ㅤ📃 CHAPITRE 42
Le lendemain, juste après l'entraînement, Céleste demanda à Caius et Lahssen s'ils savaient s'il y avait une salle de musique dans le quartier général. Lorsqu'elle les vit froncer du nez, elle s'inquiéta mais ils lui expliquèrent que oui, qu'elle avait juste été laissée de côté parce que pas grand monde ne savait jouer et que personne ne voulait entretenir la pièce alors qu'elle ne servait pas.
La noiraude fut déçue d'apprendre cela mais on lui indiqua tout de même où se trouvait la salle et le bras droit lui souffla que si elle avait besoin d'aide pour tout nettoyer, il pouvait peut-être l'aider.
Finalement, ils allèrent tous les cinq s'occuper de l'entretien de cette salle après le déjeuner. Les choses se firent rapidement, sûrement car ils étaient bien organisés, et Céleste était soulagée d'avoir eu de l'aide de son escouade.
« Ça va faire un an que l'endroit n'a pas été utilisé... »
Le vétéran était curieusement mélancolique, alors qu'il regardait à tour de rôle les instruments présents. Ce n'étaient pas des objets de grande qualité ; tous réunis, ils devaient sûrement coûter autant que le piano qui se trouvait dans la demeure Fosten. Mais ils n'en restaient pas moins assez beaux et bien accordés.
Puisque l'escouade n'avait rien à faire, les quatre soldats attendirent que Céleste courre chercher ses partitions et revienne tout aussi vite pour écouter une première musique. Ce n'était pas grand-chose, surtout que cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas joué, mais c'était suffisant pour faire plaisir à son équipe.
La noiraude chercha plusieurs minutes les bonnes notes mais lorsqu'elle les retrouva, tout s'enchaîna rapidement. Et si Zeyn et Becca se montraient les plus expressifs, elle apprécia néanmoins les visages satisfaits de ses deux supérieurs.
L'événement ne fut pas anodin et ils surent tous les cinq qu'ils allaient retourner ici, passer quelques soirées ensemble (ou journée), se couper un petit peu du monde et boire un verre. Ils profitèrent d'ailleurs de ce moment-là pour faire remplir aux deux noiraudes leurs pages.
Le jour suivant, on prit le temps de souhaiter à Céleste un joyeux anniversaire. Même si elle se montra gênée, elle apprécia le geste et remercia ses camarades pour leur gentillesse. Elle leur rappela cependant de ne pas trop en faire, elle n'avait pas envie d'avoir l'attention sur elle. Ils respectèrent sa demande. Mieux, Lahssen souffla qu'il rattraperait tout ça et s'occuperait alors dignement de l'anniversaire de Zeyn dans quelques mois. Ça l'avait effrayé, alors que les deux noiraudes soufflaient à l'oreille de leur supérieur des idées incroyables.
Après le déjeuner, la noiraude décida de passer la journée seule. Elle s'excusa auprès de ses deux amis, qui comprirent son désir de solitude, et s'en alla sans grande surprise sur le toit du quartier général. Fort heureusement, il n'y avait personne et elle pouvait se reposer tranquillement.
Sans aucune occupation, la jeune femme prenait finalement du plaisir à regarder les nuages bouger dans le ciel. Elle allait mieux que ce qu'elle pensait, avait été plus angoissée à l'idée de savoir que c'était son anniversaire que le vivre réellement.
« Pourquoi je ne suis pas étonné de te trouver là.
— Tu me cherchais ?
— Peut-être. »
Levi venait de s'asseoir aux côtés de la noiraude. Elle remarqua des gouttes sur ses cheveux et se demanda s'il sortait d'une douche rapide ; un coup d'œil suffit pour confirmer cette question silencieuse et elle écrasa entre ses doigts une petite mèche. Le soldat se laissa silencieusement faire, même s'il fronça ses sourcils en voyant sa main se rapprocher rapidement de son visage.
« Tu pourrais tomber malade.
— J'en doute.
