deux.

- Je... euh... putain ! Dit-il en se levant d'un bond du canapé, comme s'il s'était fait piquer les fesses par une armée d'abeilles en colère, faisant sursauter ses bêtas. Il tourna en rond en grognant pendant une minute avant de venir se rassoir en face d'eux. Il prit une longue inspiration et déclara : J'ai effectivement une sœur, elle s'appelle Cora.

Son visage transpirait la colère et la peur, sans vraiment y faire attention, il se mordit la lèvre inférieure, son regard aussi noir que du charbon.

Stiles avait dix miles questions à lui poser maintenant qu'il connaissait la vérité mais trop choqué par cette révélation et surtout par la réaction de son alpha, tout ce qui sorti de sa bouche fut une question à laquelle le loup ne s'attendait pas.

- Est-ce que ça va Derek ?

Ce dernier leva la tête et croisa le regard inquiet de Stiles qui le fixait intensément. Derek détourna le regard, gêné par l'insistance de Stiles.

- Ouais. A vrai dire j'en sais rien, soupira-t-il. Putain j'ai tout fait pour la mettre en sécurité mais j'ai tout foiré, ils savent qu'elle existe.

Derek passa sa main dans ses cheveux et secoua la tête de dépit. A nouveau son passé faisait la course avec ses nerfs et il se sentait rattrapé bien trop rapidement à son gout.

En face de lui, Lydia semblait inquiète elle aussi, jouant avec ses doigts sur ses genoux. Stiles prit sa main dans la sienne pour l'aider à se calmer.

- Où est-elle ? Demanda Lydia d'une petite voix.

Elle ne voulait pas insister mais simplement comprendre la situation, savoir pourquoi Derek était si réticent à parler de tout ça.

- Elle est à Seattle, chez des amis de Peter.

- Tu penses qu'elle est en danger ? Demanda Stiles en observant les iris tristes de Derek.

Son alpha semblait perdu dans ses pensées, peut-être même dans ses souvenirs qui devaient être douloureux, car Stiles l'entendit renifler et avant qu'il ne montre ne serait-ce qu'une once d'émotion, le loup se leva et recommença à arpenter son salon de long en large en grognant. Il ne pouvait pas leur montrer sa faiblesse, il était leur alpha et s'ils devinaient son trouble, il perdrait toute crédibilité face à eux.

Derek se retourna et chercha finalement le regard de Stiles.

- Honnêtement, je ne pense pas qu'elle soit en danger, je sais qu'elle est menacée. Il faut que j'aille la chercher, souffla-t-il en sortant son téléphone de la poche arrière de son jean.

Lydia et Stiles échangèrent un regard inquiet puis Stiles lui demanda :

- Tu comptes la ramener ici alors qu'elle est peut-être plus en sécurité cachée à Seattle ? Je comprends pas, avoua sincèrement Stiles.

Evidemment qu'il ne pouvait pas comprendre, il ne connaissait pas les Argents comme Derek les connaissait.

Ils étaient des chasseurs sans pitié, déterminé à tuer le plus possible de loups garous et d'autres créatures surnaturelles. Derek se demandait d'ailleurs pourquoi ils n'avaient pas encore attaqué. Il s'était attendu à ce qu'ils le fassent depuis qu'il avait croisé Gérard au manoir mais étonnement, ils n'avaient pas bougé et c'était ce qui préoccupait le plus Derek en ce moment.

Ce n'était pas dans leurs habitudes de rester trop longtemps sans se montrer. Peut-être avaient-ils trouvé d'autres loups garous à chasser en attendant de s'attaquer à sa meute ? C'était possible, Derek savait qu'une autre meute était établie dans le sud de la Californie sans qu'il n'y ait jamais eu de conflit entre les deux meutes.

Alors savoir sa sœur à près de deux milles kilomètres et les Argents qui gardaient encore leurs secrets ici, ça ne le rassurait pas du tout.

- Stiles, ils chassent des loups garous de génération en génération. Ils en veulent à ma famille, je ne peux pas prendre le risque qu'ils touchent à Cora.

Ce dernier soupira. Il comprenait l'inquiétude de son alpha, peut-être bien que le lien de meute, plus fort encore entre frère et sœurs devait lui chatouiller l'estomac. Ce qui le fit penser à quelque chose d'évident. Stiles allait ouvrir la bouche quand Lydia le devança.

- Et nous ? Qu'est-ce qu'on fait en attendant ton retour ? Et s'ils nous attaquent ? Demanda la banshee en se levant du canapé. Elle s'approcha de son alpha et lui fit face. On a besoin de toi Derek, dit-elle en observant le visage fermé de celui-ci.

Il releva le regard dans celui de la banshee et soupira. Derek savait qu'il prenait un risque en les laissant ici mais il prenait aussi un risque en laissant sa sœur à Seattle.

- Vous serez en sécurité ici, je vous le promets, Peter et Isaac veilleront sur vous, lui dit-il en posant une main sur son épaule.

- Je veux venir avec toi.

