ㅤ📃 CHAPITRE 10
Le lendemain commença sur Becca et Céleste penchée sur ne nettoyage d'une table. Premières réveillées dans la maison, après un soldat qui était parti sur un mirador, elles avaient décidé de préparer le petit déjeuner mais surtout de rendre les lieux plus « propres ». Ce n'était pas parce qu'elles étaient maniaques mais simplement car elles n'avaient rien d'autre à faire, savaient que cela soulagerait sûrement les adolescents qui s'étaient fait tirer les oreilles la veille.
« Je ne vois même pas pourquoi on fait ça, on sait toutes les deux que ce ne sera jamais assez propre pour lui.
— Allez, ça fait plaisir aux gosses.
— Ne me dîtes pas que vous rattrapez notre nettoyage merdique. »
Conny avait surgi dans la grande pièce à vivre avec un air surpris, à moitié reconnaissant. Dans ses yeux, Céleste cru lire une dévotion éternelle, des remerciements à ne plus avoir soif. Était-il toujours aussi expressif quand il s'agissait de ses émotions ?
« C'est qu'il faut le brosser dans le sens du poil le format de poche. Venez manger, je vais aller apporter au gamin dehors de quoi grignoter, j'entends son ventre gronder depuis tout à l'heure.
— Læ cheff d'escouade Hanji doit revenir aujourd'hui pour les premières expérimentations ?
— Je ne sais pas, iel avait encore deux trois trucs à gérer au quartier général. Mais dès que ce sera fait, oui. On n'a plus le temps de traîner, certes, mais il faut régler les urgences.
— L'urgence, c'est le Révérend Nick ?
— Entre autres. Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer. »
La voix de Céleste s'était élevée, interrompant Becca qui allait répondre à l'énième question du garçon aux cheveux rasés. Son intervention sonnait sans problème comme la fin de la discussion et plus personne n'osa parler de quoi que ce soit. La vétérane partit alors retrouver Jean qui montait la garde depuis un moment, un gobelet de thé fumant dans un main et le petit déjeuner dans l'autre.
Les autres soldats arrivèrent bientôt et tout le monde s'installa en vitesse à table. Quelques « merci » se firent entendre quand Céleste servit tout le monde, plus par habitude qu'autre chose, tandis que l'organisation de la journée se faisait. Puisque Hanji allait venir le lendemain, information confirmée par Levi, ils avaient la possibilité de faire autre chose.
La plupart des soldats étaient là depuis plusieurs jours et une routine s'était installé entre eux. Le matin, ils montaient la garde, faisaient des roulements, allaient s'entrainer ; l'après-midi, ils continuaient les entraînements, rangeaient la maison, nettoyaient ce qui devait l'être.
L'espace d'une seconde, Céleste cru apercevoir ses propres coéquipiers s'organiser. Peut-être que cela était aussi dû à Becca qui s'agitait parmi les jeunes soldats, maintenant qu'elle était revenue. Elle semblait chercher quelqu'un avec qui se battre, mais tous avaient l'air légèrement réticents. Après tout, madame était une vétérane, connue pour être presqu'aussi violente que le caporal, et malgré leur envie de défi, ils n'avaient pas pour but de perdre un bras. Finalement, les deux noiraudes se croisèrent du regard et l'aînée soupira.
« D'accord j'ai compris, je m'y colle.
— Tu vas déguster le sol, le rat.
— Oui je sais mais écoute, au moins ils auront une raison de plus pour ne pas vouloir que tu t'entraînes avec eux. »
Becca fit mine d'être outrée, avant de passer ses bras sur les épaules de son amie. En réalité, et Kris le soupçonnait déjà, elle allait la ménager. Après tout, Céleste avait été récemment blessée et ça aurait été profondément idiot de la part de la vétérane d'en remettre une couche. Mais, malgré tout, elle la tirait déjà vers le petit terrain d'entraînement. Dans leur dos, Sasha demandait à Historia et Kris s'ils voulaient bien l'aider à préparer à manger, tandis que Conny et Eren partaient eux aussi s'entraîner. Les autres allaient sûrement bientôt suivre, bien qu'Armin s'en allait faire le guet à la place de Jean, accompagné de Mikasa.
On prêta avant aux deux noiraudes des hauts et pantalons, ces dernières ne se voyant ni combattre en jupe, ni en corset. En prenant les vêtements propres, elles promirent de les nettoyer le plus vite possible, remercièrent le prêt avec des hochements de tête presque simultanés. Elles étaient réglées comme des horloges.
