ㅤ📃 CHAPITRE 25

L'aube se levait enfin. Cette nuit interminable cessait enfin et Céleste appréciait la brise qui frappait son visage. Juste le temps que les adolescents près d'elle finissent de manger.

« Bon sang, j'ai cru qu'on n'arriverait jamais à aujourd'hui. J'ai l'impression que trois jours sont passés depuis qu'on est entré dans cette maudite chapelle.

— Tu exagères, Becca.

— Non, je t'assure. Enfin, je t'avoue que j'ai hâte que tout ça se termine, je commence à en avoir assez...

— Ça n'a pas été un moment simple, c'est sûr. Te connaissant, tu vas nous faire ta plus belle sieste dès qu'on rentrera.

— Je ne sais pas. J'ai le cerveau encore un peu trop en feu, je n'ai pas encore tout digéré. Et puis, même si ce coup d'état sera bientôt « terminé », il faudra encore mettre la main à la pâte. Surtout toi avec Cassandre... Je ne sais pas encore ce que tu as prévu de faire avec lui pour convaincre ton père mais ça ne me dit de toute manière rien qui vaille.

— Je vais simplement donné une bonne raison à mon père de m'écouter et de me suivre.

— Tu sais que cette fois tu ne peux pas te fiancer avec Connor, j'espère ? Franchement, je ne sais pas comment fait sa pauvre femme.

— Qu'est-ce que tu racontes ! Non. J'ai un petit peu mieux, tout de même.

— Plus tu parles, plus j'ai peur.

— Il ne faut pas. J'ai encore trop de choses à faire avant. Beaucoup.

— Bientôt, je vais devoir prendre rendez-vous avec toi pour te voir, c'est incroyable ça !

— Ne t'en fais pas, tu passeras toujours en priorité. »

Et alors que les deux amies pouffaient légèrement, elles entendirent derrière elles les autres discuter. Lorsqu'elles tournèrent leurs têtes pour voir ce qu'il se passait, elles virent que tout le monde s'était réuni, qu'on commençait à se préparer avant l'arrivée du titan.

« Bon, il est l'heure. On finit vite ça, on rentre et on dort.

— Becca, attends.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Dès que tu pourras, passe à la maison un de ces quatre. Qu'on parle... Je... J'aurai quelque chose d'important à te dire.

— Très bien mamie ! Mais dans ces cas-là, j'espère que Lahssen nous fera à manger ! »

Tout en resserrant sa queue de cheval, l'instructrice se joignit au groupe, regarda en silence les canons tirer sur la créature cinq minutes plus tard. Comme Erwin s'en était douté, cela ne lui fit aucun dégât ; il fallait passer rapidement au deuxième plan qu'il avait mis en place avec son équipe.

À ce propos, Hanji arrivait avec le matériel demandé et les soldats partirent tout assembler lorsque le Major leur ordonna. Remplis de poudre, les tonneaux étaient plutôt lourds et c'était bien évidemment à ce moment-là que la fatigue commençait à se faire sentir. Céleste porta ce qu'elle put, maudit ses bras tremblants et ragea entre ses dents quand elle vit sa cadette déplacer les barils avec aisance. Elle ne savait pas d'où elle tirait toute sa force mais ce n'était pas humain, elle en était certaine.

« Eren ! Arrête ! Mais qu'est-ce que tu fais ?!

— Ce n'est pas le moment de te transformer, arrête de te blesser ! »

Les exclamations d'Armin et Mikasa captèrent son attention. Quand elle vit que le brun avait le nez en sang et les joues blessées, elle comprit qu'il s'était donné des coups de poing. Pourquoi avait-il fait ça ? Lorsqu'elle l'entendit dire qu'il voulait juste coller une dérouillée à un sale morveux, son cœur se serra. Elle comprenait un peu.

