38. Les 13 pleines lunes d'une année


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Même la lune lorsqu'elle était haute dans le ciel n'avait pas autant d'influence sur son loup que le stress qui glaçait ses veines ce soir-là. Assit à la table des Stilinskis, le regard bleu du shérif plongé dans le sien, Derek cherchait ses mots. Ses mains serraient l'assise de sa chaise et dans son dos couraient des frissons incontrôlables.

- Monsieur Stilinski je vous promets de ne jamais mettre votre fils en danger ni de le trahir ou de le tromper. Je tiens à lui à un point que vous ne pouvez pas imaginer et j'espère que vous croyez en ma sincérité.

Sur la chaise voisine de la sienne, Stiles se mordait la lèvre, balloté entre le rire nerveux et le stress de voir son petit ami dans la panade face à son père mais hautement fier de lui. C'était la première fois qu'il le voyait si nerveux, il le sentait jusque dans son lien de couple.

- Tu peux te détendre Derek, depuis le jour où tu as sauvé la vie de mon fils, je sais que tu es quelqu'un de bien, je voulais juste te mettre sous pression pour voir comment tu réagissais. Je suis convaincu de ta sincérité, dit-il sourire aux lèvres. Maintenant, je lève mon verre à votre avenir.

Derek soupira longuement, lâcha sa prise sur sa chaise et souleva son verre, imitant Stiles et son père. Le regard du shérif planté dans le sien valait bien celui d'un alpha et nul doute que si Noah avait été un loup garou, il aurait eu l'aura du plus impitoyable des lycans. Il avait un regard doux mais qui cachait une puissance insoupçonnée. Si vous le souteniez trop longtemps, vous risquiez à coup sûr la morsure.

Le loup était maintenant rassuré et plus serein, le shérif n'allait pas lui coller une balle entre les deux yeux.

En fin de soirée après le repas, qui fut bien plus agréable que ce à quoi s'attendait Derek, Noah les raccompagna à leur voiture, réitérant sa bénédiction concernant leur relation en précisant tout de même qu'il avait toujours une arme chargée à la maison. Derek hocha la tête puis démarra la Camaro en direction du loft pour plus de légèreté.

Si la soirée s'était en partie bien passée, Stiles avait déballé tout le contenu du coffre de sa mère. Il avait finalement donné à son père les deux armes qu'il contenait. Noah avait reconnu la dague de sa femme et avait découvert avec horreur que les Argents étaient impliqués dans deux meurtres et s'il était au courant de celui de Laura, tout comme Stiles et Derek, il n'avait aucune idée de l'histoire entourant l'arme de sa femme.

Au loft, des effluves douces et apaisantes flottaient autour de Stiles et Derek. Se déshabillant tout en observant un cadre noirci sur la table de chevet où apparaissait la famille Hale, Stiles avoua à Derek qu'il avait trouvé son père plutôt détendu.

- Je crois qu'il t'aime bien, ajouta-t-il en se glissant sous les draps.

- Mais il t'aime plus encore, fit remarquer Derek en lui caressant la joue du pouce.

Un sourire illumina le visage de Stiles.

- C'est normal, il n'a plus que moi mais j'avoue qu'il est un peu surprotecteur parfois. Un peu comme toi, rit Stiles.

- Je suis obligé de l'être parce que ton instinct de survie semble souvent ne pas fonctionner !

- Ce n'est pas vrai. Il fonctionne très bien, c'est juste que bien souvent, je ne l'écoute pas...

- Ce qui est stupide, soupira Derek en se rapprochant de Stiles.

- Je sais mais j'y peux rien, parfois, mon cerveau ne sait plus si on doit fuir, sauter dans le vide ou se planquer en attendant que ça passe. En ce moment tu vois, je sais pas si je dois me la fermer, t'embrasser ou te laisser continuer la descente super excitante de ta bouche sur mon torse. Help !

- Tais-toi et apprécie...

Stiles obéit et ferma sa bouche pour le plus grand bonheur du loup.

Quelques jours plus tard de son côté, Noah semblait toujours sous le choc de la lettre de Claudia. Son inquiétude était maintenant différente concernant Matthew, ce jeune homme qui avait, malgré-lui, bouleversé sa vie à lui aussi. Il ressentait toujours de la colère quand il pensait au fils de Claudia mais aujourd'hui, il avait surtout beaucoup de peine pour lui.

Après la découverte du contenu du coffre, l'instinct de shérif s'était mis en marche et il s'était promis de résoudre les deux meurtres dont parlait sa défunte femme. Pour Stiles et Derek mais aussi pour Matthew.

Dans ses souvenirs, il se rappelait la mort de Laura Hale parce qu'il avait connu la famille de loups garous et suivit leur histoire bien malgré lui. Un sombre passé entourait cette famille et celle des Argents.

Pour pouvoir enfin réfléchir au calme, Noah avait dû supplier son fils de retourner au lycée et de le laisser faire son boulot. Stiles avait déjà sorti sa pelote de laine rouge pour l'aider, malgré les protestations de son père.