Stiles s'était rapproché de son alpha qui semblait en proie à d'anciens démons et gardait le visage tendu. Derek secoua la tête de gauche à droite.

- Non Stiles, moins tu en sauras sur elle pour le moment, moins tu seras intéressant pour les chasseurs, crois-moi.

Mais Stiles ne l'entendait pas de cette oreille et insista.

- Je suis votre émissaire, je pourrais t'aider. Et si par malheur ta sœur à besoin de soin particulier, tu y as pensé ?

Derek défit son ancrage des yeux ambrés de Stiles et alla devant la baie vitrée, plongeant son regard dans le bleu du ciel. Il croisa les bras sur son torse, visiblement contrarié.

Bien sûr qu'il y avait pensé mais mettre Stiles en danger au profit de sa sœur ce n'était pas dans ses plans, au pire il se sacrifierait pour la sauver. Evidemment il ne le dit pas à son émissaire, il n'avait pas besoin de connaitre ce genre de détails.

- N'insiste pas Stiles, c'est non.

Stiles repensa soudain aux paroles de son alpha et tout en se rapprochant de lui il lui demanda anxieusement.

- Pourquoi on ne ressent pas ta sœur dans le lien de meute ?

Derek se retourna vivement, un air étonné sur le visage. Ce n'est pas la question de Stiles qui l'avait surpris mais le fait que ça l'affecte tout autant que lui cette histoire de lien.

Le lien de meute était quasiment impalpable pour ceux qui n'étaient pas de véritable loups garous mais chez Stiles, Derek avait remarqué que le moindre changement d'humeur ou de santé chez un membre de la meute le touchait autant que lui en tant qu'alpha.

Stiles venait de mettre le doigt sur un détail important et Derek ne savait pas comment il allait réagir en entendant la vérité.

- Elle ne fait pas partie de la meute, c'est une louve solitaire, pour sa sécurité.

Stiles sentit son cœur se serrer car pour lui le lien de meute c'était comme le ciment qui maintient les briques d'une maison entre elles et si Derek en tant qu'alpha, avait été le toit de la bâtisse, il devrait être à terre à cet instant.

- Ça doit être horrible de ne pas avoir de lien avec ta propre sœur, pour elle aussi ça ne doit pas être facile.

Derek reporta son regard au loin à travers la baie vitrée retenant une larme qui voulait s'échapper de ses yeux déjà humides. Stiles posa sa main sur son épaule sous le regard compatissant de la banshee derrière eux.

- C'est comme un déchirement, comme si je n'étais pas complet. Comme si elle avait emporté avec elle une partie de mon âme.

Il y eut un grand silence après ça dans le loft puis Stiles se tourna vers Lydia et d'un regard lui demanda de les rejoindre. Il l'a pris par les épaules de son bras libre, l'autre toujours en soutien sur celle de Derek.

- Tu ne veux vraiment pas de moi à Seattle ? Demanda Stiles d'une petite voix tandis que Lydia relâchait son étreinte sur Derek, ayant ressenti qu'il n'était pas aussi à l'aise avec elle qu'avec Stiles.

- Je préfère que mon émissaire soit auprès de ma meute en cas de besoin, je me débrouillerai, je te l'assure.

Stiles n'insista pas et glissa ses mains dans ses poches en soupirant.

- Ça va être long jusqu'à ce que tu reviennes. Tu nous donneras des nouvelles, j'ai pas envie de devoir m'inquiéter pour rien.

- Je vous tiendrai au courant.

Derek parti le lendemain matin au volant de sa fidèle Camaro noire, laissant la meute aux bons soins d'Isaac, Peter et Scott, Stiles de son côté, gardant toujours un œil sur la fille Argent.

A croire que la famille de cette dernière savait que l'alpha était absent de Beacon Hills, car aucun d'eux ne tenta quoi que ce soit pendant son absence, ce qui n'avait pourtant pas rassuré Stiles qui était devenu une véritable boule de nerfs durant ces deux semaines que dura le voyage aller-retour de Derek.

Se rendant de plus en plus souvent dans sa pièce préférée, Stiles n'en sortait uniquement si c'était vraiment nécessaire, parcourant les livres de sa mère encore et encore dans le but de se rassurer et d'en comprendre plus sur son passé.

Claudia pratiquait le métier de pharmacienne lorsque Stiles était venu au monde, elle possédait également un doctorat en botanique mais c'était là les seules informations que son fils avait sur son rôle en dehors de celui d'avoir été sa mère et la femme de son père.

Pourtant dans cette pièce, il y avait des livres sur la médecine générale, d'autres sur la magie, des thèmes qu'une simple pharmacienne n'avait pas à connaitre, du moins selon son intuition. Pourtant ils étaient là, à sa disposition, son père n'ayant jamais eu le courage de remonter dans cette pièce pour y faire du ménage et que Stiles s'était attribué à la mort de sa mère.

Stiles était justement plongé dans un de ces ouvrages quand il entendit son père lui dire depuis la cuisine qu'il était appelé sur une affaire urgente au commissariat.