Mais l'heure n'était pas aux rassurements. À peine avaient-ils fini le paquet de barils de poudre qu'une violente fumée frappa le haut du mur. La chaleur étouffa de suite tout le monde et tandis que les membres de la Garnison et que les civils au pied du Mur commençait à paniquer et s'enfuir, les soldats du Bataillon prenaient la suite. Pour se protéger de la chaleur, ils s'arrosèrent chacun leur tour, prirent position. Céleste devait rester en retrait, elle faisait partie de ceux qui devaient tout de suite s'envoler après l'explosion pour détruire la partie vitale de Rhodes Reiss.

Ainsi, elle regarda avec attention Eren se transformer, courir vers le titan effondré sur le Mur, jeter dans sa gueule les tonneaux. Lorsque tout vola en morceaux dans le ciel et qu'Erwin annonça que c'était le moment de lui donner le coup fatal, elle s'élança.

On lui avait dit qu'il ne s'agissait que d'un morceau d'environ un mètre de long, comme pour n'importe quel titan, qu'il fallait tout découper avant qu'il ne puisse disparaître, se régénérer et s'enfuir.

Mais elle avait beau tout trancher, elle savait qu'elle n'achevait jamais rien. Que ce n'était que de la chair fumante qui- Historia. Elle contournait tout sur son passage, fonçait droit vers un morceau volant, tendait droit ses lames. La blonde avait tout de suite repéré la chose et s'en occupait personnellement.

Peut-être était-ce sa manière de finir son histoire avec son père ? Céleste voyait ici plutôt un moyen d'asseoir sa légitimité de reine ; c'était elle qui avait stoppé cette nouvelle menace, elle méritait tous les lauriers et le trône. Elle gagnait sa place en agissant de la sorte.

Cela ne loupa pas. L'explosion produite par la destruction du point vital de Rhodes propulsa l'adolescente vers le sol. La noiraude la vit cependant atterrir sur un chariot, rester inerte quelques secondes avant de se relever. Elle allait bien.

Le temps que le reste de l'équipe la rejoigne, elle avait déjà annoncé aux civils qu'elle était la véritable reine et les applaudissements autour d'elle confirmaient qu'elle avait bien fait d'agir. Que ça avait été une bonne idée, la meilleure option...

Malgré l'effervescence que ce grand sauvetage avait créée, il avait fallu rapidement plier bagage, rentrer à la maison. Maintenant que l'identité de la reine était dévoilée et que la menace de Rhodes s'en était allée, il fallait faire un rapport, poser une couronne sur ces cheveux blonds, arrêter tous les autres détracteurs.

On aida tout de même un peu les soldats de la Garnison à ranger, récupéra les chevaux qui avaient eu, eux, le temps de se reposer un minimum et repartit sans demander plus droit vers la capitale.

Céleste ne sut si c'était la fatigue qui la prenait ou le tourbillon qui l'empêchait de correctement se concentrer mais en un battement de cils, elle était passée du district de Ovurd à l'intérieur du palais royal. Que s'était-il passé ? Ce n'était pas la première fois que la chose lui arrivait, généralement c'était parce qu'elle était épuisée, mais elle avait toujours Lahssen pour l'attraper au vol et la rassurer... Déjà, il fallait qu'elle comprenne où elle était ; une sorte de canapé assez confortable. Mais les autres étaient portés disparus et ça, ça l'inquiétait. Alors elle se leva, se faufila parmi les gens, chercha du regard un visage ami.

Perdue parmi toutes les personnes qui tournaient autour d'elle, la noiraude finit par se raccrocher au premier bras connu.

« Ça y est, tu reviens à toi ? Enfin, au moins tu n'as pas eu à galoper pendant presque deux heures.

— Quoi ?

— T'es crevée au point d'avoir oublié t'être endormie sur ton cheval ? »

Le ton de Levi était quand même empli d'une légère inquiétude. Et puisque l'instructrice ne le lâchait pas, il les emmena un peu à l'écart, soupira.

