ㅤ📃 CHAPITRE 43
La surprise sur le visage de Levi se transforma rapidement en une sorte de soulagement puis disparut. La neutralité habituelle du soldat était revenue au moment même où il s'était levé pour se mettre à sa hauteur.
« Qu'est-ce que tu fais là ?
— Tu ne devines pas ? »
Oh, elle jouait avec lui ; elle voyait parfaitement dans son regard la frêle hésitation.
« Je vais retrouver mon contact, aujourd'hui. au départ, je voulais y aller directement mais vu que je t'ai demandé de m'accompagner et que je ne savais pas si on allait y aller tout de suite ou pas, j'ai préféré venir ici. Après, si tu ne peux pas venir au final, je comprendrais, je suis venue sans m'annoncer.
— J'ai du travail, en effet.
— Je m'en doutais bien. Ce n'est pas grave. Je vais te laisser, alors, je ne vais pas te retarder.
— Non. Je t'ai dit que je t'accompagnerai, je ne reviendrai pas sur mes paroles. Et puis, je ne sais pas du tout qui est ton contact mais ça ne me dit rien qui vaille, alors mieux vaut ne pas te laisser seule avec lui. »
Sans attendre de réponse, il attrapa sa veste accrochée sur un porte manteau.
« Il faudra tout de même prévenir Erwin.
— Je comptais le faire, en effet.
— Est-ce que je dois me préparer à voir ton chien de garde derrière la porte ou tu es venue seule ?
— Non, à l'heure actuelle, il dort encore.
— Je vois que vous avez la vie dure. »
Céleste leva ses yeux au ciel. Même s'il ne le disait pas, elle savait qu'il était « soulagé » que Lahssen ne soit pas là. Après tout, l'instructeur et lui n'étaient pas les meilleurs amis qui soit et leur passif la poussait à croire que ça n'allait pas s'arranger de sitôt.
Désormais tous les deux dans le couloir, ils marchèrent jusqu'au bureau du Major. Lorsqu'ils le trouvèrent et que la noiraude l'informa qu'elle lui empruntait le caporal pour la journée, il n'avait pas l'air surpris. Le hochement de tête entendu entre le grand blond et elle suffisait parfaitement pour qu'il sache que ça avait un rapport avec ce qu'il lui avait demandé.
Finalement, ils ne perdirent pas plus de temps et allèrent chercher leurs montures aux écuries. Sur le chemin, ils n'avaient heureusement croisé personne d'autre et ils purent s'en aller sans faire de vague. Sur le chemin, Céleste lui expliqua simplement qu'ils allaient à la caserne des Brigades Spéciales, qu'il comprendrait à leur arrivée.
Malgré la curiosité, Levi ne posa pas plus de questions. Il se doutait parfaitement que l'histoire était bien plus grande qu'elle ne laissait entendre et ce n'était pas sa place de trop s'y immiscer sans permission. Il devait seulement « apprécier » le fait qu'elle ait pensé à lui et soit venu le chercher.
Quand ils arrivèrent à destination, la femme se dirigea d'un pas ferme vers un soldat. Seul avec les chevaux, le caporal regardait la noiraude discuter avec l'homme, sembler demander quelqu'un. Finalement, elle salua le militaire, retourna vers son ami en soupirant.
« Un problème ?
— Le fameux contact est en cellule. L'homme avec qui j'ai parlé m'a dit qu'on pouvait le voir mais c'est tout.
— Dans quelle merde tu t'es fourrée ?
— Franchement, je n'en ai pas la moindre idée. Emmenons les chevaux aux écuries et allons le voir. »
Et dire qu'il pensait qu'elle lui demanderait de l'attendre ici ! Levi et Céleste se chargèrent rapidement de leurs montures avant de suivre le soldat à l'intérieur de la caserne. Ils parcourent une suite de couloirs avant de prendre des escaliers menant droit vers le sous-sol.
Plusieurs personnes semblaient avoir été enfermées mais celui qui intéressait l'instructrice se trouvait tout au fond. Allongé sur son lit, Bénédict ne releva pas la tête quand le soldat lui annonça qu'il avait de la visite.