Une fois son fils de retour aux études, Noah avait envoyé le revolver des Argents à l'équipe de la balistique pour tenter de le relier au meurtre de la jeune Hale. Quant à la dague, elle était entre les mains d'experts afin de trouver des traces de sang ou d'ADN car Noah n'avait aucune idée de quel meurtre auquel la relier.

De son côté, il fouillait les archives de la police afin de trouver une correspondance mais sans plus de détail que l'arme d'un crime, il est difficile de savoir où chercher. Il n'avait pas de date, pas de lieu de crime, pas de mobile et encore moins de victime pour relier la dague à un meurtre. Il demanda l'aide de son adjoint Parrish pour plus d'efficacité mais les recherches risquaient d'être longue et fastidieuses.

Noah était inquiet et s'il n'avait encore rien dit à Stiles à ce sujet, un évènement en particulier le rendait plutôt nerveux. Dans le bureau du shérif, Jordan l'observait du coin de l'œil.

- Qu'est-ce qui vous préoccupe à ce point shérif ?

Noah leva un œil d'un document qu'il était en train de consulter, posant son mug de café froid sur son bureau.

- Trop de choses. Ces deux meurtres pour commencer et cette missive venant de la prison du comté. Vous l'avez lue ?

- Celle qui parle de l'état de santé de Gérard Argent ? Oui mais je ne vois pas ce qu'il y a de préoccupant. Il s'est affaibli mais ça me parait normal vu son âge. Vous savez Noah, il est bien traité dans cette prison, il a un médecin et tout le confort, ce qui est assez rageant sachant ce qu'il a fait.

- On n'est pas là pour juger ses actions Jordan et même si ce qu'il a fait est horrible, il a le droit à ce « confort », mima-t-il entre guillemets. Non, ce qui m'inquiète c'est que son état de santé s'est radicalement détérioré et très rapidement.

- Qu'est-ce que vous en déduisez ? demanda Jordan curieux.

Noah posa son mug vide sur son bureau et soupira.

- Ça me semble louche, je n'y crois pas une seconde.

Jordan n'ajouta rien et se demandait pourquoi Noah attachait autant d'importance à cette histoire de santé du grand-père Argent, lui voyait ça comme une simple information, rien de très étrange pour sa part.

Du côté du lycée de Beacon Hills le long weekend de Thanksgiving approchait à grand pas et les lycéens de la meute partageaient leur projet tout comme leur repas de midi.

Seulement deux d'entre eux avaient des projets.

Jackson partait quatre jours à Cuba avec ses parents et bien que ça ne l'enchantait guère, il semblait heureux d'y aller, surtout parce qu'il avait enfin avoué à ses parents qu'Ethan était son petit ami et que ce dernier était du voyage.

Quant au reste de la meute, personne n'avait la chance de Jackson et Ethan et ne partait se dorer la pilule au soleil. L'ambiance retomba comme un soufflé sortant du four lorsque Lydia fit sursauter tout le monde en s'écriant :

- Et si on passait nos vacances de Thanksgiving dans ma maison du lac ?

Les yeux de tous la dévisagèrent et en moins de dix minutes, le weekend fut organisé, ne restait plus qu'à convaincre les parents de chacun. Dans son coin, Stiles restait muet, le regard au loin, ce que la banshee ne put ignorer longtemps.

- Qu'est-ce qu'il y a Stiles, tu n'as pas envie de venir ? demanda-t-elle en s'asseyant sur le banc à côté de lui.

- D'un côté oui mais d'un autre côté, je préfère passer mon weekend tranquille au loft. J'ai aussi des choses à régler, je dois aider mon père, avoua-t-il en grattant distraitement une tache invisible sur son jean.

Lydia fit la moue, déçue que son meilleur ami ne vienne pas mais elle ne lui en voulait pas vraiment, elle comprenait que la meute puisse être trop encombrante pour Stiles par moment. Elle savait que si dans sa tête tout n'était pas au calme, il était difficile pour lui d'être serein, elle ne voulait pas l'obliger à venir.

- C'est pas grave, j'inviterai Matthew. Je suis sûre qu'il viendra si je le lui demande.

Stiles la dévisagea soudain, mordillant le lacet de son pull entre ses dents.

- Tu l'apprécies beaucoup on dirait. Lydia, je peux te poser une question ?

- Tu viens de le faire mais oui.

- Pourquoi pas moi ? Je veux dire... je suis presque son portrait craché, en plus jeune, plus intelligent... enfin tu vois. Tu sais que j'ai été amoureux de toi pendant plusieurs années ? soupira-t-il. J'espérais qu'un jour peut-être, tu me remarquerais.

La blonde vénitienne posa une main sur sa cuisse.

- Stiles, tu es remarquable et tu es mon meilleur ami et c'est bien plus important pour moi que l'amour. L'amour ça va ça vient, l'amitié c'est à vie. Tu auras toujours une place spéciale dans mon cœur, sache-le mais je ne rentrerais jamais en compétition avec ton Apollon-garou. Je ne fais pas le poids.

