43. Je sais ce que tu vas dire
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La meute était réunie au QG secret, qui n'était autre que la petite maison de Peter, nichée au centre-ville de Beacon Hills dans le quartier historique, situé juste à côté d'un petit parc arborisé. L'ambiance dans la demeure n'avait rien à voir avec le côté urbain du loft de son neveu.
Stiles avait été étonné par la déco de Peter, plutôt zen et épurée dans les tons crème, tout le contraire de ce à quoi il s'attendait. Oui, peut-être bien que Stiles l'imaginait dormir dans un cercueil au fond d'une cave comme Dracula mais ce n'était pas le cas. Le vieux loup avait toujours gardé son adresse secrète, tout comme sa vie privée d'ailleurs, et bien qu'il tînt à ses petits secrets c'est tout naturellement que la maison de Peter était devenue le plan B de la meute. Derrière ses airs parfois détachés, Peter veillait de manière discrète sur ceux qu'ils avaient transformés pour les sauver quelques années auparavant.
La nuit était tombée depuis quelques heures maintenant mais Stiles ne trouvait pas le sommeil, son cerveau en perpétuelle réflexion l'empêchant de dormir. Allongé à côté de Derek, dans un lit qui n'était ni le sien, ni celui du loup, Stiles cogitait tout en écoutant la respiration irrégulière de son voisin.
Stiles se retourna pour l'observer sous le clair de lune qui transperçait à travers les lamelles des volets clos. Le front de son vis-à-vis était en sueur et son visage crispé. Tout son corps semblait lutter contre une force que seul lui pouvait percevoir. Stiles le savait, Derek faisait un cauchemar.
L'attirant à lui, dans ses bras, Stiles lui murmura des mots réconfortants pour apaiser ses songes. Il ne voulait pas le réveiller mais simplement lui faire comprendre qu'il était là si besoin. Derek huma son cou, comme bien souvent lorsque ses souvenirs le submergeaient. L'odeur de son compagnon avait toujours eut un effet apaisant sur lui.
- Tout va bien, je suis là, murmura Stiles en glissant une main dans sa chevelure ébène. Tu ne risques rien, la meute va bien.
Une main se crispa sur son épaule puis une autre caressa doucement sa joue.
- Ce n'est qu'un cauchemar Derek, rendors-toi, ajouta Stiles en embrassant sa tempe humide.
- Tu restes là ?
Les yeux fermés, son corps enroulé autour de celui de Stiles, Derek le gardait contre lui comme s'il pouvait s'envoler d'une seconde à l'autre.
- Je ne bouge pas, promit Stiles.
Il était hors de question que Stiles ne bouge d'un pouce alors que Derek ne se sentait pas bien. Le loup avait été là dans les pires situations pour le soutenir, il n'avait aucune intention de l'abandonner maintenant. Même si ce n'était « qu'un cauchemar », Stiles savait à quel point ils pouvaient être difficiles à revivre. À travers son lien il ressentait pleinement la peine de Derek former une boule dans sa propre gorge.
Les cauchemars de Stiles le hantaient souvent la nuit et parfois même le jour. Bien souvent cette sensation de vertige et de mal être le poursuivait toute la journée. C'était une sensation horrible, comme une fumée opaque qui lui cachait la réalité pour l'étouffer dans son esprit. Alors non, il ne bougerait pas d'un poil, même si le corps de Derek l'emprisonnait et qu'il ne pouvait plus bouger librement.
Stiles resta immobile autant que possible durant de longues minutes et plus le temps passait, plus il sentait Derek se détendre contre lui, si bien qu'au bout d'un moment qu'il trouva particulièrement long, il osa marmonner et réclamer un peu d'espace.
Derek ouvrit alors les yeux et croisa le regard ambré de Stiles.
- Ça fait longtemps que je t'écrase comme ça ? demanda le loup en roulant à côté de lui, libérant son corps de son étreinte.
- Je sais pas mais je ne sens plus ma jambe gauche, c'est grave tu penses ? J'ai des fourmis dans mon bras aussi, fit remarquer Stiles qui observait le plafond en secouant ce dernier au-dessus de sa tête.
Derek ricana et Stiles vit un sourire apparaitre sur son visage.
- Tu veux un massage ? J'ai plus sommeil là tout de suite...
Stiles souffla par le nez en se tournant vers lui.
- N'importe quoi qui pourrait aider mon sang à circuler à nouveau correctement dans mon corps. Je crois que j'ai besoin de quelque chose de plus physique qu'un massage. J'ai une idée, murmura Stiles à son oreille.
Derek sourit mais lui rappela que toute la meute dormait là et qu'il ne fallait pas faire de bruit, ce que Stiles eut bien du mal à ne pas faire.
