ㅤ📃 CHAPITRE 52

Céleste n'avait su si ce qu'elle avait dit à Kris l'avait « réconforté » mais ça avait, dans tous les cas, renforcé leur relation. Peut-être parce qu'elle était plus attentive à lui ? Dans tous les cas, elle retrouvait souvent le blond, passait régulièrement du temps avec lui quand elle n'était pas occupée à gérer les préparatifs de la lance foudroyante.

En réalité, la chose avançait plutôt vite ; en deux jours, les concepteurs avaient créé le produit final et les quatre instructeurs prirent deux fois plus de temps pour apprendre la chose, la maîtriser plutôt correctement pour l'enseigner ensuite aux autres. Dans d'autres circonstances, ça aurait bien pris des mois mais puisqu'il fallait aller vite, ils s'y acharnaient presque toute la journée, vérifiaient tous les mouvements possibles sous l'œil attentif du Major et de ses deux subordonnés.

Et puisqu'il la voyait faire, Levi savait parfaitement que la noiraude était épuisée. Il ne se formulait alors pas de la voir s'endormir rapidement, la laissait passer ses nuits avec lui. La bonne nouvelle dans tout cela était qu'elle ne faisait quasiment plus de cauchemar.

La seconde, résidait surtout dans le fait qu'il se reposait avec elle. Même s'il ne dormait que ses quelques heures habituelles, il prenait toujours le temps de rester allonger avec elle, les doigts perdus dans ses cheveux. Au départ, il avait été gêné de la rejoindre ainsi mais elle lui avait demandé de rester dès la première nuit, lui avait dit qu'elle refusait qu'il ne dorme sur sa chaise et que si c'était comme ça, elle n'avait qu'à retourner dans sa propre chambre.

Le caporal avait capitulé devant la « menace », s'était résigné à rejoindre la femme lorsqu'il se savait réellement fatigué ; au final, il l'en remerciait, il n'avait jamais connu meilleur sommeil que ses bras.

Le seul véritable inconvénient à tout cela résidait surtout dans le fait que les murs avaient des oreilles, et très certainement des yeux, que Becca l'avait attrapé un matin en lui demandant si elle avait bien entendu ce qu'il se racontait. Levi n'avait pas démenti la rumeur, avait simplement demandé à la vétérane si lui se mêlait à ce point de sa relation avec Hanji et qu'elle ferait mieux, elle et Lahssen, d'arrêter de fourrer son nez dans des histoires qui ne la regardait ni de près, ni de loin.

Il en avait parlé avec Céleste juste après et elle lui avait assuré que ce n'était pas grave ; elle comprenait son agacement, allait en parler avec son amie. C'était la moindre des choses dans une telle situation.

En réalité, elle fut surtout agacée un matin, après un énième entraînement. C'était le dernier entre les instructeurs, il avait été décidé qu'on commencerait l'apprentissage aux autres dans l'après-midi, et les quatre soldats repartaient vers le bâtiment principal pour manger comme tous les midis.

Pierre, c'était d'ailleurs toujours lui qui lui posait des questions stupides, s'était mis à son niveau alors que les deux autres avançaient en rigolant. Il s'était baissé vers elle, avait chuchoté à voix basse quelque chose. Et si elle avait cru, au départ, qu'il s'agissait d'une véritable confidence, lorsqu'elle remarqua son sourire en coin, elle sut qu'elle finirait énervée.

« Dis-moi, c'est vrai ce qu'il se dit ?

— Beaucoup de choses se disent. Des vraies comme des fausses.

— Et le fait que tu te tapes le caporal, c'est quelle catégorie ?

— Je te demande pardon ?

— Paraît que ça rentre et ça sort de sa chambre matin et soir. De temps en temps, je comprends, mais vu que tu as l'air attirée par les mecs compliqués et torturés, je me posais simplement la question. Après, si c'est réellement le cas, j'espère que Lahssen ne le sait pas parce que ça risque de chauffer.

— Mais de quoi je me mêle ? Je t'en pose des questions sur tes suçons dans le cou et le fait que Marc rougisse dès qu'il te voie ? Non. Alors occupe-toi de ton cul. Non mais j'y crois pas. »

Au final, elle n'était pas étonnée qu'il vienne lui poser la question. Ce genre de choses, ça finissait toujours par se savoir. Et alors ? Qu'est-ce que ça pouvait bien leur faire ?

Sans étonnement, elle ne parla pas de tout le déjeuner. À quoi bon ? Néanmoins, Pierre prit le temps de s'excuser de son impolitesse lorsqu'il fut l'heure de retourner sur le terrain d'entraînement.

Malheureusement, Céleste n'y resta pas longtemps.

Alors que l'un des instructeurs expliquait le fonctionnement de la lance foudroyante, ils furent interrompus par Kris. Presque aussitôt, la noiraude su que ça la concernait. Elle invita ses collègues à continuer, rejoignit l'arrivant en soupirant.

« Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Le Major te demande, il y a aussi des soldats des Brigades Spéciales...

— Super, on avait besoin de ça. Allons-y avant qu'ils ne s'impatientent. »

La noiraude suivit le soldat jusqu'à l'intérieur du bâtiment, monta avec lui jusqu'au bureau d'Erwin. Deux fois, l'adolescent lui avait demandé ce qu'il se passait. Elle n'avait jamais répondu. En réalité, elle n'en avait pas la moindre idée, avait son esprit partagé entre plusieurs idées qui l'agaçaient à chaque fois tout autant.

Lorsqu'ils entrèrent enfin dans la grande pièce, le blond put prendre congé, s'enfuit alors que Céleste s'installait sur une chaise face à deux soldats des Brigades Spéciales.

« Madame Fosten, je présume.

— C'est moi.