Stiles éclata de rire, suivi par la banshee. Un même soupir de soulagement les poussa dans les bras l'un de l'autre. Stiles l'enlaça en la remerciant pour sa franchise, heureux d'avoir pu clarifier les choses avec Lydia.

- C'est vrai que Derek pèse une tonne ! Un vrai tas de muscles... Jamais tu pourras m'écraser comme il le fait !

- Stiles, pas de détail, merci, dit-elle en plaquant sa main sur sa bouche souriante.

Elle grimaça puis enleva sa main en secouant sa tête de gauche à droite.

- Je te taquine Lyd... Je t'aime, en toute amitié bien-sûr.

- Pareil pour moi.

Le vendredi soir arriva et Stiles n'avait pu résister à l'idée de sortir sa pelote de laine rouge et si son père avait un peu râlé au début, il apprécia de passer un peu de temps avec son fils. Dans le salon des Stilinskis, un QG d'inspecteurs en herbe avait pris possession des lieux. Sur le tableau transparent posé au milieu de la pièce, des photos et autres rapports étaient reliés par un fil rouge. Certains fils d'ailleurs, n'allaient nulle part.

Appuyés contre le canapé, Noah et Stiles, point serré contre leur bouche tels des jumeaux, observaient leur travail des trois dernières heures d'un œil concentré.

- On n'a rien sur cette fichue dague hormis qu'elle appartient à maman ? T'en sais pas plus papa ?

Noah se releva et s'approcha de la photo de l'arme en glissant ses mains dans ses poches de jean puis il se retourna en frottant sa nuque.

Il savait des choses et c'était peut-être bien le moment d'en parler à son fils.

- Stiles, ta mère faisait partie d'une meute mais pas seulement, elle faisait partie d'un coven de sorcières. Peut-être qu'elle avait des ennemies au sein de ce regroupement. Elle ne m'en parlait jamais tu sais, c'était secret, elle n'avait pas le droit de dire ce qu'il s'y passait.

Stiles le fixa de son regard ambré empli d'interrogations mais aussi d'assurance.

- Elle faisait partie d'un coven de sorcières ? On parle de magie Wiccane c'est bien ça ? demanda-t-il en faisant les cent pas dans le salon.

Il sembla réfléchir quelques instants puis continua ses explications.

- Traditionnellement les covens accueillent 13 wiccans représentant les 13 pleines lunes d'une année. Au cœur de chaque coven se trouve une grande prêtresse où un grand prêtre, c'est lui qui initie les jeunes arrivant au pratique du coven. Maman était une prêtresse c'est ça ? C'est pour ça qu'elle avait ce livre si spécial et ses pouvoirs ?

Noah se racla la gorge, l'émotion de ses vieux souvenirs le prenant au dépourvu. Il se rendit compte que Stiles en savait bien plus que ce qu'il pensait.

- C'est ça, ta mère était la prêtresse de douze autres sorcières qui auraient pu lui voler et utiliser sa dague pour commettre un meurtre.

Stiles aurait pu en vouloir à son père de lui avoir caché ces informations mais au fond du lui, il les connaissait. Il savait. De par ses nombreux livres sur la magie, son journal de note et ses fioles en tous genres, Stiles savait qui était sa mère.

- Douze suspects, génial. Tu sais qui ils sont ? Tu as leurs noms, quelque chose ?

Noah posa la main sur l'épaule de son fils, cherchant son regard.

- Stiles, je sais pas si c'est une bonne idée de résoudre le meurtre lié à cette dague. L'équipe du légiste à retrouvé du sang et de l'ADN sur la lame mais elle ne figure pas dans les dossiers de la police. Tu sais, remuer le passé n'est jamais une très bonne idée.

Stiles secoua la tête de gauche à droite, pas du tout d'accord.

- Quelqu'un a tué une personne avec l'arme de maman, je veux savoir ce qui s'est passé papa ! Je veux pouvoir innocenter maman s'il le faut. Elle n'était pas une meurtrière et je veux le prouver.

Noah lu dans le regard de son fils, une détermination qui fit écho à celle qu'il avait eut par le passé dans ses débuts dans la police et sut à cet instant qu'interdire à Stiles de résoudre cette enquête ne servirait à rien.

- Ok, je t'aiderai mais on ne fait rien l'un sans l'autre. S'attaquer à des sorcières n'est jamais sans conséquences.

Oh oui Stiles en était sûr, Noah savait des choses lui aussi.  


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Hello...

Eh oui, surprise de fin de semaine, un chapitre a poppé ! 

J'espère qu'il vous a plu ? 

On découvre que Noah sait aussi des choses sur Claudia et la magie Wiccane mais qu'en est-il des fameuses douze autres sorcières ?

Vous en saurez plus la semaine prochaine ;)

Des bisous et bon weekend !

(* ̄3 ̄)╭❤

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