ㅤ📃 CHAPITRE 30
Céleste resta un long moment contre Lahssen. Son esprit était peut-être moins trouble mais son cœur restait lourd et la chaleur réconfortante du brun était nécessaire. Sûrement l'avait-il compris car il ne la lâchait pas, continuait à frotter lentement son dos. Bercée contre lui, la noiraude avait retrouvé son calme, calait du mieux possible sa respiration sur la sienne, écoutait tranquillement le feu crépiter. Là, dans cette paisibilité, elle allait mieux. Peut-être pas bien, pas encore, mais c'était un autre monde comparé aux derniers jours.
Toute la pression dans ses épaules retombait alors que son ami se mettait à fredonner ; elle ne s'en était peut-être rendue compte mais elle était restée tendue pendant des jours, concentrée sur la révolution, comment la mener à bien, ses conséquences...
« Comment tu te sens, mamie ?
— Ça va... »
Elle détestait quand l'instructeur s'inquiétait pour elle. Quand il faisait tout pour qu'elle soit heureuse, pour qu'elle ne manque de rien. Enfin... Ce n'était pas ça qui la rebutait mais plutôt pourquoi il le faisait. Toute la pitié qu'elle lui inspirait l'écœurait et peut-être qu'elle aurait préféré qu'il se comporte avec elle comme avec Becca. Comme si elle n'était pas une sorte d'animal blessé...
Mais elle avait besoin de cette attention, elle en avait aussi conscience. Les cauchemars ne disparaissaient pas, tout comme les peurs et la douleur, et il n'avait jamais rechigné à la tâche. Constamment présent, il s'était toujours tenu à son chevet, avait patiemment écouté ses pensées, secrets. Et il n'était pas parti.
« Mamie...
— Oui ?
— Je viens de me faire la réflexion mais... Du coup, ces derniers jours, tu étais avec le nain, non ?
— Oui.
— Et ça va ? Il ne t'a pas posé de problèmes ?
— Non... Enfin, il a fallu un temps ? Qu'on discute... Un peu. Je ne lui ai pas dit grand-chose, au final... Mais ça peut aller. Je crois... Qu'on est encore amis.
— Si c'est que tu veux c'est le princi-
— Ce n'est pas ce que je veux. Ça ne veut pas dire que je chercherai à avoir plus. Je sais que ça peut paraître stupide pour toi mais je n'ai pas l'esprit à tout ça. À tenter de reconstruire quelque chose, d'espérer, d'avancer à tâtons. Les prochains mois vont être compliqués et si je commence à me casser la tête pour savoir si mes sentiments sont réciproques, je ne vais pas m'en sortir.
— Donc tu l'aimes encore ? Même après quatre ans ?
— Je n'ai jamais cessé... Et maintenant que je l'ai revu... Lahssen, si tu savais. Je suis heureuse, réellement, d'avoir retrouvé Levi en tant qu'ami. Mais ça me fait si mal de me dire qu'il n'y aura jamais rien de plus.
— Tu ne peux pas dire ça sans essayer avant, mamie. Peut-être que les choses ont changé.
— Va savoir... »
Sa simple réponse pouvait signer la fin de la conversation. Pourtant, elle ne convenait pas réellement au brun. Et puis quoi, maintenant ? Ça faisait depuis trop longtemps que les choses stagnaient ainsi et il en avait ainsi ; il avait beau ne pas apprécier le caporal...
Le brun se tortilla sur lui-même, força Céleste à se redresser. Visiblement, la discussion l'avait réveillée et elle semblait, malgré tout, prête à continuer. Malgré ce qu'elle pouvait dire, elle n'avait pas envie de croire en ses paroles...
« Rassure-moi, il agit alors comme un ami avec toi, n'est-ce pas ? Parce que si vous vous comportez ensemble comme il y a quatre ans, Becca va en entendre parler.
— Lahssen...
— Et tu dis qu'il n'y aura jamais rien de plus ? Déjà quand tu me disais que vous vous étiez embrassés, j'ai perdu le fil, mais là ? Mamie, il y a quelque chose. Normalement, il aurait dû te pourrir mais comme pas permis et tu aurais dû chouiner pendant deux heures à cause de lui, pas me dire que votre relation n'a pas bougé.
