ㅤ📃 CHAPITRE 47

Les jour qui suivirent, Céleste fut étonnée de voir que Levi n'avait pas oublié leur danse maladroite. Et qu'il ne voulait pas faire comme si rien ne s'était passé. Peut-être était-ce la crainte qu'elle n'aille pas mieux, qu'elle pense qu'il ne voulait la fréquenter que sur le toit. Et même s'il ne venait pas la voir directement, surtout quand elle était avec son escouade, il lui parlait dès qu'ils se croisaient au détour d'un couloir.

C'étaient des discussions rapides mais toujours de quoi un peu plus réchauffer le cœur de la noiraude. Sûrement qu'elle se rendait compte qu'il n'y avait pas de honte à ce qu'elle ait pleuré devant son ami, qu'il ne lui en voulait pas d'un tel étalage de pleurnicheries. En étaient-ce vraiment ? Elle ne savait pas trop, n'avait seulement plus pu retenir ce qui la pesait.

Mais elle espérait tout de même que ça ne soit pas trop récurrent.

Ce ne fut, heureusement, pas le cas. L'événement signifia cependant un rapprochement entre les deux soldats. Rien de spectaculaire, loin de là, mais la proximité qu'avait instauré Levi ce soir-là avait donné plus confiance en Céleste. Et même si rien de plus ne se passait, elle s'asseyait désormais réellement près de Levi, se penchait à son niveau pour lui montrer ce qu'elle faisait. Pour certains, ce n'était pas grand-chose mais c'était déjà beaucoup pour eux.

Plus le temps passait, plus la gêne disparaissait. Alors ils avaient beau garder leur comportement habituel, leurs discussions, leurs soirées calmes, il y avait désormais un certain plaisir à se retrouver qui s'était installé, transformant cet instant en moment désiré et attendu.

Et quand l'été se termina, qu'on eut fêté l'anniversairede Zeyn en grandes pompes, celui de Hanji durant toute une soirée et que lanouvelle expédition arrivait désormais à leurs portes, Céleste gardait lavolonté de retrouver Levi en tête, en plus de celle de survivre à cette sortiefunèbre. Elle s'était entraînée, avait renforcé son corps et son esprit, sesentait un peu plus prête

Il y avait son escouade avec elle, des gens qu'elle aurait pu appeler amis. Peut-être famille. Des frères et sœurs, au même titre que Cassandre qui ne répondait plus à ses lettres.

« Ce soir, je veux voir tout le monde à la salle de musique. Pas de retrouvailles nocturnes sur le toit, pas de balade dans les bois. J'ai été clair ?

— Très. »

Si la noiraude avait pris l'habitude de retrouver son ami la nuit tombée, elle savait que Zeyn appréciait se promener dans la forêt bordant le quartier général pour s'aérer l'esprit. Et ça avait beau ne pas être tout le temps, parfois accompagné de Lahssen, toute l'équipe le savait.

De temps en temps, ils se retrouvaient tous les cinq dans la fameuse salle, étaient à peu près les seuls à s'amuser avec les instruments présents, à écouter les sons que produisait le piano, ce que pouvait créer Céleste.

Au détour d'un couloir, elle croisa Levi après le dîner et lui souffla qu'elle ne viendrait pas le voir cette fois. Elle était demandée par les autres, ne savait pas vraiment ce qu'on lui voulait, était curieuse. Il comprit parfaitement, lui souhaita une bonne nuit. Il était bien conscient qu'il ne la retrouverait pas le lendemain, pas la veille d'une expédition. Il fallait qu'elle dorme, reprenne le maximum de forces. C'était sûrement pour ça qu'elle retrouvait son escouade maintenant, pour préparer leur sortie...

Quand la noiraude arriva dans la salle de musique après s'être douchée, elle remarqua que seul Caius était déjà là. Assis au niveau d'une table, il semblait être en train d'écrire quelque chose. Sans problème, elle comprit qu'il valait mieux ne pas le déranger dans sa rédaction ; elle se dirigea alors vers le piano, s'installa sur le petit banc et regarda les touches devant elle. Est-ce que c'était une bonne idée ? Ça risquait de déranger son supérieur...

« Amuse-toi. Je ne fais rien qui me demande une grande réflexion.

— Tu es sûr ?

