7. Ma seule arme, c'est mon charme !
⁂DL⁂
Stiles entendit Jordan saluer Chris Argent et lui demander de le suivre dans le bureau du shérif Stilinski pour procéder au contrôle de ses armes à feu puis il ferma la porte du bureau de l'adjoint de son père le cœur battant, se rappelant le regard typique de la famille Argent, glacial et piquant. Il resta tranquille le temps que son père et Jordan fassent leur travail avec le vendeur d'armes.
Après une bonne heure à vérifier tous les papiers et constater que tout était en règle, Jordan laissa Chris Argent avec le sérif et renvoya discrètement Stiles chez lui lorsqu'il le rejoignit dans son bureau.
Dans la pièce attenante, l'ambiance était maintenant plus tendue. Noah Stilinski gardait les mâchoires serrées face à cette personne revenue de son passé sans prévenir et qu'il aurait préféré ne jamais revoir.
Chris Argent rangeait ses papiers dans une enveloppe cartonnée, lorsqu'il demanda nonchalamment :
- C'était qui le jeune homme avec ton adjoint ?
Son ton exprimait une simple curiosité mais Noah ne le ressenti pas de la même manière et se mit instinctivement en mode défensif.
- Tu sais très bien qui c'est. C'est mon fils et je t'interdis de l'approcher et encore moins de lui parler. C'est clair ?
En voyant la haine dans le regard du shérif, Chris leva les mains en signe d'abnégation.
- Oh tout doux Noah, j'étais simplement curieux ! Comme ça c'est ton fils, il ressemble énormément à sa mère, fit il remarquer lorsque Noah le plaqua violemment contre le mur de son bureau, une main serrée sur sa gorge.
Le shérif Stilinski sentit tout son corps se tendre à l'entente du prénom de sa défunte femme, il n'en fallut pas plus pour le pousser à bout. Il menaça Chris qui l'observait en serrant les dents.
- Ne parle pas de Claudia, ne prononce même pas son prénom et ne t'approche surtout pas de mon fils, sinon je te tue de mes propres mains ! Est-ce que j'ai été assez clair ? Dit-il en le relâchant, réalisant soudain qu'il outre passait son autorité de shérif.
Chris déglutit difficilement et se frotta la gorge d'une main.
- Je crois que c'est clair, oui. Tu devrais apprendre à gérer ta colère Noah, je t'ai connu plus sympathique par le passé, dit-il en prenant le tas de papiers dans ses mains.
Son regard glacial croisa celui rempli de haine de Noah quand celui-ci ajouta :
- C'était le passé, les choses ont changé, je ne veux plus en parler. Maintenant sors de mon commissariat.
Chris n'ajouta rien et quitta le bureau du shérif en fermant la porte derrière lui, laissant Noah Stilinski avec sa colère et ses souvenirs d'un lointain passé qui le rattrapaient à la vitesse de la lumière sans qu'il ne puisse rien y faire.
Noah soupira en se demandant pourquoi Stiles était au commissariat cet après-midi. Connaissant son fils, ce n'était pas pour rien. Il devrait lui en parler en rentrant et rien qu'à cette idée, son cœur se serra d'angoisse.
Le shérif ferma les yeux quelques instants, repensant à sa défunte femme qu'il avait tant aimée, qu'il aimait encore, si fort, que par moment ses souvenirs le hantaient.
Noah revit son sourire radieux lorsqu'elle lui avait appris qu'elle était enceinte, ses yeux ambrés brillaient alors d'une douce lueur de miel que Noah retrouvait avec bonheur dans les yeux de son fils.
Il repensa aux belles années qu'ils avaient eux tous les trois, avant que Claudia ne leur soit arrachée violemment une nuit de pleine lune. Ce jour-là Noah perdit son amie, son âme-sœur, sa femme, la mère de son fils, tout comme la lueur de ses yeux si joyeux.
Noah versa une petite larme en repensant à la mort de Claudia, à son horrible perte et au vide qu'elle avait laissé dans leur cœur. A Stiles qui avait mis des mois après sa mort à ne plus pleurer chaque soir au moment du coucher. A son sourire qui s'était effacé du jour au lendemain après le décès de sa mère.
Il se souvint avec peine de l'immense tristesse qu'il ressentait chaque fois que Stiles, du haut de ses cinq ans, lui demandait quand sa mère reviendrait et de ses sanglots infinis lorsque Noah devait le consoler en lui disant que sa mère ne reviendrait pas mais qu'elle veillait sur lui de là-haut. Il se rappela du télescope qu'il avait dû acheter pour que Stiles puisse observer les étoiles lorsqu'il était inconsolable et qu'il voulait voir où vivait maintenant sa mère.
La perte de Claudia avait été l'épreuve la plus difficile pour Noah et son fils et la discussion avec Chris ne l'avait pas rassuré. Il savait qu'un jour il devrait parler à Stiles de sa mère mais il voulait repousser le plus loin possible ces révélations qui, il le savait, allaient avoir l'effet d'une bombe sur lui.