Comme Céleste l'avait dit plus tôt, elle finit rapidement face contre terre, prise au dépourvue par une prise de sa camarade. Personne ne fut surpris de l'action ; après tout, il n'y avait rien d'étonnant à cela. La perdante se retourna d'ailleurs, souffle court, allongée sur le dos à même le sol. Becca sembla rire légèrement en voyant la noiraude agir ainsi, abandonnant déjà son combat.
« Je t'ai déjà vue plus féroce.
— Je suis épuisée, que veux-tu. »
Levant ses yeux au ciel, la vétérane aida son amie à se relever, alors que tout le monde retournait à son entraînement sans les observer. Céleste regarda une seconde la main de Becca sur son avant-bras, donnant l'air de réfléchir à quoi faire. Laisser tomber ? Tenter une prise ? Elle opta pour la seconde option, plus par habitude qu'autre chose. Surprenamment, elle arriva à la mettre au sol. Pire !, l'étonnement se lu sur le visage de la femme qui venait d'agir. Ses yeux passèrent du visage confus de sa cadette à ses doigts encore agrippés à sa chemise, l'air d'essayer de comprendre ce qu'il se passait. Elle avait réussi à battre son amie aussi aisément ?
« Voleuse ! C'est la technique de Lahssen ! Tu t'es entraînée avec lui !
— Becca, je suis instructrice. Tu penses bien que j'ai d'autres tours dans ma manche. »
Becca se mit debout sans grandes difficultés, poings sur les hanches, un air faussement accusateur soudainement sur le visage.
« Tu faisais semblant la première fois, alors. »
Mais devant le hochement de tête négatif de Céleste, la noiraude ne put que la croire. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres, tandis qu'elle levait les yeux au ciel. Au moins, cette idiote-là avait encore quelques ressources. Elle se remit en position, invitant son amie à en faire de même. Il leur restait du temps et elles n'allaient pas le perdre à discuter dans le vide. Un petit coup d'œil vers les cadets prouva aux deux noiraudes que leur interaction n'était pas passée inaperçue mais avaient eu la discrétion nécessaire pour qu'elles ne se sentent pas trop observées.
La journée continua ainsi. Le reste des soldats était retourné dans la maison pour leurs activités quotidiennes mais Céleste et Becca avaient décidé de rester sur place pour continuer ce qu'elles avaient commencé. Ainsi, on les retrouva la fin de la journée venue là où on les avait laissées, les vêtements couverts de poussière et de terre. Cela ne semblait d'ailleurs pas les déranger, ou ne s'en étaient-elles tout simplement pas rendu compte ?
« Elles se sont arrêtées pour boire de l'eau, au moins ?
— Connaissant le duo, non. »
Kris regardait les noiraudes sans grande surprise. Il savait que quand c'était l'instructrice qui s'occupait des entraînements au corps à corps, il n'y avait ni repos, ni pardon. On rentrait toujours dans les dortoirs avec des courbatures qui pouvaient vous faire tordre de douleur et c'était tant pis pour vous si vous n'arriviez pas à vous lever le lendemain. Finalement, les deux femmes s'arrêtèrent de se battre comme elles avaient commencé.
D'où il était, le blond ne pouvait pas entendre ce qu'elles se racontaient mais il voyait bien son amie baisser sa garde et hocher sans un mot sa tête de haut en bas. Visiblement, elles en avaient fini pour aujourd'hui.
Becca fut la première à partir, après une séance d'étirements, d'un pas plutôt rapide, rejoignant déjà les adolescents qui avaient regardé la scène. Elle laissait derrière elle Céleste, qui semblait regarder le coucher du soleil, l'air de se rendre compte de l'heure. Elle n'avait pas réalisé ce qu'il s'était passé, visiblement. Enfin, elle se décida à venir.
« Tiens, donne-lui ça le criquet, elle est trempée. »
Le dénommé attrapa la petite serviette qu'on lui tendait, remerciant par la même occasion la vétérane. Il partit rejoindre son aînée au pas de course et se mit rapidement à sa hauteur, lui donnant par la même occasion de quoi essuyer la sueur sur son visage.
« Tout va bien ?
— Je n'avais pas vu qu'il était aussi tard.
— C'est pour ça que Becca voulait arrêter ?