« Vous pouvez nous laisser.
— Vous avez dix minutes. »
Tandis que l'homme repartait, la noiraude s'approcha des barreaux. Toujours sans bouger, le prisonnier s'exclama.
« Je savais que tu allais avoir besoin de moi.
— Et toi de moi, visiblement.
— Je pourrai dire que j'avais tout prévu mais ça serait mentir. Je ne pensais pas me faire attraper, je dois bien l'avouer. En tout cas, heureux que tu sois venue maintenant, tu vas très certainement m'éviter la potence.
— Tout dépendra de ce que tu as à m'offrir.
— Oh, Cæl... Nous savons tous les deux que ne peux pas te passer de moi.
— Ne m'appelle pas comme ça. Nous ne sommes pas amis. »
Bénédict émit un léger rire. Lentement, il se redressa, se mit à marcher jusqu'à atteindre Céleste. Il la dépassait largement.
« Tu vas me briser le cœur. »
Un instant, il lança un regard vers Levi.
« Et tu as ramené la fierté du capitaine ? Quel honneur. Si j'avais su, je me serai fait beau.
— Ne change pas de sujet.
— Tu as raison, Cæl, nous n'avons pas beaucoup de temps.
— Ne-
— Chut, tu es pressée. Écoute, nous sommes dans une situation compliquée. J'ai fait parti de l'équipe du capitaine Ackerman, ils ne vont pas me laisser continuer ainsi. Et toi... Tu as besoin de moi parce que je sais où a lieu le trafic. Enfin... Ce qu'il en reste.
— J'ai déjà mon guide.
— Vraiment ? Tu penses sincèrement que vous trouverez l'endroit sans moi ? Qu'est-ce que tu crois ? Que ça sera directement marqué sur une porte ? Est-ce que tu as réellement le temps de tout chercher alors que tu m'as moi ?
— Je me moque que Cassandre te fasse confiance, ce n'est absolument pas mon cas. Je ne sais pas quels sont tes objectifs et c'est en réalité très étonnant que tu veuilles nous aider.
— En effet. Mais ton frère s'est déjà acquitté de sa part de notre contrat, il est de mon devoir de lui rendre la pareille. Et puis, il faut soutenir la famille. »
Le poing de Céleste démangeait. Elle n'avait pas envie de s'allier à ce sourire mesquin, elle avait la sensation qu'il serait prêt à la trahir à n'importe quel moment.
« J'ai promis d'aider notre frère alors-
— Mon. Toi, tu n'es rien.
— Est-ce que tu vas dire ça à Rebecca, aussi ? Ou elle a le droit à un traitement de faveur ?
— Elle ne me vise pas avec son arme deux fois lors d'un combat. C'est là, la différence entre vous deux. Et je sais qu'elle n'essayera pas de faire du mal à ma famille. Qu'est-ce tu crois ? Que je ne vois pas clair dans ton jeu ? Je sais d'où tu viens, je sais ce que tu voudras à la fin. Peu importera que l'on t'ait aidé, tout ce qui comptera sera notre extinction.
— Je savais que tu étais l'intelligente du duo.
— Alors tu sais que je ne te ferai pas sortir de là sans une assurance nette.
— Va au cochon pendu, dans la partie est des bas-fonds. Demande Giovani et dis lui que c'est Bénédict qui t'envoie. Il te croira. Quand tu verras ce gros lard, récupère tous les registres et va dans la cour tout au fond.
— Et ?
— Apprécie le spectacle. Lorsque tu reviendras, on reparlera.
— Si tu crois que-
— Cæl, ne me dis pas jamais. Va voir. Récupère tout et rentre chez toi... »
Passant le plus possible son visage à travers les barreaux, il se cala près de l'oreille de la noiraude, se mit à chuchoter.
« ... Et brûle moi toute cette merde. »
Lorsqu'il se recula, il vit l'expression de l'instructrice. Un rire s'échappa de ses lèvres alors qu'elle faisait un pas en arrière.