Il ne savait pas si Stiles et lui allaient s'en remettre mais il devait retrouver le courage qu'il avait eut lorsque Claudia les avait quittés, il devait tout faire pour protéger son fils unique du tsunami qui allait les dévaster un jour bien trop proche à son goût.
Ce soir-là, Noah n'eut pas le courage de demander à son fils la raison de sa présence au commissariat, préférant l'entendre combler le silence que Claudia avait laissé dans la maison il y a des années, par ses mots bien à lui, bien trop nombreux mais qui ce soir-là, le réconfortèrent.
Stiles était une source infinie de réflexions sans queue ni tête. Une énigme non résolue, cherchant chaque jour d'autres énigmes qui, comme lui, devaient être décortiquées. Noah admirait la fascination que pouvait avoir son fils pour des sujets qui lui paraissaient superflu, parfois même inutiles. Mais Stiles trouvait toujours quelque chose d'unique, d'exceptionnel, un petit détail dans chaque chose de la vie qui faisait que son père la découvrait chaque jour d'une toute autre manière.
C'était cette curiosité qu'avait son fils pour les petites choses de la vie qui avait maintenu Noah dans la réalité, son désir d'apprendre de nouvelles choses, sa soif de savoir, qui l'avait obligé à s'intéresser vraiment à Stiles et à faire plus facilement le deuil de sa femme.
Il avait dû assumer son rôle de père seul et grâce à Stiles et à son optimisme légendaire, il avait su déplacer des montagnes, là où il s'était à peine sentit la force de pousser un caillou du bout du pied.
Stiles était littéralement sa source d'inspiration, son rayon de soleil dans les ténèbres que représentait le deuil à ses yeux. Mais malgré toute la bonne volonté de son fils, Noah était tout de même conscient que derrière toute cette agitation, mentale ou physique, se cachait une grande sensibilité et certainement une grande douleur que son fils gérait seul depuis la mort de sa mère.
Stiles n'était pas du genre à s'épancher sur son épaule. Il était quelqu'un de discret sur les sentiments qui pouvaient l'animer, secret sur ce qui se passait dans sa tête mais surtout dans son cœur.
Noah s'inquiétait vraiment pour son fils car le retour de la famille Argent allait le pousser à le blesser et il se détestait déjà de devoir lui faire subir un passé dont il n'était pas responsable.
Ce soir-là Stiles remarqua la tristesse dans le regard de son père mais ne su pas vraiment d'où elle pouvait bien provenir. Parfois son père sortait sa vieille amie Bourbon et en buvait quelques verres, aussi quand son père alla dans le salon et ouvrit le bar, Stiles su que son père broyait du noir.
Stiles s'assit sur la dernière marche de l'escalier et vit son père sortir l'album photo de la famille, le feuilletant la main tremblante et les yeux humides. Il aurait aimé avoir les mots pour le réconforter mais il n'était pas très doué pour ça. Sa mère l'était, elle avait une douceur d'âme que Stiles n'oublierait jamais.
Claudia était chaleureuse, solaire, une véritable perle pour sa famille et Stiles savait qu'il ne lui arrivait pas à la cheville. Il ne savait pas comment être une personne qui n'était plus là et qui pourtant faisait encore vibrer son cœur comme les cordes d'une guitare en plein concert.
Stiles soupira et monta dans le grenier, laissant son père avec l'ambré de son verre de Bourbon et ses larmes salées qui semblaient lui faire du bien. Il s'empara d'un des livres de sa mère qui traitait de la botanique, leur deuxième passion commune après les énigmes en tous genres et s'assit dans le vieux fauteuil, le livre sur ses genoux.
Il en parcouru simplement les pages, passant son doigt sur les écritures manuscrites de sa mère dans la marge de certaines pages, les dessins de fleurs et les symboles encore inconnus de son cerveau qu'elles avait laissé sur d'autres.
- Tu me manques tellement maman. J'aimerais connaître un jour tout ce qui te passionnait tant dans tous ces bouquins. J'aimerais savoir pourquoi tu t'intéressais à toutes ces choses. J'aurais aimé pouvoir partager tout ça avec toi mais jamais je ne le pourrais.
Stiles laissa les larmes essuyer son chagrin puis il les fit disparaitre d'un coup de manche et reposa le livre sur le bureau poussiéreux en reniflant. Ce soir c'était trop dur pour lui de replonger dans ses souvenirs.
Il redescendit dans sa chambre et se prépara à aller se coucher, le cœur aussi lourd qu'une enclume dans sa cage thoracique.
Il prit son oreiller dans ses bras et le serra en imaginant que c'était sa mère, en s'imaginant qu'elle avait encore le pouvoir de le réconforter. Stiles lâcha à nouveau un torrent de larmes, une cascade glacée sur ses joues rougies d'avoir trop pleuré.
Quand ses larmes se tarirent enfin, il trouva avec bonheur les bras de Morphée et s'endormi comme une souche, écrasé par la fatigue de cette semaine de lycée qui touchait bientôt à sa fin heureusement.
