Sohan

Règle n°1 ~ Ne jamais dévier de son objectif.

Règle n°2 ~ On ne mélange pas vie professionnel et privée.

Règle n°3 ~ Aller toujours plus loin que ses limites.

Règle n°4 ~ Maîtrise et détermination sont les clés de la réussite.

Règle n°5 ~ Aucune faiblesse. La danse, rien que la danse.

***

Depuis que je me suis fait trahir de la pire des manières qui soit, ces cinq règles que j'ai érigées me collent à la peau. Je ne dévie pas, ne me détourne pas ou ne parcours pas un autre chemin. Je pars droit devant. Je sais où aller, ce que je veux et je me pousse dans cette direction. Toujours plus loin. Toujours plus fort. Je n'ai qu'un objectif : le haut du podium. Qu'on nous reconnaisse en tant que professionnel de danse, ma troupe et moi et qu'on touche les étoiles.

Pour y parvenir ? Le concours de talents Artiste's Show. Il aura lieu dans trois mois et nous devons être prêts ! Ce sera du gâteau !

Le problème ? Je n'ai plus de partenaire. Et je ne peux participer au concours sans, notre danse, à la troupe et moi, serait trop fade...

—Allez mon ami, déride-toi un peu !

Je me tourne vers l'inopportun qui vient de sauter sur le divan à côté de moi.

—Twist..., soupiré-je.

—Il faut savoir lâcher la pression de temps en temps !

Twist, diminutif de Twister, surnommé la toupie. Il fait des pirouettes invraisemblables et tourne dans n'importe quelle position. C'est le meilleur dans son domaine. C'est le soleil avec sa blondeur, moi je suis la nuit avec ma chevelure noire de jais. Il est également mon meilleur ami, c'est ensemble qu'on a monté notre troupe, mais qu'on a aussi créé ce lieu de répétition et de détente : Luxury Hotel. C'est notre chez nous, la plupart du temps, on y vit. Il nous arrive de dormir sur place, nous avons la place et le mobilier. Ce grand hangar a été transformé en une salle de danse et à côté, avec tout le confort dont on a besoin.

—Twist a raison, Sohan, intervient Nicole.

Mon regard coule vers elle, la Sauterelle. Elle saute haut et un nombre incalculable de fois, rien ne l'arrête. Elle est brune, cheveux coupe carré et sourit tout le temps ! Il est rare que quelque chose la rende de mauvais humeur. Comme elle dit : zen attitude !

—On pourrait sortir ce soir, nous propose Adrien. Je connais un endroit très sympa !

On le surnomme aussi Galaxy, car il connaît tout un panel sur la technologie. C'est lui qui bidouille toujours pour la musique.

—Pourquoi pas, soupiré-je. Ça nous changera les idées.

Tous s'exclament, visiblement ravi de l'idée. Nous ne sommes que quatre, mais notre groupe est soudé.

Il nous arrive bien sûr de nous mélanger à d'autres danseurs, mais notre troupe, c'est nous.

***

Comme tout club qui se respecte, Le King est bondé. Les spots lumineux agitent leurs fuseaux, surtout sur la piste de danse en effervescence.

Nous montons à l'étage supérieur où on trouve — par miracle—, une table de libre. Je m'installe à côté de la balustrade où j'y appose mon bras. De là où je me trouve, je peux poser mes yeux où je le désir.

La musique crie ainsi que les clients. Soit dans des discussions pour se faire entendre, comme nous, où ceux qui s'éclatent sur la piste.

J'écoute plus que je ne parle. Mes amis rient, parlent de tout et de rien, disent des blagues qui me tirent de temps en temps un sourire. Ils se lâchent. Pas moi. Je ne le fais pas. Plus. Ça ne me réussit jamais lorsque je ne contrôle pas tout ce qui fait de ma personne. La chute est douloureuse à l'atterrissage, j'en ai appris une bonne leçon.

Ma tête penche sur le côté et mon regard tombe sur la piste sans grand intérêt. L'envie de me trémousser ne vient pas. Ce soir, je suis un peu morose.

Soudain, mon intérêt est dirigé vers une personne en particulier. Je me redresse illico, me penche davantage sur la balustrade que j'agrippe de mes doigts, rétrécis mes yeux pour mieux l'observer.

Chaque mouvement, chaque geste qu'elle fait m'envoûte. Je suis hypnotisé par sa manière de danser avec grâce, sensualité, maîtrise, liberté.