— Vas-y. Et puis, il vaut mieux en profiter maintenant, avant que ça ne dérange ceux qui voudraient dormir. »

Il avait raison. Même pour cinq minutes, elle avait le droit de profiter de l'instrument. Certes, ils étaient assez loin des dortoirs, n'allaient peut-être pas embêter grand monde mais il fallait faire attention. Le temps d'une musique connue sur le bout des doigts, les autres membres de l'équipe arrivèrent. Les derniers furent étonnement Becca et Lahssen mais quand elle vit les bouteilles coincées sous leurs bras ainsi que les verres, elle comprit pourquoi cette réunion.

Céleste s'arrêta au moment où la porte se ferma sur les retardataires.

« Rassurez-moi, on ne va quand même pas se bourrer la gueule à deux jours d'une expédition ?

— Pourquoi pas ? Ça serait rigolo.

— Posez tout ça ici. »

Impassible, l'aîné du quintette indiqua aux soldats où placer l'alcool. En même temps, il déplaça la feuille noircie de mots et la posa sur une boîte n'avait pas remarqué. Pourquoi tout ce manège ? Elle se plaça rapidement auprès de Zeyn, regarda le bras droit servir les verres, les tendre à ses camarades. Et même si elle savait qu'elle n'allait pas boire, elle attrapa quand même ce qu'on lui donnait, le refila presque aussitôt à une Becca ravie.

Un coup d'œil vers Lahssen suffit à lui faire comprendre que lui aussi n'avait aucune idée de ce que leur supérieur voulait. Mais, contrairement à ses trois camarades, il suivait le mouvement, voulait voir ce qu'il désirait faire. Il n'était pas du genre à se poser des questions quand Caius avait une idée en tête, lui faisait aveuglément confiance. Parfois un petit peu trop. L'alcool, alors ? Une simple envie de sa part qu'il avait aussi donné à Becca.

« Il y a plusieurs mois, les jeunes, je vous ai demandé d'écrire quelque chose dans un carnet. Le but de cette action était de garder une trace de vous, de votre passage, que vous poussiez y retourner dans plusieurs années et voir à quel point vous aviez changé. Mais je me suis demandé, après coup, qu'est-ce que nous avions ? Qu'est-ce que j'avais qui pourrait me faire penser à vous particulièrement. Qu'est-ce que vous aviez qui pourrait vous rappeler qui j'étais ? Je ne veux pas qu'il reste de cette équipe une double page dans un cahier abîmé par le temps, que tout le monde pouvait consulter et faire passer. Alors j'ai fait ça. »

Il tapota la feuille sur la boîte, attirant l'attention de tout le monde. Du bout des doigts, son bras droit s'en saisit, lu les lignes et se mit à sourire.

« Tu veux qu'on s'échange des petits mots ?

— Avant nos expéditions. Rien de grandiose, juste de quoi se donner un petit peu de courage. Et avoir des-

— Caius. C'est une très bonne idée. »

Un peu instinctivement, Céleste s'était mise à parler, avait posé sa main sur l'avant-bras de son aîné. Elle comprenait à peu près pourquoi il avait voulu faire ça, partageait sa volonté.

« Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Qu'on prenne chacun un papier ?

— Peut-être ? J'ai des feuilles dans cette boîte et de quoi écrire si vous avez envie. Vous pouvez aussi boire, si vous en avez envie, discuter...

— Merci, Caius. »

Elle ne savait quels regrets il avait pour regarder ainsi son escouade, trembler alors qu'il proposait son idée. L'assurance qu'il avait toujours avait fondu comme neige au soleil, il ressemblait désormais à un enfant face à des adultes jugeant ses efforts. Pensait-il à d'autres camarades, avec qui il n'avait pas eu le temps de faire ça ? Agissait-il de la sorte car il ne restait que de certains une trace dans un carnet qui passait dans les mains de tout le monde ? Peut-être que c'était le visage de Lahssen qui s'était imposée dans son esprit lorsqu'il eu l'idée. Ils se connaissaient depuis allez savoir quand, il voulait sûrement garder plus que des entraînements et discussions dans son esprit.

Céleste ne se serait pas contenté d'uniquement ça.

Malgré tout, personne n'osait prendre la plume posée là, commencer la rédaction. Le chef de l'équipe perdait au fur et à mesure ses couleurs, alors que les secondes passaient...

« Bon. On va pas rester là à se regarder comme des imbéciles dans le blanc des yeux. Lahssen, fais ton travail et ressers ces deux jeunes gens. Becca a déjà fini mon verre, elle a soif. Caius, passe moi une feuille, je lance la danse. Il faut faire quoi ? Écrire ce qu'il nous passe par la tête ? Pour toute l'escouade ? Pour une personne ? Sur nous ? Dis-moi et je fais. Zeyn, tu prends ma suite, ne te bourre pas la gueule tout de suite.