Au petit matin dans le QG secret de la meute, les visages étaient tendus et fatigués. Lydia et Jackson avaient préparé le petit déjeuner pour tout le monde et si une partie du clan en avait déjà profité, Stiles et Derek furent les derniers à se lever. Personne ne posa la moindre question, par politesse et parce qu'ils n'avaient pas vraiment envie de savoir mais leur parfum commun en disait long sur leur nuit mouvementée, que ce soit en cauchemar ou tout autre activité.
Stiles s'approcha lentement de la machine à café qui trônait dans la cuisine, poussant d'un coup d'épaule Cora qui la squattait égoïstement.
- Attends ton tour Stiles, j'étais là la première, râla-t-elle en le dévisageant.
- C'est pour ton alpha, tu pourrais lui laisser ta place.
Un franc sourire barra son visage mais s'effaça bien vite lorsque Cora répliqua.
- Il n'a qu'à venir faire son café tout seul. Tu sais que tu n'es pas obligé de lui obéir ?
- Je ne fais pas ça par obéissance, là je le fais simplement parce que j'en ai envie. C'est bon ? Je peux ? demanda-t-il en insistant.
Cora roula des yeux et lui laissa sa place près de la machine à café. De toute manière c'était son deuxième café et ils allaient devoir rester là toute la journée en attendant qu'ils organisent la suite du plan, elle aurait le temps de s'en faire un autre plus tard.
Parce que pour l'instant mis à part se cacher chez Peter, la meute n'avait encore rien envisagé de plus, aussi il leur fallait un vrai plan d'attaque ou de défense.
Au commissariat de police, le bureau du shérif ressemblait à une salle des archives qui aurait subi de plein fouet une tornade dévastatrice. Des feuilles et des dossiers étaient étalés selon la méthode Stilinski sénior, un peu partout sur les meubles disponibles. Le bureau du shérif était littéralement noyé sous la paperasse, même son mug de café préféré était caché sous des documents.
Derrière son bureau Noah lisait un rapport du médecin légiste datant d'une vingtaine d'années en arrière. S'il n'avait pas encore trouvé d'affaire à relier à la dague de sa défunte femme, Noah avait recoupé certaines vieilles affaires qui avaient des similitudes plutôt intrigantes. Il avait enfin une piste à exploiter.
Plusieurs meurtres avaient eu lieu dans un laps de temps de cinq ans environ et si chacun avait une arme du crime et un lieu différent, quelque chose les liait entre eux. La police n'avait jamais trouvé d'ADN jusqu'ici mais sur chaque victime, une fine couche de poussière grise avait été retrouvée sur leur corps qu'on avait passé au second plan pour une raison qui échappait au shérif. Il y avait eu sept victimes au total et toutes étaient des femmes.
A l'époque ils n'avaient pas pensé à un tueur en série car les méthodes de mise à mort étaient bien différentes et le manque d'ADN les avait restreints dans leurs recherches mais aujourd'hui Noah, grâce à Stiles, avait trouvé le point faible du tueur.
Noah avait demandé à l'équipe scientifique d'analyser cette fameuse poussière grise qu'il avait ressortie des archives, car il en avait aussi trouvé dans le coffre de sa femme et selon Stiles, ce n'était pas de la simple poussière et selon Noah, ce n'était pas une simple coïncidence. Le shérif attendait les résultats fébrilement lorsqu'on frappa à sa porte, faisant relever son regard de sa lecture.
Parrish entra quelques secondes plus tard, un dossier couleur vert pomme à la main. Les dossiers de la scientifique, pensa Noah. Enfin ils allaient avoir des réponses.
- Alors Jordan, des nouvelles intéressantes ?
Son regard ne montrait aucune émotion mais Noah le connaissait assez pour dire que Jordan était préoccupé, ce qui ne le rassura pas vraiment. Il attendait beaucoup de ces résultats et savait qu'ils pouvaient changer le cours de certaines enquêtes mais aussi peut être la vision qu'il avait de sa défunte femme. Stiles pourrait en être affecté lui aussi et Noah appréhendait la réaction de son fils.
- Oui et non shérif. La scientifique m'a transmis le rapport sur la fameuse poussière du coffre.
- Et ? Qu'est-ce qu'ils en disent.
- Ce n'est effectivement pas de la poussière. C'est de la cendre d'os, dit-il en tendant le dossier par-dessus le bureau encombré du shérif.
- De la cendre d'os ? Humains ?
- C'est ce que dit le rapport, oui.
Noah le parcouru rapidement et demanda le visage crispé :
- On peut y trouver de l'ADN ?
Jordan secoua la tête de gauche à droite en pinçant les lèvres.
- Les cendres ne contiennent plus d'ADN shérif, seulement des composés minéraux malheureusement.
Le shérif sembla chercher dans son esprit quelques instants puis il expliqua sûr de lui.