Je me lève. J'occulte tout le reste autour de moi, descend les quelques marches et me dirige vers elle, lentement. Je m'approche de son corps, le frôle. Elle me jette un sourire, passe ses mains sous sa longue chevelure blond clair. Elle les soulève. Je réduis la distance entre nous et me colle à son dos. Nos gestes sont d'abord un peu timide, incertain, mais au bout d'un moment, tout ce concorde entre elle et moi. On se moule l'un dans l'autre, on n'a pas besoin de se regarder pour concorder nos mouvements. C'est instinctif.

La pression monte, la tension ainsi que cette aura qui émane de nous. On est en osmose, incapable de s'arrêter. Je la presse contre moi, la fait tourner, on fléchit les jambes en même temps, elle me tourne autour avant que je ne la reprenne près de moi.

C'est trop intense, trop but, mais explosif.

Je veux que rien ne s'arrête.

C'est elle qui me faut. J'en suis sûre.

Elle a l'étoffe d'être ma partenaire.

Lyana

Cela fait une semaine que ça dure. Chaque soir, ce garçon à la chevelure sombre et au regard d'un vert translucide époustouflant danse avec moi. On se perdrait dans ses yeux, comme dans des eaux troubles, ensevelit sous des vagues dont lui seul peut avoir le contrôle.

Pas de mot entre lui et moi. Nos gestes parlent pour nous. Je n'ai jamais connue une telle osmose ! J'ai déjà dansé avec des mecs, mais jamais ressentis ce qui m'habite avec ce gars. Nos mouvements sont coordonnés, fluides. C'est sensuel, intense. Je n'ai pas de mot pour d'écrire ce que je vis avec ce gars. J'aimerais que ça ne s'arrête jamais.

Cette nuit, je fais la fermeture. Pour ne pas changer, il était là. Je lui ai octroyé chaque pause pour accorder nos corps sur le tempo de la musique. J'aime la liberté que la danse offre, cette bulle que l'on peut créer où rien ne peut nous atteindre, où on ne peut nous dire : fait ceci, fait cela. Pas de contrainte, pas de règles.

Je boucle tout, verrouille puis sort par l'arrière. Je suis surprise d'apercevoir ce garçon sombre dans cette nuit noire. Heureusement qu'il y a un lampadaire et que j'ai pu apercevoir sa silhouette !

Je tourne la clé dans la serrure, puis me tourne vers lui.

—Tu m'attendais ?

—Je t'attendais.

Sa voix, grave, me donne des frissons. En une semaine, on ne s'est pas parlé une seule fois, on a seulement dansé.

—Comment...

—J'ai un pote qui travaille pour ton boss, c'est comme ça que j'ai su que tu faisais la fermeture. Il faut qu'on parle.

—Ah oui, et de quoi ?

—Je t'offre un café ?

Ses lèvres s'étirent dans un petit sourire à craquer. Je secoue la tête tout en souriant à mon tour.

Nous allons dans un drive, ouvert H24. L'endroit est presque désert, au milieu de la nuit, ce n'est pas étonnant. On s'installe à une table et on nous serre deux cafés.

—Alors, fais-je, de quoi voulais-tu qu'on discute ?

—Tu es douée en danse. Très douée.

—Merci, t'es pas mal dans ton genre non plus.

—Ça te dirait, un partenariat ?

—Quoi ?

—Danser pour un concours. Evidemment, il faudrait que tu me prouves toutes tes aptitudes...

Je ris. Il ne manque vraiment pas de culot, ce mec !

—Attend, on ne se connaît pas, on a à peine dansé ensemble, et tu te pointe pour me proposer, quoi, un contrat, c'est ça ?

—Hum..., grogne-t-il.

—OK, et à tes conditions ?

—Tu dois avoir toutes les aptitudes requises.

—Et être sous tes ordres ? Tu m'as bien regardé ?

—Je...

—Regarde-moi encore !

Je me lève, et le plante là.

Non mais oh ! Il croyait vraiment que j'allais le suivre les yeux fermés ? Je ne connais même pas son prénom !

***

Le lendemain, je me présente au vieux gymnase du lycée. Avec un accord avec la direction, je peux utiliser cet endroit. C'est là où je retrouve plusieurs jeunes, de tout âge. J'ai même un gosse de neuf ans dans mon groupe !