— Quoi, la maladie a peur de toi ? »
L'idiotie de la réplique frappa Céleste au moment même où elle la prononça, alors que son interlocuteur prenait une mine surprise. Il finit par souffler, ignorant par la même occasion cette phrase tout bonnement idiote, et détourna le regard.
« Pourquoi tu voulais me voir ?
— Comme ça. Déjà parce que c'est ton anniversaire mais aussi parce que ça fait quelques jours que je ne t'ai pas vue. Je voulais savoir comment tu allais, depuis la dernière fois...
— Un peu mieux, j'imagine. »
Depuis la nuit où la noiraude avait fini dans le lit de Levi, elle ne l'avait pas revu. Ce n'était pas qu'elle l'avait évité mais elle avait eu d'autres choses à faire et ne pas le recroiser avait été... confortable. Peut-être était-elle gênée de se rappeler dans quelle situation elle avait été avec lui, de cette intimité qu'elle n'avait pas tant voulue. Mais maintenant qu'il était là, elle se sentait curieusement à l'aise. Et un petit peu plus apaisée que plus tôt.
« De nouveaux cauchemars ?
— Comme d'habitude. Mais ça s'est calmé, depuis. T'en parler m'a fait du bien, je crois...
— Tant mieux. Si tu as besoin, ma porte est toujours ouverte. Tu sais où me trouver.
— Et toi ? Comment tu vas ?
— Bien. »
La réponse était courte mais efficace. Elle convint à la jeune femme qui sourit discrètement.
« Je n'ai rien pour ton anniversaire, j'espère que ça ne te dérange pas.
— Vu ce que tu m'as déjà offert, je n'attendais déjà rien à la base.
— Tu as encore la broche ?
— Bien évidemment. Je ne la porte pas ici parce que j'ai peur de l'abîmer mais je l'ai toujours avec moi.
— Ça fait plaisir à entendre.
— Tu avais peur que je ne l'aime pas ?
— Je ne sais pas. Je me suis juste dit que tu l'avais peut-être laissé chez-toi pour ne pas emmener trop de choses à l'armée.
— C'est vrai... Mais jamais je ne l'aurai laissé. Pas quand on sait que c'est un cadeau de toi. »
Céleste savait que ce genre de déclaration pouvait troubler. Mais elle avait aussi conscience que Levi n'était pas du genre à s'émouvoir en entendant cela. Alors elle ne fut pas étonnée de l'entendre murmurer un simple « merci », avant de se mettre à lui aussi regarder les nuages. Et si la noiraude n'avait pas arrêté son observation, elle jetait de temps en temps des coups d'œil à son ami. Ses cheveux n'étaient clairement pas secs et elle se demandait comment il pouvait faire pour le supporter.
Au moment même où elle se posa cette question, elle vit une goutte tomber sur le nez du soldat, glisser sur sa joue comme une larme. Elle détailla sa route, posa ses yeux sur les traits du noiraud, les détailla du regard et-
« J'ai quelque chose sur la face ?
— Quoi ?
— Tu me fixes depuis tout à l'heure donc j'imagine que j'ai un truc.
— Du tout. »
Dans d'autre circonstances, elle aurait été gênée d'être dans une telle position mais ce ne fut pas le cas. Finalement, elle pointa l'eau qui coulait sur son visage et il soupira.
« Ne me pose pas de questions.
— Tu peux me le dire.
— De ?
— Tu avais tellement envie de me retrouver que tu n'as même pas pris le temps de te sécher les cheveux parce que tu savais que je serai ici et ça sècherait à l'air libre. Et ne me dis pas que j'ai tort, je ne te croirai pas.
— Je n'allais pas le faire. »
Sans confirmer totalement ses dires, Levi ne contredisait pas totalement Céleste. Pendant plusieurs secondes, elle attendit une clarification mais rien ne vint. Et si elle aurait pu être agacée, elle ne dit rien et finit par détourner son regard, se remettre sur ses nuages.
« Merci.
— Quoi donc ?
— D'être venu me voir. Et désolée de ne plus être retournée sur le toit depuis la dernière fois. Ce n'est pas que je ne voulais pas te voir, rassure-toi. C'était juste...