— J'imagine que vous savez pourquoi nous sommes là.

— Pas vraiment, en réalité. J'étais dans un entraînement important donc j'espère que la situation l'est tout autant. »

Qu'on ne vienne pas l'inquiéter pour rien.

Lorsqu'un des deux hommes tendit vers elle un petit courrier, qu'elle parcouru les quelques lignes du regard, son souffle s'arrêta.

« Qu'est-ce que...

— Votre implication dans cette affaire vous force à participer au procès, madame. Sachez que vous serez du côté des témoins mais vous pouvez aussi être appelée en tant que coupable à n'importe quel moment.

— Et en quel honneur ?

— Demain ne sera pas entièrement consacrée à votre famille mais à toutes celles de la noblesse. Vous risquez vous-même une arrestation ne serait-ce que pour votre nom.

— Alors que j'ai aidé à faire un tri parmi tous les autres et à débloquer la situation ? Vous vous moquez de moi ?

— Nous ne pouvons votre offrir un traitement de faveur, malheureusement. Nous sommes ici pour vous prévenir de ça et aussi vous demander à vous présenter demain au palais de justice. Sans votre uniforme. Le Major Erwin Smith devra aussi vous accompagner, vu son implication dans l'affaire. »

Et comme elle l'avait prévu, c'était une situation plus que merdique.

« Vous êtes attendus pour 8h tapante. On viendra vous chercher demain matin à 6h. Soyez prêts.

— Est-ce que vous avez besoin d'autre chose ?

— Non. Nous sommes désolés de vous imposer une telle situation, madame.

— Je veux bien vous croire. »

Céleste pinça l'arrête de son nez. Il n'y avait rien à faire, il fallait seulement attendre le lendemain. Pas si soufflée que ça par l'annonce, elle resta malgré tout dans une sorte d'état second. Lorsqu'elle put enfin prendre congé, laisser les deux soldats avec le Major, elle s'en alla sans un mot de plus.

La logique aurait voulu qu'elle retourne sur le terrain d'entraînement mais elle n'en avait pas la foi. À quoi bon ? Elle n'avait pas envie qu'on lui demande ce qu'il s'était passé et avait encore moins l'énergie d'expliquer. Il ne restait qu'un brouillard autour d'elle et le seul endroit où elle avait envie d'aller, c'était chez-elle.

Pourquoi n'était-elle au courant de tout cela que maintenant ? La veille de toute cette merde. Pourquoi n'avait-elle pas été mise au courant ? Pourquoi ? La question tournait en boucle dans sa tête.

« Une belle merde, n'est-ce pas ? »

La voix de Zeyn lui chuchotait en écho alors qu'elle entrait dans la chambre de Levi, refermait derrière elle, se laissa tomber sur le lit. Elle aurait pu aller dans sa propre chambre, surtout avec tout ce qui avait l'air de se dire, mais elle avait besoin, là, maintenant, tout de suite, de rester ici.

Combien de temps demeura-t-elle le nez dans les draps, à moitié allongée, les pieds battant toujours sur le sol ? Elle n'en savait rien. Dans tous les cas, elle ne bougea pas quand le caporal s'installa à ses côtés, passa sa main dans son dos.

« Est-ce que je peux faire quelque chose ?

— Non... »

Alors Levi resta là, silencieux. Et Céleste l'en remerciait, appréciait ce silence . Au bout d'une dizaine de minutes, le soldat finit tout de même par se lever, sortit de la pièce sans dire quoi que ce soit. Elle le laissa faire, il devait avoir d'autres obligations et elle était bien, là, à moitié endormie.

D'ailleurs, elle finit même par sombrer. Et comme les jours précédents, elle était trop fatiguée pour cauchemarder, s'était simplement enfoncée dans un sommeil pas si réparateur que ça, l'esprit engourdi.

D'ailleurs, elle se réveilla avant l'aube, parfaitement consciente qu'elle n'arrivera pas à se rendormir de sitôt.

Céleste mis plusieurs minutes avant de comprendre qu'elle n'était pas dans la position où elle s'était endormie, qu'elle était d'ailleurs calée contre Levi qui avait l'air de dormir. Installée dans ses bras, une couverture posée sur eux, elle comprenait qu'il avait pris le temps de la changer puis de la border.

Et près d'une bougie qui finissait de brûler, elle devinait ses vêtements soigneusement pliés sur la chaise, une autre tenue posée sur le bureau. Lorsqu'elle tendit légèrement son cou pour voir de quoi il s'agissait, elle sentit Levi bouger, le vit ouvrir ses yeux.

« Désolée, je t'ai réveillé.

— Non, non, je somnolais. Ça va ?

— Mieux...

— Parfait. »

Malgré la pénombre de plus en plus présente, elle sentait ses yeux clairs sur elle, ses interrogations qui n'avaient pas eu de réponse la veille. Il fallait qu'elle lui parle de ça et-

« On a encore un peu le temps avant de devoir y aller. Tu peux te reposer, je te réveillerai quand ça sera l'heure ?

— Quoi ?

— Erwin m'a parlé du procès hier soir. Il m'a demandé de rester ici mais...

— Viens. Je ne veux pas y aller toute seule.

— Je ne comptais pas te laisser.

— Merci... »

Et même si elle ne le lui dit pas, elle espérait que si on venait à l'arrêter, il viendrait la récupérer, la sauver de tout. La prendre dans ses bras et la garder le temps qu'il faille, et même plus encore. 

mais oh la la, j'aime pas ce chapitre, mais bon, faut faire avec ; 

heureusement que le moment entre levi et céleste relève le niveau pétard parce que là ; 

et heu par contre, c'est quoi cette histoire de procès, tu nous a foutu quoi cassandre ??

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