On danse, je leur apprends des figures, ils m'inspirent, c'est un vrai travail d'équipe. Je ne peux pas me prétendre professeur de danse, je n'ai suivi aucun cours dans ce domaine. L'idée de ce groupe ? Danser, souffler, ne pas se prendre la tête. Se mélanger. Pas les friqués d'un côté, et les pauvres de l'autre. On est tous uni.

Mon rêve, c'est d'ouvrir un studio de danse où tous pourront venir s'inscrire, danser. Un lieu convivial, ouvert à tous. Malheureusement, il faut de l'argent, beaucoup. Et trouver la salle en question.

—Salut, les jeunes ! lancé-je à tous.

—Lyana !

Tous me rejoigne, c'est effusion, sourire, discutions et puis, musique !

Deux heures plus tard, essoufflé, en sueur, on s'assied tous en cercle sur le sol, comme on le fait souvent après une séance. C'est une manière d'échanger. Encore une fois, en toute simplicité.

—Ce soir, il faudrait qu'on aille au Luxury Hotel, qui est partant pour m'accompagner ? demande Manu, un jeune de dix-neuf ans.

—Qu'est-ce qu'il y a, là-bas ? m'enquis-je tandis que plusieurs semble intéressé.

—C'est un endroit génial ! me dit Lyly, une ado' de seize ans. De temps en temps, ils organisent des soirées pour des battles et on peut affronter des danseurs ! Des vrais ! C'est à chaque fois une expérience inoubliable ! Moi j'y vais !

—Moi aussi, lance Julie.

—J'en suis, fait Manu, et toi, Lyana ?

—OK, je suis des vôtres ! Je ne bosse pas ce soir et j'ai vraiment envie de voir ça de mes propres yeux.

***

On ne voit pas grand-chose du Luxury Hotel tant il y a de monde. Ce lieu semble grand, ça crie de partout, ça rit, encourage. Beaucoup de personnes forment comme un cercle. Nous essayons de nous frayer un chemin parmi la foule, et enfin, j'aperçois ceux qui se confrontent dans une battle. Je reconnais un des membres d'un groupe, ce garçon avec qui j'ai dansé et qui a voulu me « contrôler ».

Les gens autour de moi crient plus fort chaque fois que son groupe à lui fait des mouvements. Ils sont coordonnés, leurs gestes sont fluides, accrocheurs. Mes lèvres s'étirent. Ils sont doués, il n'y a pas à dire. Ils remportent la battle haut la main.

Le présentateur les acclame et s'adresse à l'assemblé pour savoir qui a le courage de les affronter. D'un regard avec mes trois amis, on décide de s'avancer au centre.

Les yeux de ce garçon se pose sur moi, il arque un sourcil, puis sourit. Comme s'il était confiant et que dans son antre, je ne peux me mesurer à lui.

Il est temps de le faire redescendre de son piédestal. 

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Coucou mes chatons ♥

J'en parlais hier ou cette nuit (tout dépens de l'heure de chacun^^) sur mon profil, je lance un nouveau projet. Vous allez me dire, encore! Alors que j'ai plusieurs écrit en cours. Autant dire que c'est le désert depuis que j'ai arrêter A fleur de toi et Scandaleusement vôtre sur mon profil... Je n'oublie pas les autres, évidemment! Mais, ce projet ci, j'ai eu l'idée de vous faire participer. Plusieurs d'entre vous étaient emballé.

Le concept : J'écris un chapitre et vous me dites comment vous voyez le suivant. Nous discutons de nos idées et je vois ce que je peux assembler pour écrire le prochain. Si une idée ne peut pas aller dans le prochain chapitre, je la note au cas où elle peut aller plus loin :) 

J'ignore ce que ça peut donner, mais ça peut être amusant^^

Je ne vous propose pas cela parce que j'ai pas "d'idées", j'en ai toujours plein^^ C'est une manière pour moi d'échanger avec vous, d'apporter un peu de peps à notre quotidien.

Donc pour ici, c'est la battle! Comment vous la voyez? Et que voyez vous juste après la battle?

Pour ma part, j'envisageais qu'ils se mesurent, peut-être pas de gagnant? Car Lyana est quand même douée. Ensuite, Sohan se présente, elle lui sourit et avant de lui tourner le dos il lui dit : Je ne sais même pas ton prénom! Elle pourrait répond : normal, je ne te l'ai pas donné. Un truc comme ça. Elle le provoque, en somme. Il faut donner du piquant entre ces deux là!

A vos avis!

Des bisous ♥