Le lendemain, Stiles retrouva ses amis et sa routine au lycée, soulagé par ce que Jordan lui avait assuré ; que les Argents étaient en règles avec leurs armes, c'était une toute petite victoire mais elle comptait beaucoup pour Stiles. L'adjoint du shérif lui rappela tout de même de garder cette info secrète, espérant qu'il lui obéisse.
Ce fut presque le cas. Il en informa tout de même Derek par message, espérant que cette petite avancée dans son enquête suffise à rassurer un peu son alpha.
En cette fin d'après-midi, Lydia avait invité Alisson pour faire du shopping en ville puis quelques révisions chez elle, histoire d'en savoir plus sur la fille des chasseurs. La banshee s'inquiétait elle aussi pour sa meute depuis qu'elle avait découvert la vérité mais elle fut plus choquée encore quand Alisson lui posa des questions assez précises sur la meute de Derek sans jamais la citer vraiment.
Elles étaient installées dans le salon de Lydia, occupées à essayer les tenues qu'elles avaient achetées quelques heures plus tôt, se souriant poliment tout en se faisant des compliments quand Alisson lui demanda :
- Est-ce que tu as une arme ?
Lydia la dévisagea, se demandant pourquoi elle lui posait cette question. Mais elle ne se laissa pas aller dans le piège de la jeune femme et garda son franc sourire avant de lui répondre.
- Ma seule arme, c'est mon charme !
Alisson sourit à sa réponse mais lança une seconde question sans attendre.
- Tu sais si parmi tes amis, certains pratiquent un art martial ?
Lydia sentait la curiosité d'Alisson lui chatouiller gentiment la colonne vertébrale et elle n'aimait pas ça du tout. Elle pensa à Stiles et à ses constatations qui rejoignait ce qu'elle pensait en son for intérieur. Ce n'était pas là de simples questions qu'une jeune adulte poserait à propos de ses nouveaux amis, non, Alisson lui faisait carrément passer un interrogatoire.
- Peut-être Kira, si j'étais toi je ne l'embêterais pas. Elle court très vite en tout cas, dit-elle en lui offrant son plus joli sourire.
Lydia joua la blonde écervelée avec Alisson, elle l'embobina, resta vague avec ses réponses, tourna autour du pot sans jamais trop en révéler. Mais Lydia ne sut quoi répondre quand Alisson lui demanda en lissant sa jupe de ses fines mains :
- La sœur de Derek Hale, tu la connais ?
Lydia s'accrocha fermement au bureau qui était derrière elle, ouvrit grand les yeux, puis la bouche qu'elle referma aussitôt pour ne pas éveiller d'éventuels soupçons quant à son ignorance.
De qui Alisson voulait-elle parler ?
Derek était, à sa connaissance, fils unique, il n'avait comme simple famille, son oncle Peter.
Lydia vit le visage d'Alisson devenir aussi blanc qu'un linge, visiblement elle devait avoir dit quelque chose qu'elle n'aurait pas dû révéler et avant qu'elle ne puisse répondre, Alisson reprit la parole.
- Non, excuse-moi, je confonds avec la cousine de Jackson je crois. Laisse tomber, dit-elle nerveusement, tentant de noyer le poisson sous un sourire crispé.
Lydia joua la comédie pendant encore une petite demi-heure puis prétexta devoir rentrer chez elle et quitta Alisson qui semblait de plus en plus mal à l'aise en sa présence.
La banshee monta dans sa voiture et appela Stiles. Elle ne savait pas comment Derek allait réagir à la question qui lui brûlait les lèvres si elle osait la lui poser. Son alpha n'était pas du genre tendre et si ce qu'Alisson lui avait révélé sans le faire exprès était vrai, elle n'osait pas imaginer sa réaction.
Stiles répondit au bout de la troisième sonnerie.
- Lydia, tout va bien ?
- Non, je ne crois pas mais je sais pas si je dois te le dire, balbutia-t-elle la lèvre tremblante.
- Lydia crache le morceau, qu'est-ce qui se passe ?
- Je crois que Derek nous a encore mentit, dit-elle précipitamment.
- Quoi ? Non, ça m'étonnerait. Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Tu savais que Derek avait une sœur ?
Stiles pouffa de rire avant de se ressaisir en entendant Lydia lui crier dessus :
- Alisson le sait et à mon avis c'est la vérité, elle n'a pas menti.
- Lydia ? Tu as le temps de passer au loft, là tout de suite ? Demanda Stiles visiblement contrarié.
- J'y serai dans dix minutes, dit-elle avant de raccrocher.
Stiles de son côté fulminait, Derek les avait encore trahis et Stiles n'avait pas l'intention de laisser passer ça. Il se mit en route et arriva quelques minutes après Lydia qui l'attendait en bas du loft.
⁂DL⁂
Quels sont donc les secrets de la mère de Stiles ?
Comment va se passer la confrontation entre Derek, Lydia et Stiles ?
La suite vendredi prochain ;)
Bisous à vous !
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