« Les autres sont avec Historia, on la prépare pour le couronnement.

— Déjà ?

— L'information était prête depuis longtemps déjà, Erwin avait tout prévu. Elle sera très certainement reine demain matin.

— Ils ne perdent pas de temps... Mais toi ? Tu n'es pas avec eux ?

— Je vais rejoindre une équipe de recherche, voir si certains de nos adversaires s'en sont sortis.

— Je viens avec vous, alors.

— Alors que tu as une tête de déterrée ? Trouve toi plutôt un banc et va dormir.

— Crois-moi, c'est la dernière chose que je veux. »

Un instant, la caporal la jaugea du regard avant de soupirer un grand coup. De toute manière, il savait que la noiraude ne l'écouterait pas et il n'y avait pas Becca pour la faire changer d'avis, elle avait disparu avec Hanji.

« Suis-moi. Mais je te préviens, tu nous fais la même chose que tout à l'heure, je ne te porte pas sur une cariole.

— Je tâcherai de m'en souvenir. »

Même si elle avait désormais lâché le soldat, Céleste le suivait sans faillir, passa plusieurs couloirs avant d'arriver à l'extérieur. Là-bas, elle retrouva plusieurs soldats, récupéra son équipement tridimensionnel, une cape et un fusil. Tout en montant à cheval pour retourner vers la zone de leur combat de la nuit, elle se tourna vers le noiraud.

« Qui a eu le malheur de me porter, alors ?

— Moi. L'autre enragée voulait aussi le faire mais elle peinait déjà à se soulever elle-même.

— Et j'imagine que c'est par hasard que tu étais vers là où tu m'as abandonnée.

— Non, j'attendais de voir si tu allais te réveiller avant que je ne parte. Allez, dépêchons-nous, je commence à fatiguer aussi. »

Ils n'étaient peut-être qu'une dizaine mais ils savaient que c'était suffisant. Avec ce qu'il s'était passé dans les souterrains, il y avait de très faibles chances qu'il y ait des survivants.

Sur la route, une question prit l'instructrice.

« Ce Kenny Ackerman, tu avais l'air de le connaître.

— Comment ça ?

— Quand on a capturé le haut gradé des Brigades Spéciales, tu as eu l'air étonné d'entendre son nom de famille... Mikasa l'était parce que c'est le sien mais toi... Maintenant que j'y pense, c'est comme si tu n'avais connu que son prénom.

— C'est lui qui m'a tout appris. Ou en tout cas une bonne partie. J'ai vécu avec lui quelques années dans les bas-fonds, juste le temps d'apprendre à vivre par moi-même. Et un jour, il est parti comme il est entré dans ma vie.

— Oh. »

Ce pan là de sa vie, jamais elle ne l'avait touché du doigt.

« À l'époque, il répondait au nom de « Kenny l'Égorgeur » et-

— Qu'est-ce que tu as dit ?

— « Kenny l'Égorgeur ». Quoi, qu'est-ce qu'il y a ? »

Elle était , la dernière pièce de son puzzle.

« Je crois que je l'ai déjà vu, chez moi... Un soir, dans le bureau de mon père.

— Vraiment ?

— Un grand homme, chapeau bords larges avec un long manteau ? Il avait une sorte de barbiche, je crois...

— C'est totalement ça. »

Elle revoyait son père l'appeler, lui siffler de sortir de chez-lui, de fouiller la merde ailleurs...

« Tout va bien ?

— C'est lui. »

Comment avait-elle fait pour oublier cette rencontre ? Elle entendait encore sa voix tranchante, recroisait encore ce regard implacable, cette grandeur froide. Ça avait été sous son nez depuis le départ. Ces trois figures, ces trois noms, ces trois entités étaient les mêmes.

Tout était là.

C'EST LUI QUOI CELESTE DIS LES TERMES PTN Y'EN A MARRE DES SECRETS MA FILLE 

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