- C'est certainement parce qu'il n'y avait pas d'ADN qu'ils ont mis ce détail de côté à l'époque mais je suis certain que Stiles pourrait y trouver des traces d'autres choses.
- De surnaturel vous voulez dire ?
- Exactement. Cette cendre n'était pas là sur les victimes par hasard, c'est peut-être un message, une signature du tueur. Je suis certain que ça veut dire quelque chose.
Jordan hocha la tête, il en était convaincu lui aussi.
Il était près de midi lorsque Stiles revint dans le salon après sa conversation téléphonique avec son père. Son teint pâle faisait ressortir son angoisse et tout dans son parfum indiquait à Derek qu'il était anxieux, très anxieux.
- Qu'est ce qui se passe ? demanda-t-il en le prenant à part, loin de la meute.
Stiles passa sa main nerveusement dans ses cheveux, croisant le regard du loup.
- Mon père a besoin de moi. Il faut que je passe au commissariat et peut être chez moi. Je sais ce que tu vas dire ; on a dit qu'on restait ici, en sécurité mais c'est assez urgent...
- Stiles, calme-toi ok ? Si tu penses que c'est vraiment urgent, on ira.
Stiles releva la tête qu'il avait baissé par peur d'un refus.
- On ? Et la meute ?
- J'ai un second, Isaac va assurer et personne ne connaît notre QG, ne t'inquiètes pas pour la meute. Il est hors de question que tu y ailles seul de toute manière.
Stiles acquiesça puis ensemble ils rejoignirent la meute réunie dans le salon de Peter. Isaac joua son rôle de second à la perfection et rassura la meute sur le départ de leur chef, avec Peter à ses côtés il sut trouver les mots et même s'il sentait l'angoisse de la meute dans leur lien, il sentait aussi leur force.
La meute était déterminée et prête à en venir aux mains contre Alisson ou n'importe quel autre ennemi, car elle n'était clairement pas leur unique menace ces derniers jours.
Quelque part en ville on observait passer la Jeep bleue de Stiles qui roulait en direction du centre-ville. A l'intérieur, Stiles serrait le volant d'une main, l'autre crispée sur le genou de Derek.
- Stiles dis-moi ce qui se passe.
Ce dernier mordillait sa lèvre nerveusement. Un long soupire s'échappa de sa bouche avant qu'il ne daigne lui répondre.
- J'ai peur. J'ai peur de découvrir des choses sur ma mère que je ne suis pas prêt à connaitre. Et si elle n'était pas aussi innocente que ce qu'on croit ? Tu sais, j'arrête pas de me dire que, peut-être, elle n'était pas tout à fait une sorcière blanche. Ses livres contiennent beaucoup de sorts de magie noire et même si j'essaie de l'ignorer depuis que je les ai lus, une petite voix au fond de moi n'arrête pas de me dire que ce n'est pas anodin.
- Je comprends mais quoi qu'on découvre, ça ne changera pas la façon dont ta mère t'aimait, ça ne fera pas d'elle quelqu'un de mauvais. Parfois par amour, on fait des choses discutables pour protéger ceux qu'on aime. Moi... je n'hésiterai pas à tuer pour te protéger.
Stiles tourna la tête et croisa le regard déterminé de Derek. Le loup serra la main de Stiles sur sa cuisse.
- Je le sais... Je sais pas si j'aurais autant de courage que toi si je devais en faire autant pour toi. Mais j'essaierai, ajouta Stiles avec un sourire.
Derek secoua la tête en souriant à son tour.
- Tu te sous-estimes, tu es courageux et tu me le prouves toujours. Mais merci d'essayer.
Stiles sourit de plus belle et gara la Jeep devant le commissariat de police. Tout semblait calme, la voiture de shérif de son père était là, il les attendait comme il l'avait dit plus tôt au téléphone.
Stiles et Derek sortirent du véhicule sous une petite pluie fine. Le premier marcha d'un pas pressé jusqu'à la porte vitrée, derrière-lui Derek eut la sensation dérangeante d'être observé et se hâta d'entrer et de fermer la porte du commissariat.
- Je crois qu'on nous a suivi, grogna Derek en cherchant à éloigner Stiles le plus possible de la porte en le poussant dans le couloir.
Derek le sentait dans ses tripes, un loup en voulait à quelqu'un de sa meute et même s'il ne croyait en aucun dieu, il pria pour que ce ne soit pas Stiles.
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Hello et bon début de semaine...
Avec un peu de retard, voilà le chapitre... J'espère qu'il vous a plu ?
Quelques interrogations pour vous faire patienter jusqu'au chapitre suivant ;)
Et tout bientôt la suite et des réponses, ou pas... vous verrez bien !
Des bisous...
ヽ(✿゚▽゚)ノ❤
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