ㅤ📃 CHAPITRE 35

Lorsque Becca et Kris arrivèrent, ils furent accueillis par une Céleste douchée et préparée. Lahssen avait insisté, il voulait qu'elle se fasse belle pour son anniversaire et elle avait écoutée. Les cheveux encore un peu mouillés, elle prit dans ses bras son amie, passa sa main sur la tête du grand blond.

« Ça sent bon, en tout cas.

— Ne te fies pas à l'odeur, Kris, c'est l'autre trou du cul qui a cuisiné, ça doit être empoisonné.

— Becky ! C'est avec cette bouche-là que tu embrasses notre mamie ?

— Et ton cul aussi ! »

La vétérane partit directement vers la cuisine pour voir le propriétaire. Très vite, on entendit les deux se « disputer ».

« Ils ne sont pas sortables, c'est incroyable. Enfin... Tu vas bien, toi ?

— Un peu fatigué. Les autres sont surexcités au quartier général donc ça fait du bien de sortir.

— Ils sont déjà en train de préparer le plan de reconquête ?

— Oui. Mais il y a, de ce que j'ai entendu, une sorte de blocus sur les ressources et...

— Ne t'inquiète pas, on est sur le coup. Allez, rentre avant que les deux là-bas ne mangent tout. »

Le temps qu'ils aillent dans le salon, Becca et Lahssen avaient déjà mis la table, remplis les assiettes. Le repas, aussi simple soit-il, dégageait une odeur agréable, fit gronder le ventre de l'adolescent.

« Allez, je meurs de faim ! »

Les quatre désormais installés, ils mangèrent tout en discutant de tout et de rien. Surtout de rien, à vrai dire. Personne n'avait envie de mentionner les plans avec Cassandre ou les préparations du Bataillon ; on voulait plutôt profiter de ce moment pour se reposer, embêter l'instructeur et se faire resservir jusqu'à ce que la marmite soit vide.

Quand ce fut fait, le brun partit faire un thé, laissa les trois parler encore et encore.

« ... Et après, Sasha est tombée. Rien de bien méchant, mais on a tous vu et je te jure, 'Leste, elle a fait un vol plané, c'était incroyable. Je crois que le pire c'est quand on l'a aidé à se relever. Elle avait caché dans sa veste trois pains entiers !

— Mais elle est pas possible.

— Si tu avais vu la tête du format de poche, je l'ai jamais vu autant se retenir de pourrir quelqu'un.

— Et il l'a laissée s'échapper, quand même ?

— La légende raconte qu'elle a dû nettoyer toutes les toilettes avec Conny. Paraît qu'il l'avait aidé dans le méfait.

— Ces deux-là, ils sont pas croyables ! Toujours à faire les conneries ! »

L'exclamation de Lahssen toujours dans la cuisine fit sourire ceux dans le salon. Même s'il était occupé, il écoutait avec attention la discussion, participait de temps en temps. Surtout quand il fallait s'attaquer à ses anciens élèves qui faisaient encore des siennes.

Quand il revint dans la pièce à vivre, théière en main, il se pencha vers les deux adultes, se tourna vers Kris avec un grand sourire.

« Et toi ? Rassure-moi, tu ne fais pas des misères à tout le monde, hein ?

— Quoi ? Bien sûr que non.

— Ça c'est un bon élève. Après, tu sais, je pense qu'ici, personne ne t'en voudra si tu fais chier le nain. Mieux, on te couvrira s'il faut. N'est-ce pas, Becky ?

— Je t'ai déjà dit d'arrêter de m'appeler comme ça, tu es insupportable.

— Excusez-moi... Depuis tout à l'heure, vous parlez tous les deux d'un... Heu...

— Le nain et le format de poche ? Oui grand criquet, c'est la même personne. Je pensais qu'avec le temps, tu arriverais à le comprendre. Bête comme son frère celui-là.

— Rassurez-moi, ce n'est pas comme ça que vous appelez le caporal Levi ?

— Bien évidemment que si. »

L'air profondément satisfait de la vétérane confirma les dires de l'instructeur. L'adolescent tenta malgré tout un regard vers la deuxième noiraude ; cette dernière levait les yeux au ciel d'exaspération.

« Mais... Pourquoi de tels surnoms ?

— Parce qu'il est petit, tout simplement. J'avoue, à la base, c'était le roquet mais il ne beugle pas assez.

— Je comprends mieux pourquoi il t'a appelée la hargneuse...

— Je te demande pardon ? Quand ?!

— Il est fort le bougre ! C'est vrai que ça te va bien ! Moi j'aime bien.

— Quand, Kris ! »

En voyant Becca s'élancer légèrement vers lui, le blond se cacha derrière Céleste. Il murmura un « à l'aide » qui la fit rire et elle posa sa main sur sa tête, secoua ses cheveux.

« Tu vas lui faire peur.

— Moi je veux comprendre pourquoi cet idiot t'a parlé. Lui qui ne tolère la présence que de votre major et peut-être Hanji, c'est un peu étonnant qu'il soit venu te voir.

— Ah, c'est... Vous savez, c'est pas si important, non ? Enfin, je veux dire...

— Tu es trop louche. Crache le morceau avant qu'on ne laisse Becky t'arracher la vérité.

— ARRÊTE DE M'APPELER COMME ÇA ! »

Et ils étaient repartis. Un bond plus tard, la soldate frappait l'épaule de l'instructeur et l'insultait copieusement alors qu'il continuait de l'appeler « Becky », en rajoutait des couches encore et encore. Calé contre la mamie, le blond soupira, finit par poser sa tête contre son épaule.

« Ils sont insupportables. Tu veux du thé ?

— Non, c'est bon, merci...