— Tu aurais préféré qu'il me déteste ?
— À choisir, j'aurai préféré qu'il soit honnête. Qu'il t'aime ne me dérange pas, c'est qu'il ne l'assume pas. Et ça me gave que tu te retournes constamment la tête à cause d'un truc plus petit que toi, littéralement, alors que tu as d'autres soucis à gérer actuellement.
— Donc je ne fais rien comme j'avais prévu dès le départ.
— Non, tu t'occupes de ce qui est réellement important. Ce qui veut dire ta famille, la mère de Kris et nous. L'autre hargneux, il se débrouille. »
Même si ça l'agaçait, la noiraude se résolu à écouter son ami. Même si la relation qu'elle avait toujours eu avec Levi lui donnait les avantages d'une amitié « améliorée », elle savait aussi que ce n'était plus viable. Leur relation lui avait donné des espoirs beaucoup trop grands à l'époque et ils risquaient de revenir dès qu'elle reviendrait à ses côtés. Elle l'aimait encore et l'incertitude de ses sentiments à lui la tendait.
Et quelque chose en elle lui disait qu'il avait bien saisi la portée de son affection, qu'il savait pertinemment. Après tout, s'il avait lu sa lettre, ce n'était pas bien difficile de deviner. Elle comprenait tout de même qu'il ne veuille pas s'avancer ; ils venaient seulement de se retrouver, il était encore trop tôt pour se fixer. Pourtant, elle aurait aimé qu'il sache. Qu'il le lui dise... Non. Il l'avait dit ; ils restaient amis, quoi qu'il arrive.
Lahssen avait peut-être raison sur le fait que la relation de Levi n'était pas « normale ». Habituelle aurait très certainement été le mot, d'ailleurs. Est-ce qu'il valait mieux, alors, tout laisser en plan le temps de se concentrer sur tout ce qu'il se passait ailleurs ? Elle n'en avait pas envie, tout en sachant pertinemment que c'était la meilleure solution.
« Écoute, quoi que tu décides de faire, je serai avec toi. J'ai seulement peur qu'il te brise le cœur une nouvelle fois... Si tu veux tenter quelque chose avec lui, je n'en empêcherai pas. Si ça se passe bien, je serai heureux et si ça se passe mal, je ne partirai pas. Je veux juste que tu gardes à l'esprit que tu peux aussi le laisser encore attendre, il le mérite bien. Et s'il fait son cul sale avec toi, je te préviens, ça part direct.
— Ne va pas créer une bagarre avec lui.
— Rien à foutre que ce soit le soldat le plus fort de l'humanité, il est plus petit que toi. Je lui fous notre poubelle sur la gueule et on n'en entend plus parler. »
La manière dont l'avait dit le brun, le visage mi-sérieux et mi-amusé, avait eu raison de Céleste. Le rire discret qu'elle émit réchauffa presque aussitôt l'atmosphère ; ce n'était peut-être pas ce que l'instructeur voulait mais voir son amie ainsi lui faisait plaisir. Cette fois, heureusement, elle ne se mit pas à pleurer, et, mieux, elle posa sa tête sur son épaule, continua de pouffer.
« Tu n'es pas sortable, c'est incroyable.
— Tu sais quoi, je suis sûr que si je propose ce plan à Becca, elle sera prête à m'aider.
— Jamais elle n'acceptera, on parle d'une association entre vous deux, tout de même.
— Mamie, on parle de faire chier le nain. L'ennemi de mon ennemi est mon ami, elle sera plus que ravie de participer.
— C'est ce que je disais, tu n'es pas sortable. Si tu continues comme ça, tu seras le dernier au courant.
— On verra. »
L'amusement de la noiraude était communicatif. Très vite, Lahssen se mit lui aussi à rire, se pencha sur son amie et laissa sa tête choir sur la sienne. L'un contre l'autre, ils gloussèrent un moment avant de se reprendre, de retrouver tranquillement leur calme.
« Mais, honnêtement, tu lui trouves quoi ? Parce qu'entre nous, il ressemble plus à un animal errant qu'à autre chose.