— Elle veut surtout me ménager. Maintenant qu'on a arrêté, je comprends ce qu'elle voulait dire. »
La main sur ses côtes, Céleste respirait bruyamment. Kris soupira en comprenant ce qu'elle voulait dire et gratta l'arrière de son crâne. Encore une fois, elle avait fait fi de la douleur pour se battre et maintenant, elle se prenait un retour de bâton. Ses flancs devaient la faire souffrir mais elle n'en disait rien.
« Tout va bien ?
— Non, j'ai les poumons en feu. Mais c'est de ma faute, je n'avais pas à forcer.
— Au moins, t'as aucune blessure qui ne pouvait se rouvrir.
— C'est déjà ça, oui. »
Sourcil arqué, il regardait la noiraude. Elle lui parlait machinalement, le regard dans le vide. Un instant, il se demanda si tout allait bien mais il ne fit aucune remarque, de peur qu'elle réagisse mal. Nombreuses étaient les fois où l'adulte divaguait et semblait plus parler dans sa tête qu'avec les gens autour d'elle et le blond avait suffisamment l'habitude pour ne jamais lui en tenir rigueur.
« Dis.
— Oui ?
— Pourquoi tu es là ? Ce n'est pas un reproche, hein, mais je ne comprends vraiment pas ce qui t'a poussée à venir ici. Tu n'as pu rentrer avec Lahssen ?
— Si j'avais, j'y serai restée.
— Qu'est-ce qui t'en a empêché ?
— Cassandre. »
Ils rentrèrent dans la petite maison sans rien se dire de plus et partirent directement s'installer à table, là où tous les autres soldats attendaient. Kris s'excusa pour leur « retard » dans un murmure et le dîner se passa sans grandes discussions. D'un regard, Céleste vit la fatigue sur la grande majorité des visages. Elle hésita à demander ce qu'il se passait pour que tout le monde tire cette tête mais se rappela que le lendemain, les expérimentations allaient débuter. Alors, elle se douta bien que tout ce beau monde était de plus en plus anxieux, appréhendait les événements à venir.
Ainsi, au contraire de la veille, le silence fut presque religieux à table et personne n'osa l'interrompre. Les assiettes furent vite vides et tout le monde s'en alla, sans rien ajouter de plus, laissant les trois adultes encore assis. Becca fut la première du trio à se lever, dans un « je suis explosée, il faut que j'aille dormir » couplé d'un bâillement. En passant, elle tapa l'épaule de Céleste, tout en lui conseillant d'aller dormir elle aussi. La noiraude répliqua simplement qu'elle allait bientôt y aller, tandis que son amie disparaissait déjà dans les escaliers.
« Je t'aide à ranger ?
— S'il te plaît. »
Levi s'était entre temps levé pour nettoyer les assiettes sales encore sur la table, sans perdre une seule miette de la pseudo conversation qui s'était déroulée. Il regarda Céleste attraper la vaisselle et l'emmener jusqu'à lui, alors qu'il commençait déjà à nettoyer.
« Comment tu vas ?
— C'est la grande blessée qui a passé sa journée à manger le sol qui demande ?
— J'essaye d'être agréable. Si tu veux, je peux t'appeler le format de poche.
— Ne deviens pas une nouvelle Becca. »
Céleste souffla du nez, comme si elle pouffait en entendant les mots du caporal, tout en plongeant elle aussi ses mains dans l'eau froide. Le noiraud regarda un instant la femme ; cette dernière haussa ses épaules, murmura par la même occasion qu'elle avait bien dit qu'elle allait l'aider, alors elle le faisait.
« Tu as sommeil ?
— Non.
— D'accord. Alors maintenant ne fais pas comme ta crasseuse d'amie et va te laver par pitié, vous puez toute les deux, on dirait que vous vous êtes roulées dans de la merde. »
Céleste ne prit pas mal la remarque et hocha simplement sa tête. Elle sortit ses mains de l'eau, les essuya sur un torchon, partit chercher de quoi se changer dans les dortoirs. Elle vit avec surprise un sac au pied de son lit, interrogea du regard Becca. En quelques mots, elle lui expliqua que Nifa était passée pour leur dire que Hanji arriverait à midi et pour déposer des affaires propres aux filles. Elles tombaient à point nommé.
les chapitres en ce moment sont longs et cools, ça fait plaisir ; les prochains seront longs et moins cools ;
ça fait moins plaisir (tsais la nana qui a rien à dire)
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