— Tu vas bien ? Tu as une petite mine depuis que tu es arrivé.

— Désolé 'Leste...

— Est-ce que ça a quelque chose à voir avec le coup d'état ou Levi qui t'a parlé ? Ou autre chose, bien sûr, c'est totalement possible... Mais j'ai l'impression que ça a un rapport avec l'un des deux.

— C'est le caporal... Je sais pas vraiment ce que vous avez fait mais il m'a posé des questions sur toi et... C'était pas très agréable j'avoue que j'ai cru qu'il allait me frapper.

— Comment ça ?

— Il avait l'air de vouloir savoir si j'étais au courant pour quelque chose mais j'ai pas vraiment compris... Je crois que c'est parce que Lahssen nous a invité à venir fêter ton anniversaire ici quand il était dans le coin du coup il a dû comprendre que j'étais dans une sorte de secret ? Je n'ai pas vraiment tout compris du coup j'ai pas pu l'aider. J'ai l'impression qu'il m'a cru mais ça m'a un peu inquiété, je n'ai pas très envie qu'il soit fâché après moi...

— Ne t'en fais pas, Kris, il ne te fera rien du tout. C'est juste qu'on a fait un peu de la merde avec les autres donc il n'a pas apprécié. Tu n'es responsable de rien. Je lui en parlerai, d'accord ?

— Qu'est-ce que vous avez fait ?

— J'ai promis à Lahssen de ne pas aborder de sujets qui fâchent, aujourd'hui. Alors ça sera pour une autre fois. »

Ils avaient parlé à voix basse alors que les deux adultes étaient partis sur des insultes d'animaux, que leurs cris ressemblaient plutôt à es gloussements de poules. De loin, on pourrait croire à une dispute sérieuse mais quand on tendait réellement l'oreille, on pouvait rapidement capter qu'ils étaient à moitié hilares, renchérissaient simplement pour gagner une stupide bataille.

« Si vous continuez comme ça, on s'en va avec Kris.

— Ah non ! »

Heureusement, c'était toujours simple de les rappeler à l'ordre. À l'instant même où Céleste avait élevé sa voix, les deux s'étaient aussitôt calmés. Mieux, ils partirent chercher les tasses, revinrent sans un mot. Satisfaite, l'instructrice servit tout le monde.

« En tout cas, ça me fait vraiment plaisir que vous soyez là aujourd'hui. Je savais que vous viendriez mais je n'aurai pas pensé à maintenant.

— Voyons, c'était l'occasion parfaite. Et puis, tout à l'heure, quand on mettra le môme au lit, on en profitera pour se bourrer un bon coup la gueule.

— Oh allez, il va avoir seize ans, il mérite bien au moins une bière.

— Vous dîtes ça mais est-ce que vous avez de l'alcool au moins ? 'Leste ne boit pas et c'est pas vraiment ton genre de boire tout seul, Lahssen.

— Ça c'est ce qu'on veut te faire croire. C'est pour ça que je disais qu'il fallait d'abord t'envoyer au dodo, t'es encore trop jeune pour savoir où on planque la gnôle. »

L'air profondément sérieux du brun inquiéta un instant l'adolescent. Est-ce que c'était vrai ? Une seconde, il se retourna vers la mamie, vit qu'elle levait les yeux au ciel en retenant un soupir exaspéré, et il en fit de même. Comme toujours, il se faisait avoir par son aîné.

« Bon, c'est pas tout, mais j'ai fait un gâteau et j'ai bon espoir qu'on le mange. Je reviens tout de suite.

— Si tu chantes, je pars.

— Et c'est pour cette exacte raison que je vais utiliser ma plus belle voix ! »

Becca répondit à son ami avec son plus beau majeur ; fort heureusement pour elle, il revint vers tout le monde sans chanter. Il posa simplement le dessert sur la table, tapa plusieurs fois l'épaule de Céleste.

« Généralement, c'est à ce moment-là que tu es censée faire un discours. Essaye juste de pas faire un truc trop larmoyant, d'accord ?

— Je vais essayer. »

Que pouvait-elle dire, d'ailleurs ? Ce n'était pas son fort, les discours. Et puis, elle n'aimait pas vraiment toute cette attention autour d'elle, le fait qu'on se réunisse parce qu'elle était née. La seule chose qui faisait que son anniversaire était agréable, actuellement, c'était seulement parce que l'instructeur près d'elle l'avait transformé en une sorte de rituel entre eux, un événement plus personnel que lié à la fête en elle-même.

« Déjà... Je suis vraiment contente que vous soyez là. Encore une fois, ce n'est pas le fait que vous soyez présents pour mon anniversaire qui me touche mais plutôt parce qu'on peut se retrouver tous les quatre, que j'aime passer du temps avec vous tous. Je ne suis jamais assez reconnaissante pour tout ce que vous faîtes pour moi... J'espère tout de même que vous savez que vous êtes ma famille à part entière et que je vous aime. Et, de tout mon cœur, je souhaite continuer à vivre à vos côtés. Donc, merci pour ça... Pour tout ce temps passé ensemble, cette affection, ces rires. Sans vous, je ne pense pas que j'en serai là actuellement. Dans tous les sens du terme. Je... Je n'ai pas grand-chose à vous dire à part ça... »

Mais c'était assez. Car contre sa tête, Lahssen reposait la sienne. Ses mains, Becca et Kris les saisissaient. Autour d'elle, elle n'entendait désormais que les respirations, voyait uniquement les sourires se dessiner, ressentait juste la paix.

« Merci de me rendre heureuse. » 

mes amours omg ; bagarrez-vous les deux, on s'en fout, tant que vous êtes là c'est le principal ;

continuez à rendre céleste heureuse, elle mérite bon sang

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