— Oui madame.

— Mamie.

— Oui mamie. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. La jeune femme avait pris le contrôle de groupe, guidait soudainement tout le monde. Son supérieur ne lui indiqua pas grand-chose, lui demanda simplement de parler honnêtement. De dire ce qu'elle avait sur le cœur. Pour une première fois, elle se décida à parler aux quatre personnes présentes dans la salle. Les petits mots personnalisés seraient pour plus tard...

Elle rédigea quelque chose de rapide, juste de quoi dire à quel point elle se sentait bien parmi eux. Qu'elle était heureuse de les avoir rencontrés, de savoir qu'elle pouvait leur faire confiance, s'épanouir correctement. Et même si ce n'était pas grande chose, elle espérait que cela donne un peu de courage aux autres, qu'ils livrent un petit bout d'eux sur le papier.

Ils jouèrent tous le jeu. Et même si Lahssen ne posa qu'une seule phrase, un simple « Je suis heureux de savoir que vous n'allez pas mourir maintenant et rappelez-vous que j'adore la bière et que même si mon anniversaire n'est pas bientôt, je mérite malgré tout un cadeau pour vous supporter chaque jour, surtout toi Becca. » qui fit hurler de rire le plus jeune du groupe, tout le monde avait écrit quelque chose. Et c'était sûrement le plus important pour Caius.

Très vite, l'alcool monta à la tête du blond et s'il subit d'abord un pic d'énergie, il finit par s'écrouler sur le banc du piano, laissant les adultes entre eux. Céleste fut la seule à ne pas boire mais la fatigue qui lui prenait le corps avait le même effet pour elle. Enfin, au moins, elle restait habillée...

Le bras droit était celui qui tenait le mieux la boisson. Même si ses joues étaient rouges et ses pupilles détaillées, il gardait le discours le plus cohérent des quatre et avait toujours toute sa lucidité. Contrairement à la plus jeune des noiraudes qui commençaient à répondre uniquement en grognant.

« Ce que je veux dire, c'est qu'il vaudrait mieux qu'on intensifie l'entraînement au niveau de la communication.

— On a déjà nos signes, qu'est-ce que tu veux de plus ?

— Ça, c'est pour quand on se voit, Caius. Mais on fera comment si on finit comme la dernière fois ? On avait eu de la chance parce qu'on avait pu rester malgré tout en groupe mais si l'un des gamins finit seul ?

— Eh... j'suis pas une... gamine.

— Ouais ouais c'est ça. Bref. Tu vois ce que je veux dire ? Je sais, on aurait dû y penser plus tôt mais ça vient tout juste de me venir à l'esprit.

— Je sais qu'Erwin est en train de tester une stratégie avec les fumigènes. Il m'a dit qu'il ne comptait pas l'utiliser pour cette expédition, elle n'est pas encore au point, mais je vais sûrement lui demander conseil. Pour l'instant, restons sur ce que nous nous sommes dit.

— Si nous venons à être séparés, nous pouvons toujours nous donner un point de rassemblement. Le mieux serait que nous restions toujours en groupe, surtout nous trois, mais nous ne sommes jamais à l'abri du danger.

— Ouais... Faut pas laisser... Zeyn.

— Surtout lui, oui. Je ne dis pas que nous sommes meilleures que lui ou que vous devriez nous faire plus confiance, loin de là, mais...

— Mais vu qu'il a failli se chier dessus la dernière fois, tu as peur qu'il perde ses moyens s'il finit seul.

— C'est à peu près ça, oui. »

Lahssen esquissa un demi-sourire, comprenant malgré tout la peur de sa camarade. Si le blond finissait seul, ça signait très certainement la fin pour lui.

moment avec l'escouade, la cadence commence à s'accélérer, c'est bientôt la future expédition et le stress commence à monter pour certains ;

j'avais envie de voir cette équipe un petit peu plus interagir, j'ai une grande affection pour eux cinq et je voulais les voir ensemble, à un autre moment que l'entraînement ;

avec le temps et les chapitres, vous verrez de plus en plus d'interactions entre eux, j'espère que vous avez autant hâte que moi ! ;

j'espère que vous avez aussi hâte que nous arrivions à l'expédition (que je ne sais toujours pas écrire) 

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