— Compliqué ? Tu n'as pas besoin de te justifier, je comprends. Le plus important, c'est que tu sois à l'aise. Oui, ça me fait plaisir qu'on se voie mais si ça te met mal à l'aise, te gêne ou quoi, c'est pas la peine. »
À chaque fois que la noiraude avait un doute, un trouble, le soldat à ses côtés arrivait sans problème à l'apaiser. Elle ne savait pas si c'était parce qu'il avait déjà ressenti ça ou si parce qu'il était étonnement empathique. Peut-être les deux ?
Les deux restèrent jusqu'à l'heure du dîner sur le toit. Pendant un moment, ils restèrent silencieux mais la discussion se fit petit à petit. D'abord, Céleste parla de son escouade, un peu comme ça, et Levi suivit le mouvement assez rapidement. Ainsi ils discutèrent de leurs relations, de Hanji et Becca, de pourquoi Lahssen était un con et qu'est-ce que Zeyn allait subir pour son anniversaire.
Lorsqu'ils descendirent jusqu'au réfectoire, ils continuaient de parler, cette fois-ci de thé. La jeune femme semblait particulièrement emballée dans la discussion, sûrement parce que son interlocuteur lui avait parlé d'une boutique qu'il avait trouvé durant une précédente sortie. Au moment où elle vit Becca, la noiraude se demanda quoi faire. Devait-elle arrêter leur conversation pour manger avec son équipe ou allait-elle dîner avec son ami ? Que voulait-il faire ?
« Tu veux rejoindre ton escouade ? Ça ne me dérange pas. Je peux aussi venir avec toi ou te retrouver après manger.
— Non. Je n'ai pas envie d'arrêter de discuter. Ils survivront sans moi. »
Un sourire vers ses camarades suffit à les faire comprendre qu'elle ne les rejoindrait pas et personne ne sembla lui en tenir rigueur. Finalement, Levi et Céleste s'installèrent au bout d'une table, désireux de ne déranger personne, et mangèrent rapidement leur dîner. C'était surtout elle qui faisait la conversation, demandait l'adresse de la fameuse boutique, ce qu'il avait repéré d'intéressant... Et le soldat répondait parfaitement, calmait un peu le flot de questions qu'elle lui posait en espaçant ses paroles.
« Tu sais, si tu tiens tant que ça à voir cette boutique, on pourra y aller quand j'en aurai le temps. Si je m'en sors bien, je serai disponible dans plusieurs jours. Ça te dirait ?
— Vraiment ?
— Si je te propose.
— Alors oui ! Dis moi quand et je serai là. »
Dans les escaliers menant au toit, le visage de Céleste s'était illuminé. L'idée de sortir en ville avec Levi lui faisait plaisir, plus que ce qu'elle n'aurait cru. Les deux s'échangèrent un regard et elle vit l'ombre d'un sourire (plutôt un rictus) sur le visage du noiraud. Était-il satisfait de la voir ainsi, plutôt que dépitée ? Assurément.
Assis sur le rebord du toit, ils continuaient de discuter. Ils parlaient pourtant un petit peu moins, faisaient souvent de longues pauses pour regarder le paysage, les étoiles, leurs mains. Et souvent, la jeune femme captait le regard de son ami sur elle, ses yeux qui détaillaient son profil. Elle ne fit cependant aucune remarque, se rappelant qu'elle avait fait de même quelques heures plus tôt.
Et puis, elle le faisait toujours alors elle n'était pas la mieux placée pour le critiquer.
des fois j'écris mes chapitres et je finis comme ça parce que j'adore faire interagir céleste et levi et j'adore leur relation ;
on notera que maintenant j'ajoute des memes dans mes notes mais écoutez qu'est-ce que vous allez faire contre ? ; appeler ma mère ? ;
dans tous les cas, j'ai beaucoup aimé ce chapitre ; en réalité, j'ai pris un grand plaisir à écrire les chapitres entre le 39 et le 50 et j'espère que vous le ressentez sur les publications actuelles aha
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