— Tu sais, quand tu as grandi toute ta vie avec les mêmes personnes sans jamais sortir de chez toi... Levi a été une véritable bouffée d'air frais. Peut-être que c'est le côté « animal errant » comme tu dis, ou simplement le fait que c'était simple. Il n'avait pas toutes les manières que je devais avoir quand je parlais avec quelqu'un... À la base, ce n'était qu'une simple attirance d'adolescente mais avec le temps, ça a changé. Même si avec vous, j'ai toujours agi sans artifices, c'était différent quand j'étais avec lui. J'avais cette place que je pouvais prendre sans craindre d'empiéter sur les autres et la possibilité de simplement... Être. Quoi qu'il arrive, j'avais toujours l'impression qu'il me comprenait parfaitement, que jamais il ne me jugerait ou ne tenterait de me changer. Certes, c'était pareil avec vous... Mais ça ne l'était pas non plus.
— Honnêtement, je ne sais pas comment tu as fait.
— Tu crois que je le sais ?
— Et dire que je pensais que tu allais me dire c'était parce que tu le trouvais beau comme un cœur, comme les trois-quarts des filles sur lui à l'armée.
— Il y a de ça, aussi. Mais je ne te le dirai pas parce que tu vas te moquer de moi.
— Moi ? Jamais ! Je vais simplement te dire que tu as des goûts de merde, c'est tout.
— Venant de quelqu'un qui dit que je suis répugnante parce que je ressemble à Becca, je ne vais même pas t'écouter.
— Mamie, je n'ai pas dit que tu étais moche, j'ai dit que tu étais beaucoup trop comme l'autre poux, c'est différent.
— Et c'est justement parce que tu dis ça que c'est moi qui me suis chargée de la décoration.
— Non, tu t'en es occupée parce que tu n'avais rien d'autre à faire.
— Ça, c'est ce que je t'ai dit pour que tu ne te vexes pas. »
Le soupir exagéré de Lahssen suivit de sa tape sur le front de Céleste créa un nouveau fou rire entre eux. Au final, il n'y avait rien de « réellement » drôle dans ce qu'ils se disaient mais ça leur faisait du bien de s'amuser ainsi, de « penser » à autre chose. Mais la nuit qui défilait dehors les rappela vite à l'ordre et même s'ils restaient encore quelques heures avant l'aube, la brun savait qu'il valait mieux s'arrêter là.
« Bon, mamie, ce n'est pas contre toi, mais on devrait se coucher. Même pour se reposer quelques heures. Si on veut que toutes les galères avec ta famille soit réglée rapidement, mieux vaut s'en occuper dès demain.
— Tu as raison. Je commence à fatiguer, de toute manière. Tu es sûr de vouloir m'accompagner ?
— Loin de moi l'idée d'être légèrement trop dramatique mais je pourrai te suivre jusqu'au bout du monde si cela veut dire que tout va bien pour toi.
— On va éviter d'en arriver là, tout de même.
— On ne sait jamais. Allez, tu viens ? »
Et même si ce fut une nuit courte, comme il l'avait prévu, elle suffit malgré tout à reposer la noiraude. Certes, elle n'avait pas miraculeusement arrêté de faire des cauchemars mais ce n'était pas grave, cette fois. Céleste était rentrée à la maison, elle avait retrouvé son ami et il avait allégé son cœur. Qu'importe qu'elle soit tourmentée dans ses rêves, elle savait qu'ici, dans la réalité, c'était tout autre.
Car dès qu'elle ouvrait les yeux, elle savait qu'elle pouvait compter sur quelqu'un de bien vivant, qu'elle avait le droit de vivre.
mais un vieux couple marié ptn j'ai juré, deux petits vieux ;
dis lui les termes lahssen, la mamie elle s'est déjà fait friendzone, l'autre il a qu'à ramer un peu du cul (et lui dire directement qu'il la kiffe au lieu de faire son timide ptn) ;
bro il est saoulé ptdr, à deux doigts de s'allier avec becca sa plus grande ennemie juste pour bully levi, j'ai juré il va le mordre quand il va le revoir ;
mis à part ça, la relation entre ces deux-là est trop douce ; je ne m'y attendais pas du tout parce que lahssen devait mourir dans le tome I ptdrr mais en fait ça marche bien, les deux sont si tendres, je les aime de tout mon coeur
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