- Qu'est-ce qui se passe ? Tu en as pour longtemps ? On avait prévu de sortir tous les deux cet après-midi, tu t'en rappelles ? Cria-t-il depuis le grenier.

- Oh oui bien sûr. Ecoute Stiles reste ici, je fais au plus vite, d'accord ?

Stiles lui assura qu'il attendrait mais quelque chose dans le ton utilisé par son père, le poussa à le suivre. Il posa en vitesse le bouquin qu'il avait encore en mains, descendit par la trappe du grenier, courut à toutes jambes dans les escaliers qui menaient au salon et attrapa ses clés de voitures dans le vide poches du petit meuble de l'entrée.

Ouvrant la porte d'entrée discrètement, il attendit de voir disparaître la voiture de son père au coin de la rue avant de rejoindre la sienne et de prendre le chemin du commissariat par un autre itinéraire, tout aussi rapide mais que son père n'aimait pas emprunter car il passait près du cimetière où était enterrée sa mère.

Il se gara un peu avant la grande bâtisse au crépit blanc dont l'enseigne lumineuse, qui indiquant les services de police, luisait d'un bleu lumineux, pour ne pas se faire remarquer.

Stiles entra par la porte arrière du bâtiment et se glissa dans le bureau de son père sans se faire voir, quand il l'entendit entrer. Il se faufila dans le placard du bureau et referma la porte en silence, observant par les interstices des lattes de bois ce qui se passait.

Il ne savait pas pourquoi il tremblait mais soupçonnait sa course poursuite d'être la cause de son taux bien trop élevé d'adrénaline dans ses veines. Stiles tentait de respirer le plus calmement possible mais son cœur battait fort et c'était compliqué pour lui de rester tranquille dans un endroit clos, pourtant il le fallait s'il ne voulait pas se faire prendre.

Sous les yeux curieux de Stiles, le shérif demanda à une jeune femme blonde d'environ trente-cinq ans de s'assoir sur la chaise en face de lui, les mains menottées dans son dos.

Avant que son père puisse prendre la parole on frappa à la porte et la tête de Jordan passa dans l'entrebâillement de la porte.

- Désolé de vous déranger shérif mais Chris Argent tient à être présent pour son interrogatoire.

Noah soupira mais en comprenant qu'il ne pouvait pas vraiment refuser, hocha la tête et le père Argent fit son entrée, un sourire mauvais sur le visage. En voyant son expression, Noah prit finalement la décision de gagner un peu de temps avant de l'interroger.

- Jordan ? Vous voulez bien emmener mademoiselle Argent un moment en cellule ? Je viendrai la chercher plus tard, je dois d'abord m'entretenir avec monsieur Argent.

Son adjoint sembla choqué, autant que Stiles dans son placard qui découvrait à l'instant une nouvelle figure de cette famille qui troublait son quotidien depuis quelques temps. Mais Jordan obéit et conduisit la femme en dehors du bureau en fermant la porte derrière lui, laissant le shérif à nouveau en tête à tête avec ce monsieur Argent.

Chris vint s'asseoir là ou la jeune femme était assise quelques secondes plus tôt, les mains croisées sur le bureau du shérif, son visage tendu et son regard aussi bleu qu'un glacier.

- Noah, libère-la, elle n'a rien à voir dans cette histoire de vendetta entre toi et moi.

Le shérif soupira, passant sa main dans ses cheveux en ancrant son regard dans celui de son vis-à-vis.

- Toi et moi savons qu'elle est responsable de l'incendie, tout comme... ton fils.

Noah avait visiblement eu du mal à prononcer ce mot, comme s'il était aussi douloureux à prononcer que le fait d'avaler de l'acide.

Chris en face de lui, se retint de rire, s'appuyant contre le dossier de sa chaise en croisant les bras contre son torse.

Stiles dans son placard sentait la tension monter entre les deux hommes, tout comme son rythme cardiaque et les paroles qui s'échangèrent ensuite entre son père et Chris Argent eurent un effet semblable à deux mains voulant l'étouffer dans le but de lui ôter la vie.

Tirant sur le col de sa chemise de ses deux mains dans le but de retrouver de l'air dans ses poumons, Stiles senti son monde s'écrouler en entendant les paroles de son père.

Tout ça n'était pas possible !

Il eu comme un instant d'absence puis son esprit retrouva ses repères pour entendre le père Argent demander au sien sur le ton de la menace :

- Libère ma sœur et je ne mettrais plus jamais les pieds dans ton foutu commissariat Noah, j'en ai plus qu'assez de voir ta sale tronche, fous-moi la paix maintenant !

Stiles resta quelques minutes dans le placard, le temps de ne plus trembler mais le mal était fait et jamais il ne s'en remettrait.

Plus jamais sa vie ne serait la même.

⁂DL⁂

On en sait un peu plus sur la mère de Stiles mais qu'a donc appris ce dernier dans le bureau de son père ?

Vous le saurez bientôt ;)

Merci de m'avoir lue et à tout bientôt !

Des bisous...

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