ㅤ📃 CHAPITRE 68
Les choses se déroulaient beaucoup trop rapidement.
Tandis que le Titan Cuirassé s'élançait pour escalader le Mur, Erwin ordonnait aux soldats au sol de protéger les chevaux face aux créatures qui accouraient désormais vers eux.
Le cœur de plus en plus erratique, Céleste attendait les ordres, regardait la scène se passer sans vraiment savoir quoi faire. Ils étaient encerclés, piégés comme des insectes et s'ils ne gagnaient pas maintenant le combat, perdaient toutes leurs chances de fuite, ils étaient condamnés ici pour un siège dont ils sortaient perdants.
Il fallait vaincre aujourd'hui. Faire tomber les têtes des ennemis, n'en laisser aucun réchapper.
« Escouade Levi et Hanji !! Faîtes tomber le Titan Cuirassé !! Remplissez votre objectif coûte que coûte ! La survie de l'humanité dépend de ce moment, de cette bataille ! Alors pour le bien de l'humanité, une fois encore : dévouez vos cœurs ! »
Les ordres étaient clairs, simples, limpides.
Le stock de lances foudroyantes dans le dos de Céleste pesait soudainement lourd mais il fallait agir malgré tout.
Au loin, la noiraude vit Levi partir assister ceux qui protégeaient les chevaux et elle sut à cet instant précis qu'ils ne se retrouveraient qu'à la fin de cette bataille. Ils le savaient tous les deux, ils risquaient d'être séparés quoi qu'il arrive mais le voir disparaître de l'autre côté du Mur tira son cœur malgré tout.
Elle ne voulait pas que ça soit sa dernière image de lui.
Mais ses pensées furent vite arrêtées par Armin qui arriva à leur niveau, leur expliqua les ordres de leur Major. Très simplement, ils allaient devoir utiliser Eren en tant qu'appât ; en effet, même si Reiner devait avoir pour projet de tuer les chevaux, il finirait par préférer poursuivre Eren, surtout si ce dernier faisait mine de s'enfuir. Ou d'attaquer le Titan Bestial de l'autre côté.
Il fallait cependant rester sur ses gardes concernant Berthold qui était toujours disparu. Pour le jeune blond, se battre loin du Mur permettrait d'éviter son « apparition surprise ». Ou en tout cas de limiter des dégâts.
Alors, tandis qu'Eren s'élançait pour se transformer au centre du district et attirer le Cuirassé à lui, Céleste et d'autres soldats ouvrir leur sac de lances, firent leur distribution sans attendre. Que chaque soldats soient équipés de deux lances, puisse attaquer à la moindre demande.
Désormais positionnés sur les toits, les soldats regardèrent le combat se dérouler. Malgré l'envie d'attaquer Reiner maintenant, ils firent en sorte de l'encercler, attendaient qu'Eren leur donne le bon moment pour le vaincre.
Lorsqu'il réussit à l'envoyer voler dans une rue, le força à mettre un genou à terre, Hanji ordonna à Mikasa de læ suivre et les deux s'élancèrent presque aussitôt sur le traître, lui tirèrent sans attendre dans les yeux. Et alors qu'il était désormais aveuglé, et très certainement paralysé par la surprise d'une telle arme, les autres soldats agirent immédiatement dans son dos.
Il fallait viser la nuque.
Le poing lancé en avant, Céleste tira avec les autres sur le point sensible de Reiner, actionna la lance et vit avec satisfaction que leur plan avait fonctionné. Le souffle court, elle se raccrocha à un toit, prépara sa seconde lance pour une nouvelle attaque.
Mais devant elle, elle voyait aussi les adolescents commencer à hésiter. Bien sûr, ils avaient été camarades... Et bien que Jean soit tout aussi crispé que ses trois amis, il leur rappela qu'ils s'étaient préparés pour ce moment, qu'ils devaient désormais agir.
Cela donna un coup de fouet à l'instructrice qui s'était elle-même légèrement déconcentrée et les soldats repartirent à la charge, refirent exploser la nuque de Reiner.
Et sous l'épaisse fumée qui se dégageait désormais du Titan Cuirassé, ce qu'il restait du corps du traître apparu.