« Après, si tu peux aussi t'arranger de ma libération, je t'en serai très reconnaissant. Dans tous les cas, la seule chose que je veux, c'est que ma mère soit en sécurité. Je sais que ton frère s'en est occupé mais tu as le droit de vérifier de temps en temps, ça me ferait très plaisir. C'est la seule chose que je te demande, je pense que tu en seras capable. Maintenant, si tu veux bien m'excuser, je vais aller me reposer. Caporal, c'était un plaisir. Le capitaine Ackerman parlait de vous en des termes plus qu'élogieux. »
Sans attendre de réponse, Bénédict partit se coucher. Pendant plusieurs secondes, Céleste attendit ; peut-être allait-il ajouter quelque chose ? Mais puisque rien ne venait, elle soupira, se tourna vers Levi, murmura qu'ils allaient partir.
Elle le voyait parfaitement dans les yeux du noiraud, cette confusion totalement légitime. Peut-être qu'elle aurait mieux fait de venir seule, au final.
Les deux traversèrent sortirent du sous-sol sans rien dire, retrouvèrent à mi-chemin le soldat qui les avait emmenés aux cellules. Lorsqu'il leur demanda s'ils avaient eu leurs informations, Céleste lui annonça que oui mais que le Major du Bataillon d'Exploration avait encore besoin de lui, qu'ils reviendraient bientôt lui-même pour lui parler. L'homme hocha simplement sa tête, déclara que le prisonnier serait toujours là et leur souhaita une bonne journée.
Levi se décida à parler lorsqu'ils sortirent de la caserne, les rênes de leurs montures en main.
« Je comprends mieux pourquoi tu voulais aller dans les bas-fonds.
— Désolée de ne pas t'en avoir dit plus... Je n'avais pas envie de trop t'inquiéter.
— Céleste... Tu sais que tu peux me parler, ce n'est pas moi qui vais te juger. Je comprends que tu n'aies pas osé, ça a l'air d'être une sacré merde tout ça et-
— Ne me dis pas que je peux te faire confiance, je le sais déjà. Seulement... Je craignais que tu ne veuilles plus me voir en sachant tout sur ma famille. En apprenant tout ce que je sais.
— Notamment cette histoire de trafic ?
— Entre autres... Écoute, mettons cette histoire au clair maintenant et rentrons. On a encore le temps d'y descendre. Est-ce que tu pourras me conduire à ce fameux cochon pendu ?
— Je connais la partie est, on trouvera cet endroit. Par contre, je doute que l'uniforme plaise. Il aurait fallu y aller en tant que civils, ça aurait mieux délier les langues.
— J'en ai rien à foutre. Je pourrai être habillée comme la reine ou en porc, ça ne change rien. »
Qu'ils en finissent maintenant. Céleste en avait déjà assez et les paroles de Bénédict lui avaient mis le doute.
« ... Et brûle moi toute cette merde. »
Elle était certaine qu'il ne parlait pas des lieux qu'ils allaient visiter, bien au contraire. La seule chose, en réalité, que le noiraud pourrait voir disparaître dans les flammes étaient plutôt la famille Fosten. Cependant, s'il était si certain qu'elle soit capable de le faire, ça voulait dire que ses découvertes allaient dépasser ce que son imagination pouvait créer.
Et ça, ça l'effrayait plus que tout.
« Alors allons-y. Je resterai avec toi, ne t'en fais pas.
— Merci... »
Céleste attrapa la main que Levi tendait légèrement vers elle. Un instant, elle le regarda droit dans les yeux, retint son souffle. S'il y avait bien quelqu'un qui pouvait l'empêcher de tout embraser, c'était assurément lui.
ça y est, les angoisses vont commencer ; quels sont les véritables objectifs de bénédict ? ; pourquoi est-il si certain que céleste va vouloir tout brûler ? ; qu'est-ce que nos deux zozos vont découvrir dans les bas-fonds ? ; m'est d'avis que ça ne sera pas tout beau, tout rose ;
remercions néanmoins levi qui ne pose pas de questions et suit le mouvement, même si nous savons toustes qu'il a un milliard de questions et attend juste le bon moment pour les poser ; en tout cas, heureusement que lahssen n'est pas là parce que oh la, la bagarre :') (contre levi ? bénédict ? LES DEUX ?)
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