Ils avaient vaincu un premier ennemi.
Presque aussitôt, la joie se fit entendre parmi les rangs et les soldats présents acclamèrent cette victoire.
Pourtant, le tourbillon dans l'estomac de Céleste ne disparaissait pas. Pire, il prenait de plus en plus forme et elle savait parfaitement à qui appartenait les deux nouveaux cœurs qui battaient de plus en plus vite avec le sien.
Ce n'était pas fini, loin de là, tout commençait. Un instant, Céleste se tourna vers Becca qui s'était posée près d'elle. La vétérane fixait avec intensité le corps fumant devant eux, soufflait fort, tentait de reprendre le contrôle de sa respiration effrénée. Elle n'avait beau ne pas avoir le lien, elle aussi le savait.
« REGARDEZ ! IL BOUGE ! »
Trop tard. Aussi invraisemblable que cela puisse être, le Titan Cuirassé releva sa tête, poussa un long hurlement.
« Comment... ? »
Et si Hanji ordonnait à nouveau d'abattre le traître, Céleste resta bloquée. Ce n'était pas normal. Il devait être mort. Ou au moins inconscient. Et puis, pourquoi crier ? Ça n'avait pas de sens... À moins que... Un signal ?
La noiraude leva sa tête pour voir soudainement un objet voler dans le ciel. Le temps qu'elle réalise ce que cela pouvait être, Armin hurla qu'il fallait tout de suite partir. Le Titan Colossal arrivait et il allait détruire toute la zone dans son explosion.
Vite, les soldats partirent tenter de se mettre à l'abri. Mais ils le voyaient tous très bien ; comparé à la vitesse du tonneau dans lequel était Berthold, ils étaient beaucoup trop lents. Ils allaient être décimés par sa transformation.
Pourtant, alors qu'ils en étaient tous convaincus, rien ne vint. Pire, le second traître s'élança hors de son tonneau, cria le nom de son camarade. Venait-il en réalité à sa rescousse ?
Tant pis, cela leur laissait le temps de prendre suffisamment de distance et se mettre « à l'abri », au moins le temps de.
Seulement, ils n'eurent pas le temps de souffler, Berthold arrivait droit vers eux. Aussitôt, Hanji se redressa, prit une grande inspiration.
« Escouade Levi ! Suivez les ordres d'Armin, protégez Eren ! Les autres, continuons comme prévu : travaillons ensemble pour élimer nos deux cibles ! Abattons le Titan Cuirassé !
— S'il vous plaît, attendez !
— Quoi ?
— C'est notre dernière chance de négocier ! »
Contre toute attente, Hanji accepta la demande d'Armin. Néanmoins, iel ordonna malgré tout aux autres de son équipe de se mettre en position, soit pour aller abattre Reiner, soit pour encercler Berthold.
« BERTHOLD !! PARLONS !! »
Accrochée à un toit, Céleste regardait l'adolescent s'élancer face au danger, faire face à son ancien camarade.
« SI NOUS PARLONS, EST-CE QUE VOUS ACCEPTEREZ DE MOURIR ?! Nous avons deux demandes ! Nous voulons que vous nous donniez Eren et nous voulons que toute l'humanité entre les Murs disparaisse ! c'est ça la réalité, Armin, tout a déjà été décidé !! »
La gorge de plus en plus sèche, l'instructrice raffermit sa prise sur ses lames, décrocha son regard de l'interaction lorsque Becca lui fit geste de la suivre. Tandis que certains s'élançaient déjà pour vaincre Reiner, elles se rapprochaient petit à petit avec les autres pour tenter d'encercler encore plus Berthold. Devant elles, d'ailleurs, Hanji et Moblit étaient en position, attendaient le bon moment pour se lancer.
Bien évidemment, le garçon n'était pas idiot, annonçait déjà à Armin que ces manœuvres étaient sans importance. Pourtant, malgré sa position d'ennemi, Céleste avait une sensation triste dans la gorge.
Berthold semblait presque... désolé de la situation. Même si d'ici elle n'entendait pas toute leur discussion, elle voyait bien l'air navré qui se dessinait sur son visage.
L'attaque soudaine de Mikasa coupa cependant court à toute discussion. Malheureusement, elle ne réussit pas à l'abattre et il finit par s'enfuir, partit directement vers là où se trouvait Berthold.
Aussitôt, ce qu'il restait de l'escouade de Hanji s'élança pour l'arrêter, tandis que les adolescents restaient derrière avec Eren.
Et plus ils se faufilaient entre leurs maisons, plus le cœur de Céleste battait fort. Désormais, elle était enveloppée par la même sensation, la même certitude, savait parfaitement que Cassandre était lui aussi submergé par ce qu'elle ressentait.
Car si là, maintenant, tout de suite, elle était noyée par la certitude que Becca était en danger de mort, son frère devait l'être tout autant pour elle. Et si le cœur de Kris ne battait plus aussi fort dans sa cage thoracique, alors ça ne voulait dire qu'une seule chose.
« Ne la laisse pas mourir. Tu peux y faire quelque chose. »
Sa vision se floutait de plus en plus et un long bourdonnement s'était lancé dans ses oreilles. La tête lourde, elle n'arrivait à savoir comment elle pouvait encore s'élancer entre les maisons, rester à la même hauteur que son amie qui allait bien plus vite que d'ordinaire. Sentait-elle, elle aussi, le danger imminent ?
« QU'EST-CE QU'IL FAIT DANS LE CIEL ?! »
Le cri soudain prit tout le monde de court et presque aussitôt, les soldats alentours levèrent leurs têtes, virent Berthold s'élancer dans les airs, l'oreille sanglante.
Malgré sa distance certaine avec lui, Céleste ayant fait partie de la « tenaille extérieure », elle le voyait parfaitement commencer à se transformer, prêt à raser toute la zone.
Il fallait tout de suite revenir en arrière.
Mais c'était bien trop tard, ils en avaient tous conscience. Et si Becca ralentissait soudainement, sûrement pour faire marche arrière, Céleste accéléra, fonça dans son dos comme elle le pouvait. Malgré sa main prise par ses lames, elle passa un bras autour de sa taille, la tira vers elle droit vers le sol.
« COUVRE TA TÊTE !! »
Il fallait qu'elles se mettent à couvert. Qu'elles prennent le moins de dégâts. Elles ne pouvaient éviter cette transformation mais si elles se mettaient un minimum à l'abri, si quelque chose prenait une partie de cette attaque, elles pouvaient s'en sortir.
Non.
Becca pouvait s'en sortir.
Elle était une Ackerman, elle était bien plus résistante que Céleste, elle avait bien plus de chance de survivre à tout cela. N'était-ce pas pour ça que Caius lui avait qu'elle pouvait la sauver ?
Alors qu'une lumière aveuglante prenait soudainement le ciel, illuminait tout le district, les deux noiraudes frappèrent violemment les vitres d'une maison. Seulement, la mise à l'abri ici était impossible et presque aussitôt, elles furent balayées par le souffle de l'explosion, furent ensevelies sous les décombres de la maison qu'elles avaient percutées.
Et à Sina, là où les civils s'inquiétaient un peu moins du combat qui se déroulait au loin, une tasse se brisa au sol.
La main presque planté sur sa poitrine, Cassandre s'était effondré au sol, avait lâché la porcelaine qu'il tenait quelques secondes plus tôt. Le souffle court, il n'entendit pas les inquiétudes de sa femme autour de lui, resta rivé sur ce qui venait de le souffler.
« Va...
— Qu'est-ce qu'il y a ? Mon amour, tout va bien ?
— Va chercher Lahssen... »
Qu'il ne l'apprenne pas ce soir, d'un soldat inconnu et traumatisé.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est Céleste ? »
Serena aurait préféré que son époux réfute, qu'il hoche la tête de droite à gauche et lui offre une autre réponse. Mais lorsqu'elle vit la larme soudainement s'écraser sur les éclats de porcelaine, elle sut qu'il ne pouvait que lui dire oui.
https://youtu.be/UUF2fYG4bIg
EH ??? EH ??? EH OH ???
MAIS ENFIN ???
même moi je suis choquée, je m